Ca y est ! Nous disposons à présent d’une mesure scientifique de la viscosité administrative française. Pour rappel, la viscosité peut être définie comme étant la résistance à l’écoulement se produisant dans une matière. Pour la viscosité administrative, il s’agit de la mesure de la résistance à l’écoulement d’un projet de loi idiot et qui n’a pas été demandé par le citoyen vers sa phase finale d’adoption en assemblée. Et le constat est accablant : il faut 1135 jours, ±1 jour.
Eh oui : plus de trois ans s’écoulent donc entre le désir et l’acte, entre le moment où un élu sort de ses rêvasseries postprandiales provoquées par un repas trop copieux payé par nos impôts et décide, sentant sa mise en bière proche, de faire un geste pour ses obsèques, et le moment où l’Assemblée Nationale, ravie de trouver à s’occuper, peut enfin excréter une petite loi supplémentaire qu’elle viendra déposer, proprement, sur le tas déjà fort large des productions digestives de la législature courante et des précédentes.
Attention : ne me faites pas plus négatif que je ne le suis ! Je n’ai pas dit que la glorieuse Représentation Nationale s’était tourné les pouces pendant cette longue période de viscosité administrative moyenne. Que nenni ! Elle aura même fait montre d’une inventivité toute particulière pour produire, sur une base quasi-quotidienne, de nouvelles taxes, de nouveaux impôts, de nouveaux droits farfelus et même de nouvelles mémoires historiques pas choquantes prêtes à l’emploi.
Mais pendant ces trois ans, elle aura aussi réussi à trouver le temps, besogneuse comme on l’imagine, pour éplucher les remarques de l’époque (1er novembre 2005, eh oui, le temps passe) et permettre de présenter un magnifique texte, ciselé dans le bon sens interventionniste des peseurs de cendre froide.
A l’époque, l’idée du député consistait à – vite vite – légiférer pour empêcher le contribuable de faire ce qu’il désirait des cendres de ses proches, puisque, comme tout le monde le sait, il est naturellement enclin à se débarrasser de ses proches en balançant les cendres dans le premier vide-ordure venu. Le projet de loi présentait une petite introduction rappelant combien l’individu, laissé seul sans état à lui-même, était soit immoral et sniffait des rails de cendres pour le fun, soit dupe et stupide au point de se faire enfumer par les pompes funèbres. Puis le projet évoquait l’absolue nécessité pour une commune de disposer d’un endroit spécifique, dûment payant, taxé et subventionné, pour recevoir les urnes qu’on interdirait bien vite aux domiciles privés. Enfin, dans ces accès de lucidités shadokiens qui caractérisent nos élus, la loi projetait de planifier la répartition des cendres parmi les proches lorsqu’une succession contient ces restes délicats.
Cash-Machine
Ce projet se sera donc, lentement, écoulé depuis le bureau (capitonné ?) de l’impulsif député pendant les mille jours qui suivirent vers l’assemblée qui aura digéré l’information, métabolisé les petits paragraphes finement ouvragés, pour finalement produire … ceci. Et la lecture de l’article est édifiante.
Dès le départ, on sait qu’on va se faire avoir : on nous y présente la partie antérieure et oblongue du suppositoire, celle qui rentre le mieux, en reléguant à la suite de l’article la partie postérieure aux ailettes métalliques à géométrie variable. Pour la partie oblongue, l’Assemblée légifère pour imposer un cadre tarifaire précis à la profession (youpi, UFC Que Choisir est content, le PCF est content, ce qui donne une image fidèle du spectre politique de l’Assemblée), et on fait quelques simplifications administratives (youpi, les fonctionnaires attitrés à ces besognes seront contents).
Pour la partie à ailettes … un petit paragraphe journalistique suffira. Son analyse se résume ainsi :
- Statut juridique aux cendres des défunts : on va enfin pouvoir se répartir les contenus des urnes sans se chamailler et faire des batailles de boules de cendre. Il était temps ! Tout le pays frémit à cette nouvelle d’importance ! La criiiiiiise financière n’a qu’à bien se tenir !
