En l’espace de quelques semaines, au tournant de cette année, les exemples se sont accumulés de ces corporations, syndicats et lobbies qui s’arc-boutent sur leurs privilèges, gagnés de haute lutte à une époque déjà lointaine et dont l’existence, maintenant, laissent de plus en plus perplexes par leur décalage avec d’un côté les besoins et les attentes de la société et de l’autre les nouvelles possibilités offertes par les progrès technologiques constants.
J’avais déjà relaté dans un précédent billet l’incroyable mésaventure de Bricorama, forcée de fait par un syndicat adepte de la politique de la terre brûlée à déposer le bilan pour des raisons de principes antédiluviens qu’en pratique, rien ne permet plus de justifier de nos jours.
On se rappelle en effet que Force Ouvrière avait, de son propre chef, attaqué la direction du groupe de magasins de bricolage en leur reprochant leurs ouvertures du dimanche. D’une part, les concurrents de la chaîne (Leroy Merlin ou Castorama par exemple), pratiquant les mêmes jours d’ouverture, ne se sont pas fait inquiéter par le syndicat. D’autre part, les magasins qui ouvrent ce jour-là permettent à des employés qui sont explicitement favorables à la mesure, le dimanche étant payé double, ce qui leur permet d’augmenter notablement leur salaire. Le syndicat avait donc agi dans un but purement dogmatique (probablement pour des raisons religieuses, seul argument expliquant pourquoi le jour de fermeture doit être spécifiquement un dimanche et pas un autre jour), et ce but ne coïncidait en rien avec la défense ni de l’emploi ni du bien-être des salariés et des éventuels syndiqués concernés.
La suite, la presse en a parlé : menacé d’une amende de plusieurs dizaines de millions d’euros pour cette ouverture dominicale, la chaîne de magasin, ne disposant pas d’une telle trésorerie, s’achemine vers le dépôt de bilan et la fermeture de plusieurs magasins. On voit ici que la défense de l’emploi, chose qui devrait primer aux yeux du syndicat, est d’autant plus vite oubliée lorsque de juteuses amendes peuvent être collectées sur le dos d’entreprises, mêmes mourantes. Du reste, suite à un vice de procédure, FO ne pourra pas encaisser les 37 millions d’euro ; on se doute que ce n’est que partie remise.
Derrière ces attaques lamentables du syndicat, parfaitement symptomatique d’un comportement de petits mafieux prêts à tout pour l’argent, se cache un autre problème plus aigu : depuis l’arrivée d’internet dans tous les foyers français ou presque, la chaîne de magasins de bricolage, comme, d’ailleurs, beaucoup d’autres commerçants, petits ou grands, se retrouvent en concurrence directe avec un moyen de vente directe qui ne s’embarrasse ni de frais de structure important, ni d’horaires d’ouverture contraignants.
Eh oui : internet, c’est 24h sur 24, et sept jours sur sept, jours fériés, fêtes nationales ou religieuses comprises.
En substance, le déplacement dans un magasin un dimanche n’est plus que l’apanage des acheteurs qui doivent disposer de l’outil ou du produit désiré dans les heures qui suivent et ne peuvent attendre les quelques jours que prend maintenant une livraison suite à une commande sur internet. Autrement dit, à mesure que l’usage d’internet se démocratise, ne se déplacent plus en magasin que les clients qui ont besoin de voir et toucher pour acheter, et ceux qui ont besoin de couper le temps d’obtention au plus court. On comprend dans ce cas, avec cette réduction drastique de la base de clients potentiels, que l’ouverture le dimanche n’est pas un combat anodin.
