Démission chez Renault, faillite dans l’hydrogène : troubles dans l’industrie européenne

Un article de Henry Bonner

Le cours de Renault baisse d’environ 6 % après l’annonce de la démission du patron du groupe, Luca de Meo. Le titre perd près de 20 % sur un mois.

Après une carrière de plus de trente ans dans les constructeurs de voitures, M. de Meo quitte l’entreprise pour un poste chez l’un des géants du luxe, le groupe Kering – sous contrôle de la famille Pinault. La nouvelle entraîne un bond de 9 % dans le titre du groupe. Le départ de M. de Meo envoie peut-être ainsi un signal sur les perspectives pour le constructeur – et l’avenir du secteur. En effet, les constructeurs du continent entrent dans une période de difficultés en raison de la stagnation des ventes et des immatriculations : les quotas et menaces d’amendes par l’UE – en plus de la perte de pouvoir d’achat des ménages – entraînent une stagnation des ventes.

Euractiv explique ainsi :

“Le problème principal des constructeurs de voitures européens provient d’une source : la demande. Ils ont construit 2 millions de voitures en moins en 2024, par rapport à avant le Covid-19, puisque les Européens ont plus de difficultés face aux coûts des voitures neuves, et aux hausses de taux d’intérêt.

“…La perte de demande est la plus importante pour les voitures électriques, puisque les prix grimpent depuis plusieurs années, plutôt que de baisser en prix tel que les dirigeants l’avaient prévu – grâce aux effets d’échelle et la baisse du coût des batteries.”

En France, les particuliers réduisent les achats de voitures électriques. Le graphique ci-dessous montre la part de marché de ces véhicules, en baisse depuis 2023.

Dégâts du programme d’écologie

La conversion à l’électrique, via des quotas et des menaces d’amendes, mène à des problèmes de rentabilité chez les constructeurs. L’instabilité des règles, et les changements de dernière minute ont un impact sur le comportement des constructeurs. Malgré l’abandon des amendes de l’UE – une forme de taxe contre les voitures thermiques – en début d’année, les décisions des constructeurs sur la production prennent en compte les risques d’un retour de ces directives.

Par exemple, les constructeurs font plus de ventes aux sociétés de location. Elles affichent ainsi en principe des hausses de volumes de ventes dans l’électrique.

En revanche, les ventes aux sociétés de location créent aussi plus de voitures sur le marché de l’occasion, et font partie des raisons de l’effondrement du prix des voitures électriques lors de la revente.

Numerama note par exemple :

“[Les chiffres des ventes] cachent parfois quelques manipulations des constructeurs : la principale se nomme « immatriculation tactique ». Il s’agit d’une pratique consistant à gonfler artificiellement les chiffres de ventes avec des voitures qui ne sont pas vendues à des clients finaux, mais immatriculées pour des concessionnaires ou des loueurs. Tout ceci n’est hélas pas sans conséquence.

“Quand plusieurs milliers de véhicules d’un même modèle arrivent d’un coup sur le marché de l’occasion, si la demande ne suit pas, c’est la valeur du véhicule qui prend une claque. C’est donc un pari qui peut s’avérer risqué. La Citroën ë-C3 pourrait d’ailleurs être un cas d’école. Entre ces gros volumes destinés aux loueurs et ceux qui reviendront dans 2 ans du leasing social, il est fort probable que le modèle se revendra probablement à bas prix en occasion.”

En bref, le départ de M. de Meo de chez Renault indique peut-être un manque de confiance du vétéran des constructeurs de voitures sur l’avenir du secteur.

Faillite de McPhy dans l’hydrogène

McPhy, le groupe de production et de distribution d’hydrogène, chute à quasiment zéro dans l’attente de sa faillite. La valeur de l’entreprise plonge à 3 millions d’euros, contre 1 milliard d’euros au sommet de l’enthousiasme pour l’hydrogène en janvier 2021.

Depuis avril, l’entreprise fait une procédure de sauvegarde contre ses créanciers – en préparation à sa faillite. En raison de l’absence d’offre de reprise, ils préparent la fin des activités.

Réunis, EDF et la Banque populaire d’investissement ont environ 20 % des parts.

McPhy reçoit aussi, comme d’autres exemples de startups en faillite dont Ynsect et Northvolt, des dizaines de millions en aides depuis sa création.

Le groupe emprunte par exemple 30 millions d’euros à la Banque populaire d’investissement et à EDF en juillet dernier, en raison du manque de trésorerie.

