Editorial 

Le Giec est-il devenu collapsologue ?

Arnaud Gonzague

Arnaud Gonzague

BILLET. « Le pire est à venir » alertent les experts du climat de l’ONU dans leur dernière étude, selon laquelle les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer.

Il fut un temps où « l’Obs » se demandait : « Faut-il croire à la collapsologie ? » La question de l’effondrement de notre civilisation opposait, schématiquement, les plutôt-ou-franchement-optimistes aux plutôt-ou-franchement-pessimistes. Et l’on qualifiait souvent les « collapso » de gens un peu trop alarmistes, voire de paranos, tendance survivaliste. Le dernier rapport du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec), rendu public mercredi, semble donner un gros coup de vieux à ces discussions.

Car si leur avant-dernière étude (datant de 2014) n’incitait pas à l’euphorie, celle-ci, ne lésinons pas sur les mots, est cataclysmique. « Le pire est à venir », dit le Giec, qui rappelle que quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’humanité va subir des changements lourds : pénurie d’eau, faim, catastrophes naturelles plus nombreuses, déplacements massifs des populations…

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Les climatologues auraient-ils mué en collapsologues ? Pas à proprement parler, puisqu’ils ne parlent pas d’effondrement de notre civilisation. Mais ce qu’ils dépeignent – y compris si notre climat ne dépasse « que » les 1,5 °C – ressemble tout de même diablement à ce que certains effondristes prédisent de longue date : sécheresses, cyclones, maladies nouvelles, nombre accru de migrants… Notre société résistera-t-elle à ces phénomènes brutaux ? Il ne s’agit plus d’être optimiste ou de pessimiste, mais désormais de se demander comment elle le fera.

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