Dictature Socialiste : petit How To

Le monde est plein de surprises et la vie pleine de rebondissements. Dans les épisodes précédents, le socialisme et le communisme se sont pris une bonne claque avec l’effondrement des dictatures soviétiques, et la déliquescence progressive de la Chine maoïste en dictature massivement corrompue par un capitalisme d’état sans foi ni loi. Les gauchistes les plus convaincus n’avaient guère que le paradis Cubain et l’éden Nord-Coréen pour assouvir leurs pulsions d’ “expériences sociales”… Mais avec l’arrivée sur le marché politique vénézuelien du petit Hugo Chavez, tous les petits collectivistes maladifs ont pu se réjouir : enfin, on allait voir se mettre en place une bonne grosse Démocratie Populaire Socialiste des Familles…

Comme on peut le lire parfois, le Socialisme est une méthode relativement efficace d’enrichissement personnel de certains politiciens, basée sur la naïveté de leurs partisans et sur une rhétorique huilée comme une sardine de standing.

Chavez l’a d’ailleurs fort bien compris. Pour réussir une bonne Déroute Socialiste, il faut procéder avec ordre et méthode.

Ainsi, dans un premier temps, on clamera haut et fort travailler par et pour “Le Peuple” : il s’agit d’une magnifique entité fumistoïde qu’on usera pourtant littéralement jusqu’à la corde, i.e. de celle qui sert à pendre ceux qui n’y croient pas. Par et pour cette même raison, on nationalisera à peu près tout ce qui peut l’être, en arguant du principe que le marché ne peut pas prétendre offrir tous les services, que certains d’entre eux ne sont même pas des marchandises et que l’Etat, incarné par le Leader Populiste Populaire, s’en chargera mieux que le marché.

Dans un second temps, on fera absolument tout pour obtenir le soutien d’une certaine classe d’intellectuels en mal de sensations fortes. Ce soutien sera d’autant plus facile à trouver que les exemples d’un Vrai Socialisme Humaniste Appliqué Comme Il Faut semblent, d’après ces intellectuels, cruellement manquer , et que, dans notre cas, Chavez revendique clairement vouloir tenter ce fameux Vrai Socialisme Humaniste Patati-Patata. Ainsi, bondir sur le cas vénézuelien pour encourager son petit populiste devient une mission d’évangélisation pour tous les effervescents antimondialieux et les Amis des Causes Nobles Du Vrai Socialisme Patati-Patata.

Evidemment, si le pays dispose d’une ressource naturelle importante, le Lider Massimo président fera main basse dessus. Dans le cas du Vénézuela, il s’agit du Pétrole. Comme bien souvent – on pourra étudier ce qui se passe avec le gaz de Russie ou le pétrole des pays arabes – la ressource naturelle devient l’enfer des populations locales puisqu’il amène des devises à gros bouillon, qui serviront à alimenter les folies plus ou moins créatives du dictateur en puissance. Dès lors, ce qui semble être une manne devient l’instrument d’une politique douteuse aux effets si pervers qu’ils amènent rapidement ruine et désolation pour et par Le Peuple, celui-là même dont se sert le Lider pour engranger discrêtement des cacahouètes pendant que le reste du pays s’enfonce doucement dans la misère.

Car en effet, le pays, cinquième exportateur mondial de pétrole – ce qui n’est pas rien – finit par … manquer d’essence. Ce serait un peu comme – excusez moi de la comparaison – si la France, premier producteur mondial de Taxes, Impôts, Contributions et Ponctions Etatiques, venait à manquer de fonctionnaires. Eh oui : le fait de disposer d’une ressource ne met en rien à l’abri les imbéciles de faire une bêtise. D’ailleurs, plus on est riche et plus les conneries qu’on peut faire sont à la mesure de la richesse disponible, ce qui donne une idée de l’ampleur de celles qui attendent les pauvres Vénézueliens dans les mois à venir.

