Attaque au couteau à Bordeaux : l’assaillant reprochait aux victimes de boire de l’alcool pendant l’Aïd

Selon la procureur de la République, deux autres personnes ont été prises à partie par l’assaillant d’origine afghane car elles « buvaient du rosé un jour d’Aïd », fête qui marque la fin du mois de ramadan.

Par J.V. avec AFP

L'assaillant qui a poignardé deux personnes mercredi 10 avril au soir à Bordeaux a été abattu par la police.
L'assaillant qui a poignardé deux personnes mercredi 10 avril au soir à Bordeaux a été abattu par la police. © UGO AMEZ/SIPA

Temps de lecture : 3 min

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Les motifs de l'attaque mortelle au couteau à Bordeaux se précisent. Deux personnes ont été poignardées mercredi soir sur la rive gauche de la Garonne à Bordeaux parce qu'elles consommaient de l'alcool. Selon le parquet, l'assaillant, qui a été abattu par les forces de l'ordre, leur reprochait de boire pendant l'Aïd.

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« Aucun élément ne milite en faveur d'une attaque terroriste », a précisé la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, lors d'une conférence de presse.

L'auteur des faits serait d'origine afghane et âgé de 25 ans, selon de premiers éléments de la base de données européenne des demandeurs d'asile restant à vérifier. Selon une autre source du dossier, l'homme, dont l'identification est toujours en cours, a obtenu le droit d'asile en 2021.

Deux enquêtes ouvertes

Il aurait eu auparavant une première altercation similaire avec d'autres individus en évoquant aussi l'Aïd, fête qui marque la fin du ramadan pour les musulmans pratiquants, selon la magistrate.

Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une pour « meurtre » et « tentative de meurtre », l'autre pour examiner les circonstances dans lesquelles le tir policier a été réalisé.

Selon la magistrate, qui a confié cette deuxième enquête à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), l'état de légitime défense est « envisagé » au vu des premiers éléments recueillis.

Neuf plaies à l'arme blanche

Mercredi soir, à 19 h 30, sur les bords de la Garonne prisés des promeneurs, l'agresseur a d'abord invectivé les deux victimes, originaires de Kaous, un village dans le nord-est de l'Algérie, « pour des raisons liées à la consommation d'alcool ». Puis il les a « frappées à coups de poing », selon des témoignages recueillis par les enquêteurs.

Les deux hommes – l'un sans domicile fixe, l'autre hébergé par une association d'aide aux migrants – « ont lancé des canettes vers leur agresseur. Le suspect est revenu avec un couteau à cran d'arrêt et les a poignardés tour à tour », a ajouté Frédérique Porterie.

À LIRE AUSSI Italie : une école fermée pour la fin du ramadan crée la polémiqueL'une des deux victimes, âgée de 37 ans, est morte de neuf plaies d'arme blanche, dont quatre dans la paroi thoracique. La deuxième, âgée de 26 ans, présente trois plaies d'arme blanche, mais ses jours ne sont plus en danger, selon la magistrate.

Entendu dans la matinée, cet homme a déclaré que l'agresseur, qu'il ne connaissait pas, « s'est approché de son ami puis s'en est pris à eux en leur reprochant de boire alors que c'était l'Aïd ».

« Attitude menaçante »

Un témoin a alerté la police et une équipe arrivée sur place, près du pont de pierre, à quelques centaines de mètres du lieu de l'agression, a « demandé au mis en cause de lancer son arme à plusieurs reprises », a indiqué la procureure.

« Quand ce dernier a changé de direction et s'est dirigé vers eux, couteau en main avec une attitude menaçante, le policier a fait usage de son arme », un fusil d'assaut HK G36, « pour neutraliser l'agresseur », avant de constater le décès peu après, vers 20 h 10.

« Les témoignages concordants » de plusieurs personnes entendues par les enquêteurs « permettent d'établir » que le policier a tiré après avoir fait « les sommations d'usage », a précisé la magistrate.

Plus tôt dans la soirée, dans la même zone, le suspect avait également « pris à partie » deux autres individus « parce qu'ils buvaient du rosé un jour d'Aïd », les frappant puis « exhibant un couteau » avant de continuer son chemin, a ajouté Frédérique Porterie, sur la base de nouveaux témoignages recueillis jeudi après-midi.

Selon la procureure de Bordeaux, « le Pnat (Parquet national antiterroriste) reste en position d'évaluation tant que toute la lumière ne sera pas faite sur les mobiles exacts » du suspect.

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Commentaires (38)

  • Babouk

    Les policiers nous ont épargné le sketc. H médiatique-judiciaire où on nous tire la larme en nous raccontant l’enfance du criminel, où on interroge sa famille et ses proches qui ne connaissent qu’un homme si gentil et attentionné, où on va affirmer que celui-ci avait agit sous l’emprise de stupéfiants et donc irresponsable pénalement… etc. Un grand merci à la police. Problème réglé.

  • Babouk

    Très beau travail des policiers : clair, net, et sans possibilité de récidive. La justice devrait prendre exemple.

  • vimic

    "emploi de la violence pour imposer une idéologie politique ou religieuse". Dans ce cas précis, il y a bien de la violence (mort d’une personne et blessures sur une autre). Un motif religieux (punition pour avoir bu de l’alcool en période de ramadan). Conclusion, n’en déplaise a Mme la procureure, il s’agit bien d’un acte terroriste.