“Trop peu de maternités !” : une presse si unanime

J’ai écrit à de multiples reprises que les organes de presse français n’étaient plus qu’une vaste soupe clairette dans laquelle une opinion unique est répétée ad nauseam d’une rédaction à l’autre, sans guère de réflexion. Le drame récent d’un accouchement tragique sur une autoroute illustre malheureusement de façon claire ce panurgisme complet et rédhibitoire du secteur des médias en France…

L’affaire se résume en quelques mots : une femme, enceinte de 7 mois, se rend chez son gynécologue qui lui conseille, sentant l’accouchement proche, d’aller de toute urgence à sa maternité. Elle se dirige donc à la maternité de l’hôpital de Brive en Corrèze, pour y accoucher. Malheureusement, elle a donné naissance à son enfant durant le trajet qu’elle faisait avec son compagnon. Le SAMU de Cahors n’a pu que constater la mort du nouveau-né au niveau de la barrière de péage de Montfaucon.

Il n’aura pas fallu plus de quelques heures à toutes les rédactions pour embrayer sur ce triste fait divers. Ce qui est surprenant est l’unanimité des titres et des “analyses” fournies. Je vous en livre un petit extrait ici :

La Dépêche du Midi:

Reste que ce nouveau drame pose la question de la présence des maternités sur le département.

Le Figaro:

“Le drame relance le débat sur les déserts médicaux. La maternité de sa petite ville dans le Lot ayant fermé en 2009, la jeune femme avait pris la direction de Brive, soit un trajet d’un peu plus d’une heure.”

le Nouvel Observateur:

La mort d’un nouveau-né vendredi après que sa mère eut accouché sur une aire d’autoroute en se rendant à la maternité de Brive (Corrèze), à une heure de route de son domicile, dans le Lot, a relancé samedi le débat sur les déserts médicaux en France.

Le Parisien:

“Accouchement dramatique sur l’A20 : les déserts médicaux pointés du doigt”

L’Express:

La mort d’un nouveau-né dont la mère a dû accoucher sur l’autoroute, faute de pouvoir gagner à temps une maternité, a relancé le débat toujours vif sur la fermeture des services de proximité.

On sent qu’une tendance se dégage nettement, non ?

À moins de faire preuve d’une mauvaise foi en béton armé, force est de constater que tous les journaux reprennent l’information initiale (une femme enceinte accouche sur l’autoroute la menant à la maternité, et son enfant y meurt) pour y ajouter, systématiquement, une remarque, toujours la même : ce drame rouvre le débat (sous-entendu, est la conséquence directe ou indirecte) sur la fermeture des maternités en France. Mais si. Obligé.

Il faut bien comprendre ici que cette analyse n’est pas choquante a priori. Elle le devient lorsqu’elle est présentée comme l’unique analyse possible : la maternité était trop loin de la famille. Point. Par exemple, la décision initiale du gynéco n’est discutée en rien. Peut-être ne l’est-elle pas, mais en tout cas, on ne se pose même pas la question. Par exemple, le fait que la famille était trop loin de la maternité n’est pas plus envisagé. Peut-être est-ce normal, peut-être pas, mais là encore, on ne veut pas poser cette question. La comparaison des trajets moyens dans les autres pays européens n’est pas proposée. Pourtant, cela permettrait, sinon de relativiser, au moins de contextualiser le cas français. La mise en perspective avec la rareté d’un tel événement n’est pas de mise ; même si cela n’arrive, pour ainsi dire, jamais en France, dans tous les articles, dans tous les cas, l’émotion prend le pas sur la réflexion, et le coupable idéal est trouvé : c’est la fermeture agressive de maternités, rien d’autre.

Et même si on admet que ce sont les trop nombreuses fermetures de maternités qui sont la cause racine de ce tragique accouchement, pas une ligne n’est consacrée dans ces articles à l’agacement qui devrait pourtant pointer devant l’augmentation perpétuelle des ponctions opérées pour l’ensemble de la sécurité sociale, hôpitaux compris, l’accroissement tout aussi régulier des déficits constatés, la baisse inexorable des remboursements et de la qualité de service. Autrement dit, tous les articles, sans exceptions, pleurent à chaudes larmes sur la fermeture de maternités, mais aucun ne s’indigne ou même ne remarque que les coûts de santé, en France, ont littéralement explosé de tous les côtés, accroissant l’ardoise dans des proportions bibliques, alors que les services ferment, les médicaments ne sont plus remboursés et les conditions pour être pris en charge sont de plus en plus drastiques.


Déficit de la Sécurité Sociale, 1995 – 2008

En admettant que seule la question de l’éloignement des maternités soit pertinente, la question immédiate que devrait se poser la presse est simple : où passe tout cet argent ? Où sont les moyens ? Or, pas un mot à ce sujet n’est mis sur la table. Alors même qu’il s’agit ici, littéralement, de la vie d’individus, personne ne pose la question tabou : où passent toutes les gigantesques rivières de pognon qu’on déverse dans la sécurité sociale ?

Et puisque la seule question que retient la presse est de savoir si les maternités “s’éloignent” des patients avec toutes ces fermetures, un minimum d’analyse aurait dû aborder l’état des lieux. Car des études existent. Et même si certaines datent de quelques années, elles permettent de dresser un bilan sur le territoire, bilan bien moins noir que ce que laissent penser les sous-entendus convenus d’une presse devenue purement sensationnaliste. Par exemple, celle-ci, en page 2, note :

“Primary care is accessible in less than 15 minutes for 95% of the population”

travel time to hospitals France 2007(Cliquez sur le graphique pour agrandir)

Bien évidemment, lorsqu’on est dans les 5%, c’est moins rose et le temps d’accès peut grimper à 40 minutes (ou plus, comme dans le cas tragique du drame de l’A20). Mais est-ce que ce seul drame relance vraiment, à lui seul, la pertinence des regroupements médicaux en cours ? Du reste, si on regarde le taux de mortalité infantile avec le nombre de lits par habitants, on ne trouve pas de corrélation.

Réclamer plus de maternités ne garantit en rien qu’un tel drame ne se reproduira pas. En revanche, au vu de l’historique des dépenses et des déficits, cela garantit que le gouffre continuera de se creuser, sans la moindre assurance que la qualité de service augmentera.

Ce que cette affaire montre bien tristement, c’est que tout un corps de métier ne fait plus que reproduire les nouvelles qui tombent d’une source connue, par copier-coller mécanique, par panurgisme et dans l’absence de réflexion, de prise de recul ou tout simplement d’esprit critique. À partir du moment où l’AFP avait relayé l’information, en saupoudrant sa dépêche de “ceci relance le débat sur les déserts médicaux”, tout le monde y est effectivement allé de son débat sur le désert médical.

