Petit traité de manipulation à l’intention des lycéens

Pour produire de bons citoyens éco-conscients, civiquement responsables et collectivement impliqués dans les luttes contre l’injustice sociale et contre les très méchantes discriminations du monde réel, rien de tel que de former leurs esprits dès le plus jeune âge. Et pour ne pas perdre de temps, autant le faire dès qu’ils sont capables de lire et d’écrire.

Bon, évidemment, de nos jours, ça veut dire qu’on ne voit apparaître les organisations effervescentes de militants citoyens & festifs qu’aux environs de la classe de seconde, au lycée : cela correspond à peu près à l’acquisition complète de l’écrit et de la lecture, et, coïncidence heureuse, de l’obtention de la majorité, suite aux redoublements traditionnels de la 6ème et de la 3ème.

Mine de rien, c’est pratique, d’avoir des lycéens qui ont déjà, et pour certains depuis plusieurs années, du poil aux pattes : ils sont plus crédibles à réclamer tapageusement des droits comme le font leurs ainés parvenus en fac ou déjà inscrits au chômage, pour les plus précoces d’entre eux.

Cependant, pour ceux qui, bêtement, ont suivi une scolarité normale (pas de redoublement, un peu de trafic de stups, quelques passages à tabac, une tournante, et un ou deux suicides de prof, rien d’aberrant) la réalité est qu’en seconde ou en première, on est un peu jeune et on ne peut pas encore, physiquement, aller exprimer dans les urnes « son dégoût des fascistes qui sont au pouvoir et propulsent la France dans ses zeures les plus sombres, il faut résister tous ensemble tous ensemble tous ensemble on peut y arriver » comme tout un chacun.

Heureusement, de multiples organisations politiquement neutres et objectives offrent une véritable opportunité d’exprimer son avis et de lutter contre les fascistes qui sont au pouvoir et qui propulsent la France dans ce que vous imaginez facilement être ses heures les plus sombres avec de la résistance et des bouts de tous ensemble qu’on pourra y arriver, et reprenez votre souffle ici merci.

Dernièrement, cela se traduit par une Votature Votation Citoyenne dans les lycées qui, en gros, copie le mode foutraque de la pantalonnade plébiscitaire pour le maintien du statut public de la Poste, organisée on s’en souvient par tout un panel de groupuscules qu’on ne pourra qualifier de neutre qu’après une injection massive d’alcool.

Et pour cette opération de manipulation à destination des cerveaux malléables et analphabètes de nos jeunes futur-citoyens, on retrouve là encore les habituels suceurs de subventions et autres saprophytes de l’état comme les socialistes de la FIDL, les communistes (chrétiens ou pas), les socialistes du PS et des Verts et les communistes des radicaux de gauche. Au moins, c’est varié.

Le but de cette opération est expliqué clairement par Antoine Evennou, président du politburö de l’UNL, qui travaille ici activement à son futur job de syndicaliste à plein temps :

« Il s’agit de montrer au ministre de l’Éducation nationale que la majorité des lycéens refuse sa politique » et qu’il est nécessaire de « changer de cap« 

Et pour montrer que la majorité des lycéens refuse la politique de l’EdNat, quoi de plus simple qu’un bon vieux « sondage » citoyen des familles, avec des questions ciselées dans la précision statistique, la neutralité et la transparence ?


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Il n’y a pas des masses de questions, mais on sent qu’effectivement, le but est bien de dégager une majorité claire et forte ; ainsi, la carte scolaire est présentée comme l’instrument permettant d’éviter les ghettos et de garantir l’égalité. L’égalité de quoi, on se le demande, mais c’est à la limite sans importance quand on prend la peine de se rappeler que la carte scolaire a existé depuis 1963 et n’a en rien, absolument Rien Du Tout de chez Keudal Inc., empêché la formation de ghettos et de lycées de secondes zones pudiquement renommés ZEP depuis 1981, et a même clairement exacerbé les disparités de traitement entre les lycées les plus favorisés et les autres.

Rappelons aussi que cette même carte scolaire, tant vantée par ces ramassis d’abrutis fossilisés dans leur communisme début XXè, aura permis aux bonnes familles (et notamment à celles de professeurs, qui eux, connaissent bien le système et ses failles), de conserver leur progéniture à l’écart des turpitudes sociologiquement intéressantes de ces ZEP qui sont devenues, par la suite, le terreau fertile d’une expérimentation collectiviste en grandeur réelle.

Et les deux autres piteuses questions de cette ridicule votation sont du même acabit : la manipulation grossière que tentent, encore une fois, ces organisations lycéennes montre à quel point le lavage de cerveau est indispensable dès le plus jeune âge, au moment crucial où se forme l’intellect citoyen (et festif), pour orienter définitivement les petits crétins préalablement (dé)formés par des années de n’importe quoi éducationnel vers une société merveilleuse de moutons inoffensifs, dociles, taxables et corvéables à merci par ceux-là mêmes qui entendent les faire voter actuellement.

La question qui prévaut maintenant est : combien de médias vont relayer activement ces conneries ?