Et ce qui est vrai pour le bricolage l’est encore plus pour d’autres biens très standardisés. Ici, on peut penser évidemment aux biens culturels, et heureusement, l’insondable bêtise de nos ministres nous rafraîchit la mémoire et permet de nous rappeler pourquoi la France s’enfonce tous les jours un peu plus ; cette semaine par exemple, Aurélie Filippetti a clairement décidé de s’inscrire à l’heptathlon d’idioties olympiques en s’emparant maladroitement de la pénible actualité concernant le Virgin Megastore, qui va fermer ses portes. Pour elle, c’est évident, c’est la faute à Amazon et la pauvrette va jusqu’à employer le terme de « concurrence déloyale » pour désigner l’entreprise américaine à la vindicte populaire…
Vindicte qui lui est d’ailleurs revenue dans la figure de la part d’internautes dans des tweets vengeurs assez savoureux :
La concurrence déloyale d’Internet a tué les annuaires papiers #FilipettiFact
— Vincent (@mobivince) 9 janvier 2013
les voitures sont responsables des difficultés des calèches #Filipettifact
— Dom Bochel Guégan (@Domydom) 9 janvier 2013
L’informatique est responsable de la disparition des machines à écrire #Filipettifact
— Emanu124 (@emanu124) 9 janvier 2013
La réalité est évidemment plus subtile : l’enseigne est confrontée au même problème que d’autres, avec d’un côté des coûts (de personnel et d’infrastructure, de loyers notamment, en augmentation constante par l’intervention directe de l’Etat sous forme de taxes, cotisations et déformation du marché) et de l’autre sur des bénéfices qui diminuent, les consommateurs pouvant trouver les mêmes produits ailleurs sans supporter les coûts de déplacement. Si l’on y ajoute les horaires, l’absence de services ou d’innovations marketing permettant la mise en valeur des magasins physiques par rapport à une concurrence en ligne exacerbée, on comprend que l’issue fatale pour le Virgin Megastore est la même que celle qui attend la Fnac et d’autres chaînes du même type, et les braillements ridicules d’une politicienne à la ramasse technologiquement parlant n’y changeront rien.
D’autant que chaque jour qui passe, les innovations proposées par les plate-formes en ligne s’accumulent et distancient les magasins physiques. Amazon vient ainsi de franchir un pas supplémentaire dans la dématérialisation de ses produits en offrant gratuitement, pour chaque CD musical acheté, la possibilité d’obtenir sa contrepartie en numérique (MP3 pour le moment) stockée dans le Cloud.
Et ce qui est vrai dans les biens culturels, très standardisés, l’est évidemment aussi dans les médicaments où les processus de fabrications sont plusieurs ordres de magnitude plus pointilleux et soucieux de l’uniformisation des productions. Or (et cela n’a semble-t-il pas fait grand bruit dans les médias), la loi autorise maintenant les pharmaciens à vendre et distribuer les médicaments par le biais d’internet ; pour le moment, il s’agit exclusivement des pharmaciens ayant pignon sur rue (le site web étant alors la version électronique de leur magasin) et seulement les médicaments qu’on peut obtenir sans ordonnance. On comprend que, petit-à-petit, il va rentrer dans les mœurs qu’on peut obtenir, de façon transparente et fiable, des médicaments auparavant vendus exclusivement en magasin.
Sur le long terme, on se doute aussi que ces changements d’habitude vont modifier lourdement les comportements des consommateurs de pilules, et conséquemment, le regard porté aux pharmaciens eux-mêmes (j’avais évoqué la question dans un autre billet et certains commentaires illustrent assez bien le corporatisme qui règne dans cette profession, avec les écueils évidents qu’elle va rencontrer plus ou moins durement dans les prochaines années).
Enfin, un dernier exemple arrive à point nommé cette semaine pour compléter ce rapide tour d’horizon avec la puissante corporation des taxis dont la calcification est à ce point avancée qu’on sait déjà qu’il n’y aura pas d’adaptation à la réalité sans frictions vigoureuses : il semble en effet que ces derniers ont choisi la grève pour exprimer leur mécontentement face à la concurrence d’autres moyens de transport entre particuliers ; évidemment, ce comportement marketing franchement douteux leur attirera la compréhension et la gratitude de leur clientèle qui a, encore une fois, l’impression de se faire prendre en otage.
D’autant qu’en substance, les taxis ne reprochent pas aux autorités l’arrivée d’une nouvelle concurrence, mais le fait que celle-ci n’ait pas à courir avec les mêmes boulets au pied que ceux que les taxis se sont eux-mêmes infligés par le lobbyisme au cours des années : ce qu’ils veulent, c’est donc que les autres subissent les mêmes avanies administratives. Logique. Pendant ce temps, la concurrence s’organise d’autant mieux qu’elle se passe, justement, des lourdeurs administratives idiotes, et permet donc des tarifs bien plus en ligne avec ce que peut vraiment accepter le consommateur.
D’ailleurs, on note une timide adaptation des taxis puisqu’ils envisagent le covoiturage, poussés par l’existence du procédé sur internet.
