Paris : une policière anglaise violée au pied de la tour Eiffel

La victime, une touriste âgée de 23 ans, a confié aux policiers qu’elle avait été attaquée près d’un buisson par un homme muni d’un couteau. Un suspect a été interpellé. Il était toujours en garde à vue ce mardi après-midi.

Les faits se seraient déroulés aux abords de la tour Eiffel, dans la nuit de lundi à mardi. (Illustration) LP/Delphine Goldsztejn
Les faits se seraient déroulés aux abords de la tour Eiffel, dans la nuit de lundi à mardi. (Illustration) LP/Delphine Goldsztejn

    Crime sordide dans la nuit de lundi au mardi quasiment au pied du symbole de Paris. Une touriste anglaise de 23 ans a déposé plainte pour viol au commissariat. Les faits se seraient déroulés peu avant minuit, sur le Champ-de-Mars. D’après les tout premiers éléments recueillis sur place, la jeune femme, un peu ivre, se trouvait avec une amie quand elle a été prise d’une envie pressante. Elle s’est donc rendue derrière un buisson.

    C’est alors qu’un homme se serait jeté sur elle et aurait commencé à la violer. La victime a tenté de le repousser. L’agresseur a sorti un couteau. Et c’est sous la menace de cette arme qu’il est ensuite parvenu à ses fins avant de prendre la fuite. Un équipage de la brigade anticriminalité a foncé sur place. La victime a confié aux fonctionnaires qu’elle était elle-même officier de police britannique. Elle était venue deux jours à Paris avec son amie pour des vacances. La touriste a ensuite été prise en charge par les pompiers.

    Le suspect correspond au signalement

    Près d’une heure après les faits, des équipages du commissariat du VIIe ont interpellé un homme à proximité du lieu des faits. Ce suspect, âgé de 35 ans, correspond au signalement fait par la victime.



    Le parquet de Paris a confié l’enquête au troisième district de police judiciaire. « En apparence, c’est plutôt un déséquilibré, confie une source proche de l’enquête. Pas le genre de délinquant qu’on a sur place ». Il a été placé en garde à vue dans la nuit. Il s’y trouvait toujours ce mardi après-midi.

    Ce n’est pas la première fois qu’une femme étrangère est violée sur le champ de Mars. À la fin juillet, une touriste mexicaine, qui se trouvait pourtant au départ avec plusieurs amis, avait été accostée par cinq hommes. Ils lui avaient proposé une bière dont le goût lui avait semblé étrange. Ils l’avaient ensuite entraînée vers des buissons, déjà au niveau du Champ-de-Mars.

    Obscurité et manque de toilettes ?

    Selon son récit, l’un des agresseurs faisait le guet pendant que les autres abusaient d’elle. Cette affaire, qui n’a pas été élucidée par la police judiciaire, avait suscité de nombreuses réactions. La droite parisienne notamment s’en était emparée, brandissant le spectre de l’insécurité de l’emblématique jardin sous la tour Eiffel. Quatre mois plus tôt, une autre touriste, cette fois Allemande, avait échappé de peu à un viol grâce à l’intervention d’un camelot sans-papier. Quelques mois plus tôt, deux sœurs brésiliennes et une touriste canadienne avaient été agressées dans des circonstances similaires. Le Champ de Mars est-il le territoire des prédateurs sexuels ?

    « C’est effectivement un endroit où il y a parfois des gens qui profitent de l’ivresse de certaines femmes pour commettre des agressions sexuelles voire pire, soupire une source policière. Nous faisons le maximum pour sécuriser le secteur en multipliant les patrouilles mais la zone est assez étendue. Tout n’est pas qu’une question de police. Il faudrait peut-être envisager des aménagements urbains. L’obscurité ou la pénombre favorisent le passage à l’acte. Il y a peut-être des enjeux écologiques derrière mais d’un simple point de vue sécuritaire la lumière peut décourager des agresseurs. » D’après ce fonctionnaire qui a longtemps travaillé sur le secteur, un autre aspect, en apparence anecdotique, est en cause : le manque de toilettes. « La question que l’on pose le plus souvent aux équipages c’est Où sont les toilettes ? Il y a mais peut-être pas assez. Résultat : des gens ivres vont uriner à l’abri des regards. Quand on est une femme ivre, on peut se retrouver en quelques secondes dans une position de vulnérabilité. »