Qui aura la force de dire à ces jeunes branleurs qu’il serait plus que temps d’arrêter de s’agiter pour des bêtises et de réellement commencer à bosser, un tantinet ? Qui se trouvera en face de ces organisations et leur demandera exactement d’où ils tirent leur légitimité à vouloir décider ce qui peut advenir à ces lycéens alors que, rappelons-le :

  • ce sont leurs parents qui, dans un monde normal, devraient décider,
  • ce sont les contribuables qui épongent les factures de leurs exactions
  • aucun de ces foutriquets n’ayant jamais payé l’impôt, on se demande depuis quand un gamin réclame des choses en braillant et peut se permettre d’imaginer qu’il va l’obtenir en trépignant ?

Parions qu’il n’y aura personne pour répliquer, et moult médias pour relayer.

Excellente éducation que celle qui consiste, encore et toujours, à céder fiévreusement aux caprices revendicatifs de petits moutards mal dégrossis.

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Commentaires20

  1. Cneius

    C’est ridicule cette « votation »…
    C’est comme demander: vous préférez être riche et en bonne santé ou pauvre et malade?
    Tout le monde (exceptés quelques êtres déviants) penchera pour la première réponse. Conclusion: que l’Etat donne de l’argent aux citoyens et « au service public de la santé »…
    Ridicule je vous dis…

  2. hardcorelibertarian

    J’ai éclaté de rire aux saprophytes, ça m’a rappelé mes tendres années ou j’étais un petit con. Et le montage, du grand art as usual.

    Merci H16 *se prosterne*

  3. Mr T

    « aucun de ces foutriquets n’ayant jamais payé l’impôt »

    Hmmm la TVA sur les paires de converse, les disques de David Guetta et la Wii ? :p

    Enfin je suis d’accord avec vous hein, mais on a tendance à oublier que la TVA est bien un impôt, payé par tout le monde, et qui pèse 1/6 du prix de tout ce qu’on achète. 🙂

    1. Winston (l’autre)

      t’façons c’est avec l’argent de leurs parents qu’ils l’auront payée la TVA alors ça ne compte pas.

      euh M’sieur H16, vot’ billet là, sérieux trop il déchire… et
      je me permets d’en faire un petit copié-collé perso pour mes vieux jours.

    2. Théo31

      A Toulouse, les lycées du centre ville ont trouvé une solution très simple pour éviter que les arabes qui auraient l’idée de contourner la carte scolaire ne viennent pas colorer les cours de récréation : ils accusent les profs des bahuts pourris de la banlieue de surnoter leurs élèves pour qu’il échappent à leur condition. Comme ça, les bons dossiers partent directement à la poubelle.

      Il y a un truc qui me fera toujours rigoler : c’est le concept de syndicat lycéen ou étudiant. Il me semblait qu’il fallait être salarié (et donc avoir un contrat de travail) ou employeur pour monter un syndicat.

      1. Théo31

        Désolé, j’ai envoyé mon commentaire dans la mauvaise case.

        « Un impôt est une taxe. »

        Nan, c’est l’inverse. Mais au final, ça donne le même résultat.

        1. Laetitia

          En fait non. Juridiquement parlant l’impôt n’est pas une taxe et inversement.

          Mais il est vrai qu’après tout, ca revient au même pour nous, à la seule différence que pour l’impôt, on voit distinctement la main malveillante, et que pour la taxe jamais complètement.

          Politiquement ca compte. Souvenez vous de la belle déclaration de l’ami sarkoco au sujet du fait qu’il « n’a pas augmenté les impôts ». On pouvait à la fois dire qu’il disait la vérité et qu’il nous prenait vraiment, mais vraiment pour des c**s.

      2. Toni

        En réponse à Théo31, l’hypocrisie est la qualité la mieux partagée par la gauche et la droite. Et en plus ils ont le toupet de parler d’égalité…

  4. Pierre

    Les gars, vous sauriez pas où la trouver, la fameuse carte scolaire ? Avec les ZUP, ZEP et autres.

    Bah oui, je me cherche une baraque, alors tant qu’à faire, puisque le gouvernement publie la liste des zones à éviter…

    1. Effectivement, il n’est pas simple de trouver une carte de toutes les ZEP et autres REP. Mais si quelqu’un veut se dévouer pour en faire une sur Google Maps, je diffuserai l’idée, pour sûr !

  5. Toni

    les casseurs de ZEP et de REP ont au moins eu le mérite en 2005 et 2006 de remettre ce petit monde les pieds sur terre. Dans ce cas précis il faudrait laisser faire les casseurs de ZEP … Après tout ces jeunes lycéens bobos aiment l’exotisme ?
    Pour les autres, se tenir à distance de ces manifestations et en plus on peut avoir un match de box gratuit à la télé.
    Le pire c’est que je ne ressens pas la moindre compassion en écrivant cela.

  6. Philippe

    les eleves agressés dans les lycées (infime minorité d’ailleurs) connaissent leurs agresseurs et c’est là que la police doit travailler pour retrouver ces casseurs !
    c’est uniquement un probleme de police ,encore faut il cesser de critiquer la police et la laisser faire son boulot !
    autre piste a suivre … EDUCATION des PARENTS !!ou réeducation , ce sont eux les premiers responsables !

  7. adnstep

    « c’est uniquement un probleme de police « . Non, c’est un problème de justice. Rien ne sert d’arrêter les « djeun’s » pour la dix-huitième fois si le juge les remet illico-presto en liberté.

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