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Taux de chômage : l'objectif de Macron compromis

Le taux de chômage a fait du surplace au troisième trimestre, à 9,1 %, a indiqué mardi l'Insee. Le ramener à 7 % à la fin du quinquennat s'annonce difficile.

Le taux de chômage mesuré par l'Insee a fait du sur-place au 3etrimestre.
Le taux de chômage mesuré par l'Insee a fait du sur-place au 3etrimestre. (AFP)

Par Alain Ruello

Publié le 20 nov. 2018 à 17:48Mis à jour le 20 nov. 2018 à 17:59

La publication par l'Insee ce mardi du Les chiffres de l'Insee rend l'objectif d'Emmanuel Macron de le ramener à 7 % à la fin de son quinquennat de plus en plus périlleux. Il a stagné à son niveau du trimestre précédent, à 9,1 % pour la France (hors Mayotte) ou 8,8 % pour la France métropolitaine. Malgré une baisse de 0,5 point en un an, la marche à descendre reste donc très haute.

« Cela va être compliqué », prévient Denis Ferrand, le directeur général de COE-Rexecode. « C'est compromis », abonde Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Un peu plus optimiste, Yannick L'Horty (Université de Marne-la-Vallée) pense que c'est encore « possible ». Encore faudra-t-il « éliminer de nombreux facteurs bloquant, comme les difficultés de recrutement ». Stéphane Carcillo, économiste à l'OCDE, lui, y croit toujours mais « tout dépendra de la mise en oeuvre des réformes » (ordonnances, formation professionnelle, assurance-chômage).

Les chiffres de l'Insee confirment que l'économie française croît à un rythme juste suffisant pour stabiliser le chômage. Qui plus est, des stimulants importants pour l'emploi ont été éteints ou leurs effets sont en partie passés : prime à l'embauche dans les PME, contrats aidés, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi. Ils confirment aussi que cette stabilité ne nuit pas à la qualité des emplois repris . En témoignent les taux d'emploi des 15-64 ans en CDI (49,4 %) ou à taux complet (54,1 %), tous deux en nette hausse sur un an.

Pour se rapprocher de son objectif, le gouvernement peut compter sur le ralentissement attendu de la population active. Il peut aussi - même s'il démentira tout camouflage statistique - profiter de l'entrée massive des chômeurs en formations avec son plan de 15 milliards . Il lui faudra surtout que l'économie continue de tourner à un rythme suffisant.

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« Entre 1,3 et 1,5 % de croissance annuelle, le taux de chômage a tendance à être plat », confirme Stéphane Carcillo. « Même avec une croissance atone, les gains de productivité en France sont tellement faibles que l'économie peut créer suffisamment d'emplois pour faire baisser le chômage », tempère Yannick L'Horty.

Reste les effets des réformes engagées ou à venir du marché du travail, assurance-chômage notamment . Eric Heyer n'y croit pas, en tout cas pas à l'horizon du quinquennat. « Si, les effets peuvent être rapides », rétorque Stéphane Carcillo.

« On parviendra peut-être à 7 %, estime Géraldine Rieucau, chercheuse au centre d'études de l'emploi et du travail (CEET). « Encore faudra-t-il voir ce que cela recoupe en termes de durée de travail », insiste-t-elle. Entre autres critères, le BIT ne retient comme chômeur que les personnes qui n'ont pas travaillé, ne serait-ce qu'une heure, au cours de la semaine de référence.

Grève soutenue à Pôle emploi

L'appel à la grève des syndicats a rencontré un taux de participation d'un peu moins de 30 % ce mardi. En jeu, la suppression d'environ 800 postes en 2019. Le mouvement social intervient alors que les partenaires sociaux mettent la pression sur l'opérateur public dans le cadre de la négociation de ses objectifs 2019-2021 avec l'Etat et l'Unédic. Syndicats et patronat souhaitent notamment qu'un chômeur n'attende pas plus de quatre mois avant d'entrer en formation. Ils appellent aussi à partager le budget de Pôle emploi à parité entre l'Etat et l'Unédic.

Alain Ruello

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