Tiens, un peu d’imprévu dans la morne décomposition de la sociale-démocrassie européenne : le premier ministre grec vient de se dire que bon, zut, finalement, cet effaçage de la dette, c’est une affaire qui mérite un bon gros référendum des familles. En apprenant la nouvelle, tout le monde a retenu son souffle (12 millisecondes) et a commencé à courir dans tous les sens en hurlant « Ah ne pas paniquer ne pas paniquer ne pas paniquer ! » (pendant 12 autres millisecondes). Ensuite, tout le monde a un peu paniqué.
La situation est maintenant légèrement confuse. Un petit rappel des épisodes passés s’impose.
Comme vous le savez peut-être, il y a maintenant autour d’une centaine d’heures, Sarkozy et Merkel fanfaronnaient après une nuit assez longue et franchement torride passée ensemble, et qui les avait laissés passablement épuisés, le tout sans le moindre commentaire de Carla Bruni. En résumé, l’Europe était sauvée, nos deux dirigeants avaient certainement payé de leur personne, mais ouf, le plus dur était fait : moyennant un assez gros chèque et quelques chiques coupées, on avait évité le méga-choc.
Amputation de 50% de la dette grecque, austérité européenne millimétrée, petits mouvements de bras, tout y était : la crise de la zone euro était en passe de se résorber. Il y avait bien les dettes italiennes qui sentaient un peu du bec, mais après une nuit pareille, on peut comprendre.
Seulement voilà : avec une telle mesure, la Grèce se retrouvait, de facto, transformée en protectorat bruxellois, avec mise sous tutelle plus ou moins explicite. De surcroît, le premier ministre du pays devait à présent expliquer au peuple qu’il fallait se serrer la ceinture. Politiquement, son fauteuil (voire sa tête) était en jeu.
N’oubliez jamais : un politicien aux abois est prêt à tout, absolument tout, pour sauver son épithélium délicat. Papandréou, socialiste décontracté de la dette, n’échappe évidemment pas à l’observation : jouant le peuple contre Bruxelles (et contre ses adversaires politiques), il propose, comme un James Bond de Prisunic, une cascade rocambolesque dont on sait déjà pertinemment qu’elle va lui exploser au museau : référendum.
Mais c’est très malin !
Ce faisant, le Grec applique le principe démocratique réclamé de vive voix par toute l’armée de citoyens responsables, frétillants et propres sur eux. De ce point de vue, il va être extrêmement difficile de lui reprocher son référendum. On pourrait même tenter un double-bingo en demandant qu’un tel référendum soit étendu à l’ensemble du peuple européen qui va devoir faire ses fonds de tiroir pour sortir de ce marécage putride. Amusement garanti lorsqu’on demandera leur avis aux Allemands, par exemple.
Mieux : il est presque sûr que le peuple grec, exaspéré par les mesures (aussi modestes soient-elles) déjà prises, votera contre toute prise en main par Bruxelles. Il semble évident que le premier ministre sera proprement éjecté du pouvoir. Et compte tenu de ce qui va suivre (que je détaille plus loin), on comprendra que Papandréou a tout intérêt à partir proprement. Ce référendum lui fournira une raison en béton armé.
Enfin, ce faisant, le peuple décidera lui-même de la taille et de la couleur du pal qu’il va s’infliger.
Car il ne faut absolument pas se leurrer : ce qui attend le peuple grec n’est pas joli-joli. Mais avec l’onction démocratique, ce sera en tout cas réglo-réglo.
Déjà, on peut noter les éléments suivants.
D’une part, Sarkozy s’est joliment fait empapandréouter, et Merkel avec lui. Les expériences de couples rapprochent, dit-on. À ce rythme, ils vont devenir siamois. Avec cette histoire, les deux dirigeants passent pour des buses de calibre olympique, ce qui est, avouons-le, particulièrement drôle. En effet, que peuvent-ils faire, exactement, mis à part serrer leurs petits poings et dire « Oh mais heu non zut à la fin » ? Jusqu’à preuve du contraire, le peuple grec reste tout de même souverain pour les questions le concernant. Les débats sémantiques qui viseront prochainement à tout faire pour empêcher ce référendum et expliquer pourquoi il ne doit pas avoir lieu promettent d’être extrêmement croustillants.