L’année dernière et sans sourciller, la Banque populaire d’investissement présentait encore McPhy comme un exemple de l’efficacité des subventions :

“Au cœur de cette réussite [des machines de McPhy], les subventions européennes jouent un rôle crucial. Notamment, le soutien financier du Plan de Relance français sur les grands investissements et les technologies d’avenir, ainsi que la chaîne de valeur européenne qui ont permis à McPhy de prospérer.”

Les startups et les secteurs à la mode comme l’hydrogène finissent très souvent par un échec.

Éclatement de la bulle de l’hydrogène

L’éclatement de cette bulle dans le secteur de l’hydrogène a lieu en raison du manque de demande pour les produits, et en raison d’un ralentissement des subventions de la part des gouvernements. En effet, les coûts de l’hydrogène via l’électricité produites par les renouvelables dépassent de beaucoup ceux du méthane ou du gaz naturel : l’hydrogène “vert” coûte ainsi 2 à 10 fois le prix de l’équivalent à base de gaz naturel, selon les estimations.

L’industrie de l’hydrogène a donc besoin de subventions et de quotas de la part du gouvernement – des hausses de coûts pour l’industrie et les transports – en leur faveur pour simplement exister.

RadioFrance finit par l’admettre :

“Les ennuis volent en escadrille depuis des mois pour la filière française de l’hydrogène : début juin, l’un des derniers est venu avec le placement en redressement judiciaire de la société McPhy : premier producteur français d’électrolyseurs nécessaires pour fabriquer de l’hydrogène à partir d’électricité décarbonée, McPhy qui avait inauguré l’an dernier en grandes pompes une usine à Belfort, mais ne trouve pas suffisamment de clients pour ses machines.”

Les dernières propositions du gouvernement signalent une baisse de subventions ou des quotas en faveur de la consommation d’hydrogène.

La radio continue :

“L’an dernier déjà, l’Académie des sciences considérait que « les perspectives offertes par l’hydrogène naturel restaient incertaines ». Et cela depuis n’a fait que se confirmer, poussant l’État à revoir à la baisse sa stratégie hydrogène et ses objectifs de mise en service d’électrolyseurs passés en avril de 8 à 4,5 Gigawatts à l’horizon 2030.”

Malgré tout, des distributions de subventions continuent dans le secteur, avec l’injection de 149 millions d’euros chez Lhyfe en avril. Ce groupe a un projet pour l’installation d’une usine à hydrogène près du Havre. Bien sûr, l’association France Hydrogène, un groupe de lobbying, demande plus de soutiens de la part du gouvernement.

Le graphique du communiqué de France Hydrogène en janvier montre par exemple la proposition d’objectifs. La hausse des objectifs de production signifie l’augmentation des subventions et des quotas en faveur de ce secteur.

Le gouvernement établit des subventions et des quotas pour 125 kt de consommation d’hydrogène en 2035. France Hydrogène veut un objectif de 10 fois plus de consommation à 2035, soit 1.200 kt, dont environ la moitié pour les transports.

Pas de doute, cette bulle dans l’hydrogène dépend de subventions et des quotas.

L’hydrogène et les voitures électriques montrent le résultat à termes de l’injection d’argent et des directives européennes.

Au début, elles créent de l’activité, et des lancements de projets. Elles finissent malheureusement par des échecs et la destruction de la valeur des investissements.

Idées de placements : 2 métaux précieux (rapport gratuit)

Les analystes de mon réseau évitent en général les placements comme l’hydrogène.

Une source de gains, depuis la création de mon groupe en début 2021, vient de la performance de l’or, en hausse de 80 %. L’or reçoit beaucoup d’attention à présent, en raison de ses gains depuis 3 ans. Mais l’un de mes analyste cible un autre métal précieux, avec peut-être plus de potentiel de hausse.

Voici ce que m’écrit l’un de mes experts :

“Le système des devises fiduciaires approche d’un moment de rupture. Les gérants de montants d’investissements colossaux – probablement en Asie – montrent une perte de confiance envers les devises.”

Les banques centrales accélèrent leurs achats d’or depuis 2024. L’or surpasse à présent l’euro, pour la deuxième place parmi les actifs de réserve des banques centrales.

Il continue :

“Il est impossible de prédire exactement l’ampleur des mouvements. Mais la tendance globale reste en notre faveur. Je recommande d’avoir des pièces d’or physiques, pour des raisons psychologiques. Il est plus facile de ne pas vendre.”