- Plus d’urnes chez le particulier, et tant pis pour les dernières volontés du défunt. Mamie était contente d’avoir Papy sur la cheminée ? Qu’à cela ne tienne. Elle devra aller le voir dans un cimetière ou un columbarium (mal orthographié dans l’article). Pour cela, elle et sa hanche patraque pourront prendre le Bus 17, qui arrivera après une courte attente de 25 minutes sous la pluie froide de décembre, et sera bondé de gros malpolis qui ne lui laisseront pas de place assise, pour se rendre dans le petit édifice du fond du cimetière, aux escaliers glissants. Là, elle pourra se recueillir auprès des restes de son mari, si tant est bien sûr qu’elle est bien à jour des taxes et paiements que la location de l’espace correspondant entraînent. Après quoi, Mamie chopera une bonne bronchite et claquera dans les jours qui suivront.
- Le texte exclut également l’existence de sites cinéraires privés, ce qui évitera que de sales capitalistes n’en profitent pour créer des jardins du souvenir bien entretenus à des tarifs modiques. Ainsi, la charge en reviendra aux communes dont les finances sont, chacun le sait, généralement florissantes.
- La dispersion des cendres dans la nature sera toujours autorisée si elle est accompagnée d’une impressionnante quantité de paperasse et d’emmerdements administratifs décourageants que le projet de loi avait supprimé pour ceux qui ont choisi la voie républicaine officielle (les planches en sapin dans un trou). La notion d’égalité devant la mort est donc pliée finement en 16 et introduite avec rapidité directement à la suite du suppositoire législatif.
- Et enfin, comme pour les lois qui dictent l’histoire, on obligera tout le monde à se rappeler des anciens – parce que sans cette loi, c’est bien évident qu’ils n’en feront rien, les petits saligauds. On attend les ajouts nécessaires obligeant Mamie à se rendre au columbarium, sur une base plurimensuelle avec signature d’un registre de présence et amendes en cas d’absence.
Tout, dans cette loi, montre le mépris total des contribuables, des citoyens et des individus responsables. D’un début à l’autre de l’action législative, il n’est question que de « protéger » l’individu éploré de sa propre stupidité, de l’empêcher de faire ce qu’il veut de ses restes les plus intimes, et s’arrange pour faire peser sur ceux qui restent de nouvelles charges gluantes d’un état vampirique.
Les morts de ce pays sont foutus.
"Plus d’urnes chez le particulier, et tant pis pour les dernières volontés du défunt."
Tu plaisantes, là ? On ne va tout de même pas nous casser les couilles pour nous imposer l’endroit où trônerons les restes de nos ancêtres ? On va pas être obligé de payer une concession pour une urne remplie de cendres ? Et pourquoi ne pas légiférer aussi sur les dents de lait qu’emporte la petite souris ?!
Eh pourtant, lis l’article (tu peux vérifier sur d’autres sources)… Pour la petite souris, je pense qu’un amendement est à l’étude.
Ashes to h16 !
Excellent papier comme toujours !
Effraylarant, comme d’habitude… Même morts, l’état français nous emmerdera encore pour l’éternité.
Il me semble au contraire que Michèle Alliot-Marie a su prendre une décision difficile et courageuse qui permet à la fois de fermer cette dernière porte d’évasion fiscale que pouvait constituer le décès et de rendre aux morts leur dignité citoyenne de contribuables.
Mon we commence bien avec cet article, comme d’habitude drôle et excellent. J’attends avec impatience après mise en application de cette loi, les premiers échos de trafics et vols d’urnes.
Blogring pour 505
Relatif entrées de blogue
La lenteur pour arriver à rédiger un texte de loi définitif , surtout sur un problème aussi sensible que les obsèques, n’a rien d’anormal.
Il faut savoir, par exemple, que pour finaliser le texte de loi Carrez ( loi apparemment simple, qui oblige à mentionner la superficie exacte d’un appartement lors d’une vente) cela a necessité plusieurs années afin de consulter une multitude d’experts, de professionnels et de juristes, pour être certain que l’application de cette loi n’entrainerait pas une inflation des recours juridiques ou soit frappée d’inconstitutionnalité.
