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Passeport sanitaire : l'Europe accélère pour être prête cet été

Le Parlement européen a donné son accord au « certificat vert » visant à faciliter le retour à la libre circulation. Bruxelles espère que le dispositif sera en place dès juin.

« Pour tirer le meilleur parti de l'été (...) et aider les citoyens à voyager en toute sécurité, nous avons besoin de documents fiables et interopérables », a expliqué le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, mercredi à Bruxelles.
« Pour tirer le meilleur parti de l'été (...) et aider les citoyens à voyager en toute sécurité, nous avons besoin de documents fiables et interopérables », a expliqué le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, mercredi à Bruxelles. (Johanna Geron/Pool/REUTERS)

Par Derek Perrotte

Publié le 28 avr. 2021 à 17:40Mis à jour le 28 avr. 2021 à 17:48

C'est une urgence politique et économique. A Bruxelles, les institutions européennes tentent de rétablir au plus vite, et autant que possible, la libre circulation dans l'espace Schengen. Symboliquement, l'Europe veut renouer avec ce qui constitue un de ses piliers et une de ses manifestations quotidiennes les plus appréciées des citoyens. Ces derniers sont demandeurs après treize mois de fermetures et de réouvertures désordonnées des frontières. Et l'été approche : sous pression des professionnels du tourisme et des pays du Sud, pour qui cette période est économiquement vitale, la course contre la montre est donc lancée pour instaurer un passeport sanitaire, rebaptisé « certificat vert », dès le mois de juin.

Sauver le tourisme

Un pas important a été franchi mercredi avec la large adoption par le Parlement européen du projet dévoilé mi-mars par le commissaire à la Justice, Didier Reynders. « Nous devons donner aux citoyens européens des perspectives d'espoir. Cet outil les aidera à voyager de nouveau et soutiendra la reprise économique », explique-t-il. Dernière étape, le texte final du futur règlement dédié doit à présent être arrêté en « trilogue » avec le Conseil, fief des Etats membres. Parallèlement, les discussions techniques pour assurer l'interopérabilité des certificats - chaque Etat délivrera le sien - sont déjà bien avancées.

Non discriminatoire

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Concrètement, le certificat vert vise à garantir que son détenteur a été vacciné, qu'il a passé un test négatif il y a moins de 72 heures ou qu'il a déjà attrapé le virus et dispose encore d'anticorps. L'objectif est de ne pas créer de discrimination et de ne pas limiter la liberté de circuler aux seuls vaccinés, un point sur lequel ont insisté Paris et Berlin.

Ce certificat ne sera pas rigoureusement obligatoire pour voyager : c'est un outil facilitant les déplacements par une reconnaissance mutuelle des vaccinations et des tests, mais il restera possible d'exercer son droit à libre circulation sans l'avoir. Libre alors toutefois à chaque Etat d'imposer des restrictions à l'entrée (tests, quarantaines, etc.), ce qui est une forte incitation indirecte à jouer le jeu du certificat vert. L'Europe promet que ce dernier sera irréprochable sur le plan de la protection des données.

Frontières

Si un large consensus en faveur de cet outil se dessine, une question épineuse reste à trancher : à quel point sera-t-il un sésame absolu pour voyager ? « Ce ne sera une véritable plus value qu'à condition qu'un Etat n'ait pas la possibilité d'imposer au titulaire de ce certificat des restrictions supplémentaires. Sinon, on rouvre la porte à la cacophonie actuelle », a prévenu mercredi l'eurodéputée Nathalie Colin-Oesterlé (LR/PPE). Le Parlement a adopté un amendement en ce sens mais dans le projet de la Commission, rien n'empêche les Etats d'imposer quand même une quarantaine, des tests supplémentaires ou d'autres mesures à leur guise. La seule contrainte est alors de ne pas faire de différence de traitement entre ses propres citoyens rentrant au pays et d'autres européens munis du certificat.

Ce sera l'enjeu majeur des arbitrages en trilogue. Au fond, l'idée de base est bien qu'un « certifié » circule librement. Mais les Etats rechignent à le graver dans le marbre. Le dédain avec lequel ils ont accueilli depuis un an les appels de la Commission à alléger les contrôles et les restrictions en dit long sur leur volonté de garder le dernier mot sur leurs frontières.

Derek Perrotte (Bureau de Bruxelles)

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