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Le déficit de la Sécurité sociale sera encore supérieur à 10 milliards en 2015

En 2014, le déficit du régime général sera proche de 11,7 milliards. Nouvelles économies sur la famille.

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L'objectif de dépenses de l'assurance-maladie sera respecté en 2014.

Par Solveig Godeluck

Publié le 28 sept. 2014 à 19:03

Année blanche pour la réduction du déficit de la Sécurité sociale. Selon nos informations, le gouvernement a révisé sa prévision 2014 pour le régime général à – 11,7 milliards d’euros (contre 12,5 milliards en 2013), alors qu’il tablait encore en juin sur moins de 10 milliards. C’est ce chiffre qui doit être présenté ce lundi à la commission des comptes de la Sécurité sociale, et qui sert d’hypothèse de travail pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Par rapport à 2013, le « trou » sera donc réduit de 0,8 à 0,9 milliard. Mais en y ajoutant le fonds de solidarité vieillesse, le déficit total se creusera de 0,1 à 0,2 point de plus que les – 15,4 milliards d’euros de l’an dernier.

L’an prochain, le déficit du régime général diminuera à nouveau mais faiblement, entre 10 et 10,3 milliards, alors qu’il était censé être ramené à 7,1 milliards. Le déficit total reviendra vers – 13,2 milliards. Et le retour à l’équilibre n’interviendra pas avant 2018-2019, alors qu’il était programmé pour 2017. C’est un choc, mais pas une surprise. Au retour des grandes vacances, tous les repères ont volé en éclats car les perspectives de croissance et d’inflation se sont brusquement assombries. Comme les recettes de la Sécurité sociale sont assises sur la masse salariale, un dérapage était prévisible.

Il y a quelques jours, le président de structurelles pour respecter la trajectoire de réduction du déficit et de désendettement. Mais l’exécutif a préféré ne pas charger la barque. Il a annoncé qu’il se contenterait de compenser les effets de la faible inflation, qui va effacer une partie de l’effort annoncé via les gels de prestations. Il y aura donc un supplément de 2 milliards d’euros à économiser. Mais cela ne con­cernera pas que la Sécurité sociale.

. Au lieu de 800 millions attendus, on s’oriente vers le milliard d’euros d’économies. Le gouvernement étudie trois pistes : la réduction du congé parental, la diminution de la prime à la naissance à partir du deuxième enfant, et la baisse du plafond de revenus au-dessus duquel il n’y a plus d’exonération de charges sociales pour faire garder son enfant par une nourrice.

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Du côté de l’assurance-maladie, l’objectif de dépenses (Ondam) sera respecté cette année et ne sera pas durci en 2015. Les dépenses pourront progresser de 2,1 % en 2015, comme annoncé en avril, soit plus de 3,6 milliards de dépenses supplémentaires. Pour y parvenir, il n’en faudra pas moins réaliser dès 2015 environ 2,9 milliards d’économies, a calculé la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) en juillet. La ministre Marisol Touraine a donné les grandes lignes de l’effort sur trois ans : baisse des prix des médicaments (3,5 milliards), maîtrise des prescriptions (2,5 milliards), mutualisation des achats hospitaliers (2 milliards), réduction des séjours à l’hôpital (1,5 milliard), lutte contre la fraude (500 millions).

L’objectif de dépenses assigné aux soins de ville (médecine libérale) devrait cette année être un peu plus généreux que celui des hôpitaux : au lieu d’un différentiel de 0,1 point, la ville devrait bénéficier de 0,25 à 0,30 point d’écart. Mais cela s’explique par le fait que le coûteux Sovaldi (lire ci-contre), le médicament contre l’hépatite C qui n’était distribué qu’à l’hôpital, va désormais être disponible en ville.

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