Se connecter S’abonnerS’abonner

Police municipale : Hidalgo retourne sa veste en vue des municipales

L’actuelle maire socialiste, qui s’est opposée pendant des années à la création d’une police municipale à Paris, est accusée par ses adversaires d’agir par pur électoralisme.

pm
Anne Hidalgo rencontre les nouveaux agents affectés à la future police municipale de Paris, en juillet dernier. Photo © Jacques WITT/SIPA

Tandis que la sécurité figure parmi les priorités des Parisiens, la création d’une police municipale dans la capitale, idée longtemps rejetée par Anne Hidalgo, semble faire de plus en plus de convaincus. Au point que l’édile socialiste sortante, accrochée à son siège de maire, se dit désormais en faveur de sa création. De quoi passablement agacer ses adversaires politiques, qui lui reprochent un projet purement électoraliste de « police au rabais », rapporte Le Figaro ce jeudi 16 janvier.

Dans les pas de Delanoë sur la vidéosurveillance

« Anne Hidalgo ne veut pas de police municipale à Paris. Elle n’en a jamais voulu ». Invité à réagir au dernier revirement en date de la maire de Paris, Frédéric Péchenard, vice-président LR du Conseil régional d’Île-de-France, se dit excédé par le projet de la socialiste. Selon lui, Anne Hidalgo s’est convertie à cette idée il y a un an à peine, « par pur calcul électoraliste ». « Ce qu’elle propose, c’est une police au rabais », assure-t-il au quotidien. Un projet davantage voué à séduire sur la forme que sur le fond, en somme.

Il faut dire que le souhait des Parisiens de voir une police municipale déployée dans la capitale est désormais connu. Il y a quelques mois, deux enquêtes d’opinion avaient amené ce constat, l’une révélant que 8 Parisiens sur 10 soutenaient le projet de création de cette police, l’autre que plus de 60% des sondés jugeaient mauvais le bilan sécuritaire parisien. Depuis, Anne Hidalgo a apparemment rangé ses convictions au placard, et opéré sa conversion. Une manière, aussi, de miner la droite sur l’un de ses sujets de prédilection, à l’instar de son prédécesseur, Bertrand Delanoë, au sujet des caméras sur la voie publique, dont il avait finalement décidé leur installation et récolté les lauriers.

Piégée à son propre jeu

De son côté, la principale intéressée, Anne Hidalgo, se dit elle empêchée d’avancer par le gouvernement. Malgré l’existence d’« un accord écrit de Christophe Castaner et Édouard Philippe » sur la création d’une police municipale, celle-ci devrait se faire « après les élections municipales », déplore-t-elle, selon Le Figaro. Sa tentative de passage en force, au moyen d’un amendement au détour d’une loi, a été bloquée par la majorité à l’Assemblée nationale. Pour l’exécutif, il s’agirait de réserver le bénéfice électoral de ce sujet « vendeur » à son candidat désigné, Benjamin Griveaux. Anne Hidalgo est ainsi piégée à son propre jeu, comme le dénonce son adjointe en charge de la sécurité, Aurore Brossel, qui affirme que « cette police municipale et sa mise en œuvre ont été confisquées par un candidat à l’élection municipale ». 

Reste que les projets de création de police municipale et leur application diffèrent selon les candidats. Alliée avec les Verts et les communistes, qui y sont hostiles, Anne Hidalgo n’envisage pas d’armer ces gardiens de la paix, qui seraient seulement équipés de bâton de défense et d’une bombe lacrymogène, à l’inverse de son adversaire LREM, qui reconnaît lui aussi avoir « changé d’avis ». Leurs pouvoirs seraient limités à la lutte contre les incivilités, l’insalubrité et les tapages nocturnes, ce que regrette Philippe Goujon, maire LR du 15e, qui les aurait bien étendus, à la lutte contre la petite délinquance et les trafics de drogue sur la voie publique. Le contexte terroriste constitue également une raison à leur armement. 

  • Ces articles pourraient aussi vous intéresser

fondation jerome lejeune
Vous devez être inscrit pour réagir : déjà inscrit ? Connectez-vous | nouveau ? Créez-vous un compte