Avec une vraie rigueur budgétaire, l’état Grec serait à l’équilibre

Magie de l’internet : c’est lorsqu’on s’y attend le moins qu’on tombe sur des billets fort instructifs. Et c’est avec gourmandise que je vous propose celui de Nikos Tsafos sur son pays, la Grèce. En se penchant sur les sacrifices que son gouvernement a mis en place, et en évaluant la charge portée par le secteur privé et le secteur public, il aboutit à des conclusions bien polémiques.

On se souvient qu’il y a quelques mois, je relatais dans ce billet les chiffres fournis par Véronique de Rugy sur l’évolution des dépenses des gouvernements de la zone euro, sur les dernières années. Le graphique était alors sans ambiguïté : l’austérité n’était pas flagrante du tout, et pour certains pays, les dépenses avaient continué à augmenter benoîtement. Depuis, la situation générale en Europe s’est encore dégradée avec l’Espagne et, dans une certaine mesure, l’Italie, qui ont rejoint la Grèce dans la farandole douteuse des pays en faillite ou quasi-faillite.

Si l’on s’en tient aux journaux, l’austérité frappe durement ces pays et même la France qui patauge maintenant dans un chômage de masse et des dérapages budgétaires catastrophiques, suite à un changement maintenant (ou quelque chose comme ça). Et force est de constater que pour toute une frange de population en Europe, les temps actuels sont particulièrement durs. Cependant, la fameuse austérité, elle, n’est toujours pas en place.

Et c’est ce curieux décalage entre ce qu’on observe (une population appauvrie, un chômage en hausse et une misère qui s’installe) et ce qu’on peut voir dans les chiffres des dépenses gouvernementales qu’explique fort bien les calculs de Nikos Tsafos. Constatant lui-même que l’État grec manquait cruellement d’argent, il a cherché par le détail à comprendre qui, finalement, supportait le plus le coût maintenant exorbitant de l’austérité dont tout le monde parle.

Surprise (modérée) : c’est, encore et toujours, le secteur privé qui se prend l’essentiel du fardeau. Ce qui est franchement scandaleux : répartir l’effort à faire de façon équitable entre le secteur public et le privé est ce que le gouvernement pourrait faire de mieux. Non seulement, cela améliorerait grandement sa crédibilité auprès d’un peuple qui suffoque sous les taxes et impôts servant à payer des salaires publics généreux (si cela vous rappelle un autre pays, c’est normal), mais cette décision amènerait aussi des bénéfices économiques notoires, comme le montre le tableau suivant :

Greece Public Sector

Certes, il faut tenir compte du fait que les chiffres du secteur public grec sont pour le moins opaque. Cependant, on peut noter que le secteur public a réduit la voilure de 56.000 postes entre 2009 et 2011 (soit 7,8% de décroissance, ligne 1). Dans le même temps, l’emploi en Grèce a chuté de 544.000 poste, soit 12,2% (ligne 2). Si l’on soustrait les emplois publics de l’emploi total, on peut conclure que le secteur privé a subi une chute de l’emploi de 13%. Ceci s’ajoute aux coûts du travail qui ont aussi considérablement chuté de 18,5% (lignes 4 et 5).

Dans le même temps (d’après les données Eurostat, ligne 6), le gouvernement grec a réduit sa masse salariale de 15,9%, de 31 milliards d’euros à 26. Si l’on rapporte cette chute au nombre de salariés, cela représente une baisse des salaires de 8,8% (ligne 7). Cependant, et c’est là où cela devient très intéressant, si l’on applique la même baisse de 18,5% que dans le privé, les salaires dans le public auraient été, en moyenne et par personne, 4000€ plus bas.

Si l’on met ces éléments ensemble, on peut estimer que si le nombre de salariés du secteur public avait diminué de la même façon que les salariés du privé, la masse salariale aurait fondu de 19,9%. Et si elle avait diminué en accord avec tout le reste de l’économie, cette même masse aurait diminué de 28,4%.