En fait de désert médical, on note surtout un désert de réflexion.

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Commentaires128

  1. tn

    Un ch’tit problème dans cette phtase, non ?

    “Alors même qu’il s’agit ici, littéralement, de la vie d’individus dont il s’agit”

    1. Doc Brief

      autre phrase à corriger : “c’est les trop nombreuses … qui est …, pas une ligne n’est consacré …”. Petit coup de fatigue de notre cher H16 ou billet écrit rapidement sous le coup de la colère ?

  2. kelevra

    il faut aussi savoir que le personnel hospitalier et particulierement dans les maternites travaillent peu, tres peu. pour 800 000 naissances par an, nous avons 25 000 sages femmes, soit 32 naissances par sage femmes et par an. pour 56 semaines par an, cela fait peu, tres peu de travail. a cela, il faut rajouter les infirmieres, aide soignantes, puericultrices, gynecologues obstreticien….il suffit de se rendre dans n’importe quelle maternite pour se rendre compte de visu que ca glande severe.
    l emblematique maternite de carhaix en bretagne, qui est restee ouverte apres une apre lutte, assure a peine 250 naissances par an, et en espere 300 (espere!!!).
    aux pays bas, plus de la moitie des accouchements se font a domicile, malgre cela le taux de mortalite infantile est de 4.59 en 2011 a peine superieur a la france, et inferieur aux etas unis dont le taux est de 6.06.
    vous avez raison de poser la question de la responsabilite du medecin dans cette triste histoire. pourquoi laisser partir cette femme, s il y avait un probleme, le samu est parfaitement competent pour prendre en charge ce genre de difficultes.

    1. barboteur

      Ca glande sévère dans les maternités ?? Ouahou, tu habites dans un trou perdu alors.
      Moi je suis en région parisienne et ma femme a mis 17h pour accoucher.
      La sage-femme nous a pris en charge à 8h du matin et à 22h elle était encore là et elle s’occupait de 4 accouchements en même temps.
      Un accouchement dure très longtemps (et la mère se retire de la chambre d’accouchement plusieurs heures après avoir accouché) donc le nombre d’interventions est plus faible que pour les autres opérations.
      Récemment une amie a mis 32h à accoucher …

      1. Il y a des accouchements qui durent bien moins longtemps (une paire d’heures). C’est rare, mais ça arrive (surtout lorsqu’on est à 7 mois de grossesse, comme ici, et pas à 9). Il y a des accouchements qui se passent mal dans la première heure (cas multiples) avec nécessité d’intervention (césarienne, par exemple). Il y a etc… Bref : on ne peut surtout pas généraliser.

      2. Pandora

        Personnellement, j’ai mis moins de 8 heures à chaque fois (1h15 la dernière fois) et je serais bien rentrée plus tôt si l’hôpital me l’avait permis (mais il faut bien facturer des nuitées supplémentaires.. n’est-ce pas ?).

        95% des accouchements se passent sans difficulté mais ça n’empêche pas de demander davantage de moyens pour les 5% restants qui viendront probablement un jour.

      3. pi31416

        Je vous bats tous et toutes!

        Feue ma belle-mère a mis 44 heures à accoucher de sa fille.
        Et j’ai une amie qui a mis (vous admirerez, j’espère, la rime riche) vingt minutes, oui VINGT MINUTES, à pondre son premier-né.

        1. T-Buster

          Ma femme a mît notre second enfant au monde tellement vite, qu’elle n’a pas réussit à arriver sur la table d’accouchement, pourtant située à quinze minutes de chez nous 😉

        2. René de Sévérac

          Sans être désobligeant : “une amie qui a mis”
          n’est pas une rime +ou- riche
          mais au pire une allitération.
          Avouez que Brassens faisait mieux :
          “que ces messes-basses cessent, je vous prie
          mon le prêtre n’est pas traître à Marie”
          et encore je ne suis as sûr d’avoir fait le meilleur choix.
          Sans rancune !

    2. T-Buster

      Pour cette famille, cette femme, cet enfant, c’est dramatique. Paix a leurs âmes.
      Pour une fois je vais enfin pouvoir citer Staline ici à bon escient.
      la mort d’un homme est une catastrophe, la mort d’un million est une statistique.
      On est clairement la dedans avec ce débat.
      Et la presse, elle ne vend pas des statistiques, mais des émotions…. Donc un mort est plus intéressant qu’un million. D’où ces pignoufleries de la presse.
      Car ici on peut vraiment se poser la question, des choix d’évacuation sanitaire.
      Le débat est la. Et à ce chapitre la France a un domaine d’excellence dans la qualité de son personnel d’évacuation.
      Ce qu’il faut revoir c’est son maillage, et sa pertinence, et pas ses points de chutes….
      Vaut mieux peu d’hôpitaux avec de très efficaces moyen pour y arriver, que beaucoup de petit hôpitaux, peu efficace…

      1. jmdesp

        Dès qu’on pose cette question, le point sur lequel h16 a évité d’insister trop lourdement ressort.

        Le gynéco a, rétrospectivement, pris la mauvaise décision. Le cas était une urgence vitale, il fallait qu’il appelle une ambulance et que la femme reste sous surveillance médicale constante jusqu’à atteindre une maternité pouvant prendre en charge un grand prématuré.
        Il fallait peut-être même appeler plutôt un hélico.

        Il était peut-être bien possible de transporter jusqu’à un hôpital à temps, mais tous les moyens n’ont pas été mobilisés pour cela.

        1. “a évité d’insister trop lourdement” : je l’ai mentionné, mais c’est un élément parmi d’autres.

  3. Before

    Quelques remarques :
    Ce matin sur Europe 1, interview d’un médecin obstétricien :
    Question : “La désertification médicale est-elle la cause dans le drame de l’A20 ?”
    Réponse :” Clairement, non.”
    Le médecin explique qu’on ne peut pas construire une maternité tous les 5 kilomètres, qu’on peut essayer de développer des moyens de transport (hélicoptère), etc…
    De plus, les différents journaux radio tempéraient également le débat en pointant les particularités médicales de cette triste affaire. La radio mieux que les journaux ?
    Ensuite, ça n’empêche pas notre Présinormal de promettre des choses qu’il ne pourra pas tenir : chaque français à moins d’une demi heure d’un centre d’urgence, mais également l’accès à la mutuelle complémentaire pour tous. Ben voyons, qui va payer ? Mystère, mystère, je me demande bien qui ?
    Allez, une piste : les bénéficiaires de la CMU et de l’AME.

    1. … Chaque Français à moins d’une demi-heure ? Mais, on a déjà 95% des Français à moins d’une demi-heure. C’est très bien ainsi, non ?