La France souffre de plusieurs maux et le corporatisme est l’un des plus importants : par le truchement du lobbyisme et de l’intervention systématique de l’état, il empêche des pans entiers de la société de s’adapter sereinement aux évolutions techniques ou sociales du pays en coagulant les pratiques dans une gangue de lois, de réglementations et de contraintes administratives. Et comme l’actualité l’illustre de façon croissante, nombre de domaines sont devenus trop sclérosés et les changements ne pourront avoir lieu que brutalement.
Le gouvernement et l’Etat se devraient d’accompagner le changement, mais on assiste exactement au comportement inverse puisqu’ils poussent les dinosaures à perdurer dans leurs vieilles habitudes. Évidemment, ceci ne pourra pas bien se terminer.
Un sani broyeur ? 5 fois moins cher sur Internet, livré de Chine en quelques jours, silencieux et super efficace depuis 5 ans, mais à ce prix, j’en ai commandé deux (un de réserve).
Des gelules d’herbes anti-asthme, totalement efficaces ? Deux fois moins cher, envoi compris, de Californie que de derrière le coin.
A grands coups de hache, l’Etat tue tout ce qui bouge, puis vient s’étonner du chômage …
Même plus le droit de convenir d’un horaire entre salarié et patron : gare au Mêle-Tout Universel et à ses séïdes syndicaux.
A Toulouse, le Virgin Megastore a fermé il y a plusieurs mois. On n’a pas entendu les gauchistes pleurer au contraire du libraire Castella où ils ne mettaient jamais les pieds. Et leurs jérémiades portaient sur la reprise des locaux par un opérateur téléphonique.
Bon, j’ai mal visé, mon commentaire répondait à celui de Woodi.
je l’ai lu quand même 😉
On notera que les magaSins de jardinage eux peuvent ouvrir le dimanche : jardiner oui, bricoler non. Une
démonstration éclatante de l’arbitraire étatique. Qui a décidé cela ? Sur quelle base ? Mystères et boules de gomme…
Boarf, au moment où la loi est passée, il devait y avoir un propriétaire de jardinerie bien placé dans un ministère ou au parlement…
Comment ça, mauvais esprit ?
M’est avis que la raison écologique joue pour beaucoup dans ce choix de nos zautorités : le grand air c’est bon pour la santé des Français et en plus en jardinant ces gamins s’occupent de Mère Nature. Non ? C’est pas ça ? Ah, bon !
Tout à fait d’accord, de plus pour le salaire tout dépend de la convention collective certains sont payés double d’autres bien moins..un vrai bordel..il est vraiment temps de tout remettre à plat
Je bosse pour un Hard discounter Alimentaire, nous sommes ouvert le dimanche matin seulement La personne qui fait office de chef de caisse perçoit une prime de 20% de son salaire horaire, plus un repos compensateur.
Au Troll qui va venir s’insurger de cela, je précise que mon patron n’est pas un « esclavagiste » les caissiers sont tous des étudiants( qui bossent également le samedi et mercredi, que c est mon patron qui vient bosser le dimanche matin, sur 8 employés , un seul vient bosser le dimanche matin et elle est pleinement d’accord.
Un Bémol mon patron est un franchisé, dans le cas de magasins intégrés cela se passe moins bien en fait tout dépend du Gérant..
Je suggère aux syndicats d’aller s’occuper des gens qui se plaignent pas de ceux qui sont contents d’aller bosser et qui y trouvent leur compte
« Le gouvernement et l’Etat se devraient d’accompagner le changement, mais on assiste exactement au comportement inverse puisqu’ils poussent les dinosaures à perdurer dans leurs vieilles habitudes. Évidemment, ceci ne pourra pas bien se terminer. »
Très bien Résumé H16!
A ma connaissance, le principe d’ouverture d’une jardinerie le dimanche est de pouvoir s’occuper de l’animalerie 7j/7
Donc je suppose que les commerces ouvrent de petites animalerie déficitaire uniquement pour pouvoir ouvrir le dimanche …
Regardez comment le ministère s’occupe: ils vont jusqu’à définir les jours de congés des graineteries et ventes de fleurs naturelles. Elle est pas belle leur vie !
http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/conges-et-absences-du-salarie,114/les-jours-feries-et-les-ponts,7747.html
« ..magasins de vente de fleurs naturelles, jardineries et graineteries.. »
Quant au Journal officiel décrivant l’organisation des métiers des graineteries, il vaut son pesant de pure collectivisme:
http://www.journal-officiel.gouv.fr/publications/bocc/pdf/2012/0010/boc_20120010_0001_p000.pdf
Après cela on trouvera une majorité de journaleux pour ne pas reprendre Meluche quand il parle de la dérive néo-libérale de notre économie. À vomir.