Autrement dit, si le secteur public s’était pris la crise avec la même force que le secteur privé, le gouvernement aurait dépensé 3,9 milliards d’euros en moins en 2011 (c’est-à-dire 22.2 milliards au lieu des 26.1 effectivement dépensés). Le déficit primaire grec s’établissant alors à 4.6 milliards d’euros, le gouvernement aurait frôlé l’équilibre en 2011. Un autre façon de voir les choses, c’est de constater que les taxes et impôts ont augmenté jusqu’à ajouter 2.3 milliards d’euros dans les caisses entre 2009 et 2011 ; avec un alignement du public sur le privé, les taxes et impôts auraient pu rester les mêmes qu’en 2009 et le gouvernement aurait tout de même dégagé 1.6 milliards d’euros de trésorerie supplémentaire.

(L’ensemble des sources de ces chiffres est disponible à partir du billet de Tsafos)

Ici, on en revient à cette constatation déjà effectuée dans d’autres pays, en d’autres temps, et dans d’autres billets : la rigueur, ça marche. L’austérité, ça donne des résultat.

Mais cette austérité là ne cogne pas systématiquement sur la classe moyenne, et doit commencer d’abord dans le giron de l’État, dans le secteur public. Elle impose, finalement, que les rentiers d’un systèmes soient remis à leur place. Elle impose que tous fassent des efforts, et ce « tous » couvre autant les retraités et les chômeurs que les actifs, et les actifs du public autant que ceux du privé.

On l’a « découvert » il y a quelques jours : tout l’appareil d’état est gangréné de myriades d’agences, commissions et autres institutions dont les noms et acronymes se disputent le ridicule pour toucher le plus vite possible le plus gros budget. Aucune de ces agences n’a été touchée par l’austérité et le serrage de ceinture gouvernemental.

prostiteo

Et si, pour équilibrer, la rigueur passait par là ? Si elle touchait, enfin, ces milliers d’agences hétéroclites, multiples, inutiles pour la plupart, et créées pour répondre à un besoin pressant de poste pour des petits copains ? Si l’austérité et surtout son application les concernait un peu ?

Et si le changement, c’était ça ?

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Commentaires46

  1. infraniouzes

    On peut supposer – mais je suis un mauvais esprit – que ces myriades d’agences servent surtout à recaser les recalés de la politique, les préfets en disponibilité (c-à-d mis sur la touche), les fils et les filles DE incapable d’exercer la moindre fonction, le moindre job mais généreusement recrutés par ces pseudo-administration où on entre, comme dans une boîte de nuit branchée, uniquement sur recommandation.
    Donc, impossible de fermer ces officines. Les licenciés seraient incapables de trouver l’adresse de Paul-Emploi.

    1. Aristarque

      La moyenne des employés de ces agences ressort à 350 personnes si on prend 1.250 agences pour 450.000 personnes.
      Et il n’y a pas que les salaires : comptons les locaux généralement bien placés, les voitures de fonction, les autres matériels, les abonnements téléphoniques, etc, etc…
      L’Etat ne sait même plus combien il y en a, c’est dire le sérieux, lui qui menace de prison les chefs d’entreprise pour des manquements bien inférieurs…

    1. Calvin

      Normal ((C) – FH 2012), si je puis dire.
      Diminuer les gaspillages, c’est risquer la colère des sous-traitants et de leurs syndicats.
      Diminuer la dépense structurelle dans l’Armée est un bon calcul : les militaires n’ont pas droit de faire la grève.

      Ne jamais oublier que l’impôt ou les coupes ne sont pas en rapport des besoins du pays, mais du niveau jusqu’où on peut aller sans mettre le pays dans la rue.

  2. Shnaffy

    Comme mesure Phare pour réduire le nombre et le coût des agences je propose :
    -suppression de L’Inspection générale des finances
    -suppression de la court des comptes (elle aussi à beau rendre des rapports de qualité, les effets sont négatifs (informations pour le peuple uniquement))
    -enfin tous les enquiquineurs qui oublient que c’est l’etat qui les paye

    Comme ça on sera enfin tranquille avec nos lendemains qui chantent 😉

  3. Calvin

    Le pire, c’est que l’on sait tout ça, puisque la Suède a (en Europe) déjà montré la voie.

