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Muriel Pénicaud et Jean-Marc Borello : coup de foudre en macronie - L'amitié en politique

Jean-Marc Borello et Muriel Pénicaud le 19 juillet sur le quai d'Orsay, à Paris.
Jean-Marc Borello et Muriel Pénicaud le 19 juillet sur le quai d'Orsay, à Paris. © Frédéric Lafargue / Paris Match
Anne-Sophie Lechevallier

La ministre du Travail et le président du groupe SOS, un des fondateurs d’En marche !, se sont rencontrés grâce au chef de l’Etat et ne se quittent plus.

«On est des amis de trente ans qui se connaissent depuis deux ans», s’exclame Muriel Pénicaud, 64 ans. «A partir du moment où on s’est croisés, on a rattrapé le temps perdu», complète Jean-Marc Borello, 61 ans. Ces deux-là auraient pu se rencontrer des milliers de fois durant leurs quarante années de vie professionnelle. Il a fallu attendre Emmanuel Macron. «Nos styles sont très compatibles. Nous sommes libres, définitivement, irréductiblement libres. Et profondément attachés à Emmanuel Macron», constatent-ils, l’un complétant la phrase de l’autre.

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Ils se sont découverts en juin 2017. Jean-Marc Borello, l’un des fondateurs d’En marche !, tutoie le président de la République depuis Sciences po, quand il lui enseignait les questions sociales pendant la préparation à l’Ena. Muriel Pénicaud vient d’être nommée ministre du Travail. Elle lui commande un rapport sur l’inclusion et l’avenir des emplois aidés. Il accepte : «On m’avait demandé vingt fois, vingt fois j’avais refusé. Là, au lieu de caler une armoire, il a été entièrement appliqué, même ce qui impliquait de modifier la loi.»

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Un soir, lors d’un dîner organisé chez leur ami commun le chef Thierry Marx, ils se sont raconté leurs vies. Elles ont plus d’un point commun. La ministre du Travail et le président du groupe SOS partagent des «parcours atypiques, loin des chemins académiques». Pas de grandes écoles. Un engagement précoce pour les jeunes en difficulté (lui comme éducateur, elle dans les missions locales d’insertion). Quelques mois passés dans les cabinets socialistes époque Mitterrand (celui de Martine Aubry pour l’une, de Gaston Defferre pour l’autre). Plusieurs années à la tête d’entreprises (DRH de Danone notamment pour elle et, pour lui, gérant des établissements du groupe Régine, puis fondateur du géant de l’économie sociale et solidaire SOS). Une carte au syndicat, une autre au PS… qu’ils ont chacun gardée six mois. Elle avait 20 ans et est partie quand elle a constaté la place qui était alors réservée aux femmes. Lui, parce que Bertrand Delanoë se présentait à la Mairie de Paris : «Cela m’a ennuyé, profondément, il y avait trop de règles, je n’étais pas fait pour un parti !»

"La patience n'est pas notre qualité principale"

Ils se parlent presque chaque jour, dès six heures du matin. Elle : «Nous sommes sparring partners. La patience n’est pas notre qualité principale. Disons qu’on ne se modère pas du tout l’un l’autre : on s’amplifie, on en rajoute.» Les brunchs du dimanche deviennent des moments de travail «au bout de trois minutes». Rarement, ils invitent un troisième convive. De toute façon, «on ennuierait le monde entier, se marre Borello, ou alors il en faudrait un troisième passionné par l’entreprise, l’insertion et la réussite du quinquennat». Ils s’amusent de leur âge, de leur amitié récente («une amitié politique, ça a l’air d’un oxymore, mais ça peut exister») et de la politique. «Un monde, considère-t-il, terriblement violent, injuste, pas passionnant, qui rend fou et dont il faut être capable de s’extraire.» Devenue «icône» des Jeunes avec Macron (Les Jam !) depuis qu’elle a posé pour Match en position de tai-chi dans le jardin de l’hôtel du Châtelet , elle a créé avec Jean-Marc Borello et Philippe Grangeon (qui a rejoint l’Elysée) le club des «Vam», Les Vieux avec Macron. «Cent vingt ans d’expérience professionnelle à nous trois ! Cela nous permet d’échanger nos vues sur la société.»

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Ils refont encore et encore le monde. Même à 3h45 dans l’avion qui les ramène d’un déplacement à la Réunion, pendant que les «gosses», comme ils appellent leurs collaborateurs de moins de 40 ans, dorment. Leur caractéristique : «On ne demande rien et on n’a rien à demander, un avantage.» Où seront-ils dans dix ans? «Emmanuel Macron ne sera plus président puisqu’il aura fini son deuxième mandat», imagine Jean-Marc Borello. «On se verra toujours. Dans trente ans, on fera la révolution dans les Ehpad. Ah non, ils auront disparu puisqu’on aura inventé un truc mieux.» Et de partir d’un éclat de rire. 

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