Autre exemple… Chaque fois que je passe devant LA librairie de ma ville, j’ai l’impression de passer devant un cercueil… pourtant, en discutant avec la cogérante l’autre jour, j’ai pu constater ô combien tout « va bien », que les « livres papier se vendent très bien », que la « France résiste au numérique ».
GLOUPS
C’est vrai que pour ma part, même en étant un gros lecteur, je n’ai plus mis les pieds dans une librairie depuis 2003.
Je commande tous mes bouquins sur le net, et depuis un peu plus d’un an, je suis passé au livre numérique. Ça me fait gagner de la place, parce qu’à force, l’accumulation de livres, ça fini par envahir pas mal de pièces…
Néanmoins, je garde une nette préférence pour le livre papier. Il est possible que l’objet en lui même ait un avenir.
Par exemple, si les libraires (online ou pas) pouvaient innover en proposant aux clients, un service impression compris dans le prix du ebook, je serais intéressé:
Car autant, pour la majeur partie des livres, de qualité moyenne, on peut se contenter du ebook, autant pour ceux qu’on a adoré, en avoir une copie papier de bonne facture, ça serait pas mal.
Oui entièrement d’accord sur la qualité du livre papier, poche comme broché, qualité médiocre, voire pitoyable, dont les bibliothécaires se plaignent de plus en plus.
Moi je suis à 50-50 (papier/ebooks) parce qu’hélas, les éditeurs (moyens et petits) ne font RIEN pour le passage au numérique. Absolument RIEN. Bon, les gros éditeurs, eux ce n’est que de l’apparence, en fait tout est programmé pour la migration numérique mais ils ont décidé d’écouler du papier le plus longtemps possible. Le prix des livres numériques étant en France, comment dire, humoristique.
Tiens j’ai trouvé des « révolutionnaires » du livre papier :
http://www.antidematerialisation.fr/
Ils affirment lutter contre une « funeste entreprise ». Ah.
« L’Association de Défense des Métiers du Livre a vocation a rassembler tous ceux parmi les défenseurs du livre qui vivent de la fabrication, de la lecture, de l’écriture et de la diffusion des livres : libraires, éditeurs, représentants, imprimeurs, diffuseurs, traducteurs, distributeurs, correcteurs, critiques, graphistes, écrivains, magasiniers, commerciaux, transporteurs, coursiers, etc. »
Coursiers ? Pourquoi coursiers ? On conçoit que les critiques et les graphistes puissent se sentir une immense solidarité avec les « métiers du livre », mais pourquoi les coursiers ?
Parce que les coursiers qui apportent les livres aux pitites librairies indépendantes et objectives de gauche (et aussi aux grandes) bénéficient d’un statut spécial, qui rend leur métier nettement plus lucratif que celui de, heu… coursier.
Je ne me rappelle plus les détails, mais creusez, voilà encore une bonne planque à privilèges soigneusement cachée sous la ligne de flottaison de la visibilité médiatique.
J’ai entendu dire que lire sur un écran fatigue plus que lire sur un livre. Si cela est vrai, je pense que le papier ne pourra jamais être totalement remplacé. Il restera de toute façon, je crois, un stockage plus stable dans le temps qu’un support informatique et ça m’énerverait de devoir racheter un livre à cause de quelques octets qui sont partis en cacahuète. Je pense donc que l’avenir de l’édition se fera par un mixte intelligent des deux supports (ex : pour les étudiants en droit, un ebook sera probablement moins lourd que leur codes, civil, pénal ou pire encore, des impôts). C’est intelligent qui pose problème.
@Jean-Pierre : sur un écran de type e ink la lecture n’abîme pas du tout les yeux ! C’est aussi reposant que le papier !
Un bon coup de Calgon dans tout ça, ou mieux d’acide pour dissoudre tout ce calcaire …
Sans grand rapport avec le sujet, et en implorant la clémence de H16 pour cette disgression, vu que le dimanche est un jour « pas sérieux », je vous livre en primeur l’analyse des experts qui ont décrypté la boite noire de DSK.
http://www.youtube.com/watch?v=CKokfjAcKdI
Priceless, merci!
Acide citrique, c’est soft et efficace.
Et pourtant la solution à toute cette concurrence déloyale est evidente :
obliger internet à fermer le dimanche !