Depuis un peu plus d’un an, mon expert vise aussi un second métal (ce n’est pas l’argent). Ce métal est 30 fois plus rare que l’or sur Terre. Au début des années 70, ce métal coûtait 5 fois le prix de l’or. En 2009, il coûtait deux fois le prix de l’or. À présent, ce métal vaut seulement le tiers du prix de l’or.

Pour ces raisons, mon expert préfère acheter cet autre métal au lieu d’acheter de l’or.

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Commentaires31

    1. Grosminet

      Oui, sauf que ce que le monsieur omet de préciser, c’est que juste après son plus haut de 2008, le platine a perdu plus de deux fois et demi sa valeur en quelques mois… pour quasiment la recouvrer un an plus tard… c’est volatile le platine.

        1. Grosminet

          Chacun son goût du risque, regarde le cours sur 20 ans, perso ça me fait pas envie :
          or.bullionvault.fr/Cours-De-L-Or.do

    2. Grosminet

      En fait je crois qu’il cause du Palladium. Effectivement, si tu regardes le cours sur 20 ans y’a peut être un coup à jouer… sauf que, ouske c’est q’on peut acheter des pièces ou des lingotins du dit métal ?

      1. Dr Slump

        Nope. L’article parle d’un métal « 30 fois plus rare que l’or sur terre ». Le palladium n’est pas rare, loin de là.

        1. Grosminet

          @ Dr Slump 28 juin 2025, 20 h 55 min
          Rhôo…Bien sûr que hope. Le palladium est bien plus rare que l’or, au moins 10 fois plus, va réviser tes cours de chimie le Doc 😀

  1. Dr Slump

    « avec l’injection de 149 millions d’euros chez Lhyfe en avril. »

    Stop à l’emploi du mot « injection » d’argent quand il s’agit d’économie et d’entreprise. Ces activités n’ont rien à voir avec les soins de médecine, et l’état n’est pas un guérisseur.

    Dr Slump, défenseur de la cause sémantique perdue

    1. du

      L’injection , propulsion d’un jet dans un objet , n’a pas qu’un sens médical .
      En économie , c’est un emploi à peine figuré et assez parlant .
      Pour l’éclatement de la bulle de l’hydrogène , voir Hidenburg …

      1. Dr Slump

        Ok pour le sens qui ne se limite pas au médical. Mais en mode autiste, l’injection d’argent reste un terme impropre. Ce n’est pas un liquide qu’on peut injecter, et même au figuré, le terme est inapproprié en plus d’être un terme politicien mensonger.

        Soi-disant le gentil ministre attentionné « injecte » de l’argent dans une activité économique pour lui permettre d’aller mieux, ce qui renvoie à la notion de soin, alors que concrètement c’est une dépense , et qu’en vérité c’est un gaspillage pur et simple de l’argent du contribuable. Le terme est bien employé pour masquer cette réalité, tout en la faisant passer pour une action bienfaisante sur l’activité économique.

        1. Grosminet

          @ Dr Slump 28 juin 2025, 13 h 57 min
          Et de ce point de vue la, t’en dis quoi ? :
          « S’il te plaît, monsieur le dealer maman état, injecte moi un fix d’argent gratuit, je peux pas tout seul j’ai la tremblote »
          Grosminet – toxico

      2. sam player

        “ L’injection , propulsion d’un jet dans un objet…”

        La femme n’est pas un objet, ils l’ont dit à la télé

        1. du

          Voir cet obscur objet du désir , qui est aussi une histoire d’O .
          D’ailleurs , à propos d’argent et de liquidité , la carte bleue serait le Viagra des femmes

  2. Theo31

    Dégâts du programme d’écologie

    C’est le but. Le dernier rapport de l’ONU préconise d’interdire aux gens d’avoir une voiture et de prendre l’avion sauf pour les milliardaires bien sûr.

    Le prochain fleuron qui va déguster le délire sectaire écolo supranational socialiste sera Airbus.

    Comme toujours dans l’Histoire, les pénuries s’achèveront dans un crématoire.

  3. Murps

    Le Plan Hydrogène, lui, court toujours, comme le plan de réduction du nucléaire.
    Les énarques comprennent vite la science et l’économie. Faut juste leur expliquer longtemps.

    Pour le plan blonde platine je suis partant.

    1. breizh

      « faut juste leur expliquer longtemps » avec des aides pédagogiques particulières qui s’appellent « frapper fort »…

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