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5G : le gouvernement veut aller de l'avant

Emmanuel Macron veut clore le débat sur la 5G. Une étude sur son impact sanitaire, effectuée cet été par quatre inspections générales, a été rendue publique mardi. Le gouvernement y voit un feu vert au déploiement de la technologie.

Le Président de la République ne veut pas d'un moratoire sur la 5G
Le Président de la République ne veut pas d'un moratoire sur la 5G (Charles Platiau/Pool/REUTERS)

Par Sébastien Dumoulin

Publié le 15 sept. 2020 à 16:20Mis à jour le 15 sept. 2020 à 17:41

Trêve de palabres, la France doit avancer sur la 5G. Lundi soir, devant les patrons de la French Tech réunis à l'Elysée, Emmanuel Macron en personne a fermé le ban. « On va expliquer, débattre, lever les doutes, tordre le cou à toutes les fausses idées mais oui, la France va prendre le tournant de la 5G », a commencé le président, avant de se lancer dans une tirade féroce à l'égard des opposants à la nouvelle technologie. « J'entends beaucoup de voix qui s'élèvent pour expliquer qu'il nous faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile. Je ne crois pas au modèle Amish. »

Quelques heures plus tard, le gouvernement présentait à plusieurs associations d'élus les résultats d' une étude de 190 pages sur les aspects sanitaires du déploiement de la 5G. Si la formulation est moins brutale, le message est similaire.

Risques non avérés

En résumé, les risques pour la santé humaine de l'exposition aux fréquences radioélectriques, l'un des arguments des opposants à la 5G, ne sont pas avérés en l'état actuel des connaissances scientifiques. Et aucun des nombreux pays qui ont déjà lancé la 5G n'a constaté de problème d'ordre sanitaire.

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En conséquence - s'il est souhaitable d'améliorer la communication et la transparence des autorités sur le sujet, ainsi que de renforcer les contrôles -, il n'y a pas de raison de mettre la 5G en pause. « Il n'y aura pas de moratoire sur la procédure d'enchères [prévue pour le 29 septembre, NDLR], c'est acté », explique-t-on au cabinet du secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O.

« Nous irons jusqu'au bout. Cela s'inscrit dans le cadre européen en place depuis 2016, des travaux menés par l'Arcep depuis 2018 et de la stratégie nationale annoncée en 2018. On ne va pas remettre en cause un travail de plus de quatre ans »

Une fronde inédite

Cette fin de non-recevoir s'adresse directement à la soixantaine d'élus, dont les maires de onze grandes villes, qui demandaient le week-end dernier dans les colonnes du « JDD » un moratoire sur la 5G, au moins jusqu'à l'été 2021, le temps de mener « un débat démocratique sur la 5G et les usages numériques ».

La tribune a rencontré d'autant plus d'écho que le mouvement anti-5G ne fait que s'amplifier depuis un an : des associations ont déposé des recours devant le Conseil d'Etat, la Convention citoyenne pour le climat a demandé un report, des antennes mobiles ont été incendiées par dizaines…

Face à cette fronde inédite, le gouvernement n'a d'abord pas voulu passer en force. Sur les conséquences de la 5G sur l'environnement - certains jugent que le passage à la 5G est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique - il a mandaté l'Ademe et l'Arcep pour se pencher globalement sur la consommation d'énergie et de ressources du secteur numérique. Ce travail est en cours.

« Quand nous aurons cette métrique, nous pourrons proposer des mesures concrètes pour diminuer l'empreinte du numérique », explique-t-on au ministère de la Transition écologique, qui promet une feuille de route gouvernementale sur le sujet dans les prochains mois.

Et sur le volet sanitaire, quatre inspections générales (Inspection générale des affaires sociales, Inspection générale des finances, Conseil général de l'économie et Conseil général de l'environnement et du développement durable) ​ont été priées au début de l'été de rendre au plus vite un rapport pour répondre aux inquiétudes .

Cet exercice de comparaison internationale, mené au pas de charge, avait peu de chances de convaincre les sceptiques. Mais il montrait au moins une volonté de dialogue. Ce temps-là semble révolu. La sortie présidentielle clôt le débat. Reste à voir si cette stratégie offensive, qui n'est pas dénuée d'arrière-pensées politiques, sera plus efficace.

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Sans surprise, les opposants s'en sont immédiatement scandalisés. « Le président de la République tombe le masque », ont aussitôt réagi les associations Agir pour l'environnement et Priartem, regrettant qu'Emmanuel Macron « se sente obligé d'insulter les corps intermédiaires pour justifier une innovation dont l'intérêt demeure à démontrer », avant d'annoncer un boycott du prochain rendez-vous prévu avec le gouvernement.

Sébastien Dumoulin

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