La contre-attaque du Parc Astérix face au pass sanitaire

Banquet gaulois, coupe-file, nouvelles attractions… Le parc déborde d’idées pour faire revenir les visiteurs, que le pass sanitaire semble freiner.

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Temps de lecture : 4 min

« Halte ! Montrez-moi vos QR code ! » Désormais, pour venir au Parc Astérix (Oise), il faut montrer patte blanche. Comme pour tous les parcs d’attractions, l’accès au village gaulois est soumis au pass sanitaire depuis le 21 juillet. « On est agréablement surpris, très peu de gens se présentent sans leur pass », constate Amandine, manager parking, qui gère la vingtaine de salariés mobilisés pour les contrôles avant l’entrée du parc.

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Le secteur s’était vivement opposé au pass sanitaire début juin – et avait obtenu gain de cause dans un premier temps –, estimant qu’il serait un frein à la visite, souvent spontanée, pour les visiteurs non vaccinés. Ce vendredi 23 juillet, la directrice générale du Parc Astérix, Delphine Pons, constate que « si l’on n’a pas encore assez de recul pour le chiffrer, il y a un impact à la baisse sur la fréquentation depuis mercredi ». Frustrant pour le parc qui avait renoué début juillet avec une fréquentation au niveau de 2019, avant la crise sanitaire.

Depuis le 21 juillet, un pass sanitaire est obligatoire pour visiter un parc d'attractions.
 ©  Thibaut Déléaz / Le Point
Depuis le 21 juillet, un pass sanitaire est obligatoire pour visiter un parc d'attractions. © Thibaut Déléaz / Le Point

Centre de dépistage

Pourtant, tout a été pensé pour rassurer les visiteurs. Un centre de dépistage, installé près du parking, réalise des tests antigéniques en quinze minutes pour éviter de renvoyer chez eux ceux qui se présenteraient sans pass sanitaire. Le laboratoire partenaire Loxamed, qui facture les tests 20 euros, avait dimensionné le centre pour réaliser 150 tests par heure. Depuis mercredi, il en a fait moins d’une centaine par jour. Seules quelques personnes testées positives ont dû renoncer à leur visite, « forcément un peu frustrées », affirme une salariée du centre. Et pour les saisonniers du parc, qui devront avoir un pass sanitaire dès le 30 août, un centre de vaccination a été installé en partenariat avec l’ARS et la préfecture. Près de 600 salariés, souvent jeunes, y ont déjà pris rendez-vous.

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« On se doutait que les premiers jours du pass sanitaire seraient difficiles, reconnaît Delphine Pons. Après sept mois de fermeture qui ont pesé lourd sur les finances, la réouverture nous donnait beaucoup d’espoir. » Pour anticiper la baisse de fréquentation, le Parc Astérix a revu ses horaires à la baisse. La nocturne jusqu’à 22 heures prévue pour l’été a laissé place à une fermeture à 19 heures.

Banquet gaulois

Le parc a tout de même tenu à maintenir, contrairement à l’été passé, l’événement sur lequel il mise beaucoup pour séduire les visiteurs : le banquet gaulois. Comme dans la dernière case de chaque album d’Astérix, 200 personnes peuvent, chaque soir à la fermeture du parc, partager un repas au milieu du village, en compagnie des personnages. Avec, bien sûr, du sanglier dans l’assiette. Les tables sont partagées, les héros gaulois et les serveurs dansent, et, comme dans la bande dessinée, le barde Assurancetourix n’a pas le droit de chanter : l’ambiance est festive. « C’est un projet dont nous sommes très fiers, les visiteurs sont en immersion totale », raconte David Bouvet, directeur de la restauration.

Tous les soirs pendant l'été, le Parc Astérix propose de participer à un banquet gaulois, comme dans la bande dessinée.
 ©  Thibaut Déléaz / Le Point
Tous les soirs pendant l'été, le Parc Astérix propose de participer à un banquet gaulois, comme dans la bande dessinée. © Thibaut Déléaz / Le Point

Lancé en 2019 pour les 30 ans du parc, le banquet gaulois a été monté en six mois seulement. « Il a fallu créer les tables, trouver la vaisselle [ici, on boit la cervoise dans des cornes, NDLR] et mettre au point un bon produit. » Les denrées sont approvisionnées au maximum en circuit court. Le sanglier est chassé dans les Hauts-de-France, les pommes de terre viennent de Picardie, les haricots de Soissons… « C’est une idée qu’on mûrissait depuis longtemps, et c’est une réussite incontestable », se réjouit David Bouvet.