        1. Délaissés, non. Regardez les graphiques. Cela veut simplement dire qu’il leur faut un peu plus de temps pour atteindre un hôpital, pas que l’hôpital est inatteignable.

        2. ph11

          Cependant, en ces temps où on parle d'”effort national”, d'”altruisme”, faut-il faire exploser les dépenses publiques parce que certains ont choisi “égoïstement” de vivre loin de tout ?

      1. Before

        Arc réflexe typique d’un politique : un problème ? une déclaration volontariste (avec en option : une loi, une commission d’enquête, ou un rapport).

    2. Pandora

      C’est une véritable honte : que le président Normal 1er reprenne ce fait divers dans un discours politique, même s’il est dramatique, alors que les “corps intermédiaires” doivent négocier prochainement pour le budget de la sécu.

      Manipulation politicienne ? On pourrait le croire.

      1. Elphyr

        Ah non monsieur, les récupérations des faits d’hivers (d’automne en ce-moment) c’était l’ère Sarkozy.

        Dans la rap battle du 2nd tour, Hollande a juré ne pas reprendre l’actualité du jour pour faire une loi.

        Il n’a pas pu mentir !

        1. Aristarque

          Il n’a pas menti !
          Le malheureux bébé est mort à sept mois de grossesse.
          Peste, mais il a été conçu sous le règne de l’abominable prédécesseur de S.M. Mimolette.
          Donc encore un coup bas porté ignominieusement par Nicolas 01er à François II (RF5)!

    3. Kuing Yamang

      Voir aussi les choses dans l’autre sens: c’était peut-être aussi le choix de cette nana de vivre loin d’une maternité. Pourquoi dès lors serait-ce aux maternités à venir vers elle ? Moi par exemple, j’habite loin de certaines choses par choix et je sais que si j’en ai besoin, il me faudra du temps pour m’y rendre, mais à la limite, je préfère, ça évite bien d’autres inconvénients d’être loin des grandes villes, de la foule, du trafic, tout ça… ^^

      1. channy

        “c’était peut-être aussi le choix de cette nana de vivre loin d’une maternité.”
        Est ce que le fait d’être loin d une maternité a été un de des critères qui a orienté votre choix pour vivre en dehors d’une grande ville?
        Car d’après ce que je comprend , vous avez choisi délibérément de vous éloigner de certaines choses mais vous avez opté pour un minimum de commodités
        Perso j’ai du mal à croire que les français habitués à tout attendre de l’état se préoccupent de ce genre de choses quand ils décident de vivre en dehors des grandes agglomérations;et puis il y aura toujours des journaleux pour demander plus d’état

        1. Franz

          Non, elle n’a certainement pas décidé de vivre là parce qu’il n’y avait pas de maternité proche (mais 1H de route, comme j’ai lu, pas crédible). Cependant elle a certainement choisi de vivre là malgré le manque de maternité proches pour en échange obtenir:
          – La tranquilité
          – Un prix immobilier très faible, et donc un coût de la vie super bas.

          Est-ce que je dois subventionner par mes impôts la construction d’une clinique pour permettre à ceux qui vivent dans 150m2 pour un loyer de 200€ par mois d’avoir une maternité proche. Moi j’ai fait le choix d’avoir une maternité à 10mn à pieds de chez moi, mais je paye un loyer beaucoup (beaucoup beaucoup) plus élevé que cette femme.

          Il faut prendre en compte ce qui se voit (l’inconvénient d’être loin de certain “services publics” ) et ce qui ne se voit pas (le coût de la vie, la tranquilité). Et ne pas demander à la collectivité de compenser quand on a mal fait son choix.

    4. max

      La femme a fait plusieurs fausses couches avant donc prédisposée.

      Donc plutôt que de construire des centres coûteux, anticiper pour les cas difficiles et éloignés, cumul de risque, soit peut être 1% des cas, un déplacement en hélicoptère. Pour le cas un question, ça représente peut être une demi heure de vol. C’est couramment fait dans d’autres situations.

  4. Serge

    Quand je pense que quand ma femme a accouché, c’était aux heures de pointes alors que j’habite dans une grande ville !
    1h10 pour aller à la maternité, et qu’as t’on fait pour endiguer le phénomène des bouchons ? rien. Vive la France ^^

    1. Calvin

      Erreur !
      “On” a fait quelque chose : les villes ont été rendues moins faciles à circuler pour les voitures, à coup de pistes cyclables, couloirs de bus, sens interdits, voies sur berges, zones piétonnes, rond-points, etc…
      Le phénomène des bouchons est une volonté politique : obtenir 30km/h max. en ville, pour la sécurité de ceux qui ne regardent pas avant de traverser.

      1. Super0

        J ai un bon exemple mon ancien maire et patron de btp/ maçonnerie, il a rennové entierement le village, et qui a eu le marche : lui meme ! Il a vite vendu sa boite avant les reformes socialistes…et pour cause il en est ! Les collectivies locales c est plus grave que les maternités…mais que fait la Presse !

      2. Pascale

        il paraît que Delanoë voudrait limiter le périph intérieur à 30 km/h. Ce type est une véritable calamité !

    2. max

      La sécu paye des déplacements en taxi pour des gens qui n’en ont pas besoin, alors qu’une ambulance en mode urgence pour un accouchement ça ne me parait pas du luxe.

  5. pi31416

    “où passent toutes les gigantesques rivières de pognon qu’on déverse dans la sécurité sociale?”

    Je connais une vieille dame qui, à 97 ans, bon pied, bon oeil, a glissé, est tombée et s’est fracturé la clavicule. Qu’a-t-on fait? On lui a mis un pacemaker. Coût à vue de Net: 10.000€.

    Je connaissais un vieux monsieur dont le pouls se ralentissait, s’acheminant lentement vers 40 pulsations à la minute. On lui a mis un pacemaker. A 92 ans. Il serait probablement mort dans son sommeil, d’usure naturelle. Grâce à son pacemaker il est mort trois ans plus tard, grabataire, incontinent, aveugle.

    Je connais une autre vieille dame, près de 90 ans elle, qui s’est mise à souffrir de tachycardie. On lui a mis… un pacemaker.

    1. Super0

      T aime pas les vieux ou les pacemaker ? Bon en meme temps tu as un peu raison. On pourrait equiper les pervenches avec des tazers pour reveiller les vieux dans le besoin…c est tout benef ! T en penses quoi ? Non je deconne, ceci dit mon pere a un pacemaker…j aurais prefere que non. Mais bon c est la vie !

  6. Le Gnome

    Les patrons des hôpitaux dans les petites villes sont les maires. Il ne faut pas chercher plus loin leur acharnement à conserver des installations, même obsolètes ou mal adaptées, dans leur commune. Ca leur fait une clientèle, et ça, coco, c’est bon pour la réelection.

