Dépistage du coronavirus : qui peut faire le test ?

En France, les tests de dépistage du coronavirus ne sont pas systématiquement réalisés sur les patients qui présentent des symptômes propres à l'infection. Pourquoi ? Explications.

4 000 tests de dépistage du coronavirus sont réalisés chaque jour en France.
5 000 tests de dépistage du coronavirus sont réalisés chaque jour en France. (©Adobe stock)
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En France, n’est pas dépisté qui veut. Y compris les patients qui présentent des signes de Covid-19. Les tests biologiques RT-PCR SARS-CoV-2, qui permettent de confirmer ou non une contamination au coronavirus, sont en effet réservés à des publics « prioritaires », précise le gouvernement sur son site d’information.

Ainsi, depuis le début de l’épidémie, qui a fait 674 morts et 16 018 cas confirmés sur le territoire national selon le dernier bilan de ce dimanche 22 mars 2020, 60 000 tests ont été réalisés et 5 000 le sont quotidiennement.

Qui est éligible ? En quoi consistent ces tests ? Peut-on se faire dépister partout ? On vous guide.

Pourquoi le dépistage n’est-il pas obligatoire ?

« Il n’y a pas de droit à être dépisté, et pas d’avantage particulier à le faire pour la population générale », rappelle le gouvernement, qui, depuis le passage au stade 3 de l’épidémie et comme la plupart des pays touchés par cette crise sanitaire, a sensiblement réduit le nombre de tests.

Il précise : 

Tester tous les patients présentant des symptômes conduirait à saturer la filière de dépistage alors que, pour les cas graves et les structures collectives de personnes fragiles, le dépistage permet toujours de prendre des mesures immédiates (par exemple pour prévenir la diffusion du virus au sein d’un hôpital lorsqu’un patient est hospitalisé).

Toutefois, le gouvernement semble peu à peu revenir sur ses positions. Samedi 21 mars 2020, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a ainsi annoncé vouloir « multiplier » les tests, mais seulement au moment de « la levée du confinement ».

Un dépistage massif immédiat, comme l’a par exemple pratiqué avec un succès apparent la Corée du Sud, n’est en revanche pas attendu. Pour cause : la France ne disposerait pas de suffisamment de tests, selon le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

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Qui peut se faire dépister ?

Seule une minorité de personnes est donc désormais prioritaire. Il y a d’un côté les professionnels de santé symptomatiques, de l’autre les personnes fragiles ou à risque présentant des symptômes du virus : les personnes âgées de 70 ans et plus, les patients présentant une pathologie (insuffisance rénale, cardiaque ou respiratoire, hypertension artérielle, diabète, immunodépression congénitale ou acquise, cirrhose, obésité morbide) et les femmes enceintes.

En dehors de ces publics, les personnes qui présentent les symptômes du coronavirus – qui s’apparentent généralement à une sensation de fièvre, de toux, de maux de gorge et à un état de fatigue inhabituel ponctué d’une gêne respiratoire, d’une obstruction nasale et d’une disparition totale du goût – doivent en priorité appeler leur médecin traitant ou un médecin par téléconsultation.

Aux termes d’un diagnostic sur signes cliniques, c’est à lui que reviendra la décision de vous diriger ou non vers un centre de dépistage.

Un test en ligne pour évaluer son état de santé
En parallèle, le site internet maladiecoronavirus.fr, référencé par le ministère de la Santé, a été mis en ligne pour permettre aux personnes qui pensent être contaminées d’effectuer un test anonyme et gratuit. Selon le résultat obtenu, il leur sera conseillé de se confiner chez elles, de consulter ou contacter leur médecin traitant, ou encore d’appeler immédiatement le Samu.

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En quoi consistent les tests ?

Au cours du dépistage, le biologiste (médecin ou pharmacien) ou l’infirmier prélève des cellules au niveau de la gorge et des cavités nasales du patient à l’aide d’un écouvillon (sorte de grand coton-tige).

Ces prélèvements peuvent être complétés par des échantillons prélevés sur les voies respiratoires (comme la salive). Ils sont ensuite envoyés pour analyse à l’un des 120 laboratoires français habilités

S’il est rapide à réaliser pour les soignants, ce test reste toutefois désagréable pour les patients.

Où sont-ils pratiqués ?

Pour les patients diagnostiqués à l’hôpital ou avec signes de gravité, les tests de dépistage sont réalisés directement dans les hôpitaux.

Pour les autres patients répondant aux critères de dépistage, il est possible d’être testé dans les laboratoires en ville, sur prescription médicale, précise le gouvernement, qui ajoute :

Les prélèvements seront réalisés à domicile. Les patients ne doivent en aucun cas se rendre directement dans les laboratoires de biologie, mais les appeler au préalable afin de savoir si le test y est disponible, et connaitre les modalités de prélèvement.

Dans les deux cas, il faut être prêt à y mettre le prix. Comptez 54 euros pour un test fait en laboratoire de ville (remboursés à hauteur de 60 % par l’Assurance maladie et de 40 % par la mutuelle) et 135 euros à l’hôpital.

Quant au délai pour obtenir le résultat, il se situe entre trois et cinq heures.

Que se passe-t-il si le test est positif ?

Dans ce cas, le confinement totaldéjà généralisé en France pour une durée de 15 jours minimum – s’impose. L’isolement n’est ensuite levé que « 48 heures après la résolution complète des symptômes », détaille le ministère de la Santé.

Les rendez-vous médicaux restent autorisés, à condition d’être muni d’un masque de protection. Par ailleurs, en cas de difficultés respiratoires, il est conseillé d’appeler le 15.

Faire barrière avec des gestes simples
Pour rappel, il est possible de limiter la transmission du virus en appliquant chaque jour ces mesures d’hygiène : se laver très régulièrement les mains, tousser et éternuer dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, se saluer sans se serrer la main ni s’embrasser et limiter ses déplacements au strict nécessaire.

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