«Je n’étais pas là l’année dernière, parce que les factures prenaient moins de place dans ma vie. Il a fallu que je saute le pas car c’est devenu difficile.» Maéva, fraîchement diplômé d’un master en affaires publiques à Sciences Po n’est pas fière. En cette rentrée, c’est la première fois que la jeune femme, actuellement en stage de fin d’études, vient chercher de l’aide auprès de l’association Linkee.

En raison de l’inflation qui sévit depuis plusieurs mois désormais, comme de nombreux étudiants, Maéva a du mal à se nourrir correctement. Les courses en supermarché sont devenues bien trop coûteuses. «En venir à dire “j’ai besoin d’aide parce que je ne m’en sors pas”, c’est hyperdifficile», partage-t-elle au Figaro. Maéva est venue chercher un panier-repas dans le 20e arrondissement de Paris. Dans la file d’attente, elle n’est pas la seule : 600 étudiants espèrent aussi être aidés.

Des étudiants rassurés de pouvoir manger

Pain, fruits, légumes, conserves, produits secs et d’hygiène... Les jeunes sont de plus en plus nombreux à solliciter une aide alimentaire. Début septembre, Julien Meimon, président de Linkee, confiait au Figaro : «Nous enregistrons une hausse de fréquentation de 100 % à 150 % par rapport à l'année dernière». Un constat alarmant, notamment dû à l’inflation qui sévit depuis plusieurs mois et réduit considérablement le pouvoir d’achat des étudiants.

Un constat partagé par Quentin, bénévole chez Linkee depuis six mois. «Quand j’ai commencé, il y avait entre 250 et 320 personnes qui venaient chercher des paniers. La semaine dernière, ils étaient environ 500», indique-t-il.

J'ai pu récupérer des bananes, des pommes. Dans le commerce, c'est ce qui coûte le plus cher

Maéva

Après une heure d’attente, Maéva a enfin pu récupérer son panier-repas. «Je suis rassurée, je peux souffler. J’ai pu récupérer des bananes, des pommes. Dans le commerce, c’est ce qui coûte le plus cher donc c’est trop cool. Si ça me fait une semaine, ça sera déjà ça de pris», conclut la jeune femme.