Pour ce qui concerne cette initiative, on ne peut que se réjouir de voir les parlementaires chercher à mettre fin à un monopole qui a pour conséquence de voir une inflation galopante des tarifs pour frais d’obsèques.
Quant au problème du statut des cendres d’un défunt, il était indispensable qu’il soit défini de telle sorte qu’aucune personne ne puisse bénéficier d’un vide juridique pour se les approprier et en soustraire l’accès à d’autres membres de la famille.
… PAsSsSionnant. Et puis, tellement essentiel actuellement !
If it ain’t broken, don’t fix it.
Je propose ce texte de loi comme épitaphe à apposer sur la tombe de Kafka, plus fort que "Le procès" et "Le chateau" Réunis. Ils sont très très forts à l’assemblée.
"on ne peut que se réjouir de voir les parlementaires chercher à mettre fin à un monopole qui a pour conséquence de voir une inflation galopante des tarifs pour frais d’obsèques."
Nous avions un marché raisonnablement libre des obsèques, où les prix montent (principalement, je pense, par l’augmentatino de la demande: vieillissement de la population, canicule récente, et encore d’autres petits détails), et donc le Capitaine Blâme s’est jeté sur cette situation pour remplacer ce marché par de nombreux petits monopoles municipaux où l’on paie deux fois: une fois par les impôts locaux, et une seconde fois au service.
On ne peut que s’en réjouir… si l’on fait partie des mairies et leurs copains qui vont ramasser le pactole.
Au japon garder les cendres chez soi se fait très bien , une pièce est souvent réservée à cet effet. Les menbres de la famille peuvent se recueillir devant l’ urne et honorer l’ ancêtre.
Et si j’ ai envie et ma femme aussi , qu’ après ma mort elle puisse prier devant moi ( même si je ne serai qu’ un tas de cendre ) repenser à moi et aux bons moments qu’ on a passé ensemble !?
Je suis sidéré !
Enfoirés !
Un article qui illustre parfaitement la mauvaise foi avec laquelle on peut observer l’actualité. Rien n’est factuellement faux dans cet article, mais tellement de choses n’allant pas dans le sens voulu par l’observateur sont écartés. En prime, quelques approximations…
L’origine du texte est sénatoriale. C’est Jean-Pierre Sueur qui est à l’origine de cette réforme.
C’est un texte qui a été précédé d’une mission d’information, où toutes les parties prenantes ont été auditionnées. Si vous aviez quelque chose d’intelligent à dire, c’est à ce moment là qu’il fallait vous exprimer.
Vous ne semblez pas savoir que le statut des cendres est un vrai sujet, hautement politique ? La question centrale est : les cendres issues de la crémation d’un corps doivent-elles être assimilées à des restes humains ?
La réponse des sénateurs a été oui. A partir de là, on aligne le régime juridique des cendres sur celui des corps. Faudrait-il, selon vous, changer le régime juridique des restes humains et offrir la possibilité à mémé, ai lieu d’avoir pépé sur la cheminée, de le mettre à la décharge ?
Sur les sites cinéraires privés, la question est "voulez-vous maintenir l’égalité de tous devant la mort en continuant à mettre tout le monde dans le même cimétière ?". Je conçois parfaitement que l’on puisse répondre "non". Les parlementaires ont décidé de maintenir ce principe du cimétière unique, facteur de "cohésion sociale" des vivants.
Plutôt que de bavasser stupidement sur des considérations du genre "avec mes impôts que ça m’arrache la gueule de payer" et autre "le législateur est un faineant inutile", débattez donc sur les vrais enjeux de cette loi !
PS, certains articles de cette loi ont supprimé des formalités administratives inutiles ? Pourquoi ne pas en parler ? C’est pourtant une mesure qui devrait vous faire plaisir !
Autheuil,
Vous etes completement a cote de la plaque.
Qu’est ce que ca peut nous foutre que ce soit un senateur ou un depute? Ils nous font aussi chier les uns que les autres (les 1ers moins que les seconds parfois), et ca ne leur donne pas le droit de se meler de tout. Surtout lorsqu’il s’agit de choses qui vraiment n’en ont pas besoin. Les cendres des particuliers, un sujet hautement politique? Mais vous etes devenu fou?
Je concois qu’il y ait des cas particuliers, mais de la a en faire une regle generale, ca releve vraiment de la justification d’existence.
Et vous justifiez ca par l’absurde, en comparant les cendres a une depouille. Vraiment n’importe quoi.
Contrairement a vous, je ne travaille pas a l’assemblee, et je n’ais pas le temps a chaque fois aller aux missions d’information, ou autres pretendues consultations. Ce que j’attend de ces bons a rien, c’est qu’ils arretent de nous emmerder.
Votre seul argument, qui apparemment devrait etre positif, est qu’ils ont supprime des formalites inutiles. Ce que j’aimerais savoir, c’est pourquoi ces formalites existaient auparavant? Ca, ca ne vous choque pas, les formalites inutiles!!!
Prenez un peu de recul.
Un authueil pas inspiré…
Un commentaire qui illustre parfaitement un point de vue partisan. Reprenons :
– origine sénatoriale : ok, mea culpa. Je ne pense pas que ça change le fond de l’article.
– « si vous aviez des choses patati patata » : j’ai dit quelques choses, mais évidemment, ne croyant pas à la démocratie, je me voyais mal y aller de mon petit couplet vers mon député. Sans compter que je ne suis pas en France… Accessoirement, la probabilité d’être écouté étant directement proportionnelle au pouvoir médiatique ou de lobby de la personne qui émet l’avis, ma voix aurait été totalement inaudible. Voici qui illustre parfaitement votre absence de lucidité sur les institutions.
– vous semblez vous réjouir que le « statut des cendres » soit politique. Je suis consterné : vous introduisez ainsi avec décontraction la politique jusque dans ce que les gens ont, a priori, de plus intime : la mort. Je suis désolé, mais aucun homme politique n’a à venir foutre son nez purulent dans mes obsèques ou celles de mes proches. Que vous y voyiez, vous, une question « de société » qui intéresse tout le monde est assez malheureux et en dit long sur l’habitude pénible des Français à toujours vouloir s’occuper des autres de force et « pour leur plus grand bien », quand bien même ils ne l’ont pas demandé.
– vous sautez sur l’occasion, à la suite de cette constatation, pour évoquer Mamie jetant les cendres de son mari à la décharge. Or, force est de constater que ce n’est pas ce qu’on observe. Dans l’écrasante majorité des cas, les gens ont naturellement du respect pour les cendres de leurs proches. Mais La Loi Doit Intervenir ! Il Faut Absolument Empêcher Les Vilains Et Les Méchants – qui opèrent donc dans le pourcent de la population, à tout casser – d’Agir Méchamment, le tout en enquiquinant les 99% des autres personnes qui, elles, n’ont nullement besoin de ces emmerdements administratifs et contraintes supplémentaires.
– Parler de cimetière unique (avec un seul accent, grave, merci), c’est carrément du n’importe quoi en barre. Tant que vous y êtes, la vrai égalité, c’est la fosse commune, juifs, musulmans, chrétiens et pourquoi pas athées ensemble, en vrac. Quant à la cohésion sociale (des vivants !) au travers d’un cimetière unique (pour les morts !), c’est … les bras m’en tombent.
– Entre mes deux articles et votre commentaire, question bavassage, je crois que vous avez pris une bonne longueur d’avance. En outre, la notion de « avec mes impôts » est à peine évoquée ; ici, ce n’est même pas l’argent que coûte ces stupidités législatives qui est pris comme point de vue, mais bien le fait qu’encore une fois, pour l’hypothétique protection de quelques individus, on va en emmerder des centaines de milliers d’autres.
De façon prosaïque, je note tout simplement qu’en trois ans, il n’est apparu aucune affaire sordide de trafic de cendres, que s’il y a certainement eu des familles qui se sont disputées des cendres, cela n’a certainement pas concerné beaucoup de monde ; je n’ai pas vu de véritable mouvement social pour « la protection des cendres », ni d’affaires scandaleuses dans les journaux relatant une Mamie jetant discrètement Papy dans le vide-ordure. Oh, je ne dis pas que ça n’existe pas ! Il y en a, et – vous allez rire – la loi n’y changera rien. En revanche, elle va furieusement compliquer la vie des gens honnêtes. Comme d’hab.
