Pourquoi Carole Delga et David Lisnard ont décidé de boycotter les assises des finances publiques

  • Carole Delga, présidente de Régions de France, et David Lisnard, président de l’Association des maires de France.
    Carole Delga, présidente de Régions de France, et David Lisnard, président de l’Association des maires de France. MAXPPP - Sébastien Muylaert
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Vincent Coste

Le gouvernement organise ce lundi 19 juin les assises des finances publiques, à l'initiative du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire. 

C’est ce lundi 19 juin que le gouvernement organisait les assises des finances publiques. Le rendez-vous avait été fixé au ministère de l’Economie et des Finances, avec un objectif d’ores-et-déjà fixé, ramener l'endettement du pays de 111,2 % du PIB actuellement à 108,3% à l’horizon 2027, et de faire passer le déficit public sous l'objectif européenne de 3 % (4,7 % en France fin 2022).

Invités, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et de Régions de France, et David Lisnard, maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), ont ainsi décidé que les associations d’élus qu’ils président ne participeraient pas à ces assises organisées ce lundi par Bruno Le Maire. Et alors que la troisième association qui représente les collectivités locales, l’association des Départements de France, a également fait le choix de ne pas participer à ce rendez-vous qui sera clôturé par Elisabeth Borne.

Chaise vide

Une politique de la chaise laissée vide à Bercy, dont Carole Delga et David Lisnard se sont expliqués, à l’occasion d’un entretien croisé accordé au Journal du dimanche.

"Il faut de la clarté et de la constance pour être efficace. Nous n’acceptons plus de perdre du temps en palabres dans un magma d’injonctions contradictoires. (...) Prenons les annonces de Stanislas Guerini, lundi dernier, sur la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires territoriaux. Le matin, on nous explique que cela nous coûtera 1 milliard d’euros, l’après-midi, on apprend – sans jamais avoir été concertés – que ce sera au moins 2 milliards sur la masse salariale de l’ensemble des collectivités. En une journée, on a doublé la mise sur les budgets, et dès 2023 !" déplorait par exemple la présidente de la Région Occitanie.

"Une séquence de communication"

Et de renchérir : "Sur le volet mobilité, dans le cadre des contrats de plan État région, 8 milliards d’euros viennent d’être annoncés par l’État. Mais pour moderniser et développer les transports à la hauteur du défi du réchauffement climatique et des attentes des usagers, c’est 15 milliards d’euros qu’il fallait pour la France. C’est ce que font l’Allemagne ou encore l’Italie. L’exécutif demande aux collectivités locales de faire des efforts alors qu’elles ne participent en rien au déficit public."

Autant de griefs qui justifiaient donc, à ses yeux, le boycott de ce lundi. Également expliqué par le maire LR de Cannes, qui taclait ainsi dans la même interview : "Notre participation aurait été incohérente vis-à-vis des communes et des habitants, voire insincère. Jusqu’au bout, nous avons alerté l’exécutif. On ne peut pas être les figurants d’une séquence de communication."