Plus de 7000 chantiers en cours à Paris

Amélioration des réseaux, aménagements cyclables... De nombreux travaux sont encore en cours dans la capitale. Mais la Ville promet du mieux d’ici la fin de l’été.

 Ce mercredi. Depuis le quai de Conti (VIe), les travaux paralysent la circulation et la vie des commerces depuis plusieurs mois.
Ce mercredi. Depuis le quai de Conti (VIe), les travaux paralysent la circulation et la vie des commerces depuis plusieurs mois. LP/Elodie Soulié

    Depuis des mois déjà, automobilistes, cyclistes, conducteurs de deux-roues et piétons voient fleurir les travaux dans la capitale. Amélioration des réseaux de chauffage, de gaz ou d'électricité, prolongement d'Eole à la porte Maillot, réaménagement des places de la Bastille ou de la Nation, création de nouvelles pistes cyclables, ravalements des façades des immeubles… Les habitants ne voient pas la fin de ces chantiers. Au 1 er juillet, il y avait 7396 emprises encore en cours.

    643 chantiers «Ville»

    Car si ces opérations sont censées améliorer le cadre de vie, en attendant, elles sont sources de nuisances en tous genres – bruit, poussière, embouteillages… Et rendent même impraticables des pans entiers de trottoirs, obligeant les piétons à faire des détours ou des parcours labyrinthiques à travers des forêts de palissades.

    Face à ces difficultés et à l'approche des municipales, la mairie de Paris a décidé de lancer un site permettant en quelques clics d'identifier la nature des travaux engagés près de chez eux et de connaître la date de fin du chantier. Elle se défend aussi en précisant que seuls 643 chantiers, sur les 7396 engagés, sont du ressort de la Ville, et que les grands travaux seront finis d'ici la fin de l'été.

    Une place de la Nation transformée

    Ce mercredi déjà, on pouvait découvrir le nouveau visage de la place de la Nation. « On appelait cela une place. Mais jusqu'à présent, c'était surtout un rond-point », s'est félicitée Catherine Baratti-Elbaz, la maire (PS) du XII e arrondissement.

    Sur cette place emblématique, complètement transformée, le large anneau routier qui entourait l'îlot central (et qui dissuadait les promeneurs de s'y rendre) a été réduit de moitié, passant de 8 à 4 voies. Et ce, sans causer (trop) d'embouteillages supplémentaires, estiment les techniciens. Quant à l'îlot central, élargi, il a été engazonné et débarrassé de ses talus pour rouvrir la perspective sur la statue, et une cinquantaine d'arbres ont été plantés.

    La « réinvention » de Nation (la plus vaste des 7 places parisiennes concernées par l'opération et la 2 e à être livrée après la place du Panthéon ) aura nécessité un investissement de 12 millions d'euros et un an de chantier… précédé par un an d'aménagement de « préfiguration ». Le nouveau site de promenade sera inauguré ce dimanche.

    Sur les quais, l'embouteillage permanent

    Il faudra encore patienter un peu pour voir le reste des grands chantiers entamés par la Ville, aboutir. Sur les quais rive gauche notamment, c'est l'embouteillage permanent avec l'avancement des travaux de la piste cyclable à double sens. Conti, Malaquais Voltaire, Orsay, Branly… Du matin au soir, les quais ne sont plus que confusion et coups de klaxons, déclenchant le fatalisme exaspéré des automobilistes, des motards, des commerçants, des piétons privés de bus et même des cyclistes.

    « C'est le b…, fulmine un chauffeur de taxi, les clients sont toujours pressés, mais on n'a pas le choix, il n'y a même plus de voie de taxi ! ». A cet endroit du quai d'Orsay, ce mercredi, certains automobilistes tentent même de recréer une 3e voie là où il n'y en a plus que 2… Inévitablement ça coince. « Tous les jours il y a des accrochages avec ceux qui veulent forcer un passage qui n'existe pas ! » tonne un autre taxi.

    Les feux tricolores provisoires prennent le rythme d'un goutte-à-goutte et même les deux-roues sont à l'arrêt. « En principe à scooter, on peut slalomer, les bagnoles sont tellement serrées qu'on est coincés avec, et c'est comme ça tous les jours », s'agace un pilote de scooter. « Le gros bazar, le gros bazar, merci madame Hidalgo », sourit avec dépit le chauffeur d'un petit frigorifique.

    « Le problème, c'est que ce chantier avance par petits bouts », critique une jeune serveuse du restaurant le Voltaire. « Parfois on ne voit plus d'ouvriers pendant 2 semaines, puis ils reviennent, puis ils arrêtent… ce serait bien de lancer un chantier et de le finir ! ».

    Sur les trottoirs, ce n'est pas non plus la vie rêvée. « On fait avec, sourit Luciana, une bouquiniste installée quai Voltaire. Il y a le bruit, les promeneurs d'en face qui ne nous voient pas et ne traversent pas, les bouchons continus… mais tout cela est nécessaire, du coup ce sera bien après ! ».