  7. fX

    Il y a un élément que vous n’avez pas envisagé :
    La mère (ou le parent 2) est une neuneu !

    Il s’avère qu’il y avait d’autres établissements plus proches capables de l’accueillir…

      1. FX

        http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/10/21/01016-20121021ARTFIG00138-polemique-apres-la-mort-d-un-nouveau-ne-sur-l-a-20.php

        Aurait-il fallu aller si loin?

        Ce serait sur les conseils de son gynécologue consulté dans la matinée que cette femme de 35 ans aurait, avec son compagnon, pris la route de la maternité de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, à 1 h 15 de son domicile. Or d’autres établissements, plus proches de chez elle, auraient pu l’accueillir comme la maternité de Villefranche-de-Rouergue à une demi-heure de route. En cas d’urgence, l’hôpital de Figeac aurait pu aussi prendre en charge la future mère. «Nous réalisons 4 à 5 accouchements chaque année», raconte ainsi un employé.

        1. paf

          mouais, si c’tait son premier on comprend aisement qu’elle n’ait pas eu le reflexe; d’autre part n’importe qui ayant deja essaye une urgence francaise n’a peut-etre pas envie d’aller y accoucher.

  8. Jesrad

    “Le SAMU de Cahors n’a pu que constater la mort du nouveau-né au niveau de la barrière de péage de Montfaucon.”

    Une seule solution: supprimer les péages.

    1. dede

      Je ne parviens pas ou trouver le peage de Montfaucon mais si le SAMU qui est venu est celui de Cahors et non pas celui de Brives, c’est peut-etre qu’il etait plus proche…

      On sait ou elle a tente d’aller mais on ne sait pas d’ou elle venait. Il semble bien que personne ne pensait que l’accouchement aurait lieu si rapidement, il me semble que c’est plus “la faute a pas de chance” qu’a l’amenagement du territoire, non?

      Heureusement, Sarkozy n’etant plus la, on n’aura peut-etre pas une nouvelle loi interdisant les tentatives d’accouchement sur l’autoroute.

      1. “c’est plus « la faute a pas de chance » qu’a l’amenagement du territoire, non?”
        Très probablement, oui. Mais dans ce pays qu’on veut cliniquement propre et sans problème, ça ne peut pas passer.

        1. Calvin

          Et comment faire concilier la “faute à pas de chance” avec le principe de précaution ???
          C’est tout le confort moral de nos élites qui s’effondre…

        2. Jesrad

          Concilier “faut à pas de chance” avec principe de précaution, c’est facile: on suicide tout le monde, tout de suite. Et hop, zéro problème.

  9. barboteur

    L’explosion du coût de l’assurance maladie est dûe en grande partie à cette raison : les soins à 100% et complètement abusés des personnes agées.
    Et qui doit payer en premier ? Les jeunes, la preuve avec le nombre de maternités qui baisse.
    On pourrait quand même se poser la question de la qualité des soins prodigués à tous par rapport au coût total. Par exemple, la France a 69 lits et l’Allemagne 89 lits pour 100 000 habitants et quelle est la dette de la santé par habitant ?

    1. Pandora

      L’Assurance Maladie en Allemagne est bénéficiaire depuis 2004. Celle de la France est en déficit croissant.

      1. Dubitatif

        Comment ça l’AS Allemande bénéficiaire ? Stimpoçible !!!!

        Car je viens de le lire : ce sont les djeunz qui paient pour les vieux scnocks (qu’il faudrait bien entendu occire dès la naissance les vieux hein, pas les jeunes sinon y a plus rien qui marche….), et comme on nous le dit souvent l’Allemagne est un pays de vieux, pas assez de jeunes pour payer donc c’est pure forfaiture que de donner de telles informations Pandora !

        😉

        Finalement la réalité c’est pas super bisou, et puis c’est plein de détails à prendre en compte, et ça plaît rarement aux enfonceurs de portes ouvertes comme ce blog le démontre quasi quotidiennement.

      2. Raoul

        Le système de financement allemand n’est pas le même, je dis peut-être une connerie mais l’Allemagne étant endettée elle aussi jusqu’au cou, si l’assurance maladie allemande est bénéficiaire, c’est surtout, me semble-t-il, du tripatouillage de comptes publics.

        1. Raoul

          L’AM allemande est mieux gérée, y a pas de doute là dessus. Il me semble cependant que la sécu est financée exclusivement par les cotisations (qui varient au gré du chômage) tandis que le système allemand bénéficie (pour partie) de ressources provenant directement des impôts. Ca assure une stabilité dans la trésorerie et ça permet d’afficher une gestion rigoureuse en transférant l’endettement sur le dos de l’état… Pour moi, ça ressemble à un gros maquillage.

        2. Pandora

          Bien sûr que l’AM Allemande est mieux gérée, même si les financements ne sont pas identiques.
          Mais en elle n’est pas gratuite : la consultation d’un généraliste était de 33$ en 2009 (vu les remboursements de la CFE, on n’est pas gagnant).
          Sans parler des spécialistes…

        3. max

          En Allemagne, c’est 10 euros par trimestre si on consulte, idem pour le dentiste. Sinon, avec une mutuelle complémentaire ça ne coûte rien de plus. La mutuelle rembourse même certaines activités préventives, cours de gym en tous genres, de marche nordique, de cuisine diététique…

          Pour certains soins plus onéreux, couronnes dentaires, il est possible de choisir des suppléments de mutuelle à la carte.

          De plus, pas de paperasserie à remplir, j’ai juste une carte à puce dédiée qui permet de réaliser les transferts entre caisse publique, mutuelle, praticien et pharmacien. Simplissime, comme les impôts sur le revenu, sur le véhicule, celle pour les véhicules essence étant 3 fois moins que celle sur le diesel, ou taxes locales, pas de paperasse, car prélevés à la source. Tout cela doit sérieusement réduire les coûts administratifs.

  10. Porcinet

    La France a fait le choix de fortement médicaliser l’accouchement. Il y a pourtant de nombreux pays où les femmes disposent d’une gamme de services plus large (en fonction du risque potentiel, âge de la mère, choix personnels):
    – accouchement à domicile
    – accouchement dans des structures faiblement médicalisées pour les grossesses sans risque
    – accouchement en hôpital/clinique privé ou publique

    Pour des grossesses sans risque particulier, il n’y a aucune raison de systématiser la présence de maternités lourdes.
    Par exemple, au Japon (qui a un taux de mortalité bien inférieur à la France), la majorité des naissances se font dans des “maisons de naissance” privées (qui en général appartiennent à un médecin qui emploie quelques sages-femmes), et les coûts pour un accouchement sont bien inférieurs à une naissance en hôpital (sachant que les coûts pour un accouchement sont pris en charge seulement en partie par les villes de résidence, et non par les caisses d’assurance maladie – l’accouchement n’est pas une maladie).
    Bien entendu, en cas de problème, les patientes sont envoyées automatiquement dans les hôpitaux les plus proches.

