Serions-nous plus libre sans État ?

L’année dernière, on découvrait que la philo, c’est überfacile, à condition d’être hypermou. Cette année, les sujets de philosophie sont tombés et nous avons donc droit à toute une panoplie de sujets frétillants de sous-entendus : ils permettront de tester à la fois la capacité de l’élève moyen à reproduire fidèlement un argumentaire abordé dans ses cours et, bien avant ça, d’évaluer son conformisme respectueux des conventions qui lui aura été inculqué pendant la grosse dizaine d’années qu’il aura passée sur les bancs de l’école.

Plusieurs de mes lecteurs réguliers m’ont ainsi fait part d’un des sujets, « Serions-nous plus libre sans État ? », qui attire bien sûr l’attention pour tout libéral, voire tout anarcho-capitaliste, qui passe par là et à qui on va, presque sadiquement, demander son avis.

Cependant, ce serait oublier les autres sujets. Outre celui déjà évoque, on trouve ainsi les suivants :
« Que gagne-t-on en travaillant ? »
« Toute croyance est-elle contraire à la raison ? »
« Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? »
« Travailler, est-ce seulement être utile ? »
« Peut-il exister des désirs naturels ? »

Ami lecteur, sauras-tu détecter les appeaux à trolls dans ces sujets ? En effet, comment ne pas déceler chez ceux qui ont pondu ces sujets une envie de lire du Marx, du Sartre, du Proudhon (ou, soyons fou, du Bakounine) — mais surtout pas du Friedman (David) ? Comment ne pas noter que le travail semble occuper, cette année, une place importante, là où l’année dernière, la science et l’art se taillaient la part du lion ? L’époque serait-elle aux questions plus matérialistes ?

Toutes ces questions se bousculent dans ma tête pendant que je me demande ce que j’aurais bien pu écrire si j’avais eu ces sujets…

Serions-nous plus libre sans État ?

Il y a de cela bien longtemps, les gens vivaient sans État. D’âme, surtout. Ils vivaient de chasse, de cueillette, de trucs totalement bios sans le moindre pesticide. Ils ne mangeaient pas gras, pas sucré, pas salé, pas fun. Pour leur santé, ils bougeaient beaucoup, plus, mieux que de nos jours en tout cas. Mais tout ceci ne les empêchait pas de mourir jeunes avec des chicots à la place des dents. Alors, un beau matin, lassés de ces conneries bios et de ce sport fatiguant, ils ont décidé de créer l’État pour résoudre l’ensemble de leurs problèmes.

Oh, n’allez pas croire que cette dernière phrase est exagérée ou caricaturale. Il va de soi que l’avènement de l’État tel qu’on le conçoit maintenant aura pris un peu plus de temps que celui qu’il aura fallu au lecteur pour passer du mots « dents » au mot « Alors ». Mais fondamentalement, une fois l’ensemble des institutions cristallisées pour permettre à un petit nombre d’individus d’extraire le travail d’une multitude à leur bénéfice exclusif, la marche joyeuse vers l’accroissement des prérogatives de l’État ne s’est plus interrompue.

Une fois l’État installé, c’est comme une verrue plantaire ou ce gros lourdaud de Roger quand il y a un match de foot : impossible à déloger, ou alors, il faut beaucoup d’alcool. À tel point que, de nos jours, l’habitude s’est installée et chacun croit y trouver son compte. Roger a son fauteuil attitré, la verrue gêne mais se laisse oublier lorsqu’on est dans un bain bien tiède, et la simple évocation d’une vie sans l’État provoque des sueurs froides jusqu’aux correcteurs du bac de philo qui introduit le mot « plus » dans sa fourbe question et s’évite ainsi de demander « Serions-nous libre sans État ? »

Ici, bien évidemment, je pourrais broder sur le thème en notant que l’État limite la liberté puisqu’il impose des lois, lois votées avec — a priori — une minorité de personnes pas d’accord (quand ce n’est pas une majorité, comme ce sera le cas avec la nouvelle Assemblée Nationale, du reste).

Dans le ping-pong traditionnel que représente une copie de philosophie moderne, j’enchaînerais alors sur quelques remarques en rapport avec les pulsions humaines qui, sans État, se déchaîneraient mais si mais si, puisqu’on vous dit que l’État, c’est la société, la loi, l’ordre et le petit bisou du soir avant d’aller au dodo.

