Sevran : des dealeurs expulsés d'une résidence par une trentaine de pères de famille

Par deux fois, un groupe d'hommes cagoulés a tenté de prendre possession de ce lotissement flambant neuf, raconte « Le Parisien ». En vain.

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Ils ont refusé de se laisser faire. Lundi 7 décembre au soir, à Sevran (Seine-Saint-Denis), des dealeurs qui voulaient s'emparer d'une résidence flambant neuve pour faciliter leur trafic ont rencontré une résistance inhabituelle, rapporte Le Parisien. Alors qu'ils s'apprêtaient à investir le vaste parking en sous-sol, ils ont été accueillis par une trentaine de pères de famille déterminés à repousser à mains nues les indésirables.

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Dissimulés sous des cagoules noires, les trafiquants ont tenté une première fois de prendre possession des lieux. Le face-à-face a tourné à l'affrontement et des coups ont été échangés, provoquant la fuite des indésirables. Le groupe est revenu quelques minutes plus tard, armé de couteaux et de marteaux, mais a dû battre une nouvelle fois en retraite.

« Nous sommes morts de peur »

Finalement, deux suspects ont été interpellés par la police, selon Le Parisien. L'un d'eux présentait un hématome en plein visage, signe que les propriétaires du lotissement ont farouchement défendu leur territoire. La bagarre ne s'est soldée que par quelques plaies et bosses. « Nous soupirons de soulagement qu'il n'y ait pas eu d'acte malencontreux et qu'un de nos résidents n'ait pas été blessé ou bien pire encore », ont réagi les habitants dans un communiqué relayé par le quotidien francilien. Mais ils l'avouent, une fois le calme revenu : « Nous sommes morts de peur. » Aucune plainte n'a d'ailleurs été déposée, seulement une main courante, car la peur des représailles domine.

Une zone stratégique pour le trafic de drogue

Tout a commencé en début de semaine. « Un groupe de personnes essaie de nous intimider pour obtenir un accès à notre parking », racontent les propriétaires, qui expliquent que la résidence livrée il y a deux ans est en plein cœur d'une zone stratégique pour le trafic de drogue. « Ils nous ont clairement expliqué qu'ils voulaient avoir accès à notre parking et disposer de tous les accès, y compris ceux aux parties communes pour pouvoir mettre en place leurs trafics et s'échapper si besoin. » Le week-end précédant l'affrontement, les menaces se sont faites plus insistantes. « Trois soirs de suite, nous sommes restés deux à trois heures au pied de la résidence pour les dissuader de venir », témoignent encore les résidents.

Lire aussi Saint-Denis : un locataire dérange des dealeurs, il est jeté par la fenêtre

Finalement, les dealeurs ont débarqué sur les coups de 21 heures, mais ont trouvé la trentaine de copropriétaires sur le trottoir. « Nous ne voulions pas en découdre mais discuter. Il s'agissait de montrer qu'il y avait de la présence », indique l'un d'eux au Parisien. Mais « le ton est monté, l'un des résidents a reçu un coup de poing, ses voisins ont riposté », poursuit-il, expliquant que les résidents ont « chargé en un bloc comme des rugbymen ».

À froid, les habitants de la résidence exigent une réaction des pouvoirs publics. « Cela fait deux ans que nous alertons la municipalité sur le fait que les moyens policiers sont totalement insuffisants sur notre secteur. Nous n'avons aucun commissariat de plein exercice », regrettent-ils auprès du quotidien.

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Commentaires (114)

  • gabaldon

    # Serdav 17h00 Les choses changeront lorsqu'un Ministre de l'intérieur, voire plus haut, aura à souffrir dans sa CHAIR de ce genre d'exactions. Il y a quelque années sévissaient dans le métro parisien des bandes de petits voleurs (es) Roumains. A tous les niveaux, on répétait qu'on ne pouvait RIEN faire. Et puis, un beau matin, les gamins et gamines avaient disparu comme par enchantement. Un employé de la RATP m'a alors informé qu'une de ces bandes avait bousculé une vieille dame qui s'était fracturé le col du fémur. Seulement, voilà, c'était la proche parente d'un Sénateur... Je ne crois guère à la lutte des classes, à "Touche pas à ma caste", si !

  • serdav

    C'était à la justice d’expulser ces dealers, la police n'avait surement pas manquer de les signaler et arrêter ces voyous, mais relâchés après une courte garde à vue.
    Pourvu qu'un jour un garde des sceaux arrive à réformer cette justice.

  • Henri Eugène

    C'est évidemment le signe d'une exaspération majeure et pour ma part ce qu'on nommerait une réaction citoyenne.
    Dans d'autres circonstances on ne se lasse pas de constater la passivité de témoins de scènes de violence où une personne seule est agressée par plusieurs individus.
    Apparemment certains ne savent pas ce qu'est une milice (revoir cours d'histoire : La France sous l'occupation)
    Il est fort étonnant que les dealers masqués et armés de couteaux et de marteaux ne soient pas qualifiés autrement que par "vendeurs de drogues aux pères de famille" ou au pire de "petits voyous".
    Quelle coupable mansuétude et inversion des valeurs.
    Puisse ce fait divers, faire réagir très concrètement nos dirigeants qui ont la responsabilité de la protection des citoyens, au cas où l'avertissement de Gérard Collomb ancien ministre de l'Intérieur, à son départ, soit passé inaperçu.