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Guerre en Ukraine : l'envoi de troupes alliées au sol ne peut être exclu

Plus de 25 chefs d'Etat et de gouvernement se sont retrouvés lundi à l'Elysée. Le financement et les munitions sont prioritaires pour renforcer l'aide militaire à l'Ukraine.

Réunion de travail lundi à l'Elysée pour réaffirmer l'unité des alliés de l'Ukraine et mieux l'aider pour infliger une défaite à la Russie.
Réunion de travail lundi à l'Elysée pour réaffirmer l'unité des alliés de l'Ukraine et mieux l'aider pour infliger une défaite à la Russie. (GONZALO FUENTES/POOL/AFP)

Par Virginie Robert

Publié le 27 févr. 2024 à 05:57Mis à jour le 27 févr. 2024 à 08:43

Ce n'est pas un tabou qui est levé, mais une « ambiguïté stratégique » qui est posée. Celle de troupes alliées déployées au sol au secours de l'Ukraine. Emmanuel Macron l'a confirmé lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de travail de dirigeants de 27 Etats venus lundi à Paris faire montre d'unité et améliorer le soutien à Kiev.

« II n'y a pas de consensus pour envoyer des troupes au sol. Mais en dynamique rien ne doit être exclu. Nous ferons tout pour que la Russie ne gagne pas. Tout est possible si c'est utile pour atteindre notre objectif », a affirmé le chef de l'Etat français.

L'hypothèse avait été évoquée - et critiquée - un peu plus tôt par le Premier ministre slovaque, qui avait mentionné des troupes européennes ou de l'Otan . Après deux ans de guerre et un durcissement de la posture russe, cette éventualité devient envisageable.

L'heure du sursaut

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« Nous sommes au moment d'un sursaut qui est nécessaire de notre part à tous, compte tenu de la transformation de la menace d'un point de vue militaire et stratégique », avait expliqué le président français dans l'après-midi. Il s'agit d'assurer aujourd'hui non seulement la victoire de l'Ukraine « mais notre sécurité collective ». Car « la défaite de la Russie est indispensable à la stabilité en Europe ».

Les chefs d'Etat et de gouvernement rassemblés à l'Elysée se sont accordés sur cinq points : la cyberdéfense, la coproduction d'armements et de munitions en Ukraine, la défense des pays menacés par la Russie comme la Moldavie , la protection de la frontière avec la Biélorussie avec des forces non militaires et la poursuite des opérations de déminage.

« Cinq points ont fait consensus. Ils pourraient justifier des déploiements. C'est une ambiguïté stratégique que j'assume, rien ne doit être exclu », a répété Emmanuel Macron, tout en assurant souhaiter « garder la maîtrise de l'escalade » et ne pas vouloir entrer en guerre avec la Russie. Chaque pays est souverain et personne ne peut engager un autre pays, a-t-il rappelé.

Les munitions prioritaires

Pour l'heure, les munitions sont « la priorité des priorités », a confirmé le président. D'ici une dizaine de jours, les alliés vont chercher à acquérir toutes les munitions disponibles. La République tchèque a lancé une initiative pour recenser les besoins et trouver des munitions, mais il faut également augmenter les capacités de production des alliés, y compris en Ukraine, alors que la poudre se fait rare.

Il faudra aussi fournir à l'armée ukrainienne davantage d'équipements de défense sol-air, ainsi que des missiles et bombes à moyenne et longue portée. Ce sera sans les Allemands puisque le chancelier Olaf Scholz a rejeté la demande de l'Ukraine de lui livrer des missiles de longue portée Taurus (500 kilomètres). En revanche, une neuvième coalition capacitaire va être créée pour les frappes dans la profondeur.

Il faut pour cela accroître les financements à l'Ukraine, en poursuivant la signature d'accords bilatéraux de sécurité (6 sur 32 membres de l'Otan l'ont déjà fait) ou de source européenne. L'idée d'une émission commune de dette, émise par la Première ministre estonienne Kaja Kallas , a le soutien de la France.

Virginie Robert

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