« Emploi d’avenir horocontrôleur web », ça vous fait pas rêver ça les jeunes ? ça vous met pas des étoiles plein les yeux ?
Tu oublies aussi les nuits de 21H30 à 05H00…
Attends…on me souffle à l’oreillette qu’il faudrait plutôt que ça ferme à 20h…
Concernant les taxis, si vous circulez en région Parisienne, je vous invite à observer le nombre de berlines luxueuses dont ils font usage (parfois d’une valeur supérieure à 60 000 euros, même lorsque vous récupérez la TVA, il faut avoir les moyens)
L’origine de la manifestation porte surtout sur le risque de modification des remboursements sécurité sociale, source principale de leurs honoraires.
Ces derniers vivent confortablement sur cette activité à tel point qu’ils délaissent purement et simplement les autres courses.
Les fraudes sur ce secteurs portent sur des millions d’euros, les procédures de détournement de fonds sont bien connues du secteur.
Cette profession vit sur le dos de la collectivité, il est tant que cela cesse.
Vive la concurrence
Oui, c’est quelque chose de frappant quand on voyage un peu: en France les taxis sont en général des véhicules haut de gamme récents.
« …les taxis ne reprochent pas aux autorités l’arrivée d’une nouvelle concurrence, mais le fait que celle-ci n’ait pas à courir avec les mêmes boulets au pied que ceux que les taxis se sont eux-mêmes infligés par le lobbyisme au cours des années : ce qu’ils veulent, c’est donc que les autres subissent les mêmes avanies administratives. Logique. »
Et même si il n’étaient pas des boeufs corporatistes :
Que faire d’efficace quand toute remise en cause est vouée à l’indifférence et l’échec ? Quand la seule stratégie viable est de demander au maitre de punir le voisin aussi ?
A l’inverse, ça me fait penser à ces lettres ouvertes d’entrepreneurs au gouvernement, genre kouglof d’excuses mieleuses de gagner plus que le smic (mais pas tant que ça quand même !!), d’ôdes pleines de déférence au modèle social français et à la fierté de payer des impôts, saupoudré ça et là de timides tentatives de pédagogie pour communiste ( genre « on a quand même une utilité sociale/ on est quand même peut être pas tous des gros pourris de salauds du CAC40 ? si ? Ha ok. »),
le tout pour faire passer le message que « les impôts là ça nous sert peut être un peu trop le cou là on respire pas très bien on devient tout rouges on commence à voir plein de petits points blancs pourriez vous desserrer un tout petit peu la laisse … s’il vous plait ? maitre absolu vénéré et incontesté ? »
Plutôt que d’ôser remettre en question les maîtres, ces félons auraient sans doute gagné à leur amener quelque chose en patûre comme il se doit et comme ils le réclament !
N sont ce pas ces comportements qui vont permettre l’implosion du socialisme, bien plus que les gens que ça écoeure trop pour y toucher ?
En 1925 il y avait plus de taxis que maintenant à Paris.
La crise de 29 étant passée par là, le gouvernement a décidé que l’activité de transport (libre auparavant) devait être régulée. Il a réduit le nombre de licences disponibles afin que ceux qui restent puissent bénéficier d’un « actif » monétisable quand ils revendaient leur plaque. Ainsi, c’est une mesure étatiste qui a sclérosé le secteur des taxis en France.
Un suédois qui témoignait de la réforme de son pays dans les années 90 affirmait que c’était le premier secteur qui avait été libéralisé dans son pays et que cette mesure avait créé un élan de libéralisme dans toute l’économie.
Si les taxis manifestent pour protéger leur gagne-pain, la France est peut-être sur la bonne voie (j’aime bien être optimiste pour commencer la semaine) !!!
La loi date de 1937. On se demande qui était au pouvoir à cette époque. D’aucuns répondent qu’il s’agissait de Léon Blum, socialiste devant l’Eternel…
Le nombre des taxis parisiens a alors été fixé à 14.000 avec une amplitude maximale de service de 11H/jour, uniquement pour les propriétaires directs de licence….
Presque 80 ans après, il n’y a guère plus de taxis à Paris alors que sa population a très nettement cru en volume dans le même laps de temps.
A. Filippetti l’a mauvaise et c’est bien normal, moi je l’a comprends bien. En revanche A. Montebourg n’y verra lui aucun inconvénient, les Amazoniens ayant eu la bonne idée d’implanter une belle et grosse plateforme logistique dans la circonscription du beau procureur.