    Et, avec ce billet d’h16, on touche du doigt là où la manipulation est retorse :
    – les politiciens, la « mort dans l’âme » (*), décident de faire un peu de rigueur,
    – ils augmentent les impôts et prélèvements, ce qui fait râler les classes moyennes,
    – les fonctionnaires se font tout petit mais raquent moins que les autres, leurs budgets sont maintenus, leurs avantages (aquis ? à eux seulement !) conservés,
    – la consommation est en berne, puisqu’on a chargé les consommateurs,
    – le gouvernement, la « mort dans l’âme » (*) dit que la rigueur ne fonctionne pas parce que la consommation baisse, et fait « une pause ».

    Tant que les dépenses publiques ne seront pas revues à la baisse (et plus on tarde, plus la baisse devra être énorme), rien ne permettra à la situation de s’améliorer.

    (*) Evidemment, je pose comme cas d’école, tout à fait irréaliste, que les politiciens ont une âme…

    1. Pascale

      «  » »dit que la rigueur ne fonctionne pas parce que la consommation baisse, et fait « une pause ». » » »
      Pire : il nous fait une « relance » keynésienne …

  4. Pandora

    La troika (BCE, CE et FMI) vient encore de quitter les négociations devant la mauvaise volonté des grecs pour prendre des mesures pour réformer leur État.

    Il est amusant de noter que la France fait partie des créanciers et que les mesures demandées à la Grèce comprennent un allongement de la durée de cotisation et un départ en retraite à 67 ans, quand en France les salariés partent encore vers 60 ans…

    1. Le Gnome

      Der Spiegel annonce aujourd’hui que le déficit grec serait en réalité deux fois plus élevé que celui susurré tendrement à l’oreille des autres dirigeants européens par le premier sinistre grec qui la joue comtesse du Barry dans encore un instant monsieur le Bourreau.

      Di c’est avéré, cela veut dire que les réformes annoncées sont largement pipeautées, et que la danse du clientélisme continue.

      1. Oh, c’est probable.

        Le but du billet était de montrer surtout que
        a/ le fardeau de l’austérité, c’est toujours les mêmes qui le payent
        b/ si on se contente des données officielles qui sont dispo, on voit qu’on peut équilibrer le budget grec.
        Maintenant, toute naïveté mise à part, le problème grec est bien plus profond qu’un simple rééquilibrage de l’austérité, et il en va de même pour tous les autres pays de la zone euro, à commencer par la France.

  5. johnny_rotten

    Hier au cours d’un journal (sur je ne sais plus quelle chaine de TV), ils ont parlé de Charles de Courson et de quelques autres ,qui voudraient imposer aux parlementaires de fournir des justificatifs pour toutes leurs dépenses de frais afin de controler les indemnités qu’ils perçoivent.
    Bien entendu, la plupart refusent cette contrainte.
    On a entendu un sous-fifre de député PS lambda, revendiquer le « droit de faire CE QU’IL VEUT avec le montant des indemnités parlementaires ».
    Ce genre de mec devrait aller direct en taule pour incitation à l’abus de bien social.

    1. Raynote

      Et pourquoi pas la guillotine? « Ah ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne, ah ça ira, etc… ». On pourrait se la re-jouer style 1789: le bon peuple qui se révolte contre tous « Ces Princes qui nous gouvernent »!

  6. Sanksion

    J’admire votre confiance dans les rapports financiers…

    Voici la tronche du ministère des finances grecs, on se croirait dans ma chambre :

    http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user5/imageroot/2012/09/Athens%20FinMin_0.jpg

    « According to a preliminary Der Spiegel finding, the troika of European Commission, European Central Bank and International Monetary Fund reported that the government of Prime Minister Antonis Samaras is missing currently around 20 billion euros – nearly twice as much as last admitted »

    1. Pandora

      Exact.
      Mais en fait ils remontent d’encore plus loin :
      En 1355, un empereur byzantin, Jean V (1332-1391) engage des négociations avec le pape Innocent VI (1282-1362) en Avignon, pour une fusion entre les orthodoxes et les catholiques.

      Les enjeux sont assez compliqués, comme l’existence du purgatoire ou le pouvoir réel du pape. La discussion se termine mal : l’empereur ne peut payer sa facture d’hôtel à Rome et fait de la prison pour dettes.

      La situation des grecs est déjà dramatique sur le plan financier à cause des guerres contre les Turcs.

  7. christo

    Ces débats sur l' »austérité » sont biaisés.

