Macron positif au Covid : mercredi soir, le long dîner de la majorité à l'Élysée

INFO LE POINT. Les ténors de LREM et du MoDem étaient réunis jusqu'à minuit et demi autour du chef de l'État. « C'est ce qu'on appelle un cluster », confesse un visiteur.

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Temps de lecture : 3 min

Une grande table – « d'une quinzaine de mètres », assure l'un des happy few – avait été dressée dans la salle des fêtes pour accueillir les agapes. Devant chaque convive, un micro, et entre chacun un espace raisonnable afin de respecter les gestes barrières. Mercredi soir, quelques heures avant que l'Élysée découvre avec stupéfaction qu'Emmanuel Macron était positif au Covid-19, les têtes d'affiche de la majorité avaient rendez-vous pour l'un de ces dîners politiques que le président affectionne. Au menu, outre les fruits de mer et crevettes devenus rituels lors de ces rendez-vous, les élections régionales de juin, le programme des réformes pour les six prochains mois et le référendum annoncé lundi par Emmanuel Macron pour inclure les questions d'environnement et de biodiversité dans la Constitution.

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Face au président, le Premier ministre Jean Castex. À sa droite, le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler. À sa gauche, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand. Tous trois potentiellement les plus exposés à une contamination, donc. Autour d'eux, le patron de LREM Stanislas Guerini et son équivalent du MoDem François Bayrou, le chef des députés LREM Christophe Castaner et son homologue du MoDem Patrick Mignola. Côté cabinet élyséen, le conseiller politique Maxance Barré, le tandem de stratèges officieux Stéphane Séjourné et Thierry Solère, et un revenant, qui avait quitté ses fonctions de conseiller spécial mi-septembre : Philippe Grangeon. Soit une dizaine de personnes. « Le président était en forme et ne présentait aucun symptôme, il n'y avait pas un seul indice qu'il pouvait être malade ! On n'en a même pas parlé », confie un participant, alors que l'Élysée évoquait ce jeudi dans un sobre communiqué de six lignes « l'apparition de premiers symptômes », sans plus de précisions. « Il se mouchait et toussait depuis mercredi », indique une source, sous le couvert de l'anonymat. « C'était dans la salle des fêtes, il y avait du volume, la table faisait 15 mètres, il y avait de la distance entre les invités, qui avaient chacun des micros et des masques, sauf pendant le repas, et il y avait de la ventilation ! » relativise un macroniste. Certains ont toutefois eu, au terme du dîner, des apartés avec le président, qui avait accueilli certains de ses invités d'un check du coude.

C’est ce qu’on appelle un cluster.

Au sommet de l'État plane un certain embarras. En effet, ce dîner dépassait non seulement la jauge des six personnes recommandées officiellement pour des festivités, mais il a duré jusqu'à minuit et demi en plein couvre-feu. « Cela veut dire que tous les décideurs sont à l'isolement », glisse un Marcheur, qui s'interroge sur l'exemplarité du pouvoir et redoute que cela n'aggrave la défiance envers la classe politique. « Ce n'est pas génial, mais c'est bien la preuve que personne n'est à l'abri de choper cette merde ! » rétorque un autre macroniste. « C'est ce qu'on appelle un cluster », confesse un dernier, gêné aux entournures. Cas contact pour la deuxième fois, le Premier ministre a été placé ce jeudi en quarantaine pour sept jours. Tout comme le président, qui « continuera de travailler et d'assurer ses activités à distance », selon l'Élysée. Il fêtera donc ses 43 ans en quarantaine le 21 décembre, avec son épouse Brigitte. Laquelle a aussi été placée à l'isolement, mais ne présentait pas de symptômes ce jeudi matin. « Ça ne va rien changer au fonctionnement de l'État », apaise l'un des participants. Le conseil des ministres prévu ce lundi 21 décembre devrait ainsi se tenir en visioconférence. « La chance qu'on a, c'est qu'on a un président jeune », respire un conseiller du pouvoir. Tous croisent les doigts en espérant que les tests PCR qui seront réalisés dans les prochains jours sur les invités ne se révéleront pas positifs. Sinon, frémit l'un, « on va avoir un nombre monumental de cas contacts… »

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Commentaires (173)

  • Mi-Ours Mi-Scorpion

    Bonjour, vous me dites "Moi pas comprendre", absolument, quelle tristesse !

    À quel instant ai je affirmé connaître votre candidat ?
    Tout comme vos idoles le mensonge est-il un moteur pour vous ?

    Vous me montrez là vos limites.

  • Aphroditechild

    Bonjour. Ah, c'est très mal connaître les Grecs car ce sont des personnes extrêmement accueillantes, aimant recevoir des étrangers chez elles et ce serait vraiment très étonnant voire humiliant que de proposer de l'huile d'olive rance et du Ouzo frelaté tant en Grèce qu'à Chypre d'où viennent mes vraies racines. Je ne me vois pas du tout tenir le rôle d'ambassadrice pour autant et je n'ai pas besoin de cela pour vanter la bonne gastronomie grecque. D'ailleurs, j'estime que chaque pays à la sienne aussi délicieuse soit-elle dont personnellement je ne porterai jamais un jugement quelconque. Je ne connais pas le cuisinier de l'Elysée mais je pense qu'il doit être un chef remarquable pour cuisiner des menus à la hauteur de la Présidence française et c'est tout à fait normal.

  • Mi-Ours Mi-Scorpion

    Bonsoir Madame,
    merci pour votre réponse.

    Soyons fous !
    Imaginez vous en ambassadrice, que diriez-vous si en France, à l'Élysée, l'huile d'olive soit rance et le Ouzo frelaté, sans même parler de la moussaka de Monsieur Gomez qui, de sa hauteur, aurait oublié la menthe ?