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On vous explique le "No spend january challenge", ce nouveau défi qui vous apprend à économiser

Et si vous réalisiez plus d'économies en ce début d'année?

Et si vous réalisiez plus d'économies en ce début d'année? - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Populaire sur les réseaux sociaux, ce défi consiste à ne pas faire de dépenses "superflues" pendant le mois de janvier.

À chaque année, sa nouvelle résolution. Après le désormais bien connu “Dry January” qui consiste à ne pas boire d’alcool tout le mois de janvier, voici un défi tourné vers l’argent. Le “No Spend January”, comprenez “Janvier sans dépense”, consiste à ne dépenser que le minimum pendant un mois.

Cette résolution de plus en plus répandue permet de prendre conscience de son rapport à la consommation. RMC Conso décrypte cette nouvelle tendance popularisée par les réseaux sociaux et destinée à éviter les achats impulsifs.

Deux niveaux de lecture

À l’exemple du “Dry January” censé permettre de prendre conscience de sa consommation d’alcool, le “No Spend January” permet quant à lui de faire le tri entre nos dépenses essentielles ou non. Et pourquoi pas encourager à réaliser des économies?

Pour Olivier Dauvers, journaliste spécialisé en économie, le défi mélange une dimension ludique, comme tous ces phénomènes ou défis qui reposent sur la viralité des réseaux sociaux, et la dimension sociologique. "C’est un mélange intéressant", observe ce dernier, contacté par RMC Conso.

Trier les dépenses essentielles

Mais le "No Spend January" nécessite un peu de préparation. Il faut d’abord noter toutes ses dépenses du mois passé, voire des mois antérieurs pour ne rien oublier. Puis il faut étudier attentivement les postes de dépenses. Ce n’est qu’après ces deux étapes que vous pourrez ainsi définir quelles dépenses vous sont “essentielles”, ou non. Ainsi, les charges liées à votre logement peuvent passer en case prioritaire. Transports, téléphonie et autres charges doivent être scrupuleusement étudiées pour être classées selon leur importance.

Point de vigilance suprême: la nourriture. Des précautions bien particulières doivent être prises. Lorsque les courses alimentaires que l’on cuisine chez soi s'inscrivent dans la catégorie nécessaire, les restaurants et les commandes passées en ligne n'y sont pas. Au revoir les plateformes de livraisons, privilégiez la cuisine à domicile avec les produits présents dans vos placards et votre réfrigérateur.

Des règles à définir soi-même

Vous aimez acheter un café à emporter avant d’aller au travail? Avez-vous essayé de le faire chez vous? Cette tenue est dans le panier de votre boutique en ligne préférée, mais est-elle si nécessaire à votre garde-robe? Le but de “No Spend January”, c’est aussi de questionner son rapport au consumérisme. Mais point trop n’en faut. Chaque personne est libre de mettre le curseur où elle le souhaite.

"Pour la majorité, la consommation est un acte heureux, épanouissant, volontaire et qui fait plaisir. On peut même dire "Je consomme, donc je suis". Le rôle de la consommation s'inscrit dans un rôle de la réalisation de soi. C’est ça la masse aujourd’hui. Le rapport de force ne doit pas être inversé", résume Olivier Dauvers.

Le risque d’un “No Spend January” trop strict étant de passer à une sous-consommation trop forte qui vous prive de toutes formes de plaisir.

Du "No Spend January" au "No Spend"

Tout comme l'ensemble des défis liés à la nouvelle année, le "No Spend January" peut être le point de départ d'un nouveau mode de vie. Dire adieu définitivement aux achats inutiles ou compulsifs vous a plu, pourquoi ne pas continuer ainsi? Bien que le défi soit de saison au moment des bonnes résolutions, il est tout à fait possible de prolonger l'effort tout le reste de l'année.

Selon Patrice Duchemin, sociologue de la consommation contacté par RMC Conso, les Français n'ont pas renoncé à la consommation. Bien au contraire. "Le phénomène s'est observé lors des dîners de fin d'année avec des comportements d'adaptation, note le sociologue. Les consommateurs sont passés du champagne au prosecco, du foie gras au saumon... On ne renonce pas au plaisir, on le vit différemment. Un cran en dessous", observe-t-il.

Lilian Pouyaud