Aujourd’hui, pour changer de l’écologie qui fait froid dans le dos, je voudrais vous proposer de l’écologie qui tient la route, au travers de l’histoire de Yacouba Sawadogo, l’homme qui arrêta le désert…
Le documentaire, qui est disponible encore quelques jours sur France 5, ici, est d’une petite société anglaise de production, 1080films.
L’histoire est résumée de façon un peu balistique par l’article Wikipedia sur Yacouba Sawadogo : depuis les années 80, en expérimentant de façon raisonnée différentes techniques traditionnelles pour réhabiliter le sