Thinkerview : regards de la Russie et géopolitique du Moyen-Orient

Alors que les tensions entre la Russie et les États-Unis se font tous les jours un peu plus vives, et dans un contexte difficile dans lequel Hollande, le président français, avec son tact inimitable, vient de se fâcher avec Poutine, son homologue russe, Thinkerview nous propose ce mois-ci un entretien avec Artem Studennikov, l’actuel numéro 2 de l’Ambassade de Russie en France.

L’exercice, s’il reste conventionnel – on imagine mal le diplomate russe balancer des tacles à droite ou à gauche – n’en reste pas moins intéressant dans les sous-entendus qu’il laisse passer à l’occasion de quelques unes des questions posées.

Dès les premières minutes, Studennikov fait un recadrage de la géopolitique actuelle et surtout au Moyen-Orient en insistant notamment sur le conflit yéménite que les médias semblent oublier un peu trop facilement. L’analyse, celle qui est d’ailleurs officiellement tenue par le Kremlin, est que l’Arabie Saoudite mène une guerre contre l’Iran par proxy, en se servant des conflits au Yemen et, probablement, en Syrie, pour mener ses objectifs stratégiques personnels.

Studennikov en profite pour rappeler la position officielle de la Russie concernant le conflit syrien, qui retrouve dans ce pays la mosaïque de cultures et d’ethnies qu’elle supporte actuellement en Tchétchénie. La fédération réaffirme sa volonté de ne pas laisser tomber Bachar El Assad pour éviter l’effondrement de la Syrie, dont les répercussions seraient comparables à ce qui s’est passé pour la Libye dont on peine encore à voir le bénéfice. Le diplomate russe en profite pour rappeler que, selon leurs analyses, l’opposition syrienne modérée, celle qui serait à même de former un gouvernement de transition ou de remplacement de l’actuel dictateur et compatible avec les vues occidentales, Russie comprise, est bien trop faible face à l’opposition radicale, essentiellement menée par l’État Islamique, qui mènerait le pays bien loin des standards démocratiques (pour le dire diplomatiquement).

Dans cette présentation, Studennikov nous refait le coup des dominos que d’autres, de l’autre côté de l’Atlantique, nous firent jadis concernant les pays communistes : la chute de la Syrie, c’est la fin des haricots et le début d’une mise à feu et à sang de toute la région moyen-orientale. En tout cas, difficile de donner complètement tort au diplomate lorsqu’on constate qu’en effet, la situation locale empire à mesure qu’augmentent les interventions de tous les forces dans ces territoires « sensibles » : pour ainsi dire, toute la région est en ébullition et sert plus ou moins d’exutoire à plusieurs armées.

Notons que vers 10:48, Studennikov explique calmement une partie de la situation courante par le sponsoring débridé des factions les plus rabiques de l’opposition par certains pays du Golfe, sans en donner le nom. Coïncidence de l’actualité, les récentes révélations de Wikileaks permettent de lever toute ambiguïté sur les non-dits du n°2 de l’ambassade de Russie : dans cet e-mail entre Podesta, alors conseiller de Barack Obama, et Hillary Clinton, on découvre que cette dernière entend mettre un peu la pression sur le Qatar et l’Arabie Saoudite qui ont la fâcheuse tendance à financer l’État islamique :

Parallèlement à nos opérations militaires et paramilitaires, nous devons utiliser notre diplomatie et profiter des atouts de nos services de renseignement pour mettre sous pression les gouvernements du Qatar et de l’Arabie saoudite, qui fournissent un soutien financier et logistique à Daech et à d’autres groupes radicaux dans la région

l'ours qui fume un cigare et tire à la mitraillette en faisant du surf sur un requin(Apparté : on ne pourra pas s’empêcher de noter l’absence presque totale de scandale qu’une telle révélation aura provoqué. La presse, massivement pro-Clinton, aura tôt fait d’étouffer cette fuite pourtant symptomatique de la connivence directe entre certaines monarchies du Golfe et l’État islamique que l’Occident prétend combattre. De la même façon, la presse oubliera de préciser que ces e-mails, remontant à 2014, montrent sans le moindre doute que la candidate à la présidentielle américaine devrait depuis bien longtemps avoir fait le ménage dans ses relations avec ces deux pays tant leurs connivences sont intimes avec des ennemis directs de l’Amérique.)

Pour en revenir à notre diplomate russe, il en profite vers 13:30 pour dissiper les actuelles rumeurs de volontés conflictuelles entre Russes et Américains et rappelle que si des incidents sont toujours possibles, surtout lorsque des opérations armées se déroulent sur des espaces restreints (en Syrie notamment), le dialogue reste toujours ouvert. On ne peut que le souhaiter, tant les déclarations des généraux, tant d’un côté que de l’autre de l’Atlantique, laissent en réalité comprendre que les deux armées sont plutôt à couteaux tirés.

Studennikov ne s’étend pas sur les récentes manœuvres militaires russes qu’il fait semblant d’ignorer, même si on peut trouver un peu partout dans la presse internationale le compte-rendu des récentes installations de missiles russes dans l’enclave de Kaliningrad. Tout juste évoque-t-il, vers 36:00, l’historique russe et la perte d’influence du grand pays suite à la chute de l’Union Soviétique au début des années 90, ainsi que les tentatives d’extension de l’OTAN aux frontières même de la Russie (pays Balte) ainsi que dans des pays traditionnellement proches (Georgie, Ukraine) qui ont été rapidement vues comme allant un peu trop agressivement contre les intérêts russes.

On comprendra ici que notre interviewé reste, bien évidemment, un diplomate tenu à ses obligations professionnelles, ce qui explique qu’à chaque question sur un sujet brûlant d’actualité, il se contente de répondre poliment dans les limites posées par la ligne politique officielle du Kremlin. On n’apprendra donc pas forcément grand chose de ce côté. Notons tout de même, vers 30:00, le retour du sujet du Yémen où Studennikov reproche à demi-mots le traitement très singulier qu’en offre la presse : malgré les bombardements réguliers de l’aviation saoudienne de civils, d’hôpitaux ou de cérémonies qui font systématiquement des massacres, force est de constater que les bavures militaires sont bien plus souvent exposées lorsqu’il s’agit de la Syrie.

A mi-chemin entre propagande polie et distillation des problématiques réelles de son pays, le diplomate russe nous permet avec cet entretien de poser ici un jalon sur les relations franco-russes et russo-américaines qui pourra peut-être éclairer, dans quelques semaines ou quelques mois, les prochains développements géopolitiques que nous observerons certainement à l’occasion de l’élection américaine ou française.

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Commentaires123

      1. Pat

        Ces territoires sont sensibles aux bombes, nos cités sont émues par de méchantes caméras de surveillance. Chez « nous », c’est une répression intolérable.

