10 ans de fuite en avant

Cela fait donc 10 ans maintenant que trois tours, une partie de bâtiment officiel et quatre avions auront été réduits en morceaux, et quasiment en direct, marquant toute une tranche de l’Humanité par un flot d’images choc. Les commémorations et dossiers spéciaux sont déjà nombreux. On peut trouver quelques éléments de réflexion chez Toréador, Contrepoints et un de mes billets précédents propose une mise en perspective avec un autre 11 septembre, celui de 1773. Et même si l’on peut analyser ces événements sous de multiples angles, on peut déjà dire que les dix années passées se sont surtout traduites par une véritable fuite en avant.

En effet, du point de vue démocratique et libéral, force est de constater que le 11 septembre 2001 fut l’excuse rêvée pour diminuer drastiquement la liberté d’expression, les droits fondamentaux du citoyen devant les gouvernement, et de renforcer tous les contrôles aériens à un point tel qu’on frise maintenant le ridicule ; je décrivais ainsi dans un billet d’octobre 2006 la dérive observée et imaginait l’aboutissement logique de ces mesures sécuritaires poussées à leur extrême :

Le voyageur aérien lambda des années 2010 sera habillé en tongues, avec un gros sac de plastique opaque aux couleurs de la compagnie, et absolument rien en dessous.(…) On pourra observer, dans les halls d’embarquement, des petits paquets de pochons bigarrés s’attroupant devant les portes et attendant sagement, billet dans une main et passeport biométrique dans l’autre, qu’on les appelle pour entrer dans des avions au design futuriste mais aux installations à bord essentiellement fonctionnelles et limitées au strict minimum vital et strict maximum sécuritaire.

L’évolution, tant des Etats-Unis que de l’Union Européenne dans ces dix années montrent de façon limpide que si les terroristes n’ont pas gagné par le nombre de morts, les armées conventionnelles restant bien plus efficaces, ils ont largement gagné du terrain psychologique puisque les démocraties sociales de la fin du XXème Siècle ne sont maintenant plus que l’ombre d’elles-mêmes.

L’élite qui prétend nous gouverner, que ce soit en Amérique du Nord, ou en Europe, n’est plus qu’une parodie de représentation du peuple par le peuple et pour le peuple, de laquelle toute justice, toute équité, toute morale et toute probité auront disparu comme jamais auparavant. La défiance vis-à-vis de nos gouvernants est telle que, de facto, les gens parient plus sur l’avenir de la Chine, du Brésil, de l’Inde, ou d’autres pays émergents que sur le futur des porte-étendards traditionnels de la Bonne Façon de Penser et d’Agir.

Ces dix années n’ont été, en fait, qu’une immense fuite en avant, tant du côté de l’Europe que des Etats-Unis.

Ces derniers auront fui la crise des valeurs technologiques (dont la bulle a explosé quelques mois avant les tours jumelles) en se jetant dans une paranoïa sécuritaire doublée d’une bulle immobilière sans précédent qui met, maintenant, des centaines de milliers de familles dans des situations invraisemblables pour un pays jadis riche. Et pour compenser, les autorités américaines se sont lancées dans une politique keynésienne insensée qui achèvera de fusiller complètement l’économie mondiale basée sur un dollar de plus en plus fictif.

Fascism : do you think it'll be this obvious ?

Quant à l’Europe, de référendums en référendums, elle aura prouvé à plusieurs reprises son mépris pour la voix du peuple qu’elle entend représenter. Mépris qu’il faudra doubler de son incompétence stupéfiante à gérer tant la crise que ses propres traités et règlements. Noyant ses citoyens dans des directives de plus en plus ubuesques, elle ira jusqu’à réglementer les machines à café alors que la crise des dettes souveraines atteint des échelles inouïes.

Enfin, si ce week-end devait marquer quelque chose, ce n’est pas les 10 ans de commémorations des attentats du 11 Septembre, mais bel et bien le point de départ du délitement final de la zone euro.

Ce dimanche, en effet, tout montre que les heures qui viennent pour la Grèce seront celles où l’on apprendra qu’elle est, officiellement, en faillite.

Oh, tous ceux qui avaient déjà sorti la tête du sable ces derniers mois savaient déjà que la Grèce était, en réalité, aussi foutue que possible : l’état Grec est à tel point ruiné qu’il ne peut déjà plus payer autre chose que les salaires des fonctionnaires, à condition de ne plus faire aucune autre dépense, et son mois d’Octobre s’annonce pire puisqu’à ce moment, il ne pourra plus rien payer du tout.

La démission de Stark à la BCE laisse là encore peu de place à une interprétation favorable des événements : l’expression “les rats quittent le navire” est un peu inapproprié concernant Stark, ce dernier, plutôt orthodoxe, étant plutôt un élément modérateur dans la folie inopérante des dirigeants européens de la Banque Centrale, il reste que ce départ marque clairement l’abandon (par découragement ?) d’une certaine ligne de gestion.

Oui, les euro-bonds verront le jour (ce n’est plus qu’une question de jours, maintenant). Merkel, comme prévu, pliera.

Oui, l’Europe vogue à marche forcée vers un fédéralisme de plus en plus complet, avec une fiscalité et une gouvernance économique renforcée, dans la plus parfaite indifférence de ce que les peuples peuvent décider.

