«Ils ont un an d’avance» : pourquoi les écoliers ukrainiens réfugiés en France nous donnent la leçon en maths

Presque 16 000 enfants et ados ukrainiens ont quitté leur pays à cause de la guerre et sont scolarisés en France. Les profs sont formels : ils sont meilleurs en maths que leurs camarades français !

Selon un spécialiste, l'avance des jeunes Ukrainiens en mathématiques est le fruit d'une stratégie éducative très portée sur les sciences qui daterait... de l'époque soviétique. LP/Aurélie Ladet
Selon un spécialiste, l'avance des jeunes Ukrainiens en mathématiques est le fruit d'une stratégie éducative très portée sur les sciences qui daterait... de l'époque soviétique. LP/Aurélie Ladet

    Les profs sont unanimes : en mathématiques, les élèves ukrainiens réfugiés en France sont quasiment des petits génies : « Ils ont au moins un an d’avance ! » Au 13 mai, l’Éducation nationale recensait 15 913 enfants ayant quitté leur pays en guerre et scolarisés en France, dont une majorité à l’école élémentaire. Certains accueillis dans des « unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) », d’autres dans des structures traditionnelles. À chaque fois, ou presque, leurs enseignants font le même constat : à âge égal, leur niveau en mathématiques est supérieur à celui de leurs camarades français.

    « Quand deux enfants de Kiev sont arrivés dans ma classe, en avril, j’ai vite compris qu’ils avaient un meilleur niveau que mes élèves », résume Candice, enseignante en CM2 à Nice (Alpes-Maritimes). « J’ai accueilli une Ukrainienne il y a trois semaines, et malgré la barrière de la langue quand je donne les consignes, elle a rapidement su réaliser des choses que certains de mes élèves ne savent toujours pas faire depuis septembre, comme compter avec les dizaines et les unités », note Caroline, prof des écoles en CP dans l’Eure. « Polina effectue des divisions d’un niveau que les trois-quarts de mes CM2 ne savent pas faire », assure, de son côté, Pierre, instituteur parisien.