Covid-19 : dans les centres de vaccination, on se presse déjà pour la troisième dose

Les annonces du gouvernement sur le rappel de vaccin attirent certaines personnes dans les centres. Problème, ils ne sont souvent pas encore éligibles à cette troisième dose.

Les plus de 65 ans et les personnes présentant des comorbidités pourront dès le 1er septembre prendre rendez-vous pour la dose de rappel, mais pas avant. LP/Arnaud Dumontier
Les plus de 65 ans et les personnes présentant des comorbidités pourront dès le 1er septembre prendre rendez-vous pour la dose de rappel, mais pas avant. LP/Arnaud Dumontier

    La campagne de rappel de vaccin contre le Covid-19 n’a pas officiellement commencé. Les plus de 65 ans, et les personnes avec comorbidités ne pourront prendre rendez-vous pour recevoir une troisième dose de vaccin qu’à partir du 1er septembre. Dans les rangs des soignants et responsables de centres, les consignes se font même encore attendre, grincent certains. Pourtant, déjà, quelques impatients veulent obtenir leur troisième dose. Une situation qui n’est pas toujours évidente à gérer sur le terrain.

    David, 72 ans, a obtenu ce jeudi matin son rappel dans un centre de la région parisienne, après avoir pris rendez-vous sur Doctolib. « Ma deuxième dose date du mois d’avril de cette année. J’ai préféré le faire au plus tôt possible comme je pars en long voyage à l’étranger », explique le retraité, qui s’apprête à marcher sur les Chemins de Compostelle, pour un périple de 1 500 kilomètres au Portugal et Espagne, durant deux mois. « J’ai demandé au médecin qui me vaccinait s’il y avait d’autres demandes de personnes âgées, et il m’a répondu que oui », assure David.

    Certains refusent de faire demi-tour

    Comme lui, des candidats tentent leur chance, souvent persuadés de pouvoir déjà obtenir le troisième sérum. Sophie, infirmière, en voit passer dans le centre des Pyrénées-Atlantiques où elle effectue des vacations. « Des personnes âgées, non éligibles encore qui disent avoir vu au journal télé qu’ils pouvaient faire la 3e dose et qui se déplacent pour rien », regrette-t-elle.

    Selon les autorités, les plus de 65 ans doivent attendre quelques jours : si des créneaux sont déjà ouverts sur les plateformes de réservation pour les personnes immunodéprimées, le gouvernement souhaite ouvrir la vaccination aux seniors et aux plus fragiles à partir de mercredi après la recommandation émise par la Haute Autorité de Santé (HAS), le 24 août.

    « Il y a une organisation à respecter »

    Résultat, des situations parfois difficiles à gérer, comme le confie anonymement cette bénévole d’un centre de vaccination marseillais. Car ce n’est pas toujours évident de devoir faire demi-tour pour certains : « Soit on est chanceux et on tombe sur un patient qui comprend et qui dit qu’il reviendra, soit on tombe sur quelqu’un qui soutient mordicus qu’il a besoin de la 3e dose ».



    Un engouement précoce dû à une mauvaise communication du gouvernement, déplore un médecin du Pays basque, responsable de centre. « J’ai un patient qui s’est fait vacciner avant même les consignes », soupire-t-il. Si cela ne présente pas de risques pour la santé des personnes concernées, « il y a une organisation à respecter, martèle le soignant. (…) Actuellement on sait qu’il faudra une troisième dose par la presse, par la recommandation de l’HAS et par les annonces récentes de Castex et Véran. Par contre, aucune communication envers les médecins ou les responsables de centres de vaccination. On sent bien que le gouvernement parle avant d’envoyer les directives aux services de santé », critique-t-il.