Du côté des “amis des causes nobles”, évidemment, ce n’est pas la consternation : tout se déroule comme prévu et les ratées à l’allumage sont bien naturellement dues à (choisissez votre option) :
– un complot de la CIA qui fait tout pour saboter le gouvernement démocratique de Chavez
– un complot des autres pays de l’OPEP qui font tout pour saboter la revolucion democratica de Chavez
– un complot des autres compagnies pétrolières concurrentes qui font tout pour saboter la production démocratique de Chavez
– un complot des cadres de la compagnie nationale qui furent virés lors de la nationalisation démocratique de Chavez
– un complot contre Chavez.

De même, alors que Chavez montre des signes clairs qu’un petit dictateur bien paranoïaque pousse en lui, nos “amis des causes nobles” n’y trouvent rien à redire. En effet, si le président vénézuelien décide de ne pas renouveler la licence de la chaîne d’opposition, c’est évidemment parce que tout se déroule là encore conformément au plan naturel d’une bonne mise en place de déconfiture démocratique socialiste comme on en fit jadis dans d’autres parties du monde. Hasta siempre la déconfiture, ne l’oublions pas. D’ailleurs, l’argument naturel est tout trouvé : la licence de la dite télé arrivait à expiration, il était normal que le gouvernement décide si oui ou non il fallait la renouveler. Etonnant cependant : les mêmes “amis des causes nobles” trouveraient certainement de quoi vitupérer à longueur de média s’il prenait la fantaisie à, mettons, un président local comme Nicolas S. de ne pas renouveler la licence de certaines chaînes pour y mettre une chaîne d’état officiellement pro-gouvernement. La différence essentielle sera ici que le petit Nicolas n’a pas (le vilain) coché la case “Ami Du Peuple” au contraire de Hugo C. qui aura su s’attirer la sympathie des foules grâce à cette option magique.

Toujours est-il que le manque de liberté d’expression au Vénézuela, dénoncé par ces petits cancrelats d’Amnesty International bien évidemment à la solde du Grand Capital Anti Causes Nobles, n’est qu’une péripétie logique avant les matins qui chantent chantonnent sifflotent ânonnent grommèlent ! Et puis, comme le dirait ce sacré Lénine, qui eut toujours un petit mot rigolo et une pensée charitable pour ses semblables : “On ne fait pas une bonne révolution sans casser quelques oeufs”.

On lit ainsi dans ce rapport :

“…Cette année encore, des informations ont fait état d’atteintes aux droits humains imputables à des policiers. Des exécutions illégales de suspects de droit commun ont notamment été signalées. La plupart de ces cas n’ont pas donné lieu à une enquête et les auteurs présumés n’ont pas été traduits en justice. Selon les statistiques publiées en juillet par les services du ministère public, plus de 6 100 personnes ont été tuées par la police dans 5 500 affaires distinctes entre le début de l’année 2000 et la mi-2005. Près de 6 000 policiers étaient impliqués dans ces atteintes aux droits humains, mais 517 seulement ont été inculpés et moins de 250 ont été mis en état d’arrestation…”

Bref : tout se déroule comme prévu, et le fait que quelques étudiants rouspètent est la marque de la bonne santé vigoureuse de cette démocratie populaire dont Chavez et Tous Ses Amis se gargarisent depuis qu’il est arrivé au pouvoir.

Et maintenant, que va-t-il se passer ? Car, en effet, notre Dictature Socialiste n’est pas encore aboutie ! Il reste pas mal d’opposants baveux à éliminer, quelques industries à mettre définitivement à genoux et une bonne quantité de malheurs à déployer sur toute la surface du pays. Compte-tenu du passé militaire de Chavez et de sa précédente tentative putschiste de 92, on peut se douter que, dans les prochains mois et alors que les pénuries se feront de plus en plus importantes, l’armée aura son rôle à jouer pour calmer le feu des contre-révolutionnaires vilains méchants et capitalistes qui s’en prendront au bel édifice démocratique et révolutionnaire formé par le fier artisan du Peuple.

Mais ne vous y trompez pas : une fois que le Vénézuela, après avoir suivi à la lettre les préceptes socialistes, se sera définitivement enfoncé dans une dictature socialiste meurtrière et traditionnelle, nos bonnes âmes et amis des Causes Nobles auront quand même le dernier mot : Chavez sera déchu de sa position de Lider Massimo, d’Ami Du Peuple, et sera placé bien vite dans les petites cases des Dictateur Embourgeoisés Manipulés par la CIA, qui ont trahi la revolucion !

Ce serait presque drôle si tout un peuple n’allait pas, une fois de plus, trinquer.

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Commentaires11

  1. geo

    Hé oui! un Castro est en voie de disparition……un Chavez en voie d’extention, c’est la vie!!…..
    Mais on s’en passerait bien…..du socialo-communisme!

  2. Flak

    maiiiis tout ca c’est la CIA !!!
    excellent post!
    le faire plus tard eut ete taper sur l’ambulance, lol.

  3. Sarkoboy

    N’empéche que vivement que la CIA aille régler son compte à ce gauchiste comme elle l’a fait avec Allende car y en a marre des cocos.

  4. stephane

    Moi ça me désole cette déconfiture intellectuelle de nos "élites". Lorsque Pinochet a sauvé son pays de la catastrophe marxiste il est aussitôt devenu un dictateur fachiste assoiffé de sang aux yeux de tout l’intelligensia européenne en générale et française en particulier. Lorsque le Chili a connu le plus fort taux de croissance économique de tout le continent sud-américain, parce qu’il mettait en pratique les théories de Milton Friedman, nos gogos ont hurlé que ce miracle économique se faisait forcément au profit exclusif d’une minorité fachoïde et militaire… mais quand il s’agit d’ouvrir des bouches béates d’admiration devant un guignol qui réve de recréer l’union soviétique sous les cocotiers en ruinant son peuple pour les 5 prochaines générations, alors là, tout le monde répond présent….

  5. geo

    @ stephane

    Vous avez certainement raison quant au miracle économique du Chili sous Pinochet, mais ce miracle semble être d’abord le miracle des villes, car les campagnes chiliennes sont toujours aussi pauvres, bref, cela n’excuse pas Pinochet des nombreuses éxecutions, disparitions, emprisonnement sous son régime dictatorial,quelques chiffres:

    3000 morts et disparus, principalement dans les 5 premières années du régime
    plus de 27000 torturés
    130 000 personnes ont été arrêtées pour des raisons politiques

  6. gnarf

    La derniere fois que j’ai regarde Thalassa, il y avait un long reportage sur les pecheurs Venezueliens.
    Les auteurs de se reportage se faisaient accompagner par un guide bolivarien envoye par le gouvernement, de merveille en merveille.
    Des pecheurs avec des bateaux neufs donnes par le gouvernement, des groupes de femmes en pleine democratie participative.
    La-dessus arrivait Chavez, qui fendait la foule des journalistes en disant….j’ai besoin de voir la mer, plus populiste tu meurs.

    Pas un seul mot de critique, pas une seule prise de recul, les reporters de Thalassa ont tout gobe du debut a la fin et chantaient les louanges de la revolution bolivarienne.

  7. Laurent

    "Ce serait un peu comme – excusez moi de la comparaison – si la France, premier producteur mondial de Taxes, Impôts, Contributions et Ponctions Etatiques, venait à manquer de fonctionnaires"

    Justement h16, la France ne manque certes pas de fonctionaires, mais elle n’assure meme pas les services publics essentiels : police et justice inefficaces voire nuisibles, armee inoperante, diplomatie peu influente;

    L’analogie avec les irakiens manquant de petrole est donc tout a fait pertinente : beaucoup de ressources pour peu de resultats; le gaspillage de ressources etant la marque de fabrique du socialo-communisme.

    Il s’agit des Vénézueliens, pas des Irakiens 😉

  8. M.

    "I only want to be accompanied by true socialists," [Chavez] said

    Ca tombe bien, on va pouvoir lui en envoyer un bon stock sous peu, pas de toute première fraicheur mais ils ont de bonnes références.

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