Et là, j’aurais la note médiocre qui sied à une copie de philosophie parfaitement insipide comme, justement, l’Édulcoration Nationale en entraîne à produire au kilomètre comme de la saucisse industrielle, note d’ailleurs administrée par quelqu’un qui dépend directement de l’État pour ponctionner ses concitoyens avec la plus ferme efficacité et lui assurer un salaire sinon élevé du moins régulier.

Car après tout, à la question officielle, insidieusement chargée, correspond l’autre question, à laquelle personne ne voudra répondre mais qui mérite son pesant de cacahouètes : quelle liberté nous reste-t-il exactement, avec l’État ?

On m’objectera qu’il nous en reste plein, de jolies libertés.

Oui, plein, bien rangées sur des palettes dans des hectomètres de papier bulle, prêtes à partir au loin. Plein de libertés proprement découpées en tronçons d’une égale longueur (avec poinçon des Poids & Mesures de Sèvres), savamment disposés dans les tiroirs à clef de la législation française. Des milliers de libertés pesées, empaquetées avec délicatesse et même tendresse parfois, déjà imbibées de formol et aux senteurs naphtalines…

La liberté d’association ? À chaque législature, de nouvelles lois subtiles déterminent avec toujours plus de précision ce qui est, ou pas, une association licite, une religion licite ou pas, une entreprise licite ou pas, une démarche licite ou pas. Belle liberté que de devoir se conformer aux centaines d’articles et contraintes légales pour donner à l’État la possibilité de savoir ce qu’on fait, où on va, ce qu’on pense, avec qui on le fait et tant d’autres choses dont on se demande pourquoi l’État s’en mêle en premier lieu.

La liberté d’expression ? Celle qui permet maintenant à n’importe qui de faire fermer n’importe quel site internet sous n’importe quel motif fallacieux ? Celle qui permet de traquer tout individu qui aurait dérapé sur tout sujet déclaré illicite, allant du racisme au négationnisme voire aux recettes de cuisine pour peu que l’envie de légiférer passe par là ? Cette liberté d’expression si particulière qui, depuis la copie de philo jusqu’à l’éditorial servile d’un torchon subventionné, depuis les conversations de la machine à café jusqu’aux sketches soi-disant comiques à la téloche, permet à tout le monde de dire exactement la même chose sans jamais varier d’un pouce de peur de « déraper » et de se cogner en procès l’une de ces associations que le pouvoir aura jugé éminemment utile ?

La liberté de faire ce qu’on veut avec sa propriété privée ? Où, exactement, dans ce pays, permet-on aux gens d’être entièrement libres et responsables de leur terrain, de leur maison, de leur voiture ? Qu’est-il advenu de la liberté de défendre ses biens, les êtres qui nous sont chers ?

Qu’est-il advenu de la liberté de se déplacer librement et sans contrainte lorsque n’importe quel syndicat teigneux peut, dans le meilleur des cas, paralyser des axes majeurs, ou dans le pire, prendre en otage et séquestrer ?

Qu’est-il arrivé à la liberté de contracter entre adultes consentants et responsables ? Où est passée la liberté de commercer avec qui on veut, comme on veut, dans le respect des clauses contractuelles réciproques ? Comment rattacher la liberté qu’octroierait l’État avec les milliers d’articles de tous les codes qui régulent absolument tous les aspects de la vie du citoyen ?

parc bébéSerions-nous plus libres sans État ? Ah mais, mes braves lecteurs, la bonne question, plus simplement, c’est « sommes-nous encore libres ? » Sommes-nous réellement libres quand l’État ne nous considère plus que comme un enfant irresponsable qu’il aura, grâce à l’avalanche de lois et de moyens répressifs, collé au milieu d’un joli parc en bois, aux joujoux colorés, et laissé à brailler pendant qu’il vaque à ses occupations, occupations qui consistent à dresser de nouveaux barreaux à notre parc ?