    Une raison arithmétique :
    -dans le cas de la Grèce… les chiffres sont bidonnés. Der Spiegel a lâché le morceau : le déficit budgétaire de la Grèce est bcp plus important. Les chiffres que triturent Tsafos à la décimale près (drôle) sont faux.

    Une raison…. philosophique. Ou plutôt ontologique :
    -l' »austérité » ça marche… mais ça ne peut pas fonctionner dans le cadre des économies européennes, du type socialiste.
    Exemple typique : la France.

    Les ratios sont connus. Par rapport à la population totale, la France compte 1 million de fonctionnaires en plus que l’Allemagne.
    Vous avez parlé des myriades d' »agences » (à la con)… Le rapport évoquait 450 000 emplois.

    Supprimez ces emplois. Que se passe t il ? Le déficit budgétaire de l’état s’évanouit. Immédiatement…

    Puis… réapparaitra ensuite. Pourquoi ?

    Parce que l’économie française fonctionne sur la dépense publique (donc endettement public pour une large part).

    C’est son carburant.

    Du haut en bas de l’échelle.

    Fonctionnaires : « ces gens là » consomment. Ils achètent des voitures. Des maisons. Souscrivent des emprunts, des assurances vie. Partent en vacances. Ils sont les clients de myriades d’entreprises…. « privées », produits et services.

    Investissements : quand la mairie de Triffouilli les Oies décide de créer un rond point… elle fait appel à une entreprise de BTP… « privée ».

    En clair : si on remettait l’état à place qui est la sienne (régalienne et basta), l’économie française s’effondrerait… sous l’effet de dizaines de milliards d’euros d' »argent public » retirés du système.

    Je ne dis pas que l’on ne pourrait pas retomber sur nos pieds par la suite. Mais c’est un processus qui serait très long… et très douleureux.

    Mais la période d’effondrement économique et d’appauvrissement généralisé serait -elle- une certitude.

    Voilà pourquoi la vraie austérité (en clair dépenser ses recettes et pas plus) est et restera un mythe.

    Nous sommes -collectivement- drogués, camés à zéro à la dépense publique.

    Certains le reconnaissent, et même de plus en plus, mais ils ne vont jamais au bout du raisonnement.

    Ces dépenses publiques (sur dettes, je le répète) ne sont pas « virtuelles ».

    Elles irriguent littéralement nos économies.

    1. Sanksion

      Alors continuons à prétendre et dépenser sans compter. Sauf qu’on n’aura pas de dinosaures. Juste une catastrophe, et plein de morts.

    2. bruno

      Mouais… mais quand même.

      Beaucoup de pays dans des situations similaires voire pires que la nôtre se sont réformés avec succès, et ont connu un redressement rapide.

      Je pense a l’Angleterre avant Thatcher, à l’Irlande dans les années 80, la Suède et le Canada dans les années 90, etc.

      Tous ces pays étaient eux aussi « drogués » à la dépense publique. En Angleterre c’était même encore pire que chez nous : outre des dépenses publiques et un déficit vertigineux et une croissance en déroute, il y avait une inflation galopante et des syndicats tout-puissants en grève quasi-permanente. Il y avait des coupures de courant et des poubelles dans les rues qui s’entassaient, des stations-services à cours d’essence, un état de quasi-insurrection, etc.

      Et pourtant, les réformes et le redressement ont eu lieu. Certes ça a été quelque peu douloureux, mais en quelques années l’économie repartait vigoureusement. En tout cas il n’y a certainement pas eu « d’effondrement ».

      Comme quoi, c’est possible. Et franchement les Anglais partaient de plus bas que nous, à mon sens.

    3. gem

      Non. la dépense n’irrigue pas, elle assèche. La consommation ne nourrit pas la production, elle l’a détruit.
      Vous n’allez pas jusqu’au bout du raisonnement.
      La dépense publique ne s’ajoute pas à la dépense privée, elle l’a remplace. Ce que les fonctionnaires dépensent, c’est autant que les contribuables ne dépensent pas. Ce que les administrations achètent aux entreprises privées (rond-point et « hotel du département »), c’est autant qui est prélever à d’autres entreprises, autant d’investissements qu’elle ne feront pas et d’employés qu’elle n’embaucheront pas.
      Ce qui compte c’est la production et sa valeur. Un fonctionnaire n’est pas en soi un parasite et un entrepreneur privé n’est pas en soi un créateur de valeur. La différence, c’est que si le privé crée de la valeur, il se développera et dans le cas contraire il disparaitra, alors que pour le public c’est quasiment le contraire : il ne prospère que par son inefficacité.

      Donc, si l’état faisait le ménage, les dizaines de milliards ne serait pas retirés du système, au contraire, ils seraient réorientés vers le plus utile.
      En plus, une telle évolution prend au moins 10 ans. largement le temps pour le système de s’adapter.

      1. Deres

        Vous décrivez bien le processus. La supériorité du privé sur le public vient uniquement de la « sélection naturelle » qui s’y effectue en permanence. Le vrai rôle su service public est de maintenir les conditions d’une saine concurrence au sein du privé afin que celui-ci augmente la productivité et au final la richesse commune.

        En France, on fait l’inverse bien évidemment. Le gouvernement actuel ne pratique pas l’austérité ou la rigueur. Il pratique la SAIGNEE du pays. Il augmente massivement les prélèvements du privé et ne fait que quelques promesses de maintien des coûts de la fonction publique. Ce qui est certain c’est que les objectifs d’augmentation des effectifs d’enseignants seront respectés avec précision. Par contre, pour toutes les économies correspondantes, nous n’avons strictement aucune garantie. L’expérience des 30 dernières années montre plutôt que ce genre de mesure a toujours été contourné à tous les niveaux, menant inexorablement à une croissance inattendue des dépenses …

    4. ph11

      En même temps, tant qu’on se base sur des agrégats bidons qui mesurent principalement l’avancée du keynésianisme, faut pas s’étonner qu’on puisse penser que plus il y a de keynésianisme, mieux c’est.

      1. estienne

        Des bidons d’agrégats en effet, qui servent à masquer qu’il n’y a d’économie réelle que dans l’innovation, l’entrepreneurship et la productivité, tout le reste – ou presque – n’est que blabla, vols et détournements de la classe politique, tuyauterie redistributrice pour soi et les siens.

    5. Franz

      Oui, mais ça, c’est « ce qui se voit »… La dépense de l’Etat sert quelque part. Génial.

      Après, il y a ce qui ne se voit pas. Ce bon argent dépensé etc. le serait aussi, mais mieux, si ce n’était pas l’Etat mais les gens qui le dépensait (et l’empruntait, aussi).

      Evidemment de de réduire l’Etat à sa taille « normale » ne fera pas disparaître la dette. Entreprises et particuliers s’endettent et l’ont toujours fait. Et reduire l’Etat ne fea

    6. Franz

      Oui, mais ça, c’est « ce qui se voit »… La dépense de l’Etat sert quelque part. Génial.

      Après, il y a ce qui ne se voit pas. Ce bon argent dépensé etc. le serait aussi, mais mieux, si ce n’était pas l’Etat mais les gens qui le dépensait (et l’empruntait, aussi).

      Evidemment de de réduire l’Etat à sa taille « normale » ne fera pas disparaître la dette. Entreprises et particuliers s’endettent et l’ont toujours fait. Et réduire l’Etat ne fera pas disparaître l’emploi. Surtout s’il est un peu utile. Très vite, le gus qui faisait des choses pour la municipalité les fera (mieux payé, sans doute, mais aussi mieux et plus efficacement) pour une entreprise. Pour peu, bien sûr que ça serve un peu.

      Finalement, les gens qui perdront leur emploi improductif et mal payé (en termes absolus, hein, parce que sinon, ils sont tous abusivement surpayés) en trouveront un productif et mieux payé. Ils seront plus riches, et l’économie toute entière aussi.

      Bien sûr, cela ne peut pas se faire instantanément. Mais tout laisse à penser qu’après deux ans le gros des difficultés transitoires serait passé.

      1. johnny_rotten

        >Très vite, le gus qui faisait des choses pour la >municipalité les fera (mieux payé, sans doute, mais aussi >mieux et plus efficacement) pour une entreprise. Pour peu, >bien sûr que ça serve un peu.

        Tout à fait. J’enrage quand je vois qu’une municipalité dirigée par le PCF depuis plus de 20 ans a créé un service de jardinage avec une plethore d’employés.Qui coûte donc une fortune au contribuable. Tout ça parce que pour eux faire sous-traiter par le privé « c’est mal ».
        Résultat dans la commune de droite d’à coté, où ils font appel au secteur privé; pour entretenir un coin de pelouse avec quelques fleurs c’est une demi-journée avec une camionnette et deux employés tandis que dans l’autre c’est 8 ou 9 employés municipaux(dont 5 ne foutent rien), 3 vehicules et ils doivent revenir le lendemain car le boulot n’est pas fini.

    7. Pascale

      «  » »Fonctionnaires : « ces gens là » consomment. Ils achètent des voitures. Des maisons. Souscrivent des emprunts, des assurances vie. Partent en vacances. Ils sont les clients de myriades d’entreprises…. « privées », produits et services. » » »

      Mais ils ne créent aucune richesse. Vous préconisez comme les keynésiens la relance ou le dynamisme de l’économie par la demande. Or on sait que ça ne fonctionne pas, justement parce qu’à part consommer, les fonctionnaires ne font rien d’autre.

      1. Théo31

        « Fonctionnaires : « ces gens là » consomment. »

        A crédit essentiellement.
        Les Allemands devraient commencer à s’inquiéter très sérieusement pour leurs emplois quand leurs usines fermeront les unes après les autres quand la France, l’Angleterre (où l’austérité est également une vaste blague) et les PIGS seront en faillite avérée.

  8. Franz

    Austérité, discriminations, etc.

    Les gouvernements en France (et dans le reste de l’europe en général) sont passés maîtres d’exiger des autres ce qu’ils devraient faire mais refusent.

    Les droits de l’homme disent que l’Etat ne doit pas discriminer entre les gens. C’est galère, ça empêche l’impôt progressif, l’ISF, la discrimination positive, le copinage, la justice de classe/de parti… Alors l’Etat ne s’applique pas la règle mais oblige les entreprises et les individus à ne pas choisir qui ils embauchent, à qui ils vendent, à qui ils achètent, etc.

    Idem sur la rigueur. Plutôt que de gérer l’argent publique au mieux, et de ne dépenser que ce qu’ils ont, et même un peu moins, mis de coté pour les moments difficiles ou l’investissement productif, l’Etat dépense à tout va sans rien surveiller, mais impose aux gens et aux entreprises, déjà bien plus rigoureux que lui, de faire encore des efforts.

    A quand l’abolition des privilèges (de « loi privée » ou loi particulière) de l’Etat, des élus et des fonctionnaires ? A quand l’état de droit en France ?

  9. pi31416

    Keynes pour les nuls.

    J’ai déjà posté cette fable de mon cru sur le Net, mais je ne sais plus où. Alors la revoici, au cas où vous ayez la patience de la lire.

    Quand j’étais petit (comme c’est loin tout ça!) une ferme, pas loin, était tenue par le père Martin.

    Quand ses poules pondaient, que ses vaches vélaient, donnaient du bon lait, que le blé poussait, et les haricots, que les récoltes étaient bonnes, et qu’il tirait bon prix de tout cela au marché, bref, quand tout allait bien et qu’il avait donc de l’argent, le père Martin en profitait pour curer son puits, entretenir son toit, remplacer ses vieux outils, réparer les barrières de ses champs, repeindre son hangar.

    Les années fastes, il pouvait même s’offrir une salle à manger, ou une belle cuisinière, les années exceptionnelles, un tracteur flambant neuf.

    Son voisin, lui aussi, entretenait sa ferme, mais pour cela il attendait que ses vaches ne vêlent plus, ne donnent plus de lait, que ses poules ne pondent plus, que les récoltes soient mauvaises, le marché mal achalandé et les prix effondrés.

    C’est alors qu’il en profitait pour curer son puits, entretenir son toit, remplacer ses vieux outils, réparer les barrières de ses champs, repeindre son hangar.

    Les très mauvaises années, il lui arrivait de s’offrir une salle à manger, ou une belle cuisinière, mais seulement les très mauvaises années.

    Quant aux années exceptionnellement mauvaises, il en profitait pour acheter un tracteur flambant neuf.