  1. Le Gnôme

    La stratégie d’encerclement de l’Allemagne wilhelmienne a été une des causes de la première guerre mondiale, celle qui est mise en oeuvre vis à vis de la Russie est aussi dangereuse. L’idée de voir l’Otan à ses portes rend la Russie fébrile et explique en partie ses réactions en Ukraine dont le président viré avec pertes et fracas avait été élu fort démocratiquement. Je ne suis pas anti-américain primaire et viscéral, loin de là, mais j’ai du mal à voir la cohérence de leur politique.

  2. Royaumont

    Même si un diplomate russe adopte un point de vue conforme aux intérêts russes – difficile de le lui reprocher -, il est toujours intéressant d’entendre une opinion qui apporte un autre éclairage sur les faits.
    Il en résulte que nos média son pris en flagrant délit de partialité. Mais ça, on s’en doutait déjà.

    Mention spéciale à Mollusque 1er, qui a réussi l’exploit de se fâcher à la fois avec les russes et les polonais, ce qui est très fort. En temps normal, se brouiller avec l’un vous vaut mécaniquement la sympathie de l’autre…

    1. Aristarkke

      N’ oubliez pas que Peak de la Faribole a été sacré « homme politique de l’ année »…
      Cela n’est quand même pas donné à tout le monde…

      1. Calvin

        Tu as raison, c’etait Sarkozy en 2008 (mal relayé par les médias, d’ailleurs).
        En 2017, vont peut-être s’opposer deux chefs d’État de l’année…
        Quelle chance nous avons, en France…
        Snif…

    2. Stéphane B

      S’il faut bien reconnaitre un point positif au dessert lacté caramélisé, c’est bien sa capacité à surprendre tout le monde par sa force de faire et dire tout n’importe quoi. Vraiment surprenant

      1. theo31

         » Mes propos sont sans rapport avec la réalité de ma pensée  »

        C’est Harry qui a raison à propos des merdes qu’on trouve dans sur les trottoirs.

        1. Pheldge

          Ah non ! je t’en prie ! sur les trottoirs parisiens en particulier, on trouvait jusque dans un passé très récent, d’honnêtes travailleuses, et grandes philosophes …

    3. Val

      C’est assez compréhensible et bien mis en relief par cette interview . Les russes , mais aussi les polonais les tchèques accordent une valeur sacrée à la parole donnée . Un homme comme Hollande , qui passe sa vie à se renier et à mentir est pour eux au niveau zéro de l’humanité et je leur donne raison . Je soupçonne d’ailleurs la partie de l’interview qui traite du sujet comme une attaque ciblée contre notre cher président

  3. Bonsaï

    Est-ce donc un jour férié en France ?
    Les internautes avertis connaissent bien l’adresse de Thinkerview et passent s’y ressourcer selon leurs priorités et intérêts.
    Ils peuvent ainsi se programmer un visionnage prolongé à un moment opportun, par exemple en soirée entre deux débats politiques…

  4. Stéphane B

    Je suis moi-même surpris du peu d’échos dans la presse des massacres commis au Yémen par l’Arabie Saoudite et ses alliés. Comme si ces massacres, commis contre des houtis et chiites, étaient moins graves que ceux commis par Bachar et la Russie contre des combattants islamiques et la population qui leur est fidèle (cf Alep Est)

    Une comparaison avec un HS. C’est comme la reine des pastèques qui s’offusquent d’un bisou au dessus des seins sur une personne qui dit non en clamant le féminisme mais qu’on n’entend pas sur des sujets d’actualité ou sur certaines religions qui soumettent la femme ou sur un président du Nigéria qui déclarent que sa femme est à la cuisine
    Les tweets de Duflot

    Collègues, amis, frères, mecs quoi.. Qd vous voyez un homme harceler une femme, intervenez, aidez-nous, c’est pas un combat de « meufs ».
    — Cécile Duflot (@CecileDuflot) 14 octobre 2016

    @laurent_akf @AnaisCondomines RT @osezlefeminisme: Agression sexuelle dans #TPMP, nous avons saisi le @csaudiovisuel https://t.co/WoIjm5p3t5
    — Cécile Duflot (@CecileDuflot) 14 octobre 2016

    1. bibi

      Quand c’est Denis Baupin dont Duflot connait les agissements en 2014 et qu’en qualité de président de EELV elle a tout loisir d’agir contre ce sale type qui fait aujourd’hui l’objet de plusieurs plaintes pour harcèlement sexuel, là on se tait jusqu’à que ça finisse sur la place publique, mais pour Jean-Michel Maire (contre qui il n’existe aucune plainte) ça devient évidemment son combat.

      1. theo31

        Comme d’ha-bite-ude, le féminisme est à géométrie variable selon qu’il y a ou non des maroquins à gagner. Les femmes méritent mieux que ces connasses de Duflot et Autain.

        1. bibi

          On attend avec impatience les réactions de Duflot et Autain sur le viol d’une interprète afghane qui accompagnait des journalistes de Rance Télévision aux abords de la jungle de calais.

          La victime n’étant pas blanche, nous pouvons éventuellement compter qu’au moins une de nos deux féministes s’offusquent publiquement mais 8 heures après la parution de la nouvelle toujours pas un seul twitt, cela serait-il dû au fait que les auteurs présumés soit eux aussi afghans, je n’ose y croire.

            1. bibi

              La victime est une femme afghane et elle travaillait pour une équipe de France Télévision, donc elle me semble avoir tout ce qu’il faut pour avoir sa la Gold kampdubien, mais les migrants de la jungle de calais eux ils ont la World Elite.

              1. Aristarkke

                Duflot et Autain ne diront rien. Cette Afghane l’ a bien cherché puisque elle a osé paraître devant des spécimens importés de ses seigneurs coutumiers SANS la burka hallal obligatoire d’ attestation de sa pureté…

                C’est que ces deux communistes athées mettent chapeau bas et respectent soigneusement les coutumes religieuses exotiques entre deux méchouis de cathos et autres christianophiles…

                Déjà que ce sont des martyrs et des déracinés, n’ ajoutons pas à leur évidente détresse des considérations aussi déplacées dans leur cadre de vie actuel, si difficile à endurer…

  5. Higgins

    Je ne sais pas si nos merdias se rendent compte à quel point ils se discréditent en collant comme ils le font à la doxa américaine. J’en veux pour preuve la dernière agitation concernant l’interception par des Rafales de deux TU 160 Black Jack (équivalent du B1 américain) au large de la Bretagne. Pour ceux qui lisent régulièrement la presse aéronautique style feu Air Fan, nihil novi sub sole. Ça s’est toujours fait avec plus ou moins d’intensité de la même manière que les marines de guerre envoient des bâtiments au large des pays plus ou moins amis.
    N’oublions que certains de nos parlementaires ne jurent que par les journalistes professionnelles et que les infos via des sites « douteux » du net sont à prendre avec des pincettes.
    En bon complément, ce billet est intéressant: « …La question qu’on pourrait se poser est que vont devenir tous ces barbares, meilleurs au canif à égorger et au viol bismillah qu’à la Kalachnikov…On parle là, peu ou prou, de deux cent mille hommes, professionnels du combat de guérilla et de l’exaction sur les populations…. » (http://stratediplo.blogspot.fr/2016/10/prochain-theatre.html)

    1. Stéphane B

      Merci pour le lien. Une bonne analyse mais politiquement très incorrecte, surtout pour les aveugles au pouvoir ou prétendant qui sont aussi lisse qu’une patinoire

      1. Stéphane B

        Et dans la même veine, mais plus proche car dans le Val d’Oise:
        « L’enseignant était en train de sermonner une élève indisciplinée quand une voiture s’est arrêtée à la hauteur du groupe. Ses deux occupants s’en sont pris à l’instituteur qui aurait répondu +je suis en train de la gronder, je suis son maître+ », a détaillé cette source.

        L’un des deux agresseurs aurait répliqué : « le seul maître c’est Allah ».
        http://www.ladepeche.fr/article/2016/10/18/2441804-val-oise-instituteur-frappe-devant-eleves-rue-argenteuil.html

  6. dg

    Un imbroglio inextricable, qui montre a quel point ce type de conflit est en fait une espèce de monstre de Frankenstein, fruits de multiples alliances parfois contre nature, et qu’il ne s’agit pas d’un conflit « régional » mais d’un conflit bien plus vaste impliquant un nombre considérable de pays
    Les Américains et les occidentaux ont un jeu très trouble en Syrie. Ils prétendent lutter contre l’état islamique mais ne pipent mot sur les petromonarchies qui les financent tout en racontant participer a la coalition anti ISIS. Eux-meme fournissent des armes aux soit disant rebelles « modérés » qui ne sont que d’autres avatars de l’état islamique, al Qaeda et autres fous d’Allah., car l’ennemi à abattre, c’est Assad. Ils ont accepté un marché de dupe sur le nucléaire avec l’Iran au grand dam de leurs alliés sunnites, qui cherchent tous a empêcher la montée en puissance de l’Iran et sont terrifiés à l’idée d’un Iran nucléaire. L’Iran essaye de renforcer son influence dans la région, fomente des actions terroristes et des soulèvements dans le monde sunnite et lutte au côté d’el Assad avec ses supplétifs du Hezbollah contre l’état islamique. Les Turcs, soi-disant alliés et membres de l’OTAN, font semblant de lutter contre l’état islamique mais font de fructueuse affaires en achetant leur pétrole (ça aurait enrichi considérablement la famille Erdogan) et, sous couvert de la guerre contre l’état islamique, en profitent pour pilonner tranquillos les Kurdes sans que personne n’en fasse état.
    Difficile de comprendre pourquoi les occidentaux veulent a ce point dégommer Assad. Ok c’est un salaud et la Syrie d’Assad était une dictature policière mais entre ça et un pays a feu et a sang contrôlé par des islamistes sanguinaires, dont on peut tous les jours apprécier en direct la cruauté et le fanatisme…? On a vu le glorieux résultat avec la Lybie. Le monde arabo-musulman est généralement un monde instable, violent, corrompu, où la loi du plus fort souvent prévaut, l’Etat de Droit n’existe pas et le poids de la religion très marqué. Espérer voir émerger des solutions démocratiques dans ces zones est du domaine
    Les Russes semblent avoir la vision opposée: pour eux maintenir Assad est la seule façon d’empêcher une catastrophe (ils ont certainement d’autres motifs stratégiques ou économiques) et la déferlante islamiste. Et ils sont alliés avec l’Iran quoi reste pour d’autres raisons une puissance menaçante dans la région.
    C’est mal barré.

    1. albundy17

      « Difficile de comprendre pourquoi les occidentaux veulent a ce point dégommer Assad »

      Non, c’est assez simple, Assad s’est opposé au gazoduc quatari qui devait fournir notre gaz de ville et évincer la russie du marché européen.

      Très bon résumé chronologique dans l’article le silence des agneaux, lien plus haut

      1. dg

        C’est vrai je me souviens d’avoir lu une analyse expliquant la guerre sous cet angle. Si tel est le cas, cette une stratégie très dangereuse à moyen terme et il y aura (il y a déjà?) un sévère retour de bâton. Tous ceux qui un jour ou l’autre essayé d’utiliser les islamistes en croyant pouvoir les contrôler s’en sont toujours mordu les doigts, ou souvent ont fini six pieds sous terre.
        Mais il est vrai que les zelites ne sont pas vraiment menacées par le terrorisme, a différence du petit peuple dont elles n’ont rien a battre

      2. Le résumé du conflit à « c’est un problème de gazoduc » est caricatural. Renseignez-vous mieux.

        1. cherea

          bonjour, oui je pense que c’est un peu juste comme explication et puis on se souvient du reportage de france2 sur la Syrie qui avait provoqué l’ire du camp du bien, tapez « france 2 Syrie le grand aveuglement »…ce sont surtout des lignes de fractures qui tenaient vaille que vaille et qui ont pété en 2011, pendant les printemps arabes…maintenant ça va encore être notre faute, Sykes-Picot…

          1. Stéphane B

            Vous oubliez un peu vite le problème de religion qui secoue régulièrement cette région. Les alaouites ne sont pas sunnites, ils ne sont pas non plus majoritaires mais se sont maintenus au pouvoir grâce aux autres minorités qui les préféraient aux sunnites.

            Les alaouites sont alliés de l’Iran depuis des décennies et de la Russie, deux pays qui gênent les USA et les puissances sunnites. L’origine du conflit vient plus de là à la base que du gazoduc.

            1. Patatrac

              Votre commentaire mélange religion, alliances politiques, gazoducs et géopolitique. Les alaouites ne sont pas sunnites, j’en conviens.

              1. Stéphane B

                Et j’en suis parfaitement conscient. le gazoduc est le doigt que regardent ceux qui ne veulent pas creuser en profondeur, le « caricatural » du taulier

            2. dg

              Un ami Syrien m’a expliqué qu’en Syrie, il n’y avait jamais eu d’harmonie réelle entre les communautés. Les sunnites ont longtemps dominé la Syrie et traité les alaouites comme de la merde. Depuis Hafez El Assad, les alaouites ont le pouvoir et qu’ont ils fait: écraser les sunnites. La loi du plus fort.
              C’est partout comme ça dans cette région du monde.
              Ca leur fait une excellente raison de se faire la guerre. Et comme il y a en plus les fruits empoisonnés de l’endoctrinement salafiste si bien financé par entre autres les Saoudiens….

              1. Val

                @dg comment ? des communautés qui auraient des problèmes de vivrensembles ? Bizarre …vous avez dit bizarre? comme c’est bizarre !

                1. Pheldge

                  notre défaut essentiel est de regarder ces différentes population à travers notre prisme occidentalo-chrétien (n’en déplaise à nos soces ! ) et de continuer à nier ce qui les différencie de nous …

          2. Caricatural ne veut pas dire faux. Ça veut juste dire « caricatural ». C’est un aspect du problème, mais ni le seul, ni même le plus important.

        2. albundy17

          C’est caricatural, oui, ça résume en une phrase le dénominateur commun ukraine/syrie.

          Evidemment, ils ont utilisé les fous d’halala en syrie, le terreau est bon, comme les nazis en ukraine, le terrain étant différent.

          Si assad est un bouffeur d’enfants au ptit dej, c’est qu’il faut au minimum ça pour que son peuple se tienne à carreau, et ça a fonctionné des années, tant que ce gazoduc n’était pas une priorité.

          Vidéo d’étudiantes syriennes en 2009, avant qu’on ne tente de leur apporter la démocrassie:

          .youtube.com/watch?v=NbM4trP42NY

    2. Patatrac

      @ dg, 09h48. Si imbroglio il y a, le tracé des gazoducs/oléoducs qui traverseraient la région est des plus intéressant (voir Libération 10.03.2016), et correspond presque en tout point aux lignes de ruptures stratégiques au proche et moyen orient, mais aussi en Ukraine. L’exploitation du gigantesque gisement de South Pars au large des côtes du Qatar et de l’Iran donne un ordre d’idée des enjeux au Sud de la Syrie. Au Nord, les projets South Stream, et Turkish Stream avec la Russie en arrière-plan en sont le pendant. North Stream est déjà acté. Tous ont pour but d’approvisionner l’Europe au sens large. (voir Huffingtonpost du 04.10.2016). Les intérêt financiers et leurs conséquences politiques sont phénoménaux.

    3. Higgins

      Personnellement, je pense que le conflit syrien est avant tout et au départ un avatar du combat contre la nucléarisation de l’Iran. Bachar el Assad n’est pas son père aussi les américains ont pensé qu’en faisant tomber son régime, forcément faible dans leur logique, ils pourraient ceinturer l’Iran de pays alliés ou amis et ainsi faire pression utile sur les mollahs. Par ailleurs, Assad est un alaouite, sous-branche du chiisme, honni s’il en est par tous les sunnites que la Terre porte. Il était donc facile de susciter, à l’aune des fameux « printemps arabes », une opposition armée avec l’argent des saoudiens et des pétro-monarchies.
      Pas de chance, le beau projet s’est très mal déroulé et est un échec complet pour ses instigateurs. Un, Assad, si c’est un alaouite, est avant tout un baasiste (référent absolu: les jacobins et Robespierre) donc un laïc. Malgré d’indéniables abus, son père et lui ont réussi à faire coexister les arabes, sunnites et chiites, les chrétiens et plein de minorité religieuse. Ces derniers savaient parfaitement ce qu’ils perdraient si on laissait des sunnites extrémistes gagner le pouvoir. Ils ont donc ait rapidement le choix du régime. Deux, très logiquement, les iraniens sont venus au secours du régime syrien et je ne suis pas du tout convaincu que les israéliens aient souhaité basculer de Charybde en Scylla en apportant leur appui à la volonté US. Le régime syrien, ils maîtrisent depuis longtemps
      Comme dans tout débat, il faut un dindon de la farce, c’est Talonnette 1ère , Normal 1er et la France qui s’y sont collés. Notre pays bénéficiait dans la région d’une influence flatteuse due à l’Histoire, influence coutant peu par ailleurs. Voir un pays ouvertement laïc comme le nôtre, choisir le camp religieux le plus obscur contre un régime qui, philosophiquement se réclame quelque part des Lumières, a quelques chose de fascinant et montre le niveau de dégénérescence de nos zélites politiques . Dans le dîner de cons qu’est devenu ce conflit, on sait maintenant qui est le con. Mais personne, fusse-t-il con, ne mord la main de celui qui le nourrit, c’est évident.

      1. Patatrac

        Je partage plusieurs points de votre analyse, en particulier le caractère (presque) laïc de l’appartenance Baas d’Assad, qui tranche, sans jeu de mots, avec les dérives sunnites du grand voisin Séoud.Et, oui hélas, le crédit diplomatique dont jouissait la France dans cette région est maintenant presque nul. La question nucléaire et l’Iran, dans votre analyse, m’échappe.

        1. Higgins

          Ahmadinejad, qui fut président de 2005 à 2013, a fait très peur aux occidentaux surtout lorsqu’il a déclaré en parlant d’Israël: « « ce régime qui occupe Jérusalem doit disparaître de la page du temps » formule qui fut généralement rapportée en Occident sous la forme « Israël doit être rayé de la carte » ».
          Pour les israéliens:
          – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et d’autres leaders iraniens nient la légitimité de l’État d’Israël.
          – L’Iran développerait sa technologie nucléaire civile dans des installations clandestines57,58
          – Les deux pays possèdent des missiles pouvant s’atteindre mutuellement
          – L’Iran a des liens avec le Hezbollah.

          Depuis, la situation a beaucoup évolué sur le plan du nucléaire iranien mais Assad est toujours là..

          1. dg

            Obama a essayé de placer les Frères Musulmans (des islamistes donc) partout ou il l’a pu, notamment en Egypte ou il a lâché sans vergogne son allié le vieux dictateur Moubarak. Ca n’a finalement pas marché, malgré ses effort, et maintenant il essaye de réchauffer ses relations avec l’Iran et a été l’artisan du pseudo deal qui va permettre aux Iraniens de continuer le développement d’un arsenal nucléaire. A sa décharge les Européens l’ont bien épaulé, pressés qu’ils étaient de renouveler des contrats bien auteur avec la « République islamique ». Ils jouent sur les 2 tableaux.
            Ce n’est que mon avis mais savoir que l’Iran, qui est quand même un pays sous la coupe de fondamentalistes chiites très dangereux, se dote de l’arme nucléaire comme la Corée du Nord, je ne trouve pas ça très rassurant.

            1. Higgins

              Très officiellement, le pays a récemment renoncé au nucléaire militaire, confirmant sa signature passée du TNP, d’où le réchauffement des relations avec les américains. Désormais, ces derniers sont un peu plus distants des saoudiens. L’extrémisme sunnite doit leur faire un peu peur.

          2. Patatrac

            @Higgins 11h35

            Il me semble cependant que cette question du nucléaire iranien sert bien plus de levier politique dans une région en pleine recomposition que d’une lubie technique à des fins militaires. Cette dernière par ricochet, remettrait sur le tapis le traité de non-prolifération, où tous ne sont pas tout aussi à l’aise qu’il n’y paraît. Dans une autre optique, un état de compromis permanent sur la question de l’atome serait aussi un moyen de desserrer l’étau des sanctions occidentales, et de relativiser l’influence chinoise sur l’économie iranienne. L’affirmation de l’Iran comme puissance régionale se heurte aussi aux intérêts saoudiens, et dans une moindre mesure, turcs ; deux pays plus ou moins en phase avec Washington, pouvant contrebalancer les vues de Téhéran.

    4. Aristarkke

      Et dire qu’on s’est moqué du Général quand il parla de « l’ Orient compliqué » alors que ce n’était qu’un résumé lapidaire de la situation du moment…
      Trois quarts de siècle après, rien de vraiment changé en dehors des joueurs sur le terrain…. 😥

  7. Gossein

     »Certains » se méfient de l’agressivité de la Russie à juste titre : voyons, un pays qui s’est installé en plein milieu des bases de l’OTAN !

  8. Duff

    De toute manière avec l’élection d’Hillary, ces broutilles entre USA et Russie se régleront en une fraction de seconde.

      1. Duff

        Je préfère ne pas avoir cette chance et qu’on se trouve un autre président un peu crédible d’ici là pour ne pas avoir à s’en mêler! 😉

        1. MadeInCH

          « ceux qui ont la chance d’être assez près », en opposition à:
          « ceux qui sont assez loin pour ne pas être tués sur le coup et qui vont agoniser aveugle ou brûlés sans secours ou irradiés mortellement, ou simplement mourir de faim ou de maladie car se retrouvent comme des fourmis sans leur fourmilière pour leur fournir ce qu’il leur faut. »

          1. Aristarkke

            C’est bien d’un Helvète que de méconnaître notre légendaire sens de la débrouille… 😛

  9. cherea

    Oui l’Arabie Saoudite au Yemen, c’est pas glorieux et en plus les Séoud qui claquent 15 mds €/an en armes se font démonter par des paysans avec des mousquets. Je lisais que les Séouds adorent les beaux jouets technologiques mais sont infoutus de bien les utiliser, enfin bon si les officiers Saoud sont les mêmes gros et vieux porcs qu’on voit à Marbella ou à Tanger, on comprend… la volée qu’ils prennent contre des montagnards entraînés…On pourrait aussi parler de Bahrein et de la répression qu’il y a eu pendant un grand prix de formule 1.

    Sinon, quand on parle des bombardements de Alep, on parle de combien de morts civils? 350-500, c’est beaucoup mais pas tant que cela.

    Franchement, Russie-Syrie vs Rebelles, Israël vs Hamas, même combat, la guerre c’est la guerre…et on désigne son ennemi et on le détruit.

    Je n’en peux plus de cette hypocrisie de notre classe médiatique c’est à vomir.

    En revanche je suis un peu en désaccord quand vous comparez Libye et Syrie, je pense que la situation est moins pire en Libye qu’en Syrie. La vérité est on intervient, c’est la merde, on n’intervient pas c’est la merde…

    1. dg

      Il n’y pas de guerre en Lybie comme en Syrie. Mais le pays est désormais fragmenté en différentes zone tribales (plus ou moins islamistes) qui font la loi et sont en conflit larvé les unes avec les autres. D’après Bernard Lugan (très critique et qui avait prévu ce qui allait arriver), la Lybie a toujours été tribale, ce n’est qu’avec la venue de Khaddafi qui a réussi à unir toutes les tribus qu’elle s’est plus ou moins constituée en pays.
      Exit Khaddafi, retour à la situation antérieure. On n’en parle plus beaucoup, de la Lybie, dans les médias d’ailleurs. Peut être parce que ça a foiré?

        1. dg

          Lugan est certainement l’un des meilleurs spécialistes de l’Afrique et lui ne pratique pas la langue de bois. Ses explications détaillées sur la Lybie et son histoire sont très intéressantes et permettent de comprendre l’évolution vers la situation actuelle.
          La question que je me pose est: comment se fait il que cet aspect tribal n’ait pas été pris en compte? Bon dieu, tous nos politicards et militaires sont entourés de spécialistes, il y a certainement des gens très bien informés, il y a en France des gens qui connaissent quand meme bien l’Afrique….
          Ils sont si nuls que ça ou ils ont un autre agenda?

          1. Stéphane B

            Je vais vous faire peur. Ils sont parfaitement au courant. Lorsque pour une mise à niveau, je me suis inscrit à une préparation ENA, ces questions tribales étaient bien décrites dans les livres que je recevais et dans les notes de synthèse à rendre.
            Aussi, ce n’est pas une question d’incompétence, mais je penche plus vers un souci d’intérêt personnel

          2. Higgins

            Pour l’armée, globalement, c’est acquis et bien acquis. Par contre, au plan politique, c’est généralement la négation totale. Et, in fine, c’est la politique qui commande.

      1. UnLorrain

        Bien que vous citiez Bernard Lugan dg, comment ne pas croire a ce spécialiste de l’Afrique…lorsqu’il parle de la Lybie qu’il connais semble t il mieux que quiconque il est comme a reciter une récitation qu’il connaîtrait par coeur,nomme ces peuplades qui composent ce pays, on s’attendrait presque qu’il nomme aussi le nom des chefs qui composent cette mosaïque.
        Petite digression de ma part..peut-on dire qu’un vitrail est une mosaïque?..Une mosaïque ethnique,culturelle, semble pouvoir être maintenue en forme par un gant de fer façon Kaddhafi,Assad..je me fais inquiet pour peu peut-être mais je trouve qu’une mosaïque de couleur finira tôt ou tard par se casser,comme un vitrail.

      2. amike

        On ne fait pas une comparaison objective entre la Libye et la Syrie, si ce n’est par l’habituel « c’est la faute a… »
        Contrairement a la Syrie, la Libye n’était pas un état, la passation de pouvoir n’était pas formalisée, la santé de Khaddafi était chancelante, et ses soutiens (des mercenaires devenus les djihadistes partis se battre au Mali !) n’étaient pas plus modérés que les rebelles syriens.
        Admettons Khaddafi survivant. Croyez vous qu’il n’aurait pas ouvert ses ports comme Erdogan ? Ou qu’il ne se serait fait de toute façon renverser ?

        La Libye est dans la situation la plus stable possible. Sauf a considérer la solution (liberale?)du tyran éclairé a qui on demanderait de faire garde chiourme.

    2. sam player

      « La vérité est on intervient, c’est la merde, on n’intervient pas c’est la merde…

      Pas d’accord avec la 2ème partie : c’est bien les interventions qui ont fait voler en éclats les régimes de ces pays qui étaient aux mains d’une minorité.

      Avec Saddam l’Irak se foutait sur la gueule avec l’Iran de temps en temps mais on pouvait circuler en Irak, idem avec Khadafi on pouvait circuler en Lybie. Idem avec Al-Assad en Syrie.

      Le reste ce n’était pas notre affaire.

      1. Taisson

        Sam,
        Excellent résumé !
        Du temps de ces « dictateurs » honnis par nos « élites » occidentales, il était possible d’aller dans ces pays qui avaient un semblant d’ordre, et les populations avaient, au moins dans les villes, l’électricité, et même la possibilité d’envoyer les filles à l’école !
        Nos classes sociales d’en haut ne veulent pas comprendre que la mentalité induite par la culture islamiste n’est pas compatible avec ce que nous appelons « la démocratie »…
        Chaque fois que l’on propose à des musulmans un système électif pour choisir un dirigeant, ils choisissent celui qui semble le plus fort, chacun dans son univers ethnique et sa tendance religieuse, ce qui est tout à fait normal dans une culture ou il n’y à pas de hiérarchie, mais seulement des allégeances.
        Tous les occidentaux qui ont essayé d’utiliser ces peuples pour leurs intérêts géopolitiques devraient, depuis le temps, avoir compris qu’ils jouent les apprentis sorciers. Ne pas se mêler de leurs affaires intérieures tout en restant intransigeants en cas d’agression, c’est tout ce qu’il fallait faire…
        Mais chacun se croît toujours le plus malin, et comme nous n’avons plus vraiment de repères au niveau des idées, tout foire !
        Il suffit de se rappeler, combien, en France, nous aimions les Russes du temps ou ils étaient communistes, et de voir les gauchos d’aujourd’hui se répandre contre Poutine, et contre Israël, et , bien que n’ayant que l’anti racisme à la bouche, comme ils soutiennent ceux qui n’ont comme objectif que de rejeter les juif à la mer, pour comprendre qu’en fait nos dirigeants n’ont plus du tout d’idées cohérentes !!
        Moije, est le représentant parfait de cette pensée nulle, et on ne peut pas s’étonner des résultats !
        Avec un monde dirigé de cette façon, le grand coup de flash devient de moins en moins impossible….

        1. Bonsaï

          Effectivement, si Sam Player synthétise parfaitement la situation, vous-même nous faites le nécessaire rappel des données historiques.
          Il faut ajouter que les Anglais ont toujours eu une connaissance réelle des complexité de cette région, alors que les Français se contentent de jouer en surface.
          Et c’est bien parce que ces chefs d’état autoritaires étaient « laïques » qu’ils sont devenus la cible des islamistes…

          1. Higgins

            Désolé mais non, les français en Orient ne jouent pas en surface ou du moins, plus exactement, ne jouaient pas en surface jusqu’à un passé très récent. Depuis une vingtaine d’année, c’est la catastrophe compète. Notre pays a perdu bien des positions acquises dans cette partie du monde en particulier en Syrie et au Liban. L’anticléricalisme du pouvoir actuel y est pour beaucoup. Jusqu’à l’arrivée de la clique normalienne au pouvoir, la France bénéficiait dans la diaspora chrétienne locale d’un aura flatteur. Ce n’est plus le cas depuis qu’un parti pris pro-musulman préside à notre politique étrangère dans la région (cf la référence à la main qui nourrit). Déjà, en 1983, on sait que c’est du Quai d’Orsay qu’est venu le coup de téléphone qui a prévenu les milices du Hezbollah de l’imminence d’un bombardement par des avions de la Marine en représailles de l’attentat du Drakkar où 58 parachutistes français avaient été tués. C’est désormais l’Egypte qui tient la corde (en témoigne nos récentes ventes d’armes) mais la question est, jusqu’à quand?
            Quant aux anglais, ils ont perdu autant si non plus que nous. Dans l’après-guerre, ils dominaient la péninsule arabique et une bonne partie du Moyen Orient. En acceptant de devenir les simples supplétifs de l’oncle Sam, ils se sont coupés de nombreux régimes locaux.

            1. Val

              +100 @higgins nos dirigeants ont enterré notre souveraineté . Mais peut être était ce inévitable , conséquence de la dernière guerre . Une de mes hantises : que nous tombions au niveau « pays proxi » bon a jouer les champs de batailles au profit des puissances qui nous dominent . C’est probablement notre futur . Quelle pitié ..

      2. Val

        @sam pas d’accord avec toi : croire que l’on peut rester à l’écart comme le bon Dieu (quand on ne l’appelle pas 😉 ) est utopique . Nous sommes (ts les pays ) dans le même bateau . Nos pays ont des relations : commerciales , historiques , spirituelles , et des alliances et mésalliances guerrières. Il est totalement illusoire de penser pouvoir rester en dehors des conflits à compter les points . Imaginons un pays qui se tiendrait comme cela à l’écart peinard (le croit il naïvement) , il sera rapidement rattrapé par la patrouille (les pays adverses ou tout simplement plus forts ) et devra se battre ou mourir (les pays africains sont pour beaucoup dans cette situation et les autres décident de leur destin à leur place). Maintenant , quand on intervient , il serait bien de le faire intelligemment (à bon escient ) et surtout il serait très sain de choisir les bons alliés et non pas nos propres ennemis comme nous le faisons aujourd’hui …

        1. Taisson

          @Vall 18 octobre 2016, 14 h 28 min
          Pardon de rebondir sur cette réponse faite à Sam, mais pense qu’entre « rester pepère » et intervenir pour faire tomber des dirigeants qui ne nous plaisent pas uniquement pour des raisons idéologiques, il y à une nuance.
          On peut commercer et se parler sans prétendre choisir les dirigeants d’autres pays.
          Autant j’aurais approuvé une action en cas d’agression, par exemple quand Kadafi payait les attentats, que je désapprouve totalement les actions qui nous ont conduit aux interventions actuelles.
          Après avoir fait prospérer les talibans, juste pour em*der les russes à l’époque, puis aidé les rebelles islamiques à faire tomber Sadam, et tenter de liquider Bachar, et bien d’autres, L’occident se retrouve face à Daesh, dont on à longtemps flatté les diverses composantes !
          Tout ça pour des idées vagues, teintées d’anti chrétienté et de romantisme « révolutionnaire » qui fait toujours pencher la balance du côté des rebelles…
          Quand on renie ses propres idées et traditions, on perd rapidement sa cohérence. C’est ce qui nous arrive en ce moment, et effectivement nous nous allions à chaque fois avec nos pires ennemis en trahissant nos alliés traditionnels.
          Ca ne peut pas bien finir !

