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Un « ensauvagement de la société » ? Les études montrent, elles, une relative stabilité de la délinquance depuis quinze ans

La plupart des indicateurs de l’enquête dite de « victimation » de l’Insee et de l’ONDRP sont stables ou en baisse. Néanmoins, les homicides augmentent.

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Publié le 02 septembre 2020 à 06h11, modifié le 02 septembre 2020 à 12h07

Temps de Lecture 4 min.

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Patrouille de gendarmes à Grenoble, après que des images de trafic de drogue ont été diffusées sur les réseaux sociaux, le 26 août.

Le 5 juillet, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), un chauffeur de 59 ans a été frappé mortellement après avoir demandé à quatre hommes de quitter son bus. A Lyon, le 21 juillet, une aide-soignante de 23 ans succombe à ses blessures après avoir été traînée au sol sur 800 mètres par une voiture, à la suite d’une banale altercation. Le 4 août, à Soisy-sous-Montmorency (Val-d’Oise), un père de famille est passé à tabac dans une laverie alors qu’il demandait à d’autres clients de porter un masque.

A Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), une infirmière est frappée, le 11 août, pour avoir, elle aussi, réclamé le port du masque à deux jeunes gens présents dans son bus. L’été a été émaillé de faits divers particulièrement violents suscitant une vive émotion dans la société et des réactions politiques.

Dans une interview au Figaro, le 24 juillet, le ministre de l’intérieur déclare : « Il faut stopper l’ensauvagement d’une partie de la société. » « La France est malade de son insécurité », ajoute Gérald Darmanin, fin juillet, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Interrogé sur CNews le 31 août, David Le Bars, le secrétaire général du Syndicat des commissaires affirme : « On sort d’un été 2020 particulièrement inquiétant où on voit une montée en puissance quantitative des violences mais surtout une aggravation de la violence. »

La crise sanitaire et la sortie du confinement ont-elles entraîné une augmentation significative des faits de violence ? Lesquels ? Et pour quelle gravité ?

Pas de hausse significative

A l’heure actuelle, les seules données disponibles sur la question sont celles de la police et de la gendarmerie, publiées tous les mois par le service statistique du ministère de l’intérieur. Si les chiffres explosent en juillet 2020 (+ 15 % d’homicide, + 21 % de coups et blessures, + 38 % de cambriolages), c’est avant tout parce qu’ils sont rapportés au cumul des chiffres du trimestre précédent, soit pendant le confinement, où les faits de délinquance se sont effondrés. En avril 2020, par exemple, on enregistrait − 14 % d’homicides par rapport au trimestre précédent, − 24 % de coups et blessures volontaires.

Si l’on compare ensuite les chiffres 2020 avec ceux de l’année précédente, sur la même période, on n’observe pas de hausse significative des phénomènes en question, seulement des tendances légères à la hausse ou à la baisse en fonction des indicateurs. Les données de la police et de la gendarmerie recensaient par exemple 248 homicides en juillet 2019 ; on en compte 240 en juillet 2020. L’an passé, au cours du même mois, on dénombrait 57 729 cambriolages contre 50 469 en juillet 2020, 62 609 faits de coups et blessures volontaires contre 69 062, ou encore 13 195 faits de violences sexuelles contre 14 129.

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