    1. Deres

      En France, maintenant, tout se fait à l’hôpital ou aux urgences. Si vous allez voir votre médecin et que vous allez mal, il va de toute façon vous aiguiller vers les urgences. Même dans le cas contraire, il vous demandera des examens (analyse, radio, …) qui avec les rendez-vous disponible prendront plusieurs jours. Donc si ce n’est pas grave, ce sera terminé d’ici là, sinon il vous enverra à l’hôpital … Donc autant y aller tout de suite …

      La médecine moderne n’est rien sans ses moyens d’analyse moderne (sang, échographie, radio, IRM, …). une médecin de ville avec son stéthoscope ne peut plus faire grand chose … Mais le système n’est pas adapté à cette réalité à cause des résistances de toute part …

      1. vengeusemasquée

        Puis n’oublions pas que si on va aux urgences, ce n’est pas exactement le même prix que si on va voir le généraliste du coin, surtout si l’on ne cotise pas vraiment à l’assurance maladie, si vous me suivez…

    2. paf

      il me semble que tous les pays socialistes adorent ca, le Canada c’est pareil.L’accouchement tout le monde s’En fout, mais ils se backent comme des paranos pour eviter a tout prix un proces.

  11. Alexandre Gérard

    Très bonne analyse.

    La question centrale est de savoir comment c’est possible d’avoir les dépenses de santé les plus élevées du monde après les USA, mais d’avoir un niveau de qualité de soins inférieur à des pays qui dépensent nettement moins.

    Où va donc cet argent ? Dans des commissions, du personnel administratif, de la paperasse, l’application de normes, les formulaires, ie tout ce qui n’a pas de rapport direct avec le soin des patients, qui est, paraît-il, la priorité d’un système de santé.

    La question n’est pas de réclamer PLUS de moyens, mais de se demander pourquoi les moyens existants sont si mal utilisés.

    Une questions de priorités.

  12. Elphyr

    Non mais la Socialie s’est installée en France et c’est l’heure de demander plus.
    Avec Hollande, votez plus pour gagner plus.

    Plus de maternités, plus de contributions, plus d’impôts, plus de gateaux à la cantine, plus d’allocations, plus de taxes, plus de social, plus d’écololgie, plus de dépenses, plus de bisous !

    Encore un joli billet sur la Presse Unique.

    Puis bon, à quoi a sert de rechercher des causes aux effets hein. Les causes ne font pas vendre et pire, faire des recherches coûte du temps (et donc de l’argent) !
    Le journalisme est improductif, pas le sensationnel.

  13. Deres

    Les avis de Hollande, on sait ce qu’il valent, quand ils signifient quelque chose.

    D’ailleurs une nouvelle contradiction interne du gouvernement, ils ne sont plus à une ou deux près :
    Hollande est optimiste ==> http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/10/17/97002-20121017FILWWW00377-zone-tout-pres-de-la-sortie-de-crise-hollande.php (gràce à son action triomphante)
    Sapin est pessimiste ==> http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/10/21/97002-20121021FILWWW00069-chomage-mauvais-encore-plusieurs-mois.php (mais c’est la faute à Sarko)

  14. Kerzhax

    Croisons les doigts pour que le gouvernement ne ponde pas un décret débile cette fois-ci.(on peut rêver)

    Je suis d’ailleurs né dans une voiture, sur la route de l’hôpital, sans séquelles aucune. Comme quoi ..

    1. dede

      Quoi comme voiture?
      Si certaines conceptions se font en Simca 1000, je suis pret a parier que les accouchements reussis ont plus de chance de se faire dans une voiture de luxe…
      Inegalite flagrante s’il en est!

    2. Before

      Sans séquelles ?? Si vous lisez H16, cet infââââme ultra-libéral, c’est bien qu’il y a des séquelles !!

      1. Super0

        Si tu as raison : pourquoi t es là ?! Sado maso ou en quete d inspiration ! H16, l unique. Avec h16 on n a plus besoin de la presse d Etat…ça gagne du temps et en plus ça fait du bien.

        1. Calvin

          ça fait du bien, ça fait du bien…
          Passées les premières larmes, puisqu’avant de lire, on n’était même pas au courant de la dernière loi inepte, de la récente sortie médiatique d’un minustre, de la classique pignouferie de presse…
          Passé ce moment, où on a envie de se taper la tête contre le mur, oui, on se marre beaucoup !!

        2. Super0

          Oui, c’était cynique et jaune….j’en conviens ! J’ai comme l’impression que cette France a besoin d’une décharge électrique façon “tazer géant maouss costaud” car autour de moi amis, famille etc…ils s’en tapent !!! Ils me disent : de toute façon il n’y a rien à faire. Bien, soit, ne faisons rien alors…mais laissez moi le privilège de rire jaune et de ma faire plaisir dans le cynisme. C’est pour ça que je lis h16 tous les jours : je suis un client fidèle. Et puis la France c’est super bien : pour les Vacances !!! J’aime de moins en moins ses habitants par contre. Quant à la politique, oui, c’est devenu drôle en normalie.

  15. gem

    J’ai testé une petite maternité, j’ai failli en devenir père veuf. A moins de 1000 accouchement par an, une maternité est un danger publique, le personnel ne rencontrant pas assez de cas dangereux pour les reconnaitre et savoir y faire face.
    Ils étaient pourtant gentil et serviable ; mais néanmoins incompétents.

    1. Porcinet

      Comment expliquez vous alors que dans un pays comme le Japon, la mortalité soit plus faible qu’en France alors que la plupart des accouchements se font dans de petites structures peu médicalisées (beaucoup font moins de 200 accouchements par an).

      Un bon suivi dès la conception permet de conseiller les mères vers un système peu médicalisé (le moins cher et le plus adapté dans la plupart des cas), une clinique ou un hôpital.

    2. Jesrad

      Plus que jamais, la phrase la plus glaçante de terreur est encore “Nous sommes du gouvernement, et nous sommes venus vous aider.”

    3. Le Parisien Liberal

      ca souleve la question de l’interdiction des classements (de profs, d’hopitaux, de services de police etc).

      On (les zélites) sait que tel ou tel endroit n’est pas recommendable, mais le peuple doit rester dans l’ignorance et ce à l’heure d’Internet !