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Commentaires96

  1. Higgins

    C’est chez l’Hérétique que j’ai trouvé cette superbe métaphore: « On nous annonce souvent dans les zoos des durées de vie à n’en plus finir pour des animaux, qui, dans la nature, auraient péri bien plus tôt. Je me dis souvent que cela n’a rien de drôle de passer son existence dans une fosse, derrière une grille ou dans un aquarium. En même temps, les animaux qui naissent dans les zoos n’ont jamais connu d’autres environnements. Ils sont certes aliénés parce qu’à l’évidence autres qu’à l’état naturel, mais sont-ils malheureux pour autant ? Ils sont soignés, nourris, surveillés, ne connaissent pas le stress de devoir échapper à des prédateurs et plus généralement tous les dangers inhérents aux divers milieux naturels. »

    La France devient au fil du temps un zoo, de moins en moins confortable d’ailleurs. Pour une fois, ce sera à ce bon Jean de la Fontaine de parler (normal quand on évoque la gente animale): « L’adversaire d’une vraie liberté est un désir excessif de sécurité. »

    1. La police, c’est pour la déconne. Si tu as des conseils pour relooker le site, en revanche, je suis preneur. Un peu de rafraîchissement ne serait pas mal, je pense 🙂

      1. nebukadnetsar

        Tu penserais à utiliser un police un peu plus grosse que ce serait bien mieux pour les vieux-z-yeux qui s’usent à te lire. Un à deux points, peut-être.
        Ta police était trop ornementée mais d’une bonne grosseur.
        Merci d’avance.

  2. infraniouzes

    Si j’avais passé le bac et si j’avais osé (ce qui n’est pas certain) j’aurais peut-être répondu à la question par une autre question:

    – A qui s’adresse-t-on ? A la société des politiciens qui font, refont, défont les lois à leur guise ou à la société civile qui subit les lois ?

    Je connais hélas la réponse et sans avoir besoin de passer par la case Conseil constitutionnel avec une QPC.

    C’est bien aux blaireaux de la société civile que la question est posée et non à cette « noblesse politicienne » qui nous a pondu ce « nouveau régime » qu’elle espère bien garder 1 000 ans.

  3. H.

    Les gauchistes de 68 disaient qu’il est interdit d’interdire.
    Aujourd’hui, ils ne parlent plus que de ça. Les rouges de s’enrichir, les roses de penser que la politique qu’ils envisagent est inepte… et les verts de péter.
    Comme quoi même les imbéciles peuvent changer d’avis.

  4. Marco33

    Et dire que c’est la génération mai 68 qui nous assomme de lois, décrets, règlements, taxes et impôts……

    1. infraniouzes

      Finement observé…. Faudrait dire ça sur un plateau TV, en le criant très fort, de préférence en direct….

        1. gem

          A nous deux on peut faire une assoc d’intermittent du spectacle, et les plateaux sont à nous 🙂

  5. Homo-Orcus

    ouais, des soixanhuitards sur le retour qui ont peur des Mysterons et qui attendent tout d’un Captain Scarlet.
    H16 : soi-disant

  6. Deres

    0 pointé car hors-sujet.
    Vous n’avez pas parlé de la lutte des classe.
    D’après Marx, tout est lutte des classe et Marx est le prophète des professeurs de philosophie.

  7. Stéphane

    « Et là, j’aurais la note médiocre qui sied à une copie de philosophie parfaitement insipide (…) note d’ailleurs administrée par quelqu’un qui dépend directement de l’État pour ponctionner ses concitoyens avec la plus ferme efficacité et lui assurer un salaire sinon élevé du moins régulier. »

    C’est là le fond du problème: faire évaluer une copie à quelqu’un qui est juge et partie dans l’affaire. Il y a un évident écueil de partialité. Peut-on penser qu’un professeur de philosophie (donc aux antipodes de la notion de « valeur ajoutée ») et employé de l’Education Nationale pourrait réellement être neutre dans sa correction d’un sujet évoquant l’Etat??

    Dans le même ordre d’idée, on peut proposer des variations:
    « La Philosophie est-elle Pertinente? »
    « L’Education est-elle nécessaire à la Société? »
    « L’Etat doit-il s’occuper de l’Enseignement? »

    Bonne chance à ceux qui traiteraient ce genre de sujet en sortant des clous. 🙂

    1. vengeusemasquée

      Les sujets de philo sur la philo tombent souvent je pense, et doivent donner lieu à de notables poilades.

  8. Le Gnome

    Sujet piège s’il en est. Tour potache sortant de la doxa sera impitoyablement sanctionné.

    1. Before

      J’aimerais vraiment connaître les résultats des élèves qui auront osé défendre un point de vue libéral.
      Si quelqu’un a des exemples …

      1. Morsay

        Je vous tiendrai au courant.