Avec une brouettée d’argent gratuit du contribuable pour l’ aider (AMAZON) à se décider pour cette localisation…
Bonsoir,
Cet article montre que la France a dû mal à accepter les évolutions économiques liées à la mondialisation et au progrès tachnologique.
Cordialement.
Bien vu!
La France ? Je vois mal comment un ensemble de plaines, forêts, collines, montagnes, plages, îles, rivières et fleuves pourrait être concerné par les évolutions économiques entraînées par le retour de la mondialisation (elle existe depuis au moins 9 siècles, et n’a qu’été brièvement éclipsée par la folie nationaliste au début du XXème siècle) et le progrès technologique (un fait avec lequel il faut forcément composer, de toute façon, et qui est quand même connu de longue date)…
Maintenant, si vous voulez en fait parler des politiciens, comment s’en étonner ? Ce sont après tout les agents du statu quo.
Encore un excellent billet, H16 (et comme toujours d’ailleurs).
Et félicitations pour la magnifique illustration (mon seul regret: qu’elle ne soit pas signée « Demaerd & Co »).
Tu les fait toi-même ?
Celle-ci doit être une reprise de People’s Cube, je crois.
Je suis étonné que parmi la fine équipe qui gravite autour de Mimolette, personne n’ait parlé de nationaliser Virgin Mégastore…
Peut-être qu’ils ne sont pas tous encore rentrés de vacances, décalées puisqu’ils ne pouvaient pas les prendre, sauf les plus égaux d’entre eux, en Décembre 2012?
L’Etat a cependant une technique secrète pour contrecarrer la vente sur internet: la Poste! Les colis arrivent de moins en moins, ou de plus en plus cassés, et le service réclamation ignore complétement toute requête.
De plus en plus de livraisons se font par UPS ou autre, tant pis pour la poste…
oui. Le système du relais-colis (chez un commerçant ouvert quasiment tout le temps) semble marcher très fort ; c’est un excellant compromis entre la finesse du maillage de distribution et la population couverte.
J’en suis adepte : les horaires d’ouverture sont bien plus vastes que ceux de la Poste et le choix du lieu exact de livraison aussi.
Le corporatisme est effectivement la gangrène qui dénonce l’impossibilité de se réformer en douceur.
Ce qui arrive aux taxis devrait être enseigné dans les lycées et collèges, mais il vaut mieux lancer un débat sur le mariage pour tous, c’est plus dans le cloud.
Merci H16 pour cet excellent billet qui me fait penser à la pétition des marchands de chandelle contre le soleil de l’illustre Frédéric Bastiat.
Moi je soutiens à fond les chauffeurs de taxi parisien. La concurrence est totalement déloyale entre eux et les navettes aéroports:
– Une prise en charge ponctuelle
– Un chauffeur souriant même s’il a dû attendre
– Une voiture propre
– Une proposition de choix d’itinéraires
– Que des plus à moindre coût
C’est impensable tout de même, il faut que le gouvernement intervienne.
Tiens, un lien pas vraiment hors sujet sur les parasites émargeant au gouvernement sans la moindre utilité.
Certains ont déjà eu les honneurs de leur vacuité par la plume de notre hôte :
http://www.planet.fr/politique-ces-10-ministres-du-gouvernement-qui-ne-servent-a-rien.290723.29334.html?xtor=ES-2-283977%5BPlanet-Week-End%5D-20130113
Pourtant ce n’est pas bisou de considérer Khader Arif comme inutile.
Depuis quatre jours, Lawrence du Mali lui a fait ouvrir une nouvelle armoire pour y caser les dossiers futurs de nos combattants…
Concernant les pharmaciens, souvenez-vous de ce que je vous disais l’autre jour: ce qui les sauvera, c’est de facturer des honoraires à hauteur de leur compétence et de la qualité de leurs conseils.
Ainsi, vous pourriez entrer dans une pharmacie physique pour demander des conseils sur un traitement acheté sur Internet, puis repartir en ayant réglé les honoraires du gars.
Cas encore plus courant: très souvent, le bon conseil est de ne rien faire, ou de faire quelque chose de gratuit, ou de faire quelque chose utilisant une ressource que le patient a déjà chez lui; ce conseil réel n’est donc jamais facturé dans un modèle économique basé sur la marge faite sur les boîtes vendues.
Je me répète: bravo les gars, super business model.