  16. Tremendo

    On résume:

    -Le fait d’accoucher à domicile ou en tout cas en-dehors d’une maternité est désormais très mal vécu dans notre France accro aux dépenses médicales et aux normes sanitaires démentielles au point qu’on en fait la principale raison de la mort du bébé alors que des millions de personnes à travers le monde et des générations sont nées à domicile. Un conseil plus utile: au lieu de l’envoyer à 45 minutes de là parce que normes machin et truc, pourquoi ne pas l’accompagner chez elle directement dans l’accouchement. Par conséquent c’est bien le système médical français qui a tué ce gosse, sans normes ni conseils débiles, pas de trajet en bagnole et pas de bébé mort.

    -On veut continuer à créer des maternités où chaque sage-femme accouche seulement 32 gosses par an. Sachant qu’un accouchement peut bien mobiliser une journée de travail, cela fait 32 journées de travail par an. Sachant que 95% de la population est à moins de 15 minutes d’une maternité, on se ficherait pas de nous par hasard?

    1. gem

      ou bébé mort quand même. Ça arrive. tous les bébés ne sont pas viable, le corps humain ne fonctionne pas de façon parfaite et parfois la fonction reproductrice à des ratés (même sans bêtises spéciales), etc.

      1. vengeusemasquée

        “tous les bébés ne sont pas viables, le corps humain ne fonctionne pas de façon parfaite” : mais dis donc, àa expliquerait pas mal de choses tout ça. Si certaines naissances avaient été moins médicalisées et quelques échecs avaient été constatés, peut-être qu’on aurait moins de ratés mal finis en guise de gouvernants ?!
        Je sais, c’est ignoble.

    2. Deres

      Pour les grossesses difficiles, mieux vaut aller à l’hôpital. En cas de vrai problème, tu as besoin d’un chirurgien pour au moins sauver la mère. Mais le fond du problème n’est pas là. La décision du tout hôpital n’a jamais été discuté ni débattu scientifiquement. Tout se fait comme d’habitude au gré des corporatismes et des réarrangement entre amis. La récupération politique immédiate par notre président normal (donc identique aux précédents dont l’agité médiatique) est un bon exemple de ce genre d’action immédiate sans réflexion au gré du vent …

  17. Epicier vénéneux

    Que n’aurait-on entendu si cette dame avait une maternité en bas de chez elle mais avait accouché dans l’ascenseur…

    Une maternité sur chaque palier.

    Tiens, j’y pense, un bon moyen de faire disparaître les déserts médicaux: libéraliser le prix des consultations.

    1. estelle92

      Avec des consultations mieux rémunérées les jeunes médecins iraient s’installer dans les “déserts médicaux” ?
      Je ne comprends pas ce qui sous-tend ce raisonnement.

  18. Sébastien R.

    Mon fils est né à la maison, et c’était notre choix à ma femme et moi.

    Et bien il y a en tout 1 sage-femme sur Lyon (oui une seule) qui accepte de suivre ces accouchements, et qui se bat contre vents & marée… car elle n’est pas aidée ! cf assurances pro, sécu, ordre, maison du rhone, hopitaux, confrères etc…

    Même pour avoir le carnet bleu de suivi du gône, il a fallu ruser auprès de la Maison du Rhône genre “on l’a perdu”!

    PS sur l’accouchement : ça s’est très bien passé, on était suivi, pas de risque autre qu’inhérent à l’accouchement.

    1. Jesrad

      Pour la naissance de mon fils on a envisagé de faire appel à une sage-femme + plateau technique, mais le plus proches était à plus d’une heure de route. Quant à l’accouchement à la maison, c’était même pas possible.

      1. paf

        ca arrange tout le monde de medicaliser a outrance, en particulier les vendeurs de matosse et de produits, lobbying, connivence, tout ca.

  19. hibiscus

    Pour info, et tout en déplorant le drame qui est arrivé à ce couple,la maternité de Decazeville (Aveyron)est à 28 km de Figeac (Lot)seulement, et le choix de se rendre à Brive était la décision du couple…A t’il été mal conseillé ?

  20. Emma

    Cher H16, vous posez très bien le problème : ‘En fait de désert médical, on note surtout un désert de réflexion.”

    Qui nous dit que cet enfant né avant terme aurait survécu même dans d’excellentes conditions ? Personne n’en sait rien sauf peut-être le médecin-légiste qui fera l’autopsie si autopsie il y a.

    Par ailleurs, je ne peux m’empêcher de noter qu’on ne peut pas d’un côté faire l’apologie de l’avortement (devenue pratique de contraception en France) et de l’autre s’affliger de la mort de cet enfant qu’on aurait pu éviter si… il y avait plus de maternités.

    1. Excellente remarque, je n’avais pas pensé à rapprocher aussi le nombre de maternités du nombre d’avortements, mais ça vaudrait le coup de le faire (il doit y avoir corrélation négative, je pense).

    2. paf

      “ne peut pas d’un côté faire l’apologie de l’avortement (devenue pratique de contraception en France) et de l’autre s’affliger de la mort de cet enfant qu’on aurait pu éviter si… il y avait plus de maternités.”

      si, on peut totalement puisque ca na abssssolument rien a voir, et concerne completement la liberte des femmes d’avorter (avec l’argent des autres) contre la possibilite technique de garder un bebe en grand danger de mort.On peut etre contre l’avortement (ce n’est pas mon cas) sans raconter des conneries de ce calibre.

      1. Tu as mal saisi. Si, d’un côté, on favorise l’avortement, le nombre de bébés à naître diminue (ben oui, c’est le but). Conséquemment, le nombre de maternités aussi. Se plaindre ensuite d’une situation voulue est tout de même débile, non ?

    3. Alex6

      Bonne remarque.
      On tourne autour de 250,000 avortements/an en France (de memoire, chiffres officiels) sans que personne ne verse de larmes dans la presse. La majorite de ces avortements sont des avortements dits de confort i.e. le bebe est viable et pas la consequence d’un viol.
      Sans etre contre l’avortement dans l’absolu, je pense qu’il y a quand meme un serieux probleme dans cette societe avec ce nombre que je trouve hallucinant. Je ne peux pas m’empecher de penser que ce nombre est principalement du au systeme dit d’assurance sante mutualisee qui deconnecte les actes de la responsabilite individuelle.
      Et connaissant de nombreuse femmes ayany avortees dans ces conditions, l’impact sur leur sante mentale a ete terrible. Plusieurs annees apres l’acte, elles n’en sont pour la plupart toujours pas remises.

      1. Emma

        Non, Alex personne ne verse aucune larme. Hier l’assemblée nationale a voté le remboursement à 100 % de l’avortement dans la loi de finance de la sécurité sociale. C’est une première en France et une ‘avancée’ indéniable depuis la loi Weill. Le pouvoir de nuisance de nos élus est incommensurable. Seuls six députés ont voté contre. Cela fera un articulet dans mon journal local comme dans Le Monde où je relève ceci :

        “Les interruptions volontaires de grossesse (IVG) seront prises en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, et les contraceptifs seront gratuits pour jeunes filles de 15 à 18 ans à partir de 2013. Les députés ont adopté ces mesures vendredi, dans le cadre de l’examen par l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013.”