        J’avais 14/15 de moyenne en cours, on verra si ça change beaucoup.

        J’ai même cité Bastiat

        1. Rey64

          Bravo, ça fait plaisir de savoir que quelques irréductibles bacheliers ont encore un cerveau fonctionnel !
          On attend les notes avec impatience

  9. H.

    Mon fils vient de lire la copie H16.
    Il me dit que sur la forme il a soigneusement longé les murs en en prenant même la couleur, mais que sur le fond il a été individualiste et libéral. Il se fout pas mal de sa note de philo, il aura 18 minimum en maths et en physique, pas moins de 15 en SVT, qu’ils aillent se faire enc… et que sitôt les études terminées il rejoindra ses frères hors du parc du troupeau de boeufs.
    Papa est fier!

  10. Before

    Très bonne dissertation.
    Quelle serait la réaction d’un prof de philo devant une copie comme celle-là ?
    Après tout, le sujet est maitrisé, il faudrait peut-être développer quelques arguments et placer une anti-thèse (l’Etat rend plus libre !) mais le tout est cohérent et compréhensible…

    1. gillib

      si si ca y est…

      « sans État, se déchaîneraient mais si mais si, puisqu’on vous dit que l’État, c’est la société, la loi, l’ordre et le petit bisou du soir avant d’aller au dodo. »

      j’adore le petit bisou du soir…

      Ca c’est un devoir de philo qui l’est bien 🙂

      1. vengeusemasquée

        Y’a pas 3 parties et 3 sous-parties donc c’est pas possible d’avoir une bonne note là. Franchement soyons sérieux.

        1. vengeusemasquée

          Du tout. L’ENA, c’est modèle Sciences po donc 2 parties + 2 sous-parties. Un peu de rigueur, que diable !

  11. Pascale

    Et je dois dire que le champion en matière de réduire nosibertes et de nous considérer comme des sales gosses infantiles et immatures sous prétexte de « nous protéger » ce fut Sarko.
    Et Mollande , malgré son hystérie obsessionnelle à vouloir se démarquer de son prédécesseur, va lui emboîter allègrement le pas, quand on voit la cohorte de nouvelles réglementations qui vont continuer à castrer les Français.

  12. YP

    Le point qui m’interpelle toujours quand on parle de EN, c’est que ceux qui ont passé le plus de temps à l’école votent le plus à gauche :

    http://tinyurl.com/cpy62ez/04-education.jpg

    (graphique tiré d’un article d’OBerruyer : http://tinyurl.com/c3x74pr)

    Je ne peux m’empêcher de rapprocher cette de la vidéo réalité suivante : http://tinyurl.com/bq835m3 (la fameuse video déjà postée plusieurs fois, ou une prof donne des conseil pour réussir l’examen de philo.)

    L’épreuve de philo devient un benchmark pour voir si le conditionnement de l’EN à réussi.

    C’est bizarre, je ne peux jamais me dépêtrer de l’impression de vivre dans « le meilleur des mondes. »

    1. Before

      On peut l’interpréter de deux façons : ceux qui passent le plus de temps à l’école sont plus éduqués, mieux armés pour réfléchir, donc s’ils votent à gauche, c’est que la gauche propose des solutions et des voies de progrès meilleures.
      Ou bien ceux qui passent le plus de temps à l’école sont plus conditionnés par celle-ci et sont formatés pour voter à gauche.
      Il y a un peu des deux à mon avis, mais pour en avoir le cœur net, il faudrait avoir le même genre de sondage pour les pays qui n’ont pas la « chance » d’avoir notre Éducation Nationale.

      1. Deres

        Ceux qui ont passé le plus de temps à l’école on compris le système et savent comment en profiter. Ils ont choisit de filières et des réseaux qui ne fonctionne qu’en France socialiste. Ils votent donc pour que ce système se perpétue et s’approfondissent. Ils sont trop investit dedans pour ne pas craindre le changement …

        1. Stéphane

          CA ça me paraît une bonne analyse.

          Quand on a passé des années à polir les sièges d’une Fac avec ses fesses, on a certainement pas envie de se frotter au monde du travail dans le privé – celui où il faut être à l’heure, s’intégrer dans une hiérarchie, apporter des résultats concrets et tenir les délais.

