Le trafic SNCF perturbé par un mouvement social « inopiné »

VIDÉO. De nombreux TER ont été supprimés dans plusieurs régions de l'Hexagone. En Île-de-France, les Transilien et les RER circulent très difficilement.

Par (avec AFP)

Temps de lecture : 3 min

À la veille des vacances scolaires, le trafic SNCF était très perturbé vendredi sur le réseau TER et certaines lignes franciliennes, des conducteurs et contrôleurs faisant valoir leur droit de retrait après un accident ayant fait plusieurs blessés mercredi, dont un conducteur de train. Une réunion s'est tenue dans la matinée entre la direction et la CGT, qui réclame la présence obligatoire d'un contrôleur par train alors que le conducteur accidenté était le seul agent SNCF à bord de son TER, qui circulait en Champagne-Ardenne. Une autre réunion avec l'ensemble des syndicats était programmée à 17 h 30.

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« Cette grève sans préavis est totalement irrégulière », a souligné lors d'une conférence de presse le directeur de la branche TER Franck Lacroix. Il a appelé à « la reprise du service normal » et annoncé l'examen d'un éventuel report de la mise en place des nouvelles règles d'autorisation de départ des trains, contestées par les syndicats. En milieu d'après-midi, la SNCF assurait que 55 % des TER circulaient avec « de fortes disparités selon les régions » : en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire ou Provence-Alpes-Côte d'Azur, la situation était « très perturbée ». Un train Intercités sur deux circulait tandis qu'en région parisienne 70 % des Transilien étaient en circulation, mais là aussi avec d'importantes disparités, les RER B et D étant les plus touchés, ainsi que les lignes R, H, J, K et L.

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« On ne nous prévient de rien »

Quant aux TGV, où l'affluence était importante en cette veille de vacances, le trafic était normal sur les axes nord et est, mais perturbé sur le sud-est (20 trains supprimés) ainsi que sur l'axe atlantique. Dans les principales gares, comme à Toulouse-Matabiau, des agents d'assistance SNCF vêtus d'un gilet rouge étaient déployés pour orienter des usagers parfois en colère. « On ne nous prévient de rien, ni sur l'application ni sur Internet, je l'ai découvert en arrivant ici », fulminait Saïf, 28 ans, contraint d'envoyer un message en urgence à son patron. Son train pour Labège, près de Toulouse, où il devait se rendre pour une réunion de travail, a été annulé.

Cet arrêt de travail sans préavis fait suite à un accident survenu mercredi soir : un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes). La préfecture des Ardennes indique qu'il y a eu « onze blessés », dont certains ont été hospitalisés. Pour Franck Lacroix, « en aucun cas les voyageurs n'ont été mis en danger » et « rien ne justifie un arrêt sans préavis du travail ».

« On a évité un drame »

Des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait dès jeudi et plus encore vendredi matin, à la prise de service. Le conducteur, blessé et choqué, « a dû porter secours aux passagers car c'était le seul agent SNCF à bord », a déploré dans un communiqué SUD-Rail. Ce syndicat, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, « contestent le mode d'exploitation équipement agent seul », qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs, alors que, selon la direction, « il existe depuis des dizaines d'années ».

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De son côté, le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a déploré une « grève-surprise (...) hors du cadre légal ». Il n'est « pas normal de prendre les usagers à témoin d'une prise de position syndicale sur un dispositif qu'ils contestent », a-t-il estimé. « Les trois quarts des TER sont exploités seuls à bord », a fait valoir le secrétaire d'État, qui y voit « une mesure de conduite homologuée » pratiquée « partout en Europe ». « Le droit de retrait, c'est un droit des travailleurs pour dire attention il se passe quelque chose de grave », a défendu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. « On a évité un drame parce qu'il y a un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, qui a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça », a-t-il prévenu.

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Commentaires (88)

  • lolem

    Encore un coup de force de la CGT pour montrer son pouvoir de nuisance à l'approche des négociations sur les retraites privilégiées des régimes spéciaux. Que les autres paient.
    En plus, le droit de retrait permet de faire grève tout en étant payés. Quelle honte !

  • Louchauvé

    ... Si je comprends bien, la grève a eu lieu uniquement parce que s'il y avait eu un contrôleur dans le train, il n'y aurait pas eu d'accident.
    Alors là il faudrait vraiment que l'on m'explique pourquoi

  • Wxyz91

    C'était réformée ! Les usagers en sont ravis !