  21. peste et corriza

    Je ne vais pas me faire d’amis :

    – le môme avait 7 mois. Chances de survie très faibles sans couveuse, et mon ex (aide soignante en maternité) en a vu pas mal mourir même pris en charge de cette manière.

    – dans plein de pays, on peut accoucher à la maison, et ça se faisait encore en France. Encourager l’installation de gynécos et de sages femmes en libéral, voire des maisons de naissance, serait plus simple que des maternités.

    – ce qui plombe les comptes de la sécu, ce sont les détournements des dirlos, les réunionites, la paperasse, les coms à payer à presque tout le monde, les techs payés à ne rien foutre (j’en étais !), et les soins dispensés.

    – c’est aussi une question de choix. Le rôle final d’un politique est de décider entre qui va vivre et qui va mourir. On peut dépenser une fortune pour maintenir en vie un vieux incontinent et grabataire (parfois contre l’avis de la famille !), mais on peut laisser moisir une partie de la jeunesse dans la dèche ou la médiocrité (alors que une main tendue et/ou quelques coups de pompe dans le fondement les remettraient sur les rails)

    – La mère a 35 ans. Passé cet age, le risque d’avoir des enfants morts nés ou débiles augmente. Ce n’est pas pour rien que les hommes de l’antiquité se mariait à 30 ans avec des femmes de … 15. Mais le taux de mortalité infantile était de 50% et la mère avait quasiment une chance sur deux d’y rester en cas de problèmes.

    – il y a aussi la question de notre rapport à la mort et notre sens des priorités.

    1. paf

      “- dans plein de pays, on peut accoucher à la maison, et ça se faisait encore en France. Encourager l’installation de gynécos et de sages femmes en libéral, voire des maisons de naissance, serait plus simple que des maternités.”

      voeu pieux.Aucun etat francophile socialoide ne supporte la moindre ingerence du prive dans le domaine.

      1. peste et corriza

        Tout à fait d’accord.

        C’est contre leur volonté d’avoir une plèbe sous tityttainement.

    2. vengeusemasquée

      “La mère a 35 ans. Passé cet age, le risque d’avoir des enfants morts nés ou débiles augmente. ”
      J’adore ! 😆

  22. axel

    Apparemment (glané sur le oueb), il semble que la maternité la plus proche n’avait pas le niveau suffisant de sécurité pour accueillir un grand prématuré, ceci expliquant sans doute cela.
    Sinon on lui a dit à la dame qu’à partir de 35 ans les risques de problèmes sont multipliés par 2?

    1. paf

      oui ils lui ont certainement dit vu que personne n’oublie jamais de bien mentionner toutes les histoires d’horreur aux femmes enceintes histoire de bien les stresser.Certains meme en font une delectation.
      Et puis alors prendre des risques, c’est vraiment pas
      bien, surtout en france.

      1. Deres

        C’est à la TV que les femmes parlent entre elles sans fin du bonheur de l’accouchement. Dans mon entourage, c’est plutôt un concours à celle qui a le plus souffert, qui a eu le plus de chance de mourir, qui a le plus de séquelles et celle qui a eu le plus gros baby-blues …

  23. Before

    Aucun rapport avec l’article, mais un texte de Lib, sur le blog de Koz, à propos de la fiscalité des plus-values d’actions d’entreprises (ça devient aussi compliqué que la fiscalité, ma phrase).

    http://www.koztoujours.fr/?p=14721

    En plus, Lib cite H16, alors …

    (il m’est arrivé plusieurs fois, et à d’autres aussi, de partager un lien sans rapport direct avec le billet du jour. Je comprends que ça puisse polluer le débat en cours, alors si notre hôte y voir un inconvénient, qu’il nous le fasse savoir)

  24. René de Sévérac

    Ouf. Le nombre de commentaires est tel qu’en arrivant au bout -et je ne les ai pas tous lus – j’oublié la remarque.
    Le rôle de la presse est d’entretenir l’émotion (et rien ne dit que le charmant bébé était réellement viable, mais qu’importe !).
    Voilà donc un sujet “au poil” car à l’émotion s’ajoute le désir “vivre au pays” car les maternités dans chaque lieu est essentiellement le rêve de tous les personnels.
    Aujourd’hui, seuls les emplois de la mort sont garantis : à Sévérac entre maison de retraite, mouroir et handicapés divers, l’emploi à vie est garanti !

  25. Pascale

    Et puis le risque zéro n’existe pas. Donc il est tout à fait admissible qu’il y ait parfois des accidents. Mais Flamby, drapé dans sa vertueuse indignation et convaincu qu’il doit protéger chaque Français du moindre bobo, va nous pondre une bonne petite loi qui, bien entendu ne supprimera pas les impondérables, mais nous réglementera encore plus le bousin, quitte à scléroser encore plus le système.

  26. Sébastien R.

    Complétement hors sujet, je l’avoue mais c’est juste TROP ÉNORME : “Aide exceptionnelle (càd pérenne) de 170 millions (de l’État donc nous) aux départements”

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0202340887354-aide-exceptionnelle-de-170-millions-aux-departements-502784.php

    morceaux choisis :
    “déblocage d’une aide exceptionnelle de 170 millions d’euros destinée à la trentaine de départements confrontés aux difficultés financières les plus lourdes, en raison de la charge des aides sociales qu’ils doivent verser. ” -> tu parles ! emprunts “toxiques” & gestion foireuse

    les départements « s’engagent à favoriser le recrutement de 7.000 emplois d’avenir dès 2013 au sein de leurs services » dans divers secteurs notamment « l’économie sociale et solidaire » et « les espaces naturels ». Et ils « s’engagent à augmenter de 20% le nombre de jeunes accueillis dans leurs services en contrats d’apprentissage et en contrats aidés »

    Jean-Marc Ayrault a parlé d’une séance de travail « fructueuse, qui en même temps a été marquée par le sceau de la franchise et de la responsabilité »
    -> mais QUELLE RESPONSABILITÉ ??

    cette ambitieuse réforme devra se faire « dans un cadre maîtrisé », précise la déclaration commune. Autrement dit, pas question d’ouvrir grand le robinet des crédits.
    -> avec les socialistes aux commandes à l’Etat comme aux Régions ?

