Agricultrice tuée sur un barrage en Ariège : les occupants du véhicule qui a fauché la famille étaient visés par une OQTF

INFO LE PARISIEN. De nationalité arménienne, ils ont été placés en garde en vue. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire aggravé et blessures aggravées. Le conducteur comme les deux passagers étaient sous obligation de quitter le territoire français depuis fin 2023 mais inconnus de la police.

    Les circonstances de l’accident sont encore floues. Ce mardi matin dans l’Ariège, pour une raison encore inconnue, une voiture a forcé le point de blocage de Pamiers, mis en place la veille par des agriculteurs dans le cadre d’un mouvement de protestation nationale.

    Le véhicule a renversé trois membres d’une famille. La mère, âgée d’une trentaine d’années, est décédée sur place. Son mari et sa fille de 12 ans ont été transportés à l’hôpital dans un état grave, l’adolescente étant en arrêt cardio-vasculaire.



    Une enquête, confiée à la police, a été ouverte pour homicide involontaire aggravé et blessures aggravées. Les trois passagers de la voiture qui a percuté la famille ont été interpellés sur les lieux et placés en garde à vue. Blessés dans l’accident, « deux d’entre eux sont hospitalisés », a expliqué le préfet de l’Ariège lors d’une conférence de presse en fin de matinée. Les tests de dépistage réalisés sur le conducteur, âgé de 44 ans, en matière d’alcoolémie et de stupéfiants se sont révélés négatifs.

    Déboutés de leur demande d’asile

    Les trois occupants sont un couple et une de leurs amies, a précisé le procureur de la République de Foix, Olivier Mouysset, dans un communiqué. Selon des sources judiciaires et policières, les trois personnes sont de nationalité arménienne et sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) mais inconnues de la police et n’avaient jamais causé auparavant de troubles à l’ordre public.

    Demandeurs d’asile, le couple était sous OQTF depuis mars 2022 et n’était pas expulsable en raison de recours, selon cette même source. Leur amie, sous OQTF depuis février 2023, était elle potentiellement expulsable mais, mère de trois enfants, elle était inconnue des services de police.

    « S’il s’avérait qu’ils sont en situation irrégulière, et au regard de ce que décidera la justice, si la justice les libère, ils seront placés en rétention administrative », avait déclaré le préfet de l’Ariège lors de la conférence de presse. Une autre solution pourrait être une assignation à résidence.

    Selon les premiers éléments de l’enquête, ils arrivaient de Toulouse et se dirigeaient vers l’Andorre. Selon des sources policières le conducteur aurait pris la quatre voie 4 km en amont du barrage des agriculteurs. À ce stade de l’enquête, il n’est pas établi si la voiture a foncé délibérément sur le barrage des manifestants ou si une autre circonstance est à l’origine du drame. Toutefois, « au regard des tout premiers éléments de l’enquête, les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel », estime Olivier Mouysset.