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La Bourse de Paris tiraillée entre les anticipations sur la Fed et celles sur la BCE

Après une série de statistiques des deux côtés de l’Atlantique, la Bourse de Paris est en mal de direction, entre les spéculations sur la fin du resserrement monétaire de la Fed et celles sur une hausse de taux supplémentaire de la BCE le mois prochain.

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Par Laetitia Volga

Publié le 30 août 2023 à 15:56Mis à jour le 30 août 2023 à 16:05

La Bourse de Paris grappille quelques points ce mercredi en milieu d’après-midi tandis que Wall Street est stable après la publication de deux indicateurs américains qui relancent les spéculations sur la fin de la hausse des taux de la Réserve fédérale. Le secteur privé aux Etats-Unis a créé ce mois-ci 177.000 emplois, contre 195.000 attendus et 371.000 en juillet, selon l’enquête du cabinet ADP. Les chiffres révisés sur l’évolution du produit intérieur brut de la première puissance mondiale montrent que la croissance s'est établie à un rythme un peu plus lent qu’estimé initialement, à 2,1% et non 2,4%.

Ces mauvaises nouvelles pour l’économie devraient être les bienvenues pour la Réserve fédérale, confrontée depuis des mois à une résilience étonnante de l'activité malgré la remontée continue de ses taux depuis mars 2022. Des signes de ralentissement et de détente du marché du travail pourraient inciter la Fed à ne plus relever le coût du crédit dans le cycle actuel. D’après le baromètre FedWatch, qui s’appuie sur les contrats à terme sur les fonds fédéraux, la Fed devrait laisser ses taux dans la fourchette de 5,25%-5,5% lors de ses trois dernières réunions de l’année. La statistique officielle de l’emploi attendue vendredi fera comme souvent office de juge de paix

Le Cac 40 prend 0,08% à 7.379,57 points. A New York, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite gagnent moins de 0,1%. Ils avaient fini sur des progrès allant de 0,85% à 1,74% mercredi alors que les investisseurs avaient pris acte de l’enquête Jolts indiquant un nouveau déclin du nombre d'offres d'emplois aux Etats-Unis.

La BCE face au casse-tête de l’inflation

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Les perspectives concernant les taux de la Fed contrastent avec celles sur la Banque centrale européenne. Après le ralentissement légèrement moins important que prévu de l’inflation en Allemagne au mois d’août (+6,4% sur un an de l’indice CPI en données harmonisées, contre +6,5% en juillet et +6,3% attendu), la BCE pourrait pencher pour une autre hausse de taux le mois prochain. Les investisseurs s’étaient préparés à cette déception macroéconomique après avoir été échaudés dans la matinée par les données décourageantes sur l’évolution des prix dans quatre des six Länder allemands ayant publié leurs chiffres mensuels et en Espagne.

« Les données publiées signifient que les taux d’inflation globale et sous-jacente de la zone euro (attendus jeudi) seront probablement un peu plus élevés que prévu, même s’ils seront probablement encore en légère baisse par rapport respectivement aux 5,3% et 5,5% du mois précédent. Comme il s’agit du dernier chiffre d’inflation avant la réunion de septembre de la BCE, cela pourrait suffire à faire pencher la balance en faveur d’une hausse des taux de 25 points de base, même si (le vote) s’annonce serré », commentaient en amont de la publication les experts de Capital Economics. Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans a atteint un pic en séance à 2,587%, soit une progression de 7 points de base par rapport à la clôture de mardi.

Les entreprises exposées au Gabon souffrent

Au chapitre des valeurs, le groupe minier Eramet dévisse de 15,5% après avoir annoncé la suspension de toutes ses opérations au Gabon après qu'un groupe d'officiers supérieurs de l'armée gabonaise a annoncé avoir pris le pouvoir dans le pays. Maurel & Prom, en passe de devenir le premier opérateur pétrolier au Gabon à la suite de l'annonce du rachat, toujours au stade des négociations, d’Assala Energy, chute de 17%. TotalEnergies Gabon, filiale locale de TotalEnergies, recule de 11%.

Casino perd 9,8% après la dégradation par Fitch de « CC » à « RD » de la note de défaut pour les émissions en devises à long terme du groupe de distribution, l'agence de notation déclarant avoir pris cette décision après l'expiration du délai de grâce d'un mois pour le paiement d'un coupon obligataire de 400 millions d'euros.

Laetitia Volga

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