Ce dimanche, en effet, tout montre aussi que la crise a franchi un nouveau pallier : le FMI n’aura pas les moyens de sauver qui que ce soit. Les prochains pays à tomber seront, de fait, too big to bail out. Par exemple, de fait, l’Italie est en faillite ; les bons de son trésor ne trouvent preneurs que parce que la BCE affiche clairement vouloir les racheter. Il en va de même de l’Espagne et du Portugal.

Faites-vous une raison : dans le meilleur des cas, l’Europe devra se découper en deux zones Euro, l’une du Nord, et l’une du Sud. Et la France ne sera pas dans celle du Nord : les banques françaises voient déjà se profiler une dégradation de leur note, avant celle du pays, inévitable.

Au final, tout, dans ces dix ans, montre que les états, qu’ils soient démocratiques ou dictatoriaux, agissent toujours pour assurer leur croissance, et toujours au dépens des populations qu’ils prétendent servir. Chacune de ces dix années n’aura servi qu’à préparer l’étape suivante d’un délitement prévisible, complet et profond des valeurs qui ont pourtant fondé la richesse de l’Occident.

Triste anniversaire.

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Commentaires82

  1. Galuel

    Je ne comprends pas ce post. J’avais cru comprendre que les jusnaturalistes étaient contre la démocratie, le fait que la majorité impose ses vues à des minorités. Là ce sont des minorités qui imposent leurs vues. Donc quid ? Quelle est la proposition pour agir sur l’Etat des choses ? Moins de démocratie ? Vraiment ? Autre chose ? Quoi ?

      1. Galuel

        Je me suis peut-être trompé. Eclaire moi ! Tu n’est pas jusnaturaliste, et tu es démocrate ? Comment te définis-tu vis à vis du libéralisme ? Dans quelle variante ?

        1. Galuel

          Quand je lis :

          “Quant à l’Europe, de référendums en référendums, elle aura prouvé à plusieurs reprises son mépris pour la voix du peuple qu’elle entend représenter”

          Il y a un jugement “mépris” sur la relation ici entre “l’Europe” et “la voix du peuple”. Qui donne donc la préférence à la notion de “peuple”. Je me trompe ?

          Quand je lis :

          “ce que les peuples peuvent décider” je suis fort étonné s’il s’agit d’un jusnaturaliste qui parle qu’il puisse affirmer qu’un “peuple” puisse décider quoi que soit en imposant donc ses vues aux individus, à moins qu’il ne suppose que 64 millions d’individus puissent signer tous en même temps un même contrat stipulant les mêmes choses ?

          Quand je lis :

          “Noyant ses citoyens dans des directives”… Je lis “citoyen” qui renvoie à la notion de nation.

          Quand je lis :

          “la crise des dettes souveraines” Je lis la notion de “souveraineté”.

          Quand je lis :

          “un délitement prévisible, complet et profond des valeurs qui ont pourtant fondé la richesse de l’Occident”

          Quelles “valeurs” ? Qu’est-ce que “l’occident” ? “ont fondé” quoi ? Depuis quand ? Depuis la Shoa ? Depuis le Vietnam ? Depuis quand exactement y-aurai-t-il eu des “valeurs” de “l’occident” ? Que signifient ces notions pour un jusnaturaliste exactement ???

          Qu’est-ce que le “peuple” la “décision du peuple”, les “valeurs”, le “citoyen”, “l’occident”, la “souveraineté” ? Tout ceci me semble extrêmement étrange pour un tenant du jusnaturalisme qui ne conçoit que des individus et la propriété individuelle absolue comme base axiomatique…

          Je n’y comprends goutte à vrai dire. Je ne sais pas ce que signifient tous ces concepts d’un point de vue jusnaturaliste.

          1. Mon Dieu. Mais tu te fais vraiment du mal pour rien. Je ne sais pas ce que tu prends ni en quelle quantité, mais il faut clairement changer la posologie.

            Tu ne vois pas que tout ces éléments de langage que tu manipules (et qui te pètent au visage, paf, comme des éléments chimiques mal maîtrisés) sont ceux, précisément, des Eruopéistes et sociaux-démocrates, et que dans ce cadre d’analyse là, les actes des gouvernements ne sont pas cohérents ? Tu ne vois pas l’ironie qu’il y a d’un côté à réclamer du Par Le Peuple et Pour Le Peuple, obtenir ce qu’on observe, et voir ça détourné ?

        2. Galuel

          Je suis tout à fait d’accord avec cette dernière remarque.

          C’est pourquoi je questionne “Quelle est la proposition pour agir sur l’Etat des choses ? Moins de démocratie ? Vraiment ? Autre chose ? Quoi ?”.

          Il serait bon dans ce cas dans un autre cadre logique d’interpréter ce résultat comme étant une conséquence et de proposer des solutions à mettre en oeuvre qui permettent de le changer à partir de la situation en place, tout de suite ! Comment ? Par quels moyens ? Conformément à quels principes étant donné que personne n’est d’accord avec rien ?

    1. Paf

      il n’y en a pas.Tu persistes a penser comme un democrate a qui on a dit qu’il pouvait avoir du pouvoir en votant.C’est faux.Tu n’as rien, tu n’es rien: le programme est celui du delitement des democraties et de l’echec du Keynesianisme.Ce qui suivra sera ce qui marchera en fonction des conditions.C’est une affaire de leader militaire, de chef d’entreprise ou de leader politique, ca n’a rien a voir avec une quelconque reflexion sur les systemes politiques.
      La sequence ‘on reflechit, on invente, on propose et on met en oeuvre’ est un mirage destine a faire croire que la democratie est nee ainsi.

        1. Galuel

          “C’est une affaire de leader militaire, de chef d’entreprise ou de leader politique, ca n’a rien a voir avec une quelconque reflexion sur les systemes politiques.”

          Prétendre qu’il puisse y avoir quelque leadership que ce soit sans que ça repose sur une proposion politique admise et comprise est parfaitement contradictoire avec toute l’histoire politique de cette planète.

          Evidemment que la force de réflexion et de proposition sont la base de tout leadership quel qu’il soit.

          1. Heu toute l’histoire montre que la “proposition politique” lorsqu’un leader arrive se résume à “tu fermes ta gueule ou tu te fais buter”. Ergo, je pouffe.

        2. Galuel

          Bien sûr que même les dictateurs ont été porteurs d’une proposition. Ils ont été suivis, parce que s’ils ne l’avaient pas été ils ne seraient arrivés nulle part.

        3. Paf

          le fait qu’il n’y ait rien a inventer en la matiere est la base meme de l’existence du conservatisme en economie et en politique: rien n’est gratuit, l’autorite est la base de la civilisation.L’Histoire des hommes se resume a reapprendre en permanence ces deux regles simples.
          Les evenements actuels sont a 100% dans ce contexte.

  2. Franck Boizard

    Quel magnifique succès des propagandistes à la solde de l’URSS qui s’étaient donné pour objectif de pourrir les démocraties de l’intérieur !

    Certes, ils ne sont pas les seuls responsables des désastres actuels, mais ils y ont leur part : toutes les idées qui nous tuent aujourd’hui nous ont été infusées du temps où l’URSS était bien vivante.

    C’est pourquoi je pense que ce petit hommage n’est pas superflu.

    1. Je partage ton avis. Effectivement, leurs actions et leurs idées délétères auront survécu à la chute de l’Union Soviétique.

      1. Pascale

        Moi aussi. L’idéologie communiste noyaute avec génie nos “démocraties” depuis la fin de la guerre. C’est ce que j’avais écrit il y a peu ici même : point besoin de révolution, mais de beaucoup de patience et de temps.

      2. simple citoyen

        Je viens de lire “Comment les démocraties finissent” de Jean-François Revel et bien que daté, il relate de manière fascinante les réactions des démocraties occidentales face à l’URSS.
        Il n’est pas nécessaire de faire de gros efforts pour retrouver les mêmes réflexes, abnadons et conditionnements qui y sont décrits dans nos classes dirigeantes aujourd’hui.

    2. Calvin

      Oui, je suis (en partie) d’accord.
      En réalité, le noyautage de l’EdNat par les marxistes a commencé dès la fin de la WWII, et a colonisé progressivement les strates de la société et les consciences.

      Toute la question est de savoir si les gens vont enfin ouvrir les yeux, nettoyer leurs oreilles et penser avec leur cerveau…
      Je ne fais aucune confiance aux élites qui y ont trop à perdre (et trop de culpabilité pour l’assumer), mais plus à ceux qui font passer l’instinct de survie avant toute idéologie.

      1. estienne

        Le centralisme est dans les gênes de ce pays. Monothéisme, monarchie, république, communisme, syndicalisme, présidentialisme reposent sur la même logique fondamentale : sans ordre aristocratique, c’est le bordel !
        Nous votons régulièrement pour confirmer cette vérité.

      2. Franck Boizard

        Non, aucune chance que ces gens changent d’idées : le propre de l’idéologie est d’être imperméable aux réalités. En revanche, on peut changer de gens. C’est pourquoi je crois à l’effet des changements de générations sur l’évolution des idées.

        1. Glam

          bien sur! l’important, c’est que tous les djeunz europeens comprennent bien que c’est la finansse du catipalisme qui a detruit l’europe et que les riches sont des salauds!
          Ils vont voir dans leur jeune temps s’ecrouler la chmociete de cmonchmomation et vont reinventer un nouveau trotskysme, plus sain, plus fort, pour plus longtemps! joie XD

        2. Rte

          Nous assistons surtout à la fusion entre communisme et capitalisme (Chine, banques US,…) dans une “troisième voie” défendue depuis 100 ans par la société Fabienne (London School of Economics).

          1. Tu parles. Cette troisième voie, c’est du parfait flan. La richesse pour quelques uns, une oligarchie bien douillette, et les emmerdes et la pauvreté pour tous les autres. Rien que de très classique.

    3. gem

      C’est une erreur de penser ça comme né de “propagandistes à la solde de l’URSS”. C’est le doublement le contraire : l’URSS est née d’idées occidentales, et ça a été une grande surprise que ce ne soit pas l’Angleterre ou l’Allemagne qui vire “progressiste collectiviste” mais la Russie. Et L’URSS a servi de repoussoir, d’ennemi extérieur permettant d’associer le socialisme à la trahison, donc de limiter la croissance du socialisme économique ; cette digue idéologique a sauté avec le “mur”.

  3. Jacky Social

    hem hem…

    “tout montre que la Grèce va annoncer dans les heures qui viennent seront celles où l’on apprendra qu’elle est, officiellement, en faillite.”