          1. Val

            @taisson tout à fait c est pour ça que j ai dit « à bon escient » et bien discerner les ennemis/faux amis des vrais alliés

            1. sam player

              Val faudra me trouver les interventions à bon escient.
              Si un pays comme le Koweit ne voulait pas être envahi par l’Irak c’était à lui de nouer des alliances avec d’autres pays ET D’EN PAYER LE PRIX.

              C’est le rôle de l’OTAN par ici.
              Même la Suisse paie les pays limitrophes (dont la france) pour surveiller son espace aérien en dehors des heures de bureau.

              1. albundy17

                « ET D’EN PAYER LE PRIX. »

                A priori, ils ont reçu la facture ensuite et ont réglé leur dette (sauf à la france dixit je ne sais plus qui)

              2. Val

                @sam on défend nos intérêts tous les ans au Tchad et ils payent d’une manière ou d’une autre cette protection . Il y a d’autres exemples

                1. sam player

                  Tchad : 600 français, 50 miilions d’€ d’échanges !

                  En fait depuis la mondialisation on n’a plus aucun intérêt à intervenir dans ces pays.

                  On nous a fait bouffer pendant des dizaines d’années des bananes de Martinique, du chocolat et du café de m*** d’Afrique pour faire plaisir aux potentats locaux et au compagnies maritimes de connivence avec les politiques.

                    1. sam player

                      Oops, merci, même source mais j’avais ouvert divers onglets sur l’Afrique et j’ai pris l’onglet de la Centrafrique… sorry

                    2. Pheldge

                      Attends bibi, moi ça me fait rigoler « les échanges commerciaux entre les pays », parce que quand ça t’est présenté à la télé , il y a toujours un message, le plus souvent culpabilisant sous-jacent genre « bon bin, pour rattraper le déficit commercial, il va falloir augmenter les impôts … ».
                      C’est ce que j’avais retenu du choc pétrolier de 73 ( Harry était déjà très âgé à cette époque 😉 )

  10. Benjamin Franklin

    La stratégie américaine au Moyen-Orient (et dans le monde en général) depuis quelques années est parfaitement cohérente, quoiqu’en pensent les grincheux. Oui, avoir le bazar en Libye et en Syrie, ça provoque des attentats en Occident. Mais d’un point de vue géopolitique, c’est beaucoup moins gênant quelques attentats venus de territoires en lambeaux, plutôt que des pays solides alliés aux concurrents que sont la Russie et la Chine. Donc depuis 10 ans, les américains s’appliquent à ruiner tous les pays susceptibles de faire partie de la liste, parce qu’il vaut mieux le chaos qu’un ennemi solide. Et qu’au milieu du chaos, on peut faire de la quasi-guerre sans choquer l’opinion publique (ce que les russes et les chinois pensent aussi, par ailleurs).

    Je ne serais pas surpris d’apprendre un jour (dans 50 ans après déclassification par le Pentagone ?) que la motivation première de l’invasion de l’Irak en 2003 n’avait rien à voir avec le pétrole ou les armes de destruction massive, mais visait simplement à empêcher le partage imminent du pays entre Téhéran et Assad ou entre Téhéran et les Séoud.

    Maintenant, est-ce que les américains vont maintenir l’alliance avec les wahabites, ça va dépendre des circonstances. Ils sont désormais autonomes en pétrole, donc n’ont plus besoin d’eux. Si l’Iran réclame les têtes des Séoud comme prix de sa neutralité bienveillante, ils pourront les avoir. Si au contraire les US ont besoin de supplétifs pour contrer les iraniens et les russes dans la région, ils seront ravis d’utiliser les caisses de Ryiad pour les recruter.

    Ce qui est malheureux, c’est de voir à quel point les américains se sont entêtés à ne vouloir choisir qu’entre Charybde et Scylla pour cette élection présidentielle. Après si les scandales hillaresques continuent à s’empiler après le 8 novembre et que les républicains conservent le congrès, on aura peut-être droit à l’impeachment le plus rapide de l’histoire us !

    1. UnLorrain

      « La guerre est une mère » ou «la guerre est un état naturel»…trouvés au détour de blog genre éphémérides cette citation serait de Napoléon.
      Pas de quoi pavoiser…rien de mieux comme programme ? Mairde alors!… ces saignées démographique m’apparaissent comme une forme de malthusianisme,mon simplet point de vue..«l’homme qui ne peut faire la guerre euuh qui ne peut subvenir a ses besoins par lui-même ou par sa famille, n’a rien a faire sur cette terre»( la suite est, et la nature se chargera de le faire rapidement disparaître. En 2000 ça ne me parait fichtrement pas le cas,de cas)

  11. Val

    En tous les cas une chose est sûre : l’influence de la France , qui était majeure en Afrique et au moyen orient il y a 50 ans est devenue diaphane . Si une stratégie américaine se dégage de tout ceci , c’est celle qui consiste à nous virer méthodiquement de tous les pays où nous avions une influence . Il nous reste qq bases en Afrique , pour combien de temps ? Sam , tu diras peut être que c’est une bonne chose , dans la ligne chacun s’occupe de ses affaires , mais pour moi , j’y vois surtout qu’il ne nous sera plus possible d’en faire des affaires …

    1. Higgins

      C’est très visible en Afrique. La faute initiale est de ne pas avoir imaginé en temps et en heure par qui et comment remplacer les dirigeants historiques de l’indépendance (cas le plus emblématique, la Côte d’Ivoire). A cela s’ajoute quelques dramatiques erreurs comme l’abandon du franc CFA par Balladur en 1994 afin que le Franc puisse intégrer l’Euro et la volonté imbécile de calquer absolument sur des pays notoirement instables des schémas démocratiques pas adaptés. Bernard Lugan a des jugements lapidaires sur ce point.

      1. Aristarkke

        Major, quel commentaire!
        Que faites-vous de la liberté des peuples à se donner les dirigeants de leurs choix, quand bien même ce sont des imbeciles dangereux (imaginer par qui et comment remplacer…)
        Si les dirigeants de la Côte d’ivoire, du Gabon, du Centrafrique ou du Zimbabwe se mêlaient ouvertement de nous conseiller pour nos élections, je doute que nous le prendrions aimablement…

        1. Higgins

          Pas de néo-colonialisme chez moi. Je ne fais que me placer du point de vue des positions du pays. Un pays n’a pas d’amis, c’est bien connu, il n’a que des intérêts. D’autres n’ont pas ces pudeurs mais le grand jeu diplomatique est ainsi fait. Disons qu’en Afrique, nos dirigeants ont été plutôt mauvais. Ils pouvaient faire beaucoup mieux autant pour nous que pour les pays et les populations concernées. Je mets ça sur le compte d’une ignorance crasse de ce continent associée à un mépris total pour leurs habitants.