    Bref, bienvenue en Absurdie, CPEF

    (mais lire un tel tas de connerie, ça fait vomir)

    désolé h16 pour l’hors sujet

    1. Pascale

      J’ai toujours été étonnée de ce fameux “déblocages” de 500 millions par ci, 70 par là. On dirait que dans un claquement de doigts, nos gouvernants arrivent à faire apparaître les sommes qu’ils désirent. Ca c’était un peu calmé dans les derniers mois du mandat Sarko (il avait peut-être fini par comprendre qu’il n’y avait plus d’argent), mais, Flamby a pris la relève et lui, il n’a pas encore compris. Ou alors il s’en fout, et, perso, je crois que c’est cette option la plus probable.

  27. Aristarque

    Un coup d’oeil à la carte de Bibendum montre que ces personnes avaient des choix compliqués pour se simplifier la vie.
    On habite dans un patelin paumé en plein bled pour des raisons dont il est inutile de débattre à cet instant.
    Saperlipopette : le gynéco est à Figeac, à un vingtaine de KMs au Sud est du domicile.
    Ce gynéco conseille à la future parturiente d’aller préventivement à la maternité de Brive la Gaillarde, choisie d’origine pour le futur accouchement qui se trouve à 78 kms du domicile mais au Nord Ouest, soit à l’opposé, d’où la centaine de kms à faire au minimum.
    Alors qu’il y a Villefranche de Rouergue à 35 kms, au Sud de Figeac, Aurillac à 62 kms, Rodez à 63 kms, Cahors à 70 kms…
    Est-ce judicieux de choisir d’emblée une maternité des plus éloignées du domicile quand on sait qu’on a une grossesse à risque ?
    Alors effectivement, on peut gloser ensuite sur le fait que la Socialie soit mal tenue parce qu’il n’y a pas un gynéco au maximum tous les 10 kms d’où qu’on parte et d’où qu’on aille, idem pour le médecin généraliste, l’ophtalmo, le gastro, le cardiologue, le kiné, l’infirmière et le podologue….
    Et si tel était le cas, on soulèverait ensuite le problème des ceusses qui écoutent trop les écolos mignons parigots bobos, n’ont pas de voiture et devraient y aller en vélo.
    Donc prévoir une station de taxi dans tous les patelins, siouplaît et en sus.
    Et pour être sûr que personne ne tombe en rade de coco, y adjoindre la pompe à essence de même + le garagiste pour les réparations, etc, etc, etc….

  28. channy

    bon même l’allumé des anges(Jovanovic) y va de sa tirade en citant Dupont Aignan
    “Comme responsable politique, je dis haut et fort que l’État a failli dans sa mission de service public … Nos territoires ruraux sont victimes d’un abandon criminel de la part des pouvoirs publics depuis 10 ans. Ainsi entre 2001 et 2010 un cinquième des maternités ont fermé en France alors que notre pays a la chance de connaître un taux de natalité élevé.
    Depuis le traité de Barcelone en 2002 libéralisant les services publics, les gouvernements successifs ont fait un choix: le sacrifice des territoires ruraux … Mais le principal choix est celui à faire entre les marchés financiers et les Français.
    Aujourd’hui nous donnons plus de 50 milliards d’euros d’intérêt aux banques. 50 milliards d’euros, cela équivaut à la construction d’environ 100 hôpitaux. Pourtant nous continuons à emprunter sur des marchés financiers pour de l’argent qui appartient à tous les Français. En réalité François Hollande, comme Nicolas Sarkozy, a fait le choix des banques plutôt que celui du peuple.”

  29. NOURATIN

    A noter que de plus en plus l’erreur commune fait droit.
    La bêtise et l’ignorance nous conduisent peu à peu vers un
    monde conventionnellement uniforme. Les media et l’Education
    Nationale y travaillent ferme, en tout cas.

  30. Oldney

    Article très pertinent, tant par son analyse que par la documentation en appui.
    Merci à vous.
    A.R.

  31. Super0

    Chaos ? La terre existe depuis des millards d annees et existera bien apres l auto destruction humaine : à mediter sur notre utilité ! Le fait que l on se sente utile à nous même ne veut pas dire qu on le soit ! Bref, la vie, la mort, la naissance ne devrait pas être dans les mains de l afp.

  32. free jazz

    De la pignouferie de presse indécente et de la grosse récupération politicienne :

    http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/23118253

    Elle dénonce une «politisation du drame»

    La jeune femme qui a perdu son bébé en accouchant sur l’autoroute A20 vendredi dernier assure que sa grossesse n’était pas à risque et dénonce une «politisation» du drame.

    «Je n’accuse personne, on aurait fait différemment, ça n’aurait rien changé», insiste la jeune femme. «Ni nous, ni l’obstétricien que je soutiens totalement, sont en cause», insiste-t-elle, dénonçant aussi une «politisation» du drame, qui avait relancé le débat sur les déserts médicaux. «On a été indigné par la politisation de notre drame» et «le manque de compassion total à notre égard», dit-elle. «Jamais un mot pour nous», observe-t-elle, dénonçant la conduite de plusieurs journalistes.

    http://www.liberation.fr/societe/2012/10/22/drame-de-figeac-et-si-ce-n-etait-pas-la-faute-des-deserts-medicaux_854975

    Le rapport 2012 de la Cour des comptes, «La politique de périnatalité : l’urgence d’une remobilisation», a été cité comme preuve des méfaits des restructurations car il pointe désormais une stagnation, voire une régression, des taux de mortalité infantile en France. Mais les raisons de cette stagnation sont analysées et jamais les restructurations ne sont mises en cause. Au contraire, le rapport indique que la principale cause de décès maternel est l’hémorragie, notamment en Ile-de-France où l’offre est abondante mais l’organisation souvent mal formalisée.

    Et voilà le cœur du débat! La Drees montre que le temps moyen d’accès à une maternité ne s’est pas dégradé du fait des regroupements, mais est plutôt resté stable, voire s’est amélioré autour de dix-sept minutes, le département le plus défavorisé étant justement le Lot avec trente-cinq minutes. (…)
    D’où le gros intérêt de l’étude que vient de publier la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur les maternités.

    Le résultat est très clair: en dix ans, le temps d’accés est resté stable pour se rendre à la maternité: dix-sept minutes en moyenne. «En France, note la Drees, près de 790 000 accouchements, répartis dans 535 maternités, ont eu lieu en 2010 en France métropolitaine.» Un chiffre en augmentation de 5% par rapport à 2001. «Dans le même temps, un cinquième des maternités a fermé. Ces fermetures découlent d’un mouvement amorcé dans les années 1970, dont le but est de rendre l’accouchement plus sûr en fermant les maternités à faible activité. Les maternités sont désormais moins nombreuses, mais mieux équipées.»

    Verdict des chercheurs : «Malgré la réduction du nombre de maternités, le temps d’accès médian observé pour s’y rendre est resté stable entre 2001 et 2010. Cette stabilité globale de temps d’accès tient principalement à un recours plus fréquent qu’avant à la maternité la plus proche du domicile.»

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