Adolescente tabassée à Tours par cinq jeunes filles : ce que l’on sait de l’agression

Une adolescente de 14 ans a été frappée par 5 jeunes filles à la suite d’un guet-apens organisé contre elle. L’agression a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.

À Tours, en Indre-et-Loire, quatre jeunes filles vont être jugées pour « vol avec violences en réunion », après l’agression filmée d’une adolescente de 14 ans survenue mercredi. (Photo d'illustration). LP/Olivier Boitet.
À Tours, en Indre-et-Loire, quatre jeunes filles vont être jugées pour « vol avec violences en réunion », après l’agression filmée d’une adolescente de 14 ans survenue mercredi. (Photo d'illustration). LP/Olivier Boitet.

    « Un guet-apens ». À Tours, en Indre-et-Loire, plusieurs jeunes filles vont être jugées pour « vol avec violences en réunion », après l’agression filmée d’une adolescente de 14 ans survenue mercredi.

    Que s’est-il passé ?

    Mercredi, vers 16h30, dans le quartier du Beffroi à Tours Nord, dans un parc situé derrière une école, une adolescente de 14 ans a été victime d’un « guet-apens » et agressée par cinq jeunes filles, âgées de 11 à 15 ans.

    La victime a reçu des coups de poing et de pieds sur le visage et sur le corps, des claques, a été projetée au sol et frappée. Alors qu’elle se trouvait au sol, les agresseuses présumées « s’acharnaient » tout en filmant la scène, a détaillé une source policière, témoignant d’images « très violentes ».



    La victime s’est outre fait voler ses bottes, son téléphone et autres objets. Elle souffre d’un traumatisme crânien et facial avec fracture du nez et sept jours d’ITT (incapacité temporaire de travail). Très choquée, elle n’est sortie des urgences que le lendemain de son agression. Ses parents ont déposé plainte.

    « Un motif futile »

    La victime, fille d’un universitaire, historien et élu local selon les informations du Parisien, et les cinq jeunes filles étaient scolarisées dans le même établissement scolaire, le collège Jean-de-la-Bruyère, à Tours.

    L’agression aurait pour origine des « échanges sur un groupe Snapchat, avec insultes et menaces de violences » liées à une « histoire de garçon » selon les premiers éléments de l’enquête.



    « Comme souvent, le motif apparaît particulièrement futile et en décalage avec le déchaînement de violence constaté au visionnage des vidéos », souligne la procureure Catherine Sorita-Minard.

    Une agression filmée

    L’agression a été filmée par deux des cinq jeunes filles, qui ont également participé aux violences, et diffusée en simultané sur les réseaux sociaux, selon le phénomène du « happy slapping », a indiqué la procureure de Tours.

    Aussi appelé « vidéolynchage », le « happy slapping », né en Angleterre, consiste à filmer l’agression physique d’une personne. La scène, souvent préparée, montre un groupe de personnes s’en prenant à une victime, souvent seule. Les faits filmés peuvent être plus ou moins violents, allant de l’humiliation aux violences sexuelles.

    Les 4 jeunes filles jugées

    Les autrices présumées des violences ont été déférées devant un juge de Tours dès le vendredi après-midi, à l’issue de leur garde à vue.

    Quatre seront jugées devant le tribunal pour enfants pour « pour vol avec violences en réunion » et « pour diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne ». La cinquième, âgée de 11 ans, sera prise en charge sur le plan éducatif par un juge des enfants.

    Dans l’attente de leur procès, les jeunes filles mises en cause feront l’objet d’un contrôle judiciaire, notamment sous la forme de la mesure éducative judiciaire provisoire.

    Une vague de violences

    Cette agression survient la même semaine que d’autres événements violents concernant des adolescents. À Montpellier, Samara, 13 ans, a été rouée de coups devant son collège après des attaques sur les réseaux sociaux. La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé le déploiement d’une « mission flash » pour faire la lumière sur les faits.

    Jeudi, un adolescent de 15 ans a été tabassé à proximité de son collège à Viry-Châtillon, en Essonne. Il est mort vendredi des suites de ses blessures.