          Plutôt viser une carrière bureaucratique quelconque, un poste de chercheur sur un sujet à la con ou végéter dans le milieu socio-éducatif… Voire dans la Fac elle-même.

          Notez, ce n’est pas forcément vrai pour ces études longues mais qui débouchent sur un vrai travail, comme médecin. Je doute que ceux-ci votent autant à gauche que le reste.

        2. paf

          medecin, avocats…les professions pour lesquelles le temps passe au travail a un impact direct sur la remuneration, ils sont mecaniquement obliges de reconnaitre la valeur de leur travail; pour les autres c’est le titre qui compte, qui vient avec une chaise qu’on doit defendre.

        3. YP

          C’est vrai que les concours de la fonction publique recrutent des diplômés. Et qu’une fois reçus, ceux-ci savent logiquement de quel côté la tartine est beurée. Quelqu’un aurait une idée de la proportion des diplômés qui sont absorbés par la fonction publique ?

        4. vengeusemasquée

          @YP, bien que je ne connaisse pas la proportion, je suis moi-même concernée, beau diplôme très chic et fonctionnaire dans une collectivité de gauche. Grand écart au quotidien et affichage sans vergogne de mes positions après un long moment de doute et d’hésitation. Je me fais à la fois haïr et respecter pour ma probité. J’ai encouragé énergiquement la suppression de 4 postes dans mon service. Je suis très fière. C’est ce genre de combat qui fait la différence.

        5. Before

          J’ai un Bac+5 (y a longtemps, il est vrai), j’ai toujours travaillé dans le privé, et je suis co-créateur d’une entreprise qui se porte plutôt bien depuis 1998.
          Je n’ai jamais envisagé une carrière dans la fonction publique, mais si cela était arrivé, je n’aurais pas refusé par principe.
          Faut dire que je me suis découvert libéral sur le tard…

          1. De toute façon, du point de vue individuel, l’Etat est un employeur comme un autre (i.e. qui délivre un salaire, des opportunités ou des contraintes comme n’importe quel autre employeur). Ce qui est gênant n’est pas qu’il y ait des fonctionnaires, mais qu’il y en ait trop, que ceux-ci soient bardés de privilèges et en réclament plus, et que ces derniers remplacent ou vampirisent toute offre de service du privé…

    2. Morsay

      ils votent pour hollande en tout cas, et c’est pas comme si sarko était un libéral non plus.

  13. nana

    De loi en loi,on arrive maintenant au stade où tout ce qui n’est pas expressément permis est interdit…C’est ce que disait ma prof d’éco en parlant de l’URSS (c’était il y a longtemps et dans un lycée privé…).
    Pour ce qui est de votre devoir, j’ai bien peur qu’un prof ne le trouve pas assez « formaté » et que la note ne soit médiocre…avoir raison avant la masse est parfois inconfortable !!!

    1. eheime

      Je ne peux m’empecher de citer Churchill ici :

      « En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit.
      En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis.
      En France, tout est permis, même ce qui est interdit.
      En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis »

        1. something

          En France, tout ce qui n’est pas autorisé est interdit et tout ce qui n’est pas interdit est OBLIGATOIRE. (Coluche)

      1. H.

        Il est surtout interdit de se faire prendre, les doigts dans le pot de confiture.
        Puisqu’on nous infantilise…

  14. Vicarious

    Lundi soir déjà je n’ai pu m’empêcher de ricaner devant mon PC quand j’ai vu l’intitulé du sujet des séries scientifiques, imagineant déjà son raitement dans les colonnes de ce blog. Merci de l’avoir fait, merci pour cette bonne tranche de rigolade (jaune forcément).

  15. Shnaffy

    Vous auriez eu zéro car vous n’avez que des idées bien à vous, que vous avez trouvées en cherchant et réfléchissant avec vos propres concepts ! ( la preuve, vous n’avez cité personne)

    Ce n’est PAS DU TOUT le but de cette épreuve…

    1. paf

      l’article de contrepoints cite des references, je ne sais pas si Spooner et Rothbard garantissent une bonne note autant que Proudhon et Marx…

  16. Horizon

    Je mets 12 à cause du paragraphe sur la restriction de liberté de circuler à cause des grèves, qui me parait un peu tiré par les cheveux. Pour le reste, c’est bien.
    Merlin,
    Prof de philo, fonctionnaire, mais pas troll

    1. paf

      les greves de poids lourds qui bloquent les routes et tapent les autres poids lourds qui veulent passer, pas les greves de profs of course.

