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Nous sommes en janvier 2020. Le 29, précisément. Depuis dix jours, la vie de Mila a basculé. Cette adolescente reçoit des milliers de menaces de mort pour avoir critiqué l'islam dans une vidéo, censée rester privée. Nicole Belloubet, garde des Sceaux, est invitée sur Europe 1 et déclare : « L'insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave. » Ainsi une ministre de la République, agrégée de droit public et membre du Conseil constitutionnel de 2013 et 2017, rétablissait-elle un délit de blasphème…
Nul ne saurait être autorisé à critiquer une quelconque religion si cela constituait une « atteinte à la liberté de conscience ». La sortie de la ministre de la Justice a, par conséquent, immédiatement provoqué un tollé. Des responsables politiques, toutes tendances confondues, lui ont reproché une atteinte « aux droits et aux valeurs de la République ». Le Premier ministre Édouard Philippe la sermonne et elle se fend d'un tweet équivoque – « On peut critiquer des religions. Pas inciter à la haine » –, qui relance de plus belle la polémique.
« Culture juridique fantaisiste »
L'avocat de Mila, Me Richard Malka, lui répond dès le lendemain dans les colonnes du Figaro. « Depuis 1789, et d'autant plus depuis la loi sur la presse de 1881, la liberté d'expression donne le droit de critiquer les religions, sinon ses adeptes. Nous ne sommes pas au Pakistan où le blasphème est condamné par l'article 295-C du Code pénal », s'insurge-t-il.
L'avocat de Charlie Hebdo va plus loin en affirmant que la ministre « énonce la définition même du blasphème telle que promue par la Ligue islamique mondiale ou l'Organisation de coopération islamique », laquelle milite partout en Europe, rappelle-t-il, pour l'interdiction du blasphème.
À LIRE AUSSI Mila, la résilience dans la peauEn prononçant cette phrase, la garde des Sceaux « donne raison aux milliers d'anonymes qui, depuis plusieurs jours, adressent lâchement des menaces à Mila en lui promettant de l'égorger, de la découper ou de la brûler ! » ajoute Me Malka.
Raillant la « culture juridique fantaisiste » de Nicole Belloubet, l'avocat lui rappelle enfin qu'elle se méprend sur le sens de la notion de liberté de conscience. « Le fondement de la liberté de conscience n'est pas d'interdire la critique ou même l'injure, mais de protéger la liberté d'expression. Ces deux libertés n'ont rien d'incompatible, au contraire elles participent l'une de l'autre », achève-t-il.
« Signal désastreux »
La ministre, dont ce n'était pas la première sortie de route, doit rétropédaler. Le 10 février, la locataire de la place Vendôme écrit une tribune publiée dans Le Monde et intitulée « Le crime de lèse-Dieu n'existe pas ». « J'ai eu une expression qui était non seulement maladroite – ce qui est regrettable – mais surtout inexacte », écrit-elle alors. La garde des Sceaux précise que « dans notre pays, chacun est libre de blasphémer ». Ajoutant : « C'est l'évidence même. La France n'est pas une terre de fatwas. »
Le 12 février, Emmanuel Macron accorde une interview au Dauphiné libéré dans laquelle il réaffirme le « droit au blasphème » et le droit de « critiquer les religions » : « La loi est claire : nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions. »
À LIRE AUSSI Élisabeth Badinter : « Mila est plus civilisée que ceux qui lui promettent la mort » Toutefois, force est de constater que, quatre ans après, personne n'a oublié les propos de Nicole Belloubet. Plusieurs responsables politiques de droite estiment que sa nomination à l'Éducation nationale envoie un « signal désastreux ».
« Avec la nomination de Nicole Belloubet, l'une des ministres les plus laxistes de la Ve République, le retour de l'autorité à l'école n'est pas pour demain », a par exemple réagi, sur X (anciennement Twitter), le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau. Un élu Horizons craignait, lui, que Belloubet commette une autre bourde, « capable d'éclipser celles d'Amélie Oudéa-Castéra »… Dans un contexte très tendu marqué par la grève des enseignants, toutes ses déclarations seront scrutées de près…
Les textes identifiant les religions ne sont rien de plus que des inventions humaines afin de mettre un peu d'ordre dans les peuplades, donc rendre la vie en société possible, partant il ne saurait y avoir de blasphème tout au plus critique. Si certains sont raisonnablement bien écrit d'autres ne valent pas le papyrus sur lequel ces légendes sont exposées. L'épopée de Gilgamesh reste le meilleur texte (et bien d'autres n'en sont que piètre plagiats). Et bien entendu le Tao ne manque pas d'intérêt.
Réapparition d'une figure pétrifiée dont on se demande ce qu'elle fait là (à part passer grassement à la caisse) tant son passé préhistorique aux affaires a été calamiteux et néfaste pour le pays.
Tout à fait d accord avec le divers commentaires négatifs sur cette personne malheureusement ce sont nos enfants qui trinquent