Fin du droit du sol à Mayotte : Gérald Darmanin appelle « les beaux esprits parisiens » à sortir du « périphérique »

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin martèle que la suppression du droit du sol à Mayotte était une demande de « la population locale ». « Visiblement, des décisions plus radicales sont encore nécessaires », a-t-il insisté dans les colonnes de Ouest-France.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 12 janvier 2024. AFP/Emmanuel Dunand
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin le 12 janvier 2024. AFP/Emmanuel Dunand

    La réponse face aux critiques de la gauche. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a défendu ce lundi soir dans un entretien accordé à Ouest-France sa décision de supprimer le droit du sol à Mayotte, mesure annoncée ce week-end à l’occasion d’un déplacement sur l’archipel. « C‘est effectivement la population locale qui demande à l’État la fin du droit du sol et de la fermeté contre l’immigration irrégulière », a-t-il affirmé en appelant « les beaux esprits parisiens » à sortir du « périphérique » et à aller « à Mayotte ». Sur l’île, des blocages se poursuivent face à « l’insécurité et l’immigration », venant essentiellement des Comores.

    Selon le ministre de l’Intérieur, les migrants venant à Mayotte viennent chercher « de la protection face à la misère, à l’islamisme, aux déstabilisations politiques et aux guerres civiles ». « La population irrégulière équivaut à la population régulière. Il faut donc prendre des mesures très importantes. Nous en avons déjà acté. Visiblement, des décisions plus radicales sont encore nécessaires », a martelé Gérald Darmanin.

    « Redonner de l’espoir à Mayotte »

    D’après lui, la suppression du droit du sol « permettra de redonner de l’espoir à Mayotte ». « Si le droit du sol perdure, la population voisine continuera à venir très nombreuse à Mayotte. Or l’Île n’est plus capable d’accueillir ces étrangers irréguliers qui déstabilisent la société », a appuyé le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin a répété que cette modification du droit du sol serait présentée « avant l’été en Conseil des ministres ».



    Toutefois, il faudra modifier la Constitution, ce qui nécessite une majorité des voix des 3/5e des députés et des sénateurs réunis en Congrès. Gérald Darmanin dit n’avoir « aucun doute » sur sa capacité à trouver une majorité politique à cette réforme. « C’est le bon sens et la fermeté attendue », a-t-il insisté. « Je ne suis pas dans l’idéologie. Je suis dans le pragmatisme. »