Le tour de passe-passe de Hollande pour maquiller la dette

Pour contenir la dette publique avant la présidentielle, l'exécutif a recours à un stratagème fructueux à court terme, mais très coûteux à long terme.

Mathieu Lehot

Selon le rapport sur l’exécution budgétaire que la Cour des comptes a publié le 25 mai, l'exécutif a recours depuis quatre ans à un artifice comptable qui lui permet de sauver les apparences sur l'évolution de la dette.
Selon le rapport sur l’exécution budgétaire que la Cour des comptes a publié le 25 mai, l'exécutif a recours depuis quatre ans à un artifice comptable qui lui permet de sauver les apparences sur l'évolution de la dette. © AFP PHOTO

Temps de lecture : 1 min

Reporter l'addition à demain pour embellir la photo dès aujourd'hui. Voilà en résumé le stratagème utilisé par l'exécutif pour contenir l'augmentation de la dette publique. Selon le rapport sur l'exécution budgétaire que la Cour des comptes a publié le 25 mai, Bercy a recours depuis quatre ans à un artifice comptable qui lui permet de sauver les apparences sur l'évolution de la dette.

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Le stratagème est décrit dans Le Canard enchaîné du 15 juin. Pour combler le trou laissé par le déficit du budget, Bercy émet chaque année des obligations du Trésor (OAT) comportant des taux de rémunération de 5 ou 6 %, sur lesquels se ruent les investisseurs. Appâtés par la bonne occasion, ceux-ci n'hésitent pas à acheter ces obligations au-dessus de la valeur officielle d'émission, par exemple le double.

Tour de magie

« Résultat : quand l'État vend pour 1 milliard (valeur officielle) d'OAT dopées, il encaisse 2 milliards – un pour la valeur faciale, un autre pour la prime », constate Le Canard enchaîné. L'opération a permis, rien qu'en 2015, de raboter la dette de 22,5 milliards. « Un nouveau record », estime la Cour des comptes.

Et surtout un tour de magie qui a permis de contenir la dette à 95,7 % du PIB. Sinon, elle aurait atteint 98 % du PIB en 2015 et devrait dépasser les 100 % en 2017. Mais l'opération a un coût : ce que l'État gagne au moment de la vente, il le perd en servant des intérêts plus élevés. Pour une émission de février 2015, citée par la Cour, chaque milliard emprunté à 6 % coûtera, pendant dix ans, 60 millions d'intérêt par an, contre 5 millions pour l'emprunt au taux normal émis le même jour. Mais sauver les apparences à un an de l'élections présidentielle, cela n'a sans doute pas de prix.

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Commentaires (127)

  • Timéo Danaos

    De rendre contraignants les rapports de la Cour des Comptes, diable !

  • Timéo Danaos

    la femme de Cazeneuve peut-elle disposer de trois voitures de fonction avec trois chauffeurs ?

    Le ministre dispose des voitures de son ministère pour ses fonctions d'Etat.

    Quels sont donc les très importantes attributions de sa femme au sein de l'Etat qui lui donneraient le droit de jouir de véhicules payés par les contribuables : son mari ne reçoit-il pas une rétribution suffisante pour lui fournir en privé ce qu'elle exige de la part des fonds publics ?

    les socialistes ? Une féodalité pire que l'Ancien régime qui du moins ne nous serinait pas à tire d'année sa morale imbécile, je n'en démords pas.

  • Timéo Danaos

    Jamais il n'effacera de l'Histoire son calamiteux quinquennat.

    Il faut, à l'instar de Romains, marteler tous les portraits de cet homme partout en France, lacérer ces photos officielles, rendre coup pour coup à cet ennemi public car demain il le sera quand ses sbires l'auront lâcher pour faire leurs ronds de jambe à un autre.

    Il s'attend à se voir dans le petit Larousse illustré ?
    J'espère que les éditeurs lutteront de toutes leurs forces pour que jamais son nom n'apparaisse dans leur dictionnaire, puisque cela ferait déserter les étals où on l'aura mis en vente.