Du côté grec, la question se résume de toute façon ainsi :
– Soit on ne fait pas cet embêtant référendum, et on se retrouve sous tutelle, avec une rigueur pénible, importante, et une convalescence étalée jusqu’en 2020 au moins. Bonheur sucré d’une stagflation (au mieux) d’une dizaine d’année, avec le piment possible d’une catastrophe en cours de route et l’entraînement de toute l’Europe dans le gouffre.
– Soit on fait le référendum, et on rejette tout le bazar (L’hypothèse que le référendum soit favorable au haircut est au moins aussi amusante, bien que le niveau de probabilité est microscopique). Les Grecs reviennent à la drachme (ou au Zorba, plus créatif), ce qui entraîne une dévaluation massive en quelques semaines, une fuite historique de capitaux grecs hors du pays, une rigueur de folie, un balayage de la sociale démocratie en bonne et due forme, et un retour à des fondamentaux, qui sont au choix une dictature militaire (ils savent faire) ou une remise sur pied d’une économie de marché normale, pas trop corrompue, avec un espoir non nul d’une situation assainie vers 2015 à 2017. Bref : du bien plus violent, mais aussi du plus rapide.
En substance, les Grecs devront choisir de retirer le sparadrap d’un coup sec, ou de l’enlever petit à petit, doucement, sur dix ou quinze ans, avec la probabilité de découvrir une plaie purulente en dessous. Sans compter que le sparadrap pourrait leur rester collé aux doigts un certain temps s’ils passent par la case « Coup d’Etat » … qui n’est pas à exclure : hier, tous les principaux cadres de l’armée grecque ont été, du jour au lendemain, virés pour être remplacés par d’autres.
Mmmh au fait, tout ceci est bel et bien bon, mais a-t-on reparlé des CDS sur les bons grecs ? Oui, vous savez, ces assurances contre un défaut de l’état de rembourser ses prêts … Parce qu’avec le haircut, l’association des assureurs qui vendent ce genre de produits (dans une version très étrange du « Tu veux ou tu veux pas ») avait finalement fait comprendre que le défaut n’était pas acté, ce qui évitait aux banques (américaines pour la plupart) d’avoir à sortir des montagnes de cash pour dédommager ceux qui avaient, justement, souscrits ces CDS.
Autrement dit, jusqu’au 31 octobre, il n’y avait pas eu de défaut grec (mais si, puisqu’on vous le dit) et il n’y avait donc pas lieu de faire marcher les assurances.
Evidemment, si le référendum a lieu, et s’il est négatif, tout ceci devra être remis à plat, avec le risque que ces CDS doivent être payés, et que les banques américaines doivent dépenser alors des fortunes… qu’elles n’ont pas. A côté, la faillite maousse du Primary Dealer MF Global sera un micro-événement.
Tout ceci a un fumet délicat de déroute monumentale, ne trouvez-vous pas ?
Et si l’on tient compte du fait que la BNP rapatrie 30 milliards d’euros de sa filiale Fortis, si l’on factorise les essais calamiteux du FESF de vendre ses bons (5 milliards à 15 ans transformés en 3 milliards à 10 ans pour éviter la déroute) ou de les libeller en Yuan (oui, vous avez bien lu) et les taux sur les bons italiens qui tripotent la stratosphère avec gourmandise, tout ceci prend des proportions épiques qui laissent songeur.
Et puisqu’il faudra bien quelqu’un pour le placer, je terminerai par l’inévitable « Timeo Danaos et dona ferentes ».
Les prochains jours vont être musclés.
A tout hasard, achetez de l’or, du plomb et des conserves.
la solution du referendum est somme toute logique, papa andreou a peu de chance de faire voter le bazar a ses propres deputes, il gagne donc 3 mois de sursis.
le fameux plan megagenial, que ca y est tout le monde est sauve, est un vaste enfumage. le plan prevoit de mettre d ici 2020 la grece au niveau actuel de l italie qui est sur un siege ejectable.
l avantage de la faillite est une opportunite:
-la grece remet les compteurs a zero de la dette en ne remboursant personne : 200 milliards pour les banques, 150 pour la BCE en valeur nominal, en realite la perte est bien moindre une partie a deja ete provisionne pour les banques, la BCE elle a fait preuve d imagination financiere en comptabilisant dans ses comptes ses achats de dettes grecques en valeur nominal et non en valeur d achat!!!
-la faillite entraine le paiement des CDS en grande partie couvert par les US, pas tres couvert en fait car ils ont absolument pas les fonds necessaires
-les banques US font alors faillite mais l etat les soutient evidemment par la planche a billet car l etat n a lui meme rien en caisse
-les dettes grecques etant liberees en euro, les us doivent en acheter pour rembourser
-au final ceux sont les US qui vont payer la plus grande part de la dette grecque
apres un coup comme ca le dollar ne sera plus forcement une monnaie de reference, alors que l euro pourrait le devenir
Quelle imagination !
« Enfin, ce faisant, le peuple décidera lui-même de la taille et de la couleur du pal qu’il va s’infliger. »
Ce qu’il y a de saisissant, c’est cette image d’inconscience totale donnée par les micro-trottoirs réalisés en Grèce (oui, je sais, les micro-trottoirs…).
On a vraiment l’impression que le peuple grec s’estime victime de l’Europe en général et des Allemands en particulier avec en filigrane l’illusion qu’il existerait une alternative au retour à la réalité et à la fin de l’argent gratuit.
Les grecs prendront conscience de cette réalité le jour où l’état dira à ses (trop) nombreux fonctionnaires: désolé, on ne peut pas vous payer ce mois-ci, et pas le mois prochain non plus, ni celui d’après…
Malheureusement, ce scénario est aussi valable en France…
Mon beau-frere Polonais me dit: « avec cette crise, le socialisme d’Europe va tomber, puisqu’ils est principalement responsable de cette explosion de la dette depuis 30 ans ».
Et je lui reponds: « responsable, oui, mais si tu ecoutes bien, le peuple est persuade que TOUT, absolument TOUT, est de la faute des entreprises et des banquiers, un peu comme quand on dit que McDo est responsable de l’obesite. »
Donc non seulement les socialistes (le papa de Papandreou etait premier ministre socialiste aussi) sont responsables, mais les gens appellent a l’aide encore plus de socialisme pour les tirer de la. Les gens sont vraiment tres tres cons.
• A propos, les Danaïdes, condamnées aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau sans fond, c’est bien une invention grecque ? Non ? Donc les États européens sont les Danaïdes et la Grèce le tonneau…
• Papandréou a toujours la solution Sarkozy. Les Grecs votent-ils NON ? Ni une ni deux je te repasse la question au parlement qui lui, bien briefé et noyé dans les pots de vin, vote OUI. Et passez muscade !
• Je trouve que toute cette affaire fleure bon l’affaire des emprunts russes jamais remboursés par les Bolcheviks. Et on dit que l’Histoire ne repasse pas les plats ? Pas sûr. . . .
Si si on a été remboursé… à 0.001% du capital, soit dix fois moins que les britanniques qui, en outre, l’avaient été dix ans plus tôt: on a les gouvernements qu’on mérite paraît-il…
« empapadréouté »
Empapandréouté.
http://fr.wiktionary.org/wiki/empapaouter
Je ne connaissais pas cette expression colorée 🙂
Autant pour moi.
Au temps pour moi :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Au_temps_pour_moi
non,il y a debat.autant.
dréoutER
ERRRR
ERRRRRRRRRRRR
INFINITIF
même analyse.
Un référendum, c’est normal, et le résultat (non) est couru d’avance, donc c’est le défaut propre et sans bavure, donc
* les CDS sont activés et le mistigri est dilué dans la finance mondiale (c’est une broutille)
* la Grèce est bien forcée de reprendre contact avec la réalité ; l’expression « percuter le mur » ne suffit plus, vu que le mouvement est une chute verticale elle va percuter le sol. ouille. Mais au moins après ça elle aura les pieds sur terre…
Et tout cela est, finalement, plutôt bon. Le Grèce vivra ce qu’ont vécu les pays de l’Est après la chute du mur : quelques années bien pénibles puis un redémarrage sain. Et nous, ça nous évitera de verser encore notre obole dans le tonneau des danaïdes.
Mais peut-être je rêve : pour des raisons qui m’échappe (ou plutôt que je refuse de voir) j’ai l’impression que nos politiciens sont tout à fait capable de faire foirer ce scénario.
Jules César, aux représentants de la plus fameuse cité grecque qui avaient pris le parti de Pompée :
« Athéniens ! Faudra-t-il donc que, dignes de périr, vous deviez toujours votre salut à la mémoire de vos ancêtres ? »
@H16 : La meilleure analyse du sujet à ce jour
@ infra news: l’URSS a fini par rembourser partiellement. Enfin, un très gros remboursement aux anglais, sous Mrs Thatcher. En effet, Gorby avait un petit pbm financier et voulait revenir sur les marchés pour emprunter aux méchants capitalistes de quoi acheter la corde pour se pendre, ou un truc comme ça. La dame que l’on disait de fer lui a dit: « minute mon con, il y a un très vieux contentieux à régler » – Gorby a dit: « d’accord », et les héritiers des détenteurs de bons russes qui avaient eu la sagesse de ne pas les bruler (voire d’en amasser à prix discount) ont eu la joie de toucher un grrros pactole.
par contre, le gouvernement français n’a pas cru bon de représenter les héritiers des épargnants avec la même pugnacité, mais n’a pas laissé aux associations de héritiers le soin de se représenter toutes seules, on est en france, merde. Résultat, ils ont fini par toucher un remboursement des plus symboliques.
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Sinon, j’anticipe un gel complet rapide de la demande de bons du trésor hors allemagne, et encore. Parce que une fois que les indignados grecs auront fait jouer leur « droit de dire merde », il n’y aura pas long à ce que les indignadas espagnols et les indignitaliani ne mettent la pression pour exercer ce même droit à leur tour. ça va être très rock’n’roll, dans les prochains jours.
ça va monétiser sec du côté de la BCE à chaque Roll Over. D’ailleurs, ça a commencé.
Le retour de l’allemagne au DM n’est plus une question mais une quasi certitude, dans ce contexte.
Je ne crois pas que les investisseurs tiennent le franc français pour aussi sur que le DM… gloups.
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Je crois que tu as raison. Le référendum est une maladie contagieuse. Il va être réclamer à corps et à cris de tous les côtés. Les gens adorent être consultés. Ils se sentent importants même si il n’ont aucune idée précise des implications et finalement préfère aller à la pêche.
Mais c’est peut être une bonne chose. On se plaint en permanence que les idées libérales sont étouffées par l’Etat omnipotent via la représentation par des élites corrompus par le social-clientélisme. Il faudra bien un électrochoc pour faire changer le système.
Ceci dit soyons réalistes. Malgré nos jérémiades, nous avons beaucoup de libertés à perdre en cas de dictature quelque soit son bord … Il faut donc faire attention avec les changements trop violents. On sait ce que l’on perd, on ne sait jamais à l’avance ce que l’on gagne …
ça s’appelle le risque….
Quand la Grèce sortira de l’euro, il y a une controverse juridique intéressante, et semble t-il pas nettement résolue pour le moment : les dettes passées seront-elles toujours en euro, ou bien seront-elles transformées en drachmes ?
En fait, je crois que Charles Gave avait parlé de cette question sur son blog, et il semblerait que les juristes spécialisés considèrent que la dette a été contractée dans la monnaie du pays, et donc doit être remboursée dans la monnaie du pays… autrement dit dans la nouvelle monnaie s’il y en a une !
Cela changerait considérablement la donne, et donnerait une vraie bouffée d’oxygène aux Grecs. A mon avis, c’est ce que Papandreou cherche à faire, mais comme il est tabou de dire « je sors de l’euro », il le fait par référendum interposé… malin !
On peut tout imaginer, mais le changement de devise d’une dette, ça promet un beau bras de fer et je ne suis pas sûr que les Grecs, à ce moment, auront le plus gros muscle.
En fait, payer en monnaie de singe, rembourser moins, faire défaut complet, etc., sont autant d’entourloupes qui reviennent au même: les créanciers ne font plus confiance.
L’Argentine n’a toujours pas la possibilité d’emprunter sur les marchés depuis son défaut.
Personnellement je trouve que c’est plutôt une bonne chose: non seulement ça met les peuples face à leur responsabilité, mais ça empêche aussi l’Etat (en tous cas le « nouvel » état) de vivre au-dessus de ses moyens.
trop juste, toujours revenir au poit central: responsabilites individuelles !
La dette publique ne posera pas de problèmes : il y aura un cours forcé de conversion et les créanciers seront bien contents de se contenter de ce qu’on voudra bien leur laisser.
En revanche, la dette privée pourrait générer une multitude de procès.
Mais, là encore, un coup de force juridique et une conversion forcée n’est pas impossible : nécessité fait loi, surtout quand il s’agit d’une nécessité nationale. L’Etat peut s’asseoir momentanément sur le droit et il y a même des cas où il n’a pas tort de le faire. Il ne faut pas tomber dans le fétichisme juridique.
Soyons sûrs qu’il y aura une contagion des consultations, la seule pour le moment. Et j’en serais ravi, une bonne manière de torpiller les petits arrangements européens dans l’arrière-cuisine.
Soyons sûrs que dans les prochains jours Méchantcon, Montebourg, Le pen et Ducon Gnangnan iront de leurs propositions à ce sujet.
Toujours aussi excellent et percutant, mon cher Hash! Dans cette histoire, il est tout de même effarant de constater que nos politocards de combat de classe mondiale n’ont même pas songé à cette éventualité qui d’ailleurs fait partie du droit des citoyens grecs – j’ai lu l’article d’Alain Dumait sur le site Turgot – et aurait donc pu être lancé par n’importe quelle association de citoyens (si j’ai tout compris correctement)…
Petite correction : « bien que le niveau de probabilité est microscopique= bien que le niveau de probabilité soit microscopique »
Au fait, si Paris décidait de faire des calculs similaires avec « ses » départements… combien devraient faire des plan de rigueur gigantesques et cesser de vivre à leur rythme actuel ?
Quelle différence fait-on entre la Grèce vis à vis de l’Europe et de l’Euro et certains départements vis à vis de la France et du franc il y a quelques décennies ?
Toi, tu veux faire sortir la Corrèze de la France pour cause de déficit abyssal, non ?
Excellente analyse ! Cela annonce des lendemains qui déchantent…
Et surtout acheter du pétrole et de l’uranium
Quand je pense que certains osent présenter Papandréou comme un Zorro vengeur, alors qu’en bon socialiste il s’est arrangé avec un autre coquin du même accabit DSK pour ne pas le citer, lors d’une réunion secrète avant les élections qui l’ont porté au pouvoir, afin de ne pas révéler avant plusieurs mois le véritable état des finances grèques, histoire de s’assurer l’élection.
Histoire peu ragoutante qui a fait la une en Grèce, mais pas une ligne chez nous. Il faut dire que DSK était à l’époque encore présidentiable…
Et c’est ce type qu’on présente en parangon de la démocratie?
Nos élites ont définitivement failli.
Et si les Grecs disaient « oui » au réferendum ? C’est une chose de gueuler « non » dans la rue, c’en est une autre d’assumer les conséquences de son choix.
Papandréou est peux étre le seul leader efficace de l’eurozone, le seul qui a reconnu la réalité de l’impossibilité d’imposer les mesures de l’UE, le seul a comprendre qu’il fallait mettre les Grecs devant leurs responsabilité et le seul a tout risquer pour y parvenir.
Les autres membres du Pasok jurent qu’ils n’étaient au courant de rien, il a agi seul et c’est sans filet pour lui.
Ce qui manque en Europe ce n’est pas des moyens mais de la confiance.
« Et si les Grecs disaient « oui » au référendum ? »
Scénario improbable, mais pas ridicule.
Enfin, on parle d’un « oui » au Plan européen de « sauvetage ».
Si la question est « sortir de l’Euro ou pas », là, les Grecs auront le choix entre l’austérité tous seuls ou l’austérité à plusieurs.
A mon avis, la première solution est mieux pour tout le monde, mais vu l’habitude à être assisté des Grecs… Ils sont capables in fine de rester dans l’eurozone…
« Papandréou a tout intérêt à partir proprement »
Jolie manoeuvre de ce politocard sans couilles pour refiler le bébé, l’eau du bain et tous les étrons qui les accompagnent à son successeur qui devra se taper le sale boulot.
M’est avis que chez nous, si le petit homme avait la même idée de référendum, il est assuré que les Français iraient voter massivement pour le faire dégager.
Les Grecs n’ont pas totalement tort d’accuser les Allemands et les Européens de leurs malheurs (je n’ai pas dit qu’ils avaient totalement raison !) :
> avant la crise, les Européens se sont comportés vis-à-vis des Grecs comme des dealers avec leurs junkies.
> après le crise, les fameux plans de sauvetage de la Grèce étaient en réalité des plans de sauvetage de l’Euro. Si l’on avait réellement voulu aider les Grecs, on aurait fait exactement le contraire de ce qu’on a fait (voir sur You Tube Marc de Scitivaux s’opposant la nana de Golman Sachs).
Que les Grecs reprennent leur liberté est la meilleure chose qui pourrait arriver aux Grecs et aux autres Européens. Mais, généralement, le sevrage brutal d’un junkie provoque un déchainement de violence suivi d’une phase d’abattement.
En tout cas, je me suis beaucoup marré en écoutant nos grands démocrates nous expliquer à quel point il était étrange, insultant, irresponsable de demander son avis au peuple.
C’était d’autant plus comique que les circonstances ne laissaient aucun doute : il s’agissait d’un cri du coeur (à supposer que ces gens aient un coeur).
Et, comme le deuxième effet Kiss Cool, nous avons eu droit au deuxième effet comique : après le cri du coeur, le discours soigneusement calibré, lui aussi très comique.
Eh oui 🙂
Comme prévu.
Y avait un bout de temps que t’avais pas fait un aussi bon article. Rappel opportun des risques des CDS, ces « financial weapons of mass destruction ». Mais également des curieux mouvements au sein de la haute hiérarchie militaire grecque. Bravo aussi pour ne avoir cédé à la tentation de prévoir à tous les coups l’apocalypse aux Grecs.
17/20, ma note du jour
En toute modestie, le voilà qui attribue des notes. C’est gentil tout plein.
et moi je t’attribue une sucette en chocolat, je te l’envoie par la poste.
Ma note du jour pour ce commentaire moisi: 02/20 pour l’encre et le papier.
Hein ?? Tu imprimes les commentaires ?
Tu es fou !
Tu as entendu parlé du Développement Durable ???
Moi, je fous un zéro pointé (0/20) à Alex6.
Et tu me copieras 1000 fois :
« je ne dois pas imprimer sous peine de rendre la vie des générations futures plus difficile »
(écris avec un stylo vert sur du papier recyclé)
Sarkoléon ne peut plus organiser de referendum avant les présidentielles, après sa fourberie de 2005 (on n’a pas oublié qu’il a bafoué le résultat du referendum sur le traité européen en le contournant par la voie parlementaire).
Un qui pourrait par contre le faire une fois élu, c’est Bayrou , qui n’a en rien trempé dans la gabegie qui nous a amenés là où nous sommes, et l’a au contraire constamment dénoncée.
Si c’est comme le referendum sur la constitution europeenne ca va etre utile! vous votez non? bon ben OK mais on va quand meme faire une constitution (mais ‘a minima’ hein bon)
Sinon les grecs sont bien en droit de se demander ce que sont devenus les 120 milliards de pret du FMI et de la BCE, ca fait quand meme 50,000 euros par foyer Grec dilapides en moins de 6 mois…
C’est pas tout parti dans des contrats obscurs avec retrocommissions et tout ca quand meme, non? ah peut-etre?
c’est curieux, j ai vraiment l impression de (re)connaître ce style, aussi réjouissant que les analyses…
Ah, aussi, j’en profite pour rappeler que le couple Merckozy, la classe politique et les journalistes tous « surpris » de la décision de Papandréou de consulter le peuple mentent de toutes leurs dents… Papandréou avait annoncé un référendum sur la rigueur depuis le mois de juin:
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/06/19/04016-20110619ARTFIG00103-la-grece-envisage-un-referendum-sur-la-rigueur.php
« Le premier ministre Georges Papandréou, qui joue son maintien au pouvoir, a annoncé la tenue probable d’une consultation populaire à l’automne. »
Consultation Populaire. Probable. Automne.
Je ne sais pas pourquoi, mais la réaction de Papandréou me fait penser à ce discours du père éméché de la mariée en plein dîner de marriage, tiré d’un sketch de Rowan Atkison. Je ne résiste pas à l’occasion de le mettre ici en entier et en VO:
« Ladies and Gentleman and Friends of my daughter. There comes a time in every wedding reception when the man who paid for the damn thing is allowed to speak a word or two of his own. And I should like to take this opportunity, schloshed as I may be, to say a word or two about Martin.
As far as I’m concerned. my daughter could not have chosen a more delightful, charming, witty, responsible… wealthy? Let’s not deny it…. well-placed, good-looking and fertile young man than Martin as her husband.
And I therefore ask the question… why the hell did she marry Gerald instead?
Because Gerald is the sort of man we used to describe at school as a complete prick. If I may use a gardening simile here, if his entire family may be likened to a compost heap… and I think they can… then Gerald is the biggest weed growing out of it. I think he is the sort of man people immigrate to avoid.
I remember the first time I met Gerald. I said to my wife… she’s the lovely woman propping up that horrendous old lush of a mother of his… either this man is suffering from serious brain damage, or the new vacuum cleaner has arrived. As for his family, they are quite simply the most
intolerable herd of steaming social animals I have ever had this misfortune of turning my nose up to. I spurn you as I would spurn a rabid dog!
I would like to propose a toast…. to the caterers. And to the pigeon who crapped on the groom’s families limousine at the church. As for the rest of you around this table not directly related to me, you can fuck off!
I wouldn’t trust any of you to sit the right way on a toilet seat! »
Allez, on perd pas le rythme et on me retire cette absurde idée de référendum pronto, et que ça saute, hop hop hop. Allons Mme la conseillère, pensez à votre fils et sa maladie rare… Et vous M. le ministre, vous n’allez quand même pas plonger pour cette vulgaire affaire d’immobilier non déclaré…
Je ne peux pas m’empêcher d’éprouver une forme de fascination devant la puissance de la pression qu’ils parviennent à déployer. Il en a pris des G le G-Pap, cette semaine.