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Pollution

Confinement lié au coronavirus : sans voiture ou presque, l'air à Paris reste malgré tout pollué !

Malgré la quasi absence de trafic routier, l’air est de mauvaise qualité à Paris et en Ile-de-France. En cause, le chauffage au bois dans des cheminées ouvertes et les épandages d’engrais.

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Des rues désertes, le 18 mars 2020 à Paris au lendemain du début du confinement en France pour lutter contre le nouveau coronavirus

Des rues désertes, le 18 mars 2020 à Paris au lendemain du début du confinement en France pour lutter contre le nouveau coronavirus

AFP - PHILIPPE LOPEZ

Pas de voiture, et pourtant l’indicateur de qualité de l’air d’Airparif est depuis deux jours sur le curseur "moyen" et ce week-end sera faible. La cause ? "Une météo printanière favorise actuellement les réactions chimiques avec la formation de particules dites secondaires", précise le communiqué d'Airparif. Ces particules sont formées par les oxydes d’azote (NOx) liées aujourd’hui principalement au chauffage puisque l’autre cause d’émission est généralement le trafic automobile, et par l’ammoniac en provenance des activités agricoles. Cet ammoniac se dégrade en effet en sel d’ammonium, particules solides pouvant voyager dans l’air.

La responsabilité du chauffage au bois

La mauvaise qualité de l’air remet en exergue la responsabilité du chauffage au bois dans les émissions de particules qui affecte la santé des Franciliens (rappelons que la pollution de l’air provoque 2.500 morts par an rien qu’à Paris, 48.000 dans la France entière). Or, ces chauffages au bois auraient du être interdits par le plan de protection de l’atmosphère (PPA) entré en vigueur en 2015. La mesure avait été jugée "ridicule" par la ministre de l'Environnement de l’époque Ségolène Royal alors que toutes les mesures –et la démonstration en est faite aujourd’hui par une expérience grandeur nature– pointent du doigt la responsabilité des cheminées. Le PPA préconisait non pas l’interdiction totale du chauffage au bois mais l’obligation de se doter de foyers fermés et de poêles et chaudières performantes. Le PPA de la vallée de l’Arve (Chamonix, Saint Gervais) entré en vigueur en avril 2019 impose ainsi l’interdiction des cheminées ouvertes dans les constructions neuves.

La pollution agricole augmente avec les cours du blé

L’autre source, l’ammoniac, provient des épandages d’engrais chimiques. Partout en France, les agriculteurs préparent leurs semis de printemps et dégagent ainsi des volutes d’ammoniac. Selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), 94% des émissions d’ammoniac sont d’origine agricoles. Il existe deux sources. La principale est celle des engrais chimiques en concurrence avec les émissions des élevages principalement bovins.

Les émissions d'ammoniac par l'agriculture. © Citepa

Les émissions d’ammoniac sont stables depuis 2006, mais la part des élevages a baissé de 16% au profit des engrais. Le Citepa note que les émissions sont ainsi corrélées aux cours des céréales. En effet, quand les prix proposés sont élevés, les agriculteurs sont incités à augmenter leur production en investissant dans les engrais. Des techniques existent pour réduire cette pollution notamment la fertilisation raisonnée. Des réflexions sont également menées pour créer des taxes qui inciteraient à réduire les quantités épandues. L’Ademe a ainsi publié un document résumant les différents impacts de l’agriculture sur la qualité de l’air ainsi que les moyens d’y remédier.

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