Reportage

«Colline» du crack à Paris : plus dure est la rechute

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Après l’évacuation des campements de migrants du nord de la capitale, ce haut lieu du deal s’est transféré vers d’autres endroits, notamment la porte d’Aubervilliers. Les associations dénoncent le déplacement du problème et une vision uniquement prohibitionniste du problème des drogues.
par Sylvain Mouillard, (Photos Stéphane Lagoutte. MYOP)
publié le 9 janvier 2020 à 20h26

«Nous traiterons du sujet de la "colline du crack" d'ici à Noël.» La promesse, faite le 7 novembre par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, au matin de l'évacuation géante des campements de migrants dans le nord de Paris, a été tenue. Surveillée 24 heures sur 24 par les forces de l'ordre, la «colline du crack», haut lieu de consommation et de deal de ce mélange de cocaïne et de bicarbonate de soude ou d'ammoniac, n'est plus habitée depuis deux mois. Mais il ne faut pas marcher longtemps dans le quartier pour comprendre que la fanfaronnade ministérielle n'a rien réglé ou presque.

A partir de la Porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement, où était située la «colline», un peu de marche vers la prochaine porte, celle d'Aubervilliers, suffit. C'est là, dans un corridor boueux coincé entre le boulevard périphérique et une bretelle de sortie menant vers la capitale, que plus de 400 personnes survivent dans des conditions catastrophiques. Au sol, des matelas et couvertures sont censés frayer un passage moins périlleux pour les paires de chaussures, mais ils ont tôt fait d'être engloutis par la glaise. On finit par arriver au milieu du camp, long d'une centaine de mètres.

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