Bercy envisagerait un dérapage du déficit public à 5,6 % du PIB en 2023 et 5,9 % en 2025

Le ministère de l’Economie et des Finances, rue de Bercy à Paris.

Le ministère de l’Economie et des Finances, rue de Bercy à Paris.  RICCARDO MILANI/HANS LUCAS VIA AFP

Le niveau du déficit public s’annonce plus élevé que l’objectif de 4,9 % du PIB qui avait été fixé par le gouvernement.

Des chiffres qui n’ont pas fini de faire parler d’eux. Les services de Bercy envisagent un dérapage du déficit public à 5,6 % du PIB en 2023, 5,7 % en 2024 et 5,9 % en 2025, selon les chiffres présentés par le rapporteur du Budget au Sénat, Jean-François Husson, qui a mené une mission de contrôle au ministère de l’Economie ce jeudi 21 mars.

Le chiffre officiel du déficit, calculé par l’Insee, ne sera dévoilé que le 26 mars mais déjà, alors que l’hypothèse d’un dérapage prend de l’ampleur, le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave, prépare les esprits. Comme Bruno Le Maire avant lui.

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Sur Franceinfo ce jeudi matin, Thomas Cazenave a expliqué que le déficit public sera « supérieur à 5 % » du PIB en 2023, un niveau « plus élevé » que l’objectif de 4,9 % qui avait été fixé par le gouvernement.

« Gestion budgétaire calamiteuse »

A l’issue de son déplacement à Bercy, le sénateur LR Jean-François Husson a dénoncé une « gestion budgétaire calamiteuse » et la « rétention d’information » du gouvernement sur ces chiffres, qui relèvent néanmoins selon lui d’une « prévision technique à prendre avec précaution ».

Il a précisé que ces chiffres émanaient de documents datant de février, à une date antérieure à l’annonce d’une économie de 10 milliards d’euros pour 2024 faite par le ministre des Finances Bruno Le Maire. Mais le différentiel est « sans commune mesure » avec les récentes annonces gouvernementales, a-t-il ajouté.

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Le rapporteur général a fustigé « une gestion budgétaire calamiteuse du gouvernement qui se révèle aujourd’hui incapable de suivre la trajectoire budgétaire qu’il a lui-même fait adopter », appelant à « un sursaut collectif pour remettre la France sur de bons rails ».

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Dans sa programmation financière, la France prévoyait en effet jusqu’ici un déficit de 4,9 % du PIB en 2023, 4,4 % en 2024 et 3,7 % en 2025.

Une situation budgétaire « pire que ce que l’on imaginait »

Pire, selon Jean-François Husson, le gouvernement a été « alerté dès décembre » sur le dérapage du déficit de l’année 2023, alors envisagé à 5,2 % du PIB à cette date, en plein examen du projet de loi de finances au Parlement. « Il aura fallu un trimestre pour que le gouvernement sorte du bois », s’est agacé le sénateur LR.

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Le rapporteur général du Budget avait exercé dans l’après-midi ses pouvoirs de contrôle sur l’action du gouvernement, engageant une vérification « sur pièces et sur place » – une prérogative des commissions permanentes et des commissions d’enquête du Parlement.

« Le bilan de ce contrôle est édifiant puisque la situation budgétaire est en fait pire que ce que l’on imaginait », a-t-il conclu, à cinq jours de la publication par l’Insee du chiffre officiel du déficit public pour l’année 2023.

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