    La Grèce va annoncer qu’elle est en faillite ou les heures qui viennent seront celles où nous l’apprendrons, mais pas les deux. 😉

    1. Oui, j’ai corrigé la bouillie : “Ce dimanche, en effet, tout montre que les heures qui viennent pour la Grèce seront celles où l’on apprendra qu’elle est, officiellement, en faillite.”

      1. Calvin

        En même temps, quelques heures se sont écoulées entre ton billet et ta modification !!!
        Mais, tu as raison, si la Grèce n’est toujours pas officiellement en faillite, elle a fait un pas de plus.

  4. imperitum

    Les “Petites chroniques désabusées d’un pays en lente décomposition” n’ont jamais aussi bien porté leur nom.

    Dommage, celle-ci chagrine plus qu’elle ne redonne le sourire, face à ce tsunami de merde qui se profile à l’horizon.

  5. riri

    En fait, cette fuite en avant me fait plutôt penser, par certains aspects, à un retour en arrière, au Moyen Age plus précisément: seigneurs omnipotents augmentant les taxes les impôts et les péages pour leur bien-être personnel et celui de leurs cours, bandits de grands chemins sévissant de droite et de gauche.

    Cela donne un côté déjà vu, comme le train électrique de notre enfance qui fait toujours le même circuit.

    Mais quel avenir pour notre petit train:

    1/ Il continue à faire son tour et on va connaître la renaissance, le siècle des lumières et la révolution,
    2/ Il déraille pour mieux repartir, mais ça va faire du grabuge dans les wagons,
    3/ On change le parcours pour varier le plaisir en espérant ne pas se tromper d’aiguillage?

    A moins qu’il n’y ait une coupure d’électricité…

    1. Paf

      arrete avec les metaphores pourries, d’ailleurs a ta place j’aurais choisi le systeme digestif: un seul chemin possible et a la sortie c’est toujours de la merde.

      il y a:
      -la fin du keynesianisme et du mirage de l’economie-perpetuelle.Le seul moyen de le faire durer etait de mettre un maximum de pays dans le systeme.Le manque de pognon reel semble suggerer que le clan keynesien va se fracturer, c’est exactement le propos de cet article de H16.

      -les elites et dirigeants ont le plus grand mal a imaginer la fin du flot d’argent gratuit: on peut donc dans un premier temps s’attendre a un ecrasement des libertes individuelles pour permettre au systeme de
      ->ramasser plus de taxes
      ->faire taire les voix discordantes.
      ->faire perdurer le systeme taxation/redistribution aux riches

      eventuellement, les nouvelles generations de dirigeants vont changer de style et revenir a quelque chose de plus basique; il est encore trop tot pour savoir de quoi seront faits les nouveaux pouvoirs: leurs deux parametres principaux seront le maintien de l’ordre et le maintien de leur propre financement.

      1. riri

        Ok, c’est le scénario le plus probable.

        Mais tu me donnes l’impression de raisonner en pensant que les dirigeants, ce sont toujours les autres, et qu’on ne peut rien faire pour les empêcher d’agir…

        Je suis sans doute naïf mais je garde la conviction qu’on peut bouger et qu’on est ici pour en trouver les moyens en partageant nos idées. Où tout au moins avoir suffisamment d’infos et d’expériences pour que ce soient les autres qui se cassent la gueule.

        1. Pascale

          Comme dit plus haut le système est trop bien noyauté et verrouillé, et j’opte pour la fuite en avant évoquée par h16 et l’avenir que prédit Paf. Je nous vois lentement mais irrémédiablement sombrer dans un système à la soviétique. J’allais même rajouter : sagement.

    2. Franck Boizard

      Je voudrais défendre le moyen-âge, qui est victime d’une erreur judiciaire : les petits hommes des Lumières puis leurs sanguinaires successeurs ont eu besoin de caricaturer leurs ancêtres afin de se donner l’illusion du passage de l’ombre à la lumière. Pour convaincre que c’est mieux maintenant, deux solutions :

      > bosser très fort pour améliorer la situation.

      > marteler «C’était pire avant».

      Vous devinez quelle solution les honnêtes républicains et les vertueux révolutionnaires ont choisi.

      Ne rigolez pas : on nous ressert exactement la même recette à la con avec les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire. Puisque l’histoire de France n’est qu’une longue suite d’événements pétainistes nauséabonds, vous voyez quelle merveilleuse chance vous avez de vivre en notre belle époque de vivrensemble et de d’ouverture.

      1. scaletrans

        Je plussoie. C’est sans doute sous Saint Louis que le peuple de France fut le plus heureux. Cette époque a réellement été caricaturée par les nouveaux maîtres à penser des Lumières derrière lesquels les clairvoyants apercevaient les flots de sang qui allaient suivre.

  6. NeverMore

    Cà fait bien plus de dix ans.

    En 71, de retour de pays lointains, je n’ai rien reconnu de ce que j’avais quitté cinq ans plus tôt.

    Le début du délitement attaquait déjà les fondements (moraux et culturels entre autres). Le reste à suivi inéluctablement.

    Même dans les indignations, révoltes” ou “révolutions” qu’on connait, je ne vois encore rien de grand (ni un homme ni une pensée) qui pourrait nous remettre sur le chemin.

    1. Serge Cheminade

      Ne faut-il pas se méfier des hommes grands? Pétain n’était-il pas grand? C’est vrai qu’il a remis la France sur le chemin avec la retraite par répartition. Même aujourd’hui des millions de français ne voient pas d’autre système de retraite possible. Alors fuite en avant depuis quand?

      Bon aujourd’hui c’est le 11 septembre. Peut-être que celui de 2011 sera retenu pour autre chose que des destructions. Aujourd’hui je viens de mettre en ligne 566 offres d’emplois. Une par circonscription. Je prépare 2012 à ma manière. Je ne pense pas que les partis politiques vont trouver que ces créations d’emplois sont bonnes. Mais si je réussis mes objectifs les dépenses de l’Etat vont s’effondrer.

  7. Jacques

    Dix ans de fuites en avant ? Dix ans de reculades incessantes devant l’inévitable, plutôt !
    On connaîtra la crise, les pénuries, les restrictions, puis on verra la guerre se déclarer, cette guerre tant voulue et tant désirée par des centaines de millions d’hommes !

    Ceci dit, avec le premier jour, à coup de bombes A, H, N (triple F aussi, tien ), on aura déjà la moitié de tous les morts du conflit.
    Ensuite, peut-être après le conflit, on pourra se mettre à espérer. Mais c’est pas garanti.

  8. infraniouzes

    Dans tous les développement journalistiques que je lis ici et là on nous parle sans arrêt de Keynes avec force critiques à l’endroit de ceux qui défendent ses théories.
    J’ai retenu qu’il prônait la relance économique par les grands travaux.
    Cette idée est défendable mais dans les circonstances techniques identiques. J’ai souvent vu des bandes d’actualités des années 30 illustrant les grands travaux chers à J.M Keynes. J’ai remarqué que les chantiers grouillaient littéralement de travailleurs. On donnait à croûter à beaucoup de gens. Mais aujourd’hui, pour des coûts identiques, les chantiers ne sont peuplés que de machines, conduites par des immigrés sous-payés tandis quelques ingénieurs et techniciens discutent au chaud.
    Si les analyses de Keynes, comme celles de Marx ont été bonnes, c’était pour leur époque et c’est tout.
    Ce qu’il nous faudrait c’est un économiste qui analyse la situation présente et propose des solutions adaptées au contexte actuelle et non des théories sorties de vieux grimoires qui ne sont d’aucune utilité dans notre monde.

    1. Heu. Même pour leurs époques, elles étaient foireuses. Marx se plantait lamentablement en éco avec sa valeur travail, et Keynes a eu du succès essentiellement parce qu’il donnait un blanc-seing “universitaire” à la dépense étatique pour relancer la consommation, hérésie logique et économique typique. Entre son multiplicateur et ses principes fumeux, il a donné à des centaines de politiciens la bonne raison de griller le travail des autres dans une orgie de dépenses incontrôlables et incontrôlées. Le New Deal fut une catastrophe, par exemple.

      Ce qu’il nous faudrait n’est pas un n-ième économiste, mais que l’état et ses sbires arrêtent de fricoter et de foutre leurs doigts gras partout.

      Du reste, les économistes qui ont prévu, des années à l’avance, tout ce qui se passe actuellement, comment et pourquoi, il y en a. Comme par hasard, ils ne sont pas du tout keynésien.

    2. Théo31

      « Il va sans dire que la théorie de la production dans son ensemble, que ce livre cherche à présenter, s’adapte beaucoup mieux aux conditions d’un État totalitaire, que ne le fait la théorie de la production et de la répartition d’une production donnée, lorsqu’elle est réalisée dans les conditions de la libre concurrence, avec une large dose de laissez-faire »
      Keynes, préface à l’édition allemande de la Théorie générale

      Les socialistes ont toujours de belles références.

  9. riri

    @ pascale

    C’est bien parce que je suis d’accord avec vous que je cherche des solutions pour limiter la casse.

    Je vis à 80 km de Marseille et à chaque tour de vis du gouvernement les agressions de toutes sortes augmentent de façon exponentielle. Je n’ai pas assez de connaissances sur le système soviétique pour savoir s’il s’est accompagné d’une telle violence entre particuliers, mais ces gens là n’attendent pas sagement.

    Je n’ai pas envie d’une vie à la Napolitaine où il faut faire allégeance au caïd du quartier pour rester simplement en vie.

    Si nos enfants, votants et dirigeants de demain, n’ont pas l’espoir que les choses peuvent changer, alors effectivement, ils vont se contenter de profiter de ce système, où avoir tout le superflu est indispensable et où une carrière de fonctionnaire est la panacée.

    Les taux de suicide ne sont pas prêts de baisser.

  10. Pere Collateur

    En accord sur la majeure partie des affirmations émises dans ce billet, j’ai néanmoins un doute solide sur les euro bonds.
    Il me semble avoir vu passer un article qui disait clairement que les agences de notations les classeraient dans la catégorie “Junk Bonds”.

    Du coup, vu sous cet angle, il n’y aurait plus aucun intérêt à se lancer dans l’opération; pour peu qu’il y ait eu un jour un quelconque intérêt de déclencher cette cavalerie insensée…

    1. valuebreak

      pas “les” agences de notations, une seule, S&P en l’espèce, et l’auteur des propos a fait méa culpa rapidos ….

      1. Pere Collateur

        Mouais.

