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L'exécutif promet un « acte 2 » du plan pauvreté d'ici à 15 jours

Les associations de lutte contre la pauvreté, qui réclament notamment une hausse des principaux minima sociaux et l'ouverture du RSA aux jeunes, ont été reçues ce vendredi matin à Matignon.

Jean Castex, le Premier ministre.
Jean Castex, le Premier ministre. (NICOLAS MESSYASZ/SIPA)

Par Les Echos

Publié le 2 oct. 2020 à 17:19Mis à jour le 2 oct. 2020 à 18:22

Se disant « conscient de l'urgence et de la gravité de la situation », Jean Castex, qui recevait ce vendredi matin les associations de lutte contre la pauvreté, s'est engagé à présenter un « plan d'action dans une quinzaine de jours ». Ce premier rendez-vous, qui a duré près de deux heures, réunissait autour du Premier ministre et du ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, le Samu Social, ATD Quart Monde, Médecins du monde, Emmaüs, la Fondation Abbé-Pierre ou le Secours populaire.

« On n'attendait des réponses, on ne les a pas eues… On a le sentiment d'avoir été écoutés, mais maintenant il faut que des mesures soient prises », a déclaré lors d'une conférence de presse organisée à l'issue Christophe Devys, président du collectif Alerte (35 fédérations et associations nationales de solidarité), en se disant « très impatient ».

Au coeur de leurs revendications depuis plusieurs années, les associations ont notamment demandé une hausse des principaux minima sociaux (RSA, AAH pour les personnes handicapées et ASPA pour les personnes âgées), ainsi que l'ouverture du RSA aux jeunes, une mesure un temps envisagée puis oubliée. Inquiètes du « contrecoup » de la crise sanitaire, nombre d'entre elles ont vu les demandes exploser et craignent désormais que « des centaines de milliers de personnes ne passent d'un état de précarité à la pauvreté ».

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Inverser la tendance

Cette rencontre avec le Premier ministre était vue comme « une dernière chance pour inverser la tendance sur la place qui est donnée aux plus pauvres par ce gouvernement », selon Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. « Il ne s'agit pas de dire que rien n'a été fait, mais de souligner qu'il y a une partie de la population - les 5 à 7 % des plus pauvres - qui sont exclus de toutes les mesures prises, y compris dans le plan de relance », a-t-il ajouté.

Selon le Secours populaire, les demandes d'aide alimentaire se sont envolées pendant le confinement : près d'un requérant sur deux était un nouveau venu. Et les 800.000 suppressions d'emplois prévues en 2020 par la Banque de France n'incitent guère à l'optimisme.

Quid du revenu universel d'activité

Ainsi, des députés ont récemment poussé pour inscrire dès le projet de loi de finances rectificatif (PLFR 4) de novembre des mesures additionnelles pour les publics les plus fragiles. L'exécutif a d'ores et déjà mis sur la table des aides pour les foyers les plus modestes (de 150 à 550 euros), les étudiants et jeunes précaires (200 euros), ainsi qu' un coup de pouce de 100 euros pour les bénéficiaires de l'Allocation de rentrée scolaire . Environ 95 millions d'euros ont aussi été débloqués pour l'aide alimentaire (achats de denrées, chèques alimentaires).

Il entend également défendre le bilan de son « acte 1 » de la stratégie anti-pauvreté , mettant en avant les 80.000 places en crèches qui ont bénéficié d'un « bonus mixité » pour accueillir davantage d'enfants défavorisés dans les quartiers sensibles, ou les plus de 155.000 élèves d'établissements en zone prioritaire auxquels ont été fournis des petits-déjeuners gratuits à l'école.

En revanche, l'une des mesures-phares de ce plan, la création d'un « revenu universel d'activité » , fusion de plusieurs minima sociaux, est à l'arrêt et le gouvernement n'a pas précisé si les concertations reprendraient.

Rendez-vous pour Calais

Aucune indication sur les pistes de cet « acte 2 » du plan pauvreté n'a été donnée, selon les associations. A Matignon, on redit qu'il s'agissait là de les écouter afin de préparer des mesures pour « corriger le tir » après l'aggravation de la situation due au confinement.

Les associations ont en revanche obtenu un rendez-vous qu'elles demandaient depuis l'interdiction à Calais de la distribution de repas aux migrants par des associations autres que celles mandatées par l'Etat : elles doivent en effet être reçues conjointement autour du 20 octobre par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et par le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, afin d'évoquer cette situation et plus globalement, selon Emmaüs France, l'accueil des étrangers.

Les Echos, avec AFP

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