Certains prétendaient, sots qu’ils étaient, que ce dernier avait coulé en Atlantique Nord, entraînant avec lui un millier de malheureux passagers. En fait, il a été retrouvé, cette semaine, dans le port de Marseille.
En pratique, il a été rebaptisé SNCM, mais il s’agit bien de la même chose ! On retrouve son caractère insubmersible mais le fait qu’il prend l’eau de toute part, que les plus riches et les plus protégés font tout ce qu’ils peuvent pour passer en premier, qu’il n’y aura pas assez de barcasses de secours, et qu’au final, ce seront les plus pauvres (les contribuables, les quidams sans représentation ni représentativité) qui paieront la note du naufrage.
Rappelons que si la grève est un droit, il se fait dans un cadre précis. Législatif. Apparemment, les petits comiques de la CGT estiment que la grève doit se faire dans un cadre précis, maritime. En prenant en otage les passagers du Pascal-Paoli.
En décembre 1995, la SNCF s’était lancée dans une de ses grèves les plus sourdes en prenant en otage les millions de personnes qu’elle transporte dans la capitale. Lorsqu’Air France a dû être privatisé, il y a là aussi eu prise d’otage. Je suppose, par reproduction, que lorsque FT sera totalement privatisé, certains usagers (usagés ?) seront pris en otage… Pour EDF ou GDF, il en sera ainsi aussi, probablement.
Dans tous les cas, on remarque que les suites données aux exactions, prises d’otages, détournements et séquestrations sont minimes. Les jours de grèves sont payés, les voyous terroristes sont relâchés, et le gouvernement clôt généralement l’épisode en baissant son pantalon et en distribuant des petites burettes de vaseline a qui en voudra alentour.
L’état, sans s’en rendre compte, s’est profondemment englué avec les extrémistes syndicaux, et ne peut plus s’en défaire. Représentant un pouième de la population, et quelques pourcents de la masse salariale des entreprises publiques (dans les entreprises -réellement- privées, ils sont conservés par obligation et comme reliques zoologiques, pour étude), ces tâcherons de la grève et de la lutte des classes perpétuelle n’en sont pas moins devenus, par différents jeux de pouvoirs, incontournables dans les négociations paritaires.
Aussi caricaturaux les uns que les autres, les syndicalistes se sont progressivement imposés dans toutes les branches de l’état, à tous les niveaux, dans toutes ses entreprises et ses ministères. Répendant la bonne parole communiste mâtinée d’une idéologie frappée au coin du bon sens marxiste (« les patrons sont nos ennemis, le grand capital nous spolie, le grand soir arrive & les lendemains qui chantent »), ils ont réussi à faire oublier que paralyser un pays, détenir des gens contre leur gré, les séquestrer, menacer de représailles des collègues de travail, casser du matériel, violer des propriétés privées, empêcher le travail ou le déplacement d’autres personnes, imposer leur pensée était, normalement, puni dans un pays démocratique où règne la loi.
Comme ces actes, aussi odieux soient-ils, ne sont plus punis, et que leurs auteurs, totalement connus, identifiés et responsables de leurs actes, ne sont pas poursuivis, on en déduit :
a) que nous ne sommes plus dans un état de droit
b) que la politisation, dans un sens favorisé par le pouvoir, permet toutes les vilénies sans encourir la moindre peine
c) que les exactions payent toujours : plus c’est gros, plus ça passe
d) si une entreprise publique perd de l’argent, il lui en faut encore plus.
Ca explique au passage les comportements observés par les José Bovidé & Consors, Chirac & Amis, etc… qui n’ont manifestement rien à foutre des lois de la république.
Tout ceci s’arrêtera brutalement après un petit soir, dans un lendemain qui ne chantera pas du tout.
Petite note enfin : il est amusant de constater que « syndicate », en anglais, veut dire « mafia »… Les anglo-saxons nous ont percé à jour !