Enfin, questions simplifications administratives, comme pour le moment, la loi va se traduire surtout par l’obligation faite aux communes de disposer de lieux cinéraires, je vous fiche mon billet que les gains induits par la loi seront bien vite compensés par de nouvelles procédures au moins aussi complexes.
Mais à la limite, c’est anecdotique devant votre « cimetière unique ».
"Faudrait-il, selon vous, changer le régime juridique des restes humains et offrir la possibilité à mémé, ai lieu d’avoir pépé sur la cheminée, de le mettre à la décharge ?"
Vous m’interdiriez donc de respecter les rites funéraires Discordiens, par la force ? Vous m’obligeriez à passer le restant de mon existence non-vivante parmi une tripotée de restes d’autres citoyens au nom de la "mixité sociale dans l’au-delà" ? Et vous encourageriez d’aller enquiquiner aussi les hindouistes qui offrent leurs morts aux vautours et aux tortues carnivores ?
Vous partez du principe que personne n’est assez responsable pour traiter correctement les dépouilles humaines, pour en conclure que seul l’état peut s’en charger, M. de la Palisse.
Je vous prie de croire à l’expression de tout mon mépris.
@authueil
La cohésion sociale des "vivants" qui se recueillent sur des amas d’atomes … drôle de société! qui semble avoir oublié ce que le science lui a appris.
A quoi sert d’avoir appris que nous sommes tous des poussières d’étoiles si c’est pour déifier les atomes et nous agenouiller devant eux plutôt que de garder le souvenir de nos ancêtres??
Le statut des cendres, pourriez vous nous expliquer à quoi cela correspond? comment puis-je respecter le statut des cendres de mes grand-parents? dois-je bruler un cierge? ou bruler un morceau de bois pour faire un peu plus de cendre pour les accompagner?
N’avez-vous pas l’impression de vous recueillir devant un veau de cendre à défaut de le faire devant un veau d’or?
Tout cela est pitoyable!
En quoi cela vous pose-t-il un problème qu’une mémé que vous ne connaissez pas puisse jeter pépé à la décharge? de quel droit pouvez vous imposer vos idées aux autres? de quel droit vos valeurs de vénération d’une urne d’atomes seraient plus respectable que l’idée consistant à dire qu’une fois mort, les cendres ne représente que des résidus juste bon à fertiliser le sol?
vous sentez vous à ce point supérieur aux autres pour décider même contre la dernière volonté d’un mort?
Note pour plus tard : avoir assez de combustibles sur moi pour me vaporiser quand je sentirais que je passe l’arme à gauche.
PS : les questions du captcha anti-spam sont trop dures !!!!
A propos des cendres, tout a été dit ici et bien dit. A propos de l’aspect parfois ubuesque des lois pondues par nos élus, idem. A propos de l’assemblée nationale et des cendres encore chaudes, permettez moi un petit hors sujet. N’est-il pas scandaleux qu’au sein d’une assemblée de la République, lieu où justement on fait les lois, on accorde une minute de silence à un meurtrier. C’est pourtant ce qui s’est passé il y a un mois à l’assemblée nationale :
la présidente de séance, Danièle Hoffman-Rispal (PS), avait déclaré, à l’ouverture des débats : "j’ai la tristesse de faire part du décès de notre collègue Jean-Marie Demange, député de la neuvième circonscription de Moselle. J’invite l’Assemblée à observer une minute de silence". Et ceux deux heures après le meurtre de son amante et de son suicide… Fin du hors-sujet…
Une pensée m’a soudainement frappé : puisque nos dernières volontés comptent pour peanuts, combien d’années avant de voir arriver une loi obligeant au don d’organe ?
Tu crèves, ton corps appartient à l’état.
Effectivement, c’est terrible mais je ne serai pas surpris que ça surgisse rapidement. Ca promet de grands moments, surtout lorsqu’on découvrira un beau matin que des fonctionnaires peu scrupuleux auront utilisé des organes du Prélèvement Solidaire Français pour les revendre à fort prix sur le marché noir…
Ou mieux : les comateux débranchés contre l’avis de la famille car on a besoin de leurs organes pour des politiciens.