      1. Théo31

        Les grèves de profs finissent toujours en blocage de l’intérieur des accès des débits de boissons. 😀

        1. paf

          mais on pourrait parler des greves d’etudiants qui empeche les autres d’aller en cours, un autre classique du blaireau fasciste de gauche.

    2. Alex6

      Eh oui, quand on arrive à la gare le matin et qu’il n’y a pas de trains au départ, il n’y a aucune milice qui vous empêche de prendre votre petit vélo (sauf s’il a été volé pendant ce temps)
      La liberté de circulation qu’on vous dit.

  17. PhD

    Bac C 1978
    Liberté et égalité sont-elles compatibles ?
    J’ai eu 13. J’ai précisé que je n’ai parlé que de l’égalité devant la loi.
    C’était deux fois et demi ma moyenne, ma prof ne connaissait que Marx et Freud.
    J’ai eu la chance de n’avoir pas été rattrapé par les réformes post 68 type collège unique et autres âneries.

  18. nebukadnetsar

    On voit la tentative de vérification du bon conditionnement mental de notre belle jeunesse dès le titre qui laisse entendre que nous croulerions sous une telle abondance de liberté avec notre Etat plein de bisous qu’il serait vraiment injuste pour de si bons samaritains de se faire rembarrer par les ingrats que nous serions ainsi.
    D’abord que ferions nous d’un supplément de liberté alors que nous en avons tant, si bien empaquetées qu’elles ne sont guère accessibles…

  19. Pelvoux

    Pas mal. Je tiens à souligner qu’une telle dissertation, aussi peu orthodoxe soit telle, ne serait pas sanctionnée, ce qui est important est non l’opinion en lui même mais la façon dont il est justifié.

    Maintenant, une question intéressante serait :
    « La liberté est elle profitable aux individus? »

    1. Calvin

      Là, pour le coup, il n’y a pas débat, juste deux visions.
      Pour les collectivistes, la réponse est « non ».
      Pour les autres, c’est « oui ».

  20. Kevin

    « Qu’est-il advenu de la liberté de défendre ses biens, les êtres qui nous sont chers ? »

    Je ne comprends pas cette phrase. Il faudrait avoir la liberté de porter un flingue c’est ça ?

        1. La défense en justice. De nos jours, défendre son droit de propriété en justice est voué à l’échec, voire n’est tout simplement pas possible.

  21. Jean

    Une deuxième remarque :

    « aux correcteurs du bac de philo qui introduit le mot « plus » dans sa fourbe question et s’évite ainsi de demander « Serions-nous libre sans État ? »

    C’est déjà pas mal d’avoir posé la question. D’habitude vous et les habitués du site êtes les premiers à vous jeter sur ceux qui s’arrêtent un peu trop sur les mots.

    C’est bien les français ça, toujours à ronchonner.

  22. Théo31

    Quelques sujets sympas :
    – Peut-on être socialiste, intelligent et de bonne foi ?
    – Les politiciens auront-ils des notions d’économie en 2017 ?
    – La vieillesse finit-elle toujours en naufrage ?

    Vous avez 4 heures.

    1. Homo-Orcus

      Ta tournure est beaucoup trop idélogique :
      -Pourquoi cébien d’être socialiste ?
      -Pourquoi les lumières économikes ne peuvent venir que de Marx, le plus grand ?
      -Pourquoi l’euthanasie est une bonne chose ?

    2. Calvin

      Facile !

      – Peut-on être socialiste, intelligent et de bonne foi ?
      Oui, je l’ai été, et dans cet ordre : d’abord socialiste (merci l’Ednat), puis j’ai pensé par moi-même (et découvert l’intelligence), et enfin, je te réponds avec la meilleure foi possible !

      – Les politiciens auront-ils des notions d’économie en 2017 ?
      La réponse est forcément oui, mais il faudra définir le sens d’économie : keynésianisme, pas de problème, c’est déjà acquis ; école Autrichienne des cycles : peut-être… sous la contrainte, sans doute.