        2. albundy17

          « quand bien même ce sont des imbéciles dangereux »

          En fait ils pourraient maintenant nous conseiller, vu ce que l’on a au pouvoir…

      2. Adolfo Ramirez Jr

        Je pense au contraire que nous avons une influence encore tres forte et inégalée dans tous les pays francophones.
        Il n’y a qu’a voir l’intervention au Mali, les EU nous aident financierement et avec quelques matériels qui nous font défaut, mais personne n’est présent au front et n’a meme envisagé d’y etre sinon l’Armée française.
        Les EU ont besoin de nous en Afrique, ne serait ce que pour contrer l’influence des Chinois qui autrement rafleraient tout.

    2. Aristarkke

      Si nous étions encore respectable convenablement à différents points de vue, nous aurions conservé de l’ influence…
      Donner des conseils de gouvernance judicieuse, on sait faire sauf nous les appliquer. Les rieurs ont donc beau et facile jeu de nous renvoyer notre incapacité…

      1. albundy17

        On ne peut à la fois conserver une influence et s’autoflageller comme salaud de colonisateurs esclavagiste

  12. bibi

    Parler d’interception c’est un bien grand mot pour juste avoir suivi 2 TU-160 qui n’ont fait que flirter avec les espaces aériens de différents pays européens, en fait ils ont justes étaient escortés par la chasse Norvégienne, Britannique, Française et Espagnole et ils sont rentrés tout seul comme des grands à la base après un petit tour de 9 heures.

    Les russes et l’Otan joue régulièrement à ce jeu à la frontière de l’espace aérien russe au niveau de l’enclave de Kaliningrad sans que cela fasse à chaque fois les choux gras de la presse.

  13. zelectron

    Kadhafi mort le 20 octobre 2011 avait une dette vis à vis de la Russie de quelques 8 milliards de dollars, cette dette était la plus forte de toutes à l’égard des tiers et donc la coalition avait dit « on s’arrangera »: dans la réalité Poutine s’est assis sur 8 milliards de $
    Lorsque le conflit en la Syrie a commencé a prendre de l’ampleur, Bachar devait 19 milliards de dollars à la Russie. Je continue ?

  14. Val

    HS mais ce qui se passe côté police et les répercussions sont inédites en France et ça sent vraiment la fin de règne … si on ajoute la piteuse et scandaleuse histoire du bouquin … tout ça va mal finir

    1. sam player

      Oui le coup des sauvageons c’est resté en travers de la gorge de certains.
      Cette nuit l’Elysée s’était barricadé par peur de voir les flics débouler dans leur avenue !

    2. Nocte

      J’ai un commentaire en attente de validation en écho au lien fourni par Higgins à 18:01.

      Les sénateurs ont fait très fort sur ce coup… et clairement çà sent la fin de règne avec un petit bruit de bottes si typique des régimes socialistes du 20eme siècle qui ont lourdement marqué l’Histoire.

  15. René-Pierre Samary

    L’Orient n’est compliqué que pour ceux qui n’y vont pas avec des idées simples. L’Orient est musulman, tout simplement. L’Islam est plus conflictuel que les autres civilisations. Les conflits civilisationnels violents impliquent trois fois plus souvent des musulmans que les autres grandes cultures.
    L’erreur commune, à mon avis, est de voir dans la religion musulmane cette cause de violence, et donc d’espérer un adoucissement possible, un « Islam modéré » (qui peut exister, plus ou moins, selon les circonstances). C’est oublier que ce sont les cultures qui créent les religions, davantage que le contraire. Les religions sont les superstructures d’un mode de pensée, et les modes de pensée peuvent être inconciliables., à l’échelle des peuples sinon, exceptionnellement, à celle des individus qui, politiquement, ne comptent pas.

    1. Val

      Oula René , oserait tu dire que l’islam n’est pas la religion de paix et d’amour qu’on nous décrit ?
      Quand même il y des jours où j’aurais aimé naître homme musulman pour aller faire passer quelques messages plombés bien sentis à de nos dirigeants , le tout sans être encombrée par les sempiternelles culpabilités chrétiennes .

      1. sam player

        Non il dit juste qu’il ne faut pas mélanger la cause et la conséquence : la religion serait une conséquence culturelle suivant lui.
        Perso je confonds les deux, c’est un tout.

        1. Val

          just kidding sam 😉 . Perso je pense comme toi sur ce coup : la poule , l’oeuf …. éternelle question (c’est le cas de le dire 😉 )

        2. MadeInCH

          Les religions façonnent les cultures.
          Les Vikings ont abandonné leur culture du pillage après leur conversion au Christianisme.
          Les Jeux Olympiques, qui réglaient les calendrier dans l’Antiquité, voir l’ordinateur analogique qu’était la machine d’Anticytère, a disparu après la conversion à la Chrétienté.
          L’islam c’est imposé par la force militaire uniquement. Puis le lavage de cerveau empêche toute réflexion aux contaminés.
          Avec des arguments intellectuels du genre:
          « si vous ne dites pas que l’islam est une religion de paix, alors on vous tue! »

          1. « Les religions façonnent les cultures. »
            Non non. C’est bien un phénomène dans les deux sens. La culture façonne la religion autant que l’inverse. Il y a tellement d’exemples…

          2. René-Pierre Samary

            « Les religions façonnent les cultures »
            Bien sûr. De même que le culturel est façonné par l’inné, et vice versa. Mais, de même qu’entre la poule et l’oeuf, il y a un facteur premier, puis une rétroaction, et ainsi de suite.
            Les mentalités collectives (celles qui valorisent la force, par exemple), « fabriquent » des religions qui leur conviennent, et ces religions « confirment » la validité de ces visions du monde, tout en leur donnant l’ossature intellectuelle nécessaire à leur expression.

    2. MadeInCH

      Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord étaient Chrétiens, avant leur invasion par les musulmans.
      L’Afrique a même donné un Pape. Me rapelle plus duquel.

        1. Pheldge

          Faut reconnaître qu’ils ont été patients : ils ont attendu le retour de Jésus plus de 600 ans quand même …

      1. Pheldge

        « L’Afrique a même donné un Pape », oui, plusieurs même, le plus connu était à Marseille dernièrement , le Pape Diouf 😀

  16. Desintoxsintox

    Les russes ont quasiment déjà gagné la guerre en Syrie. Damas est déjà dégagé. Alep est partie pour tomber, probablement même avant l’élection américaine. Il n’y a plus rien de raisonnable que les américains puissent faire pour arrêter ça. Et c’est certainement une bonne chose pour la stabilité de la région.

    Encore un superbe fiasco du père Obama et une belle paire de claques pour les US!

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