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Voitures brûlées à Laon: «Ça les a amusés cinq minutes, moi je vais payer les pots cassés pendant longtemps», témoigne une victime

La voiture de Francine Herbin a été incendiée la nuit de la Saint-Sylvestre. Elle regrette cet acte gratuit.

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Francine Herbin est née au quartier Champagne et elle y a toujours vécu. Autant dire qu’elle en a vu brûler, des voitures. « À chaque fois, j’ai de la peine pour les gens, je me demande comment je pourrais les aider. Je me suis souvent dit qu’un jour, ce serait la mienne tout en croisant les doigts que cela n’arrive jamais. » Malheureusement, la nuit de la Saint-Sylvestre, c’est tombé sur son véhicule qui était stationné à côté du Carrefour Market, rue Lavoisier. Elle l’avait acheté il y a un an, après avoir longtemps économisé. « J’ai un petit salaire, 8 euros de l’heure seulement, mais au moins je travaille. Vous avez brûlé la voiture d’une femme de ménage », dit aux auteurs de l’incendie cette mère de famille qui a absolument besoin de sa voiture pour se rendre chez ses clients, à Athies-sous-Laon.

“Ils ont mis le feu à ma voiture, ça les a amusés cinq minutes mais moi, je vais payer les pots cassés pendant longtemps”

« Non seulement j’ai perdu mon moyen de transport mais en plus, cela risque de me coûter de l’argent. Forcément, avec mes revenus, je suis assurée au minimum, donc pas contre l’incendie : je ne serai pas remboursée. J’ai appris qu’en plus, j’allais peut-être devoir payer le remorquage pour enlever ma voiture du parking. Je ne sais pas combien ça pourrait me coûter mais c’est toujours trop. J’espère trouver un arrangement avec mon assureur. » Si dans les premiers temps, elle sait pouvoir compter sur la solidarité familiale pour se rendre sur son lieu de travail, elle a aussi conscience que la situation ne saurait être pérenne. « Je vais devoir racheter une voiture mais avec quel argent ? Avec mon salaire, je n’aurai pas le droit à un prêt à la banque. J’aimerais que ceux qui ont fait ça se rendent compte des conséquences. Ils ont mis le feu à ma voiture, ça les a amusés cinq minutes. Moi, je vais payer les pots cassés pendant longtemps. Franchement, ça les avance à quoi ? »

L’image du quartier

Au-delà des conséquences pour elle-même, Francine Herbin évoque l’image que ces actes de délinquance renvoient du quartier. « J’ai vu Champagne évoluer et je comprends que tout le monde nous laisse tomber, que les gens ne veuillent plus venir habiter ici. Regardez le Point Champagne où on en est… C’est dommage car il n’y a plus de mixité. Si on est là, c’est qu’on n’a pas le choix », souligne Francine Herbin qui désormais, songe à quitter le quartier qui l’a vue grandir.

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