        Y a pas de fumée sans feu.
        Un panier de dettes c’est un peu comme un panier de pommes:
        Il suffit d’un seul fruit gâté pour pourrir tous les autres.

  11. BenVoyons

    Triste anniversaire ; Et oui h16, une fois n’est pas coutume, dans le mille à tous points de vues.

    Mais il a aussi d’autres discourts. http://lafaillitedeletat.com/2011/09/09/crise-du-capitalisme-et-du-liberalisme-soyons-serieux/

    Triste anniversaire, celle d’une Europe prétentieuse, qui n’accepte pas de décrocher les wagons sans roues, alors que nous entrons sur une voie au bord d’un précipice.

    La démission de Stark, signifie la poursuite d’une planche à billet procurant de l’argent gratuit pour ces fossoyeurs de la démocratie. (élection 2012 oblige.) La BCE est en état de défaut, reste la fraude, le sauve qui peut, avant débandade et l’écroulement général.

    Car l’argent gratuit des uns, se paye par la sueur des autres. Fraude. Merde, comment faut le dire ? Nous sommes en faude land. Pas de justice, pas de démocratie, pas de pouvoir, pas de paix…

    Triste anniversaire ; derrière l’incompétence des responsables se trouve l’irresponsabilité des populations, malgré les alertes d’un certain nombre.

    Triste anniversaire ; alors que les médias courent derrière un internet qui bouscule leur petit train-train, ils ne voient pas que chaque seconde ils s’enferment dans leur non-sens.

    (les pro hadopi vont de surprises en surprises, ils n’ont toujours pas digéré le streamming alors que le P2P poursuit son évolution, voici venir le Cloud, ce vaporeux nuage que Google convoitise comme Apple et bien d’autres…
    http://www.numerama.com/magazine/18749-google-music-sera-bien-lance-sans-payer-les-majors-maj.html)

    Triste anniversaire ; d’une Amérique perdue dans une dérive idéologique incompréhensible, intenable, insoutenable, voire suicidaire.

    Triste anniversaire d’événements ignobles d’une nature humaine qui ose revendiquer l’ écolo responsable pour justifier un renouveau dans la continuité à taxer le néant.

    Nous sommes bien partis, mais pas arrivés. Bon, que faisons-nous avec nos Banques la semaine prochaine ? Une nouvelle norme comptable spéciale frenchy?

  12. juni palacio

    la Loi n°73-7 du 3 janvier 1973, article 25, stipule que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Depuis, nous cumulons les problèmes et les déficits…

  13. juni palacio

    Une vieille scie bien entretenue peut toujours faire (bon) usage et Mélenchon peut dire ce qu’il veut, le jour où je m’occuperais de ce qu’il dit…
    il reste que rien ne justifie économiquement que les banques dites secondaires aient le privilège exorbitant de battre monnaie. Leur rôle est de financer l’économie pas la Grèce. Il y a aussi et surtout que sur les 1600 milliards d’encours de la dette française, 1200 ne concernent que les intérêts de cette dette. S’il y en a qui aiment engraisser les banques et les divers prêteurs. On peut être libéral et tenir compte du réel.

    1. “sur les 1600 milliards d’encours de la dette française, 1200 ne concernent que les intérêts de cette dette”

      C’est juste n’importe quoi.

      L’alter-économie, c’est pas ici.

    2. gem

      Quelles conneries…
      Les banques n’ont pas le privilège de battre monnaie ; tu peut le faire tout même, il suffit que tu fasse un chèque.

      Quant à dire que la dette n’est composées que d’intérêts … Dans un emprunt immobilier de 30 ans il est fréquent de verser autant en intérêt qu’en remboursement du capital, est-ce que pour autant la dette formée par les versements des annuités 16 à 30 ne sont que des intérêts ? Trop con …

  14. juni palacio

    Malheureusement, ce n’est pas n’importe quoi. C’est juste l’immense impéritie des politiciens qui nous a mis dans cette mouise. la morale a peu à voir avec l’économie. On peut s’insurger contre le fait que l’état créé indûment de la monnaie. On ne peut nier qu’il l’a fait dans les pires conditions qui soient. C’est à la BCE de financer les états européens sous certaines conditions qui n’ont jamais été énoncées. Pour ma part , je suis pour un état light qui se finance au moindre prix parce qu’au final, c’est moi qui paie..

    1. Mais si, c’est n’importe quoi. Tu raisonnes en roue libre sur un prédicat faux. Ok, tu arrives à la conclusion qu’il faut un état light, mais avec un raisonnement faux.

  15. Alex6

    Assez d’accord avec les commentaires disant que la chute a ete amorcee bien avant le 11 sept 01. Certes a ce moment les US ont mis un bon coup aux libertes chez eux mais la descente economique date de temps bien plus anciens.
    Symboliquement, je dirais que c’est l’imposition du systeme de secu et de sa generalisation un peu partout apres guerre qui a signe le pacte avec le diable.
    Avec 30 milliards de deficit en France en 2011, quelle ironie que de voir le systeme cree pour le bien de tous devenir un acteur majeur de ce qui va appauvrir tout le monde tres bientot.

    Mais sur la conclusion nous sommes d’accord, c’est un bien triste anniversaire. J’avoue ne pas oser imaginer ce que nous feterons en 2021, le visage de la France sera meconnaissable a mon avis.

  16. boudeuse_2011

    Il est évident que les civilisations sont mortelles.
    C’est un fait établi depuis la nuit des temps et il n’y a pas de quoi s’émouvoir plus que ça.
    D’ailleurs j’aime beaucoup l’analyse de TOYNBEE à ce sujet.
    Je vous rejoins sur le fait que notre société occidentale ne peut pas survivre encore bien longtemps.
    Le 20ème siècle a vu s’accélérer notre déclin de manière prodigieuse.
    Il n’y a pas que le 11 septembre, il y a eu Technobyl, les 2 guerres, la bombe, l’URSS, des maladies comme le sida, …
    Alors quoi ?
    Chercher un système meilleur est une idée excellente mais il serait inapplicable si d’abord, les hommes ne changeaient pas en profondeur et transformer les hommes, prendra du temps, des années voire un ou plusieurs siècles.
    Notre civilisation sera morte d’ici là peu importe les solutions mises en œuvre.
    Je ne connais rien en économie et je me demande si à l’extrême, il ne serait pas possible d’envisager le déclin, bien qu’il soit déplorable et avec des conséquences lourdes, comme une solution nécessaire et acceptable.
    Serait-il possible même de penser à le précipiter ?
    Les périodes sombres à venir pourraient être seules capables de permettre l’émergence d’hommes avec une vision et des comportements différents et d’une nouvelle civilisation riche et prospère avec des assises dont il est impossible de définir le contour actuellement.

    1. douar

      Euh, faudrait peut être penser à hiérarchiser: “11 septembre, il y a eu Technobyl, les 2 guerres, la bombe, l’URSS, des maladies comme le sida,” tu peux rajouter la méforme persistante de l’Olympique Marseille (si tu es marseillais). Parce que les 2 guerres, vite fait (combien de victimes?) comparé à Tchernobyl, on n’est pas dans la même catégorie. Idem, le Sida, certe une sale bête, mais nettement plus glamour que le paludisme qui est un vieux truc du fond des âges mais toujours là…

      1. boudeuse_2011

        Non les 2 guerres n’ont pas fait le même nombre de victimes.
        Mais je ne quantifiais pas le nombre de morts.
        Tous ces événements ont ceci de commun qu’ils ont contribuaient à anéantir la confiance de l’homme dans la société.
        En fait, la courbe de croissance des sociétés suit celle de leur capacité à affronter les événements à venir et à progresser vers la réalisation des valeurs sur lesquelles elles se fondent.
        Notre civilisation tendait vers la paix, l’égalité, la liberté, … Nous y arrivions pas mal jusqu’au 20ème siècle.
        Là, nous avons piétiné bien nombre de nos valeurs et l’homme n’a plus confiance dans son système, dans ses voisins et n’envisage plus l’avenir qu’avec pessimisme.
        C’est la marque d’une société sur le déclin.
        Et pour le sida, je le cite parce qu’il a modifié les relations à l’autre que l’on envisage plus qu’avec méfiance.
        On se protége d’abord avant d’aimer et de faire confiance.
        Puis c’est une arme plus redoutable que la bombe.
        Il n’y a qu’à voir de quelle manière, conjugué au viol, on a pu s’en servir pour décimer des peuples entiers.

        1. boudeuse_2011

          Et pour l’URSS, c’est à sa chute que je faisais référence.
          Je n’ai jamais approuvé ce système.
          Mais il faut reconnaître que si sa chute était inévitable et sans doute un bienfait, elle a pourtant laissé des millions de gens désarmés et en plein désarroi.

  17. boudeuse_2011

    Comment dans les conditions actuelles ? avec le peu de confiance de l’homme en la société, en son système, en l’avenir, maintenir encore les choses autrement qu’en supprimant des libertés, renforçant les pouvoirs des autorités, oppressant, faisant monter la violence, jouant avec les peurs …
    C’est inéluctable ! C’est regrettable mais inéluctable !
    On va vers une sacrée régression à tous les niveaux que l’on ne peut que comparer à un “moyen-âge”.

  18. fifou

    Depuis ce matin, je me pose une grande question. Est-ce que quelqu’un comprend vraiement ce qui se passe?

    On entend des chiffres hallucinants (et 100 milliards par ci et 100 milliards par la…) les grecs sont 10 millions donc 100 milliards ca fait 10.000 euros par tete de pipe ce qui devrait tous les faire vivre pendant un an (parce-que 10K chacun ca fait bien 30/40K par foyer et en net ca devrait suffire a bien vivre non?).

    Donc ma question est simple toutes ces sommes hallucinantes vont ou? font quoi?

    Tout ce tintamarre n’est-il pas la traduction que le systeme economique occidental, base sur une mise a la retraite de cinquantenaires en pleine forme alors que dans le reste du monde on bosse 80 ans pour manger tous les jours (je carricature) ca ne marche pas et ca coute plus que l’economie ne peut produire?

    Tout ce bruit n’est-il pas juste une facon de faire peur a madame michu et de justifier des gouvernements toujours de plus en plus intrusifs et des impots de plus en plus eleves?

    Si quelqu’un pense honnetement comprendre ce qui se passe, je serais bien content d’avoir une explication

    1. gem

      La dette c’est du passé : les 100 milliards les grecs les ont bouffer petit à petit, à raison de 100 ou 1000 € par an et par tête de pipe.

  19. Zephirlevis

    Votre billet est excellent, h16. Noir, très noir, sans le secours de votre désopilante ironie. C’est bien comme cela, aussi.

    Pendant longtemps, j’écoutais l’Esprit public, une émission de France Culture diffusée le dimanche à 11 heures. J’ai cessé de le faire, exaspéré de constater que les intervenants (Max Gallo, Jean-Louis Bourlanges, entre autre), fort intelligents personnages, commentaient les sujets économiques comme si les responsables publics empoignaient sérieusement les problèmes.

    Dimanche, je me suis risqué à réécouter l’émission (une bonne partie, du moins, car je n’ai pas tenu jusqu’au bout). C’est consternant : vous avez toutes sortes de considérations factuelles qui ne sont pas dépourvues d’intérêt, mais la vue d’ensemble est à côté de la plaque : on débat du bien-fondé respectif des visions keynésienne et libérale, de la mondialisation qui “surplombe” les économies nationales et qu’il faudrait “interroger”. Vous entendrez parler de conceptions différentes sur la croissance : selon la française, la relance est assise sur la stimulation de la consommation, peu important l’équilibre budgétaire. Selon l’allemande, des comptes publics ordonnés sont le gage d’une croissance solide. Personne ne viendra dire que la première conception est de la pure foutaise. Et vous n’entendrez évidemment pas dire, par exemple, que les Etats vampirisent l’économie.

    Ces échanges courtois et faussement subtils masquent la catastrophe qui advient. Et encore, vous tenez là, peut-être, ce qui se fait de moins mal dans les médias mainstream.

    Décidément, avec des interventions étatiques aussi nocives et des enfumages médiatiques aussi compacts, je crois que, pour bien des Européens, les carottes sont cuites.

    Je commence même à craindre pour ma Suisse : je m’attendais certes à ce qu’elle boive la tasse pendant des années, dans le sillage de l’effondrement économique général en cours. Or il s’avère q’elle pourrait se noyer carrément dans un océan d’Euros, notre banque nationale ayant pris, comme vous le savez, la décision de soutenir notre industrie d’exportation en achetant massivement de la devise européenne moribonde. Je suis stupéfié de voir à quel point la perception de l’économie réelle semble, même chez de supposés aigles de l’analyse économique,oblitérée par une vision bêtement monétaire : si un cours ne convient pas, qu’à cela ne tienne, on le manipule par des rachats massifs de monnaie pourrie, comme si la faiblesse de la monnaie concernée ne constituait pas le symptôme de la faiblesse des pays partenaires.

  20. deres

    Le fond du problème est extrêmement simple. La richesse est directement lié à la productivité. Depuis la révolution industrielle, les augmentations de productivités successives ont été incessantes. Au début, le système économique mis en place a eu plutôt tendance à gommer les inégalités ce qui a mis un part plus importante de la population au travail (fin des rentiers, …). Mais le système s’est par la suite inversé. Si la technologie amène encore des augmentation de productivité, celles-ci sont plus faibles et des facteurs contrebalancent l’augmentation de productivité globale. La part d’inactifs dans la société (retraités, étudiants de plus en plus vieux, sur-effectifs de la fonction publique ou parapublique, chômeurs permanents) s’est remise à augmenter au lieu de diminuer. De plus, les réglementations pléthoriques et les habitudes dispendieuses dilapident de plus en plus la richesse vers des secteurs inutiles, qui n’améliorent pas réellement notre quotidien. Les routes de campagnes sont maintenant refaites tous les 2 ans, les rond point sont décorés avec soin, nous sommes abreuvés de prospectus de nos administrations bien-pensantes, les dépenses publiques croissent chaque année inexorablement à périmètre équivalent, de nouveaux postes plus ou moins obligatoires apparaissent dans les entreprises (pour l’écologie ou pour lutter contre la discrimination), … La richesse étant détruite au lieu d’être créé, il a semblé progressivement plus facile de la créer ex nihilo par la dette que par la sueur. Ce système arrive à ses limites. le problème, c’est que les responsables politiques, qui profitent à fond de celui-ci et en sont les enfants ne peuvent pas renier leur ascendance. Ils cherchent donc à temporiser sans surtout toucher au vrai problème. La richesse ne se créent que par le travail, pas par des décisions dans les cabinets feutrés des ministères.

  21. fifou

    Il y a 3 ans, j’imaginais un scenario

    acte 1: les entreprises occidentales bougent une grande partie de leurs outils de production en Chine parce-que ca coute moins cher

    acte 2: la Chine prete plein d’argent aux Politiciens occidentaux pour qu’ils claquent comme des malades et s’endettent jusqu’au cou

    acte 3: ils peuvent pas payer et la la Chine se paie sur la bete en confisquant les usines qui ont ete installees la-bas

    acte 4: La les US gueulent et menacent la Chine de la faire peter en 1000 morceaux s’ils font ca, les Chinois trouvent un accord avec les Americains

    acte 5: l’Europe se plaint, porte l’affaire devant des tribunaux, fait plein de scrogneugneux et de menaces (parce-que tout peter ils peuvent pas) et la… l’Europe est ruinee

    je lis ca: http://fr.finance.yahoo.com/actualites/La-Chine-esp%c3%a8re-Europe-pourra-reuters_molt-3755100321.html?x=0

    et j’ai peur…

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