Chaos au Stade de France: Lallement reconnaît qu’il s’est "peut-être trompé" sur le chiffre des faux billets
Il est dans l’œil du cyclone depuis une dizaine de jours. Didier Lallement, préfet de police de Paris, s’est longuement expliqué devant deux commissions du Sénat, ce jeudi, pour éclaircir les circonstances des incidents au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 dernier, entre le Real Madrid et Liverpool (1-0). Il a reconnu un échec mais assumé ses actes.
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Il s’est aussi lancé dans une sorte de mea culpa sur le chiffre très controversé des "30.000 à 40.000 supporters" sans billet valable présents autour du stade. C’est lui qui a communiqué cette estimation au gouvernement qui le reprend, depuis, en boucle malgré de nombreuses contestations d’observateurs sur place. "C'est moi qui ai donné ce chiffre au ministre (de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ndlr), et je l'assume totalement", a-t-il lancé devant les sénateurs.
"Je n'ai jamais prétendu que ce chiffre, à quelques milliers, était parfaitement juste"
"J'ai bien vu que ce chiffre faisait débat, a-t-il poursuivi. C'est moi qui l'ai écrit, je vous donne le chiffre tel que nous l'avions au moment des événements. Ils nous venaient des constats des opérateurs, ce n'est pas moi qui compte les gens dans les wagons, mais également des dispositifs que nous avions. Nous avions des effectifs déployés dans les transports. J'avais à la fois les chiffres remontant des opérateurs mais également le constat des fonctionnaires de terrain des éléments de volume. Le chiffre n'avait pas une vertu scientifique. Mais la remontée d'une information capitale qui est qu'il y avait largement plus de personnes que la contenance du stade."
"Peut-être me suis-je trompé dans le chiffre de 30.000 à 40.000 que j'ai donné au ministre, a-t-il reconnu. Mais je n'ai jamais prétendu que ce chiffre, à quelques milliers, était parfaitement juste. Mais il me paraît refléter la situation."
Le Préfet a tout de même insisté sur le problème provoqué par l’afflux massif et non anticipé de nombreux fans sans billet mais surtout ceux munis de faux billets. Un phénomène qui a participé à engorger, selon lui, les premier sas de pré-filtrage. "La présence de supporters sans billet, nous ne l'avions pas, de notre côté, envisagée avec des faux billets, a-t-il expliqué. Les choses n'avaient pas été envisagées de cette façon. A notre connaissance, au-delà des flux qui arrivaient, il y avait la présence de supporters en périphérie de nos barrages. Il y avait un nombre très important de gens susceptibles de faire pression sur les barrages."