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Agression de Boris Faure à coups de casque : le député M'jid El Guerrab jugé ce jeudi
M'jid El Guerrab encourt jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende pour avoir frappé le socialiste Boris Faure à coups de casque de moto en 2017.
AFP

Agression de Boris Faure à coups de casque : le député M'jid El Guerrab jugé ce jeudi

République exemplaire

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Le député (ex-LREM) M'jid El Guerrab va être jugé en correctionnelle à Paris ce jeudi 14 octobre. Il est accusé d’avoir asséné des coups de casque à Boris Faure, l’ancien premier secrétaire de la fédération des Français de l'étranger du Parti socialiste, en 2017.

Peut-on impunément fendre le crâne d’un homme politique à coups de casque ? M'jid El Guerrab, un député ex-LREM, va obtenir une réponse ce jeudi 14 octobre. La 10e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris doit se prononcer sur son cas, lui qui avait eu une altercation avec Boris Faure, l’ancien premier secrétaire de la fédération des Français de l'étranger du Parti socialiste, il y a quatre ans. L’accusé est poursuivi pour avoir « volontairement commis des violences ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours » avec « une arme par destination », en l'occurrence son casque de moto. Il encourt jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

Quatre ans plus tôt, le 30 août 2017, les deux hommes se rencontrent rue Broca, dans le Ve arrondissement de Paris, non loin du domicile de M'jid El Guerrab. Ils entament une discussion qui s’envenime très vite. Il faut dire que leurs rapports sont tendus depuis 2016, année du départ du PS de M'jid El Guerrab pour La République en marche (LREM). Boris Faure a d’ailleurs étrillé l’ancien socialiste sur l'espace blog de Médiapart, dans un billet intitulé « M'jid El Guerrab, portrait d'un opportuniste ordinaire ».

Le ton monte et Boris Faure saisit la main du député, dans un geste d’apaisement, selon l’accusation. M'jid El Guerrab lui assène alors de violents coups de casque de moto sur la tête. Les agents de sécurité de Paris Habitat, dont les locaux sont situés dans la même rue, interviennent pour contrôler le député. « Si on ne l'avait pas arrêté, il aurait continué à le tabasser », témoignera l’un d’eux à Marianne. Les coups ont provoqué une hémorragie cérébrale et un traumatisme crânien, ce qui vaut à la victime d’être opérée en urgence puis de rester plusieurs jours en soins intensifs avant d’être hospitalisée de nouveau, cette fois à Bruxelles.

Injures racistes ?

À l’issue de ce différend, les deux hommes politiques portent plainte l’un contre l’autre. M'jid El Guerrab évoque des injures racistes de la part de Boris Faure mais les témoignages sont discordants à ce sujet. Le député « a toujours voulu passer pour une victime d'une agression, de menaces et d'insultes racistes qui n'ont jamais eu lieu », estime Me Patrick Klugman, l'avocat de Boris Faure.

Face au tollé provoqué par cette agression, M'jid El Guerrab se met en congés de LREM puis quitte le parti pour s’engager en 2018 au sein du groupe Territoires et Libertés, qui rassemble des députés du centre-gauche et du centre-droit. En 2020, il claque la porte pour rejoindre les rangs d’Agir Ensemble, un groupe parlementaire allié à la majorité présidentielle.

Aujourd'hui, Boris Faure attend beaucoup du tribunal judiciaire de Paris. « Faire justice est bien. Rendre justice est mieux », a-t-il écrit sur son compte Twitter en citant Victor Hugo. Le procès devrait débuter vers 13 h 30 et pourrait durer jusqu’à la fin de la journée.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne