Et nous vous la souhaitons bonne !
Une année s’achève, une autre commence qui promet d’être pleine de rebondissements.
Une année s’achève, une autre commence qui promet d’être pleine de rebondissements.
Je l’évoquais dans un billet précédent sur l’état pervasif : le meilleur moyen d’obtenir toujours plus d’état sans que cela se voie consiste à l’introduire très progressivement et le plus discrêtement possible dans toutes les sphères de la vie courante. Une condition sine qua none à cette discrétion est l’obtention d’un accord tacite de la part du pouvoir d’information (le 4ème pouvoir, comme on dit) : celui de ne pas trop ébruiter les abus de pouvoir, les dérives et les faits divers gênants.
Comme souvent soulevé ici et dans bien des blogs et média alternatifs de l’internet, la France n’est jamais en retard d’une loi, d’une taxe ou d’une commission dès qu’il s’agit de montrer le chemin du Plus d’Etat pour Plus de Bonne Conscience et Moins de Réflexion. Cette fois-ci, dans la catégorie Textalakon, voilà que le ministère des PME, du Commerce et de l’Artisanat (je ne savais même pas qu’il existait) nous pousse un petit textétron sur le commerce équitable…
Nous avons appris récemment que la France est la troisième nation mondiale pour le sport, derrière les Etats-Unis et la Chine. La course à l’échalotte et le rétro-pédalage dans la choucroute ont donc fini par porter leurs fruits! Mais il y a un autre sport où nous sommes champions du monde et même hors-catégorie: le triturage de chiffres. Ce sport national est pratiqué tant par les fraudeurs que par les statisticiens, les comptables et les financiers. Ces pauvres chiffres innocents n’en peuvent mais d’être malaxés, changés, scrutés à la loupe, comparés les uns aux autres, sous-estimés et sur-estimés. Le champion français du triturage de chiffres, c’est l’homme politique. Le triturage de chiffres est pour l’homme politique une nécessité vitale, car l’homme politique est en guerre contre la réalité. Or les chiffres sont les ambassadeurs de la réalité auprès des princes qui nous gouvernent. Laissez-moi vous conter l’histoire de la guerre des hommes politiques contre la réalité, où le triturage de chiffres est l’équivalent de la propagande guerrière.
En discutant sur liberaux.org, qui est devenu mon repaire et repère préféré, je me suis dit que l’étatisme, dans toutes ses variantes, socialisme, néolibéralisme, néoconservatisme, communisme, tiers-mondisme, est une forme d’infantilisation, de condescendance, voire une forme de racisme inversé. Je vais essayer de vous faire comprendre ce que je veux dire.
Si vous devez, un jour, entrer en politique, vous devrez user pour vous et tenir compte pour les autres d’un phénomène spécifique au monde politique : l’absence de mémoire. En France, ce phénomène est littéralement cultivé à son paroxysme, où les plus gros carabistouilleurs peuvent sans problème prétendre aux postes les plus alléchants.
Ce qui caractérise les empires en déclin, les dynasties peu avant leur effondrement et les royaumes au bord de la crise de nerf, ce sont les rumeurs, les petites cachoteries et les grands secrets de polichinelle : tout le monde sait qu’un drame se trame dans les coulisses, mais personne n’en chuchotte mot, et tout le monde, en scène, fait comme si de rien n’était, un sourire un peu crispé aux lèvres…
Pour pouvoir être libre, il faut être responsable. Et cette liberté ne pourra s’exprimer qu’avec pleine jouissance du droit de propriété, qui, comme le disait fort justement Friedman, est l’institution centrale dans une société dite libre. Si les collectivistes et les étatistes de tout crin devaient désigner deux ennemis naturels, ce serait donc ceux-là : la liberté, et la propriété. Dans ce mois de décembre, nos élus nous prouvent de façon éclatante par leurs agissements dans quel camp ils se situent.
Sous le règne précédent, le roi président nous avait laissé une pyramide, une bibliothèque, une gauche en décomposition, quelques cadavres moisis de plus et une poignée de rues à son nom. Le roi président courant ne veut pas être en reste : il nous agonit d’un Institut du Monde Arabe, et, trouvant cela sans doute un peu juste, nous pond une chaîne tout info, internationale, et en Français je vous prie : CFII.
S’il y a bien un domaine où les hommes politiques excellent, c’est bien celui de la parole : ils manient la langue (de bois) avec un art consommé, usent et abusent des persiflages, commentaires acides et remarques assassines, peaufinent des réparties cinglantes à longueur de temps et se fendent de discours presque poétiques aux envolées lyriques que le monde nous envie parfois. La période de fin d’année est propice à ce genre d’exercices et nous réserve un véritable feu d’artifice réthorique. J’ai réussi à rassembler quelques modestes bribes du magnifique tableau que nos politocards nous brossent tous les jours.