      – La vieillesse finit-elle toujours en naufrage ?
      Je commencerais par parler de Rocard (Hessel est hors-concours, car il est pathétique depuis sa majorité), puis je montrerais que la vieillesse n’est un naufrage qu’aux yeux de ceux qui ne sont pas encore vieux, mais je tempèrerais en parlant de Normollande, qui, plus il vieillit, plus il se bonifie au point de pouvoir voler et d’attaquer la Crise à lui tout seul. 10 ans plus tard et ses deux prix Nobel en poche (Paix et Economie), il restera un modèle pour les générations futures de jeunes morveux

  23. gnarf

    Vu sur le net: y’a deux gars qui se sont construit un radeau avec deux planches sur la Seine, et qui se sont mis dessus.
    Ils ont ete arretes et ont recu une amende. Motif: usage d’une rame sur la Seine.
    * bruit de deux bras qui heurtent le sol *

  24. Alex6

    La question est débile.
    Cela suppose qu’une société développée peut exister sans un état minimal, rien que cette affirmation mérite forte réflexion.
    Plutôt que de poser une question ON/OFF, il aurait été bien plus intelligent de demander effectivement si l’état dans sa dimension actuelle laisse encore des libertés et surtout de savoir s’il est légitime qu’il les restreignent à ce point. En fait, les élèves seraient incapables de répondre et j’ose penser que les profs seraient dans l’incapacité de proposer une réponse puisque ne connaissant que superficiellement les grands auteurs libéraux.
    Au passage, il faudrait aussi définir « libre ». Je soupçonne une définition des profs marxistes légèrement différente de l’acceptation libérale…

  25. barboteur

    Mouais bof, mauvais sujet.
    L’auteur du sujet pense que tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil et que personne ne profite des faibles.
    Que tout le monde pense à ses voisins, fait toujours attention à ne pas déranger les autres etc …
    Ha oui l’auteur n’habite pas en France, he ben çà se voit …
    Et apparemment, il ne sait pas ce que veut dire avoir un accident de la vie …

    1. Non, l’auteur a réfléchi avant d’écrire, ce qui n’est pas le cas de tout le monde, très clairement.

      1. barboteur

        Oui, il a réfléchi avec ses propres connaissances. Il va falloir qu’il s’ouvre un peu plus … et parler de ce qu’il connaît …
        Et pour certaines paragraphes, la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres. C’est simple.

    2. Théo31

      « il ne sait pas ce que veut dire avoir un accident de la vie … »

      Quel rapport avec la choucroute ?

      1. Voyons, le chemin de notre jeune ami est limpide : l’état est bon, c’est grâce à lui qu’on a la sécurité sociale, et s’il n’était pas là, les gens ne seraient pas aussi bon et il n’y aurait rien et donc ce serait l’horreur pour ceux qui ont des accidents de la vie.

        C’est évidemment n’importe quoi, passant du sophisme au non sequitur, mais c’est la façon dont notre jeune ami résonne (pun intended).

    3. wpe

      « l’auteur du sujet pense que tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil et que personne ne profite des faibles.
      Que tout le monde pense à ses voisins, fait toujours attention à ne pas déranger les autres etc … »

      Ce que tu dis s’applique dans les deux sens. Qui te dit que dans une sociale démocratie tout le monde il est gentil et personne ne profite des gens qui produisent de la richesse ? Que tout le monde pense à ne pas abuser du système, à ne pas frauder, à n’avoir pas son comportement influencé par l’état providence et/ou les prélèvements obligatoires etc… ?

      D’autre part, l’utilisation du mot « faible » me semble démagogique. Qui te dis que le « faible » n’est pas un glandeur qui à préféré sécher les cours pendant sa jeunesse et grappiller des aides à droite à gauche tout en bossant au black pour arrondir ses fins de mois ensuite ? Qui te dis que ce n’est pas quelqu’un qui a l’habitude de privilégier sa satisfaction à court terme au détriment d’une vision à plus long terme ? Connais-tu leur parcours en détail, les as-tu suivi dans leur vie de tous les jours pour les qualifier de « faibles » ? Et à l’inverse, pourquoi beaucoup de gens pourtant loin d’être exceptionnels s’en sortent pourtant pas si mal dans la vie ?