    Il appelait cela «relancer le schmilblick».

    Bien sûr, ces mauvaises années, il n’avait pas un sou vaillant et il était forcé d’emprunter.

    On l’appelait le père Keynes.

    1. gem

      Cette fable ne tient pas debout et n’illustre absolument pas le problème du keynesianisme. Elle mélange du boulot qu’on fait soi-même pour autrui (le gros de la production) ou pour soi-même (une partie de la production, l’entretien, curer son puits, etc.) et du boulot pour soi qu’on fait faire à d’autres via des achats.
      Les bonnes années, quand la demande est forte pour nos production, ce n’est surtout pas le moment de faire l’entretien : il faut produire. Faire l’entretien les mauvaises années, quand la production rapporte peu, est parfaitement censé. Quand aux achats, et bien ça dépendra du prix. Ce n’est pas forcément idiot d’emprunter pour acheter les mauvaises années si les prix sont particulièrement attractifs, et ce n’est pas forcément une bonne idée d’acheter cash parce qu’on est en fonds, en période de boom, ou tout le monde achète donc les prix sont élevés.

  10. Pascale

    Il est certain que le mot « autérité  » est agité comme un épouvantail chargé de faire très peur dans les chaumières. Tiens, comme le mot « libéralisme ».
    Les gens se voient déjà errer sur les routes comme dans les 30s’ aux USA.

    1. johnny_rotten

      la crainte des gens c’est de ne pouvoir connaitre le plus exactement possible les retombées de l’austérité sur leur cas personnel. Or comme il est très rare que quelqu’un se hasarde à dire ce qui se passera CONCRETEMENT pendant une periode d’austérité,l’individu n’a pas les cartes en main pour dire si c’est bien ou mal.

  11. DiasW

    Le jour où quelques centaines de milliers de fonctionnaires seront licenciés sec, et les autres percevant 200 à 300 euros de moins en émoluments, on pourra éventuellement parler d’austérité. Sinon c’est un mythe, de la littérature de gauchistes, une vue de l’esprit façon alter éco…

    1. vengeusemasquée

      Ce qui permettrait de réaliser les vrais investissements nécessaires à la sauvegarde du patrimoine…

  12. NOURATIN

    Il suffirait d’un seul mec sérieux et décidé pour trouver
    dans le maquis invraisemblable des dépenses publiques de toute
    sorte, des dizaines de milliards d’économies.
    Après, pour les mettre en oeuvre, il lui faudrait aussi un gros paquet de ce que vous savez là où vous savez.

  13. Aristarque

    oui, en théorie, les Grecs pourraient résorber leurs déficits mais il est douteux qu’ils en aient seulement envie.
    Ils donnent actuellement plus l’idée de l’exercice d’un chantage du faible au fort (si tu me laisses crouler, ma faillite ne pourra pas ne pas avoir de conséquences néfastes pour toi puisque nous sommes dans la même barque: donc tu dois m’aider), ceci pour obtenir des rallonges financières leur permettant de tenir quelques temps de plus au même régime…
    On voit déjà que « l’austérité » en Grèce touche bien plus durement le privé que le public et ce pays fournit l’illustration de ce qui se passera également en Espagne, en Italie ou en France quand ces pays n’arriveront plus à se financer par l’emprunt.
    Tenz, en espagne, à peu près toutes les Régions sont en très grandes difficultés financières dûes finalement à une gabegie sans limites : avez vous ouï que les hommes politiques de ces régions aient démissionné ou aient été balayés par des électeurs furibards ? Moi, pas mais je ne lis pas toute la presse…

  14. Alex6

    Evident.
    Seule la methode Thatcher fonctionne. Correctement appliquee, elle permet de stabiliser les rentrees fiscales tout en reinjectant l’argent dans le secteur prive et donc limitant la hausse du chomage a court terme.
    Sur plusieurs annees, c’est le retour a la croissance garantie et la reintegration des fonctionnaires dans le prive. L’exemple Neo-zelandais le demontre parfaitement (malgre le ratage des privatisations au debut)
    Les « solutions » actuelles, en plus d’etre totalement injuste car protegeant les plus forts, conduit a la faillite de maniere certaine.

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