Nouvelle montagne russe en 2023

Le Parc Astérix a aussi revu son système de coupe-file, Filotomatix, qui propose une gamme élargie d’options. Le visiteur peut toujours payer pour accéder sans attendre une fois ou en illimité aux attractions les plus fréquentées, mais il peut aussi désormais diviser son temps d’attente par deux, ou s’offrir un coupe-file à l’unité pour six ou huit euros selon les attractions. Un achat d’impulsion qui peut devenir une nouvelle source de revenus pour le parc. L’an dernier, le Parc Astérix avait aussi testé un système de file d’attente virtuelle, qui n’a pour l’instant pas été reconduit. « Les files d’attente sont un vrai sujet de réflexion pour nous comme pour les autres parcs, explique Delphine Pons. Nous sommes encore en phase de test, on verra comment on ajuste tout ça dans les années à venir. »

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Et pour faire revenir les visiteurs, le Parc Astérix veut continuer d’investir malgré la crise. « Les cinq dernières années ont été très encourageantes, se réjouit Delphine Pons. On souhaite garder la même dynamique. » La Compagnie des Alpes, la maison mère, a donc des projets plein les cartons pour son parc gaulois. L’été prochain, les visiteurs découvriront une nouvelle version de la montagne russe Tonnerre de Zeus, avec, notamment ,de nouveaux trains, dont la dernière rangée sera en sens inverse. En 2023, un launch coaster, une montagne russe où les trains seront propulsés à 110 km/h, sera inauguré dans la nouvelle zone « Toutatis » – du nom du dieu gaulois – avec un restaurant et une aire de jeu. Pour la suite, un quatrième hôtel thématisé est à l’étude, et un deuxième parc est en réflexion.

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Commentaires (11)

  • Yuropp

    @ Alain (Paris) :
    La ceinture de sécurité ? Oui, c'est un bon exemple de ce que peut causer une décision autoritaire, où la prune remplace la compétence.
    Quand la ceinture "de sécurité" est devenue obligatoire, c'était une espèce de "collier étrangleur", qui provoquait des accidents en empêchant de surveiller la route. Alors les gens se sont défendu contre l'administration gouvernementale, qui leur disait, "la preuve que c'est pour votre bien, c'est qu'on va vous pruner si vous désobéissez". Après tout, en bons fonctionnaires inamovibles, qu'ont-ils à craindre de cette "gêne" qu'est la démocratie ?

    Rien de nouveau sous le soleil. Comme disait Fernand Reynaud "vous ne pouvez rien contre moi. J'ai un brassard, avec le tampon de la mairie".

    Face à l'arbitraire administratif, les gens ont "contourné" comme ils ont pu. Outre les "dispenses" que vous citez, finalement peu utilisées (d'autant que les policiers, frustrés de voir une proie leur échapper, avaient tendance à ignorer la dispense : "si vous n'êtes pas content, allez au tribunal"), les gens ont massivement utilisé deux méthodes :
    - la ceinture "juste posée", sans l'accrocher (ou portée "longue"), pour ôter l'envie de contrôler (comme ces gens qui enfilaient le gilet jaune obligatoire sur le dossier de leur siège), sachant que "tout contrôle commencé finit par une prune", avec du temps et de l'imagination.
    - la ceinture à enrouleur empêchant de "porter long", la "pince à ceinture" : ce gadget (légal, comme les "jauges de 49") a eu un succès fou en son temps, pour ne pas avoir besoin d'une musculature d'athlète pour "changer de poste".

    Ce n'est qu'avec l'arrivée des ceintures à pré-tenseurs pyro que la ceinture est devenue "de sécurité", sans trop de risquer de créer des accidents pour cause de gêne à la conduite. Mais il aura fallu plus d'une décennie entre un délire de bureaucrate et un objet qu'on n'ait plus trop besoin de "contourner".

    Excellente comparaison que la votre. Mais en aviez vous conscience ?

  • Alain (Paris)

    (je viens seulement de me rendre compte qu'*on* s'en était pris à ce commentaire. Pas grave, il revient à l'identique, ou presque)

    Aux informations, je n'ai entendu que des professionnels pleurnicher que la fréquentation aurait diminué "à cause du pass sanitaire". Il ne faut pas exagérer.

    Quelle que soit la mesure, nos compatriotes font toujours semblant de ne rien comprendre les premiers jours. Ensuite ils s'y font, et on n'en parle plus.

    Souvenez-vous de la ceinture de sécurité obligatoire en voiture. Que n'avait-on pas entendu à l'époque... On ne peut plus respirer, on risque de ne pas pouvoir l'ouvrir en cas d'accident (et de se noyer ou de brûler vif, selon les cas). Les réfractaires s'étaient fait établir des certificats médicaux pour y échapper. Tout ce cirque a pris fin, et aujourd'hui on n'en parle plus.


    Quant aux restaurateurs,
    ils ne peuvent pas contrôler les identités ?
    Essayez donc de déjeuner à 6 personnes et de leur présenter un chèque en règlement. Non seulement ils vont vous la demander, votre pièce d'identité, mais en plus ils vont prendre le temps de recopier toutes les informations de la carte à la main au dos du chèque !

  • Tedeum

    Mais attention il existe chez eux la taxi vomit fee, d'ici qu'Asterix s'y mette aussi !
    Faudra faire gaffe si vous grimpez dans ce machin après le banquet gaulois,