      Bref, les termes « faible » ou « fort » sont non seulement connotés, mais surtout il attachent d’avantage d’importance à la photographie instantanée d’une personne plutôt qu’à son parcours, son mérite, sa capacité à se priver dans les situations difficiles ou pour monter un projet (au Canada, j’ai vu des trisomiques faire de la mise en rayon en grande surface, alors qu’en France je connais des gens qui trouvent que c’est un boulot trop dur…)

      Enfin, ceux qui utilisent ce raisonnement bipolaire (les pauvres faibles d’un côté et les rapaces riches de l’autre) oublient un fait important : les riches en question ne touchent qu’une partie de la richesse qu’ils produisent, par conséquent ce sont eux qui apportent le plus à la société. Il est normal qu’ils soient payés en conséquence.

      1. wpe

        Je rajouterai néanmoins que bien entendu, il existe des « accidentés de la vie » (d’origine ou non). Mais pour ça il existe les assurances privées, la famille, les amis, les associations etc… et si l’état cessait de racketter le contribuable, il aurait bien évidemment plus d’argent disponible à consacrer à ces multiples dispositifs.

        1. Théo31

          Pendant que Bill Gates finance sur ses deniers et des dons une fondation pour faire vacciner des gosses contre le paludisme, Obama claque des centaines de milliards à envoyer des jeunes se faire trouer la peau dans une guerre qui ne les concerne pas. C’est beau l’Etat.

    4. Nicolas

      « L’auteur du sujet pense que tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil et que personne ne profite des faibles.
      Que tout le monde pense à ses voisins, fait toujours attention à ne pas déranger les autres etc … »

      Référence subtile aux Etats du XXéme siècle façon nazi ?

  26. wpe

    « Pendant que Bill Gates finance sur ses deniers et des dons une fondation pour faire vacciner des gosses contre le paludisme, Obama claque des centaines de milliards à envoyer des jeunes se faire trouer la peau dans une guerre qui ne les concerne pas. C’est beau l’Etat. »

    Tout à fait, combien d’accidentés de la vie aurait-on pu aider avec ces milliards ? Et qu’est-ce qui nous garanti que les états ne referont pas les mêmes erreurs à l’avenir ? Plus on donne de pouvoir à l’état, plus on devient dépendant de la bonne santé mentale et du bon vouloir des polioticiens qui sont à sa tête.

  27. Triskell, mini agent de la CIA

    Moi je mettrai 20/20 à cette copie, sans hésiter! Je n’ai pas encore l’âge d’étudier la philo, mais à la rentrer je vais devoir me cogner l’éco (enfin PFEG, j’suis pas folle non plus) et la philo! Au menu: du Sartre, du Marx, ect… Miam! je m’en réjouie d’avance! Ils nous parlent même pas de F Bastia! (alors que c’est le seul économiste fromageolle digne de ce nom!) Tain, c’est le retour de l’URSS ou quoi? On nous fait de la propagande sur le développement durable dès le CP et après on regarde avec un sujet comme celui-là si vous avez bien bouffés les pilules à conneries qu’on nous sert dans les écoles!
    Merci Hashtable, tu m’as bien fait rire! 😀

    1. Bista

      Je n’ai jamais compris pourquoi Sartre était Marxiste, sa philosophie (l’existentialisme) est fondée sur le concept de liberté et son corollaire, la responsabilité. Il aurait fait un très bon libéral.

      1. Nicolas

        Aron affirme que Sartre n’a en fait jamais lu Marx..

        C’était la mode, tout le monde était marxiste, donc il l’était, voila tout.

  28. Nicolas

    En fait, il faut aborder cette question sur le « nous » : qui est ce « nous » dont le sujet nous parle ? Existe il ? Est-il méchant ? Sympa ? Et qu’est-ce que j’en ai à faire du « nous » ? Comprend t il les immigrés ? Ect

  29. Luc

    C’est bien écrit. Mais un peu manipulatoire. Les sujets du bac de philo parlent de « cas d’école ». Et les cas d’école n’existent qu’à l’école et nulle part ailleurs. C’est vrai aussi pour les exams de physique, de chimie.. Dans la vraie vie, il n’y a jamais de mouvements sans frottement, de solide « linéaires homogènes et isotropes ».. Le bac s’adresse à des débutants, en philo comme dans le reste. Sur le sujet « sommes nous capable d’être libre? En avons nous la capacité physique et intellectuelle? » je crois que Laborit, Wittgenstein, Russel et Girard ont répondu..Et c’est non. Il nous reste à négocier le bac à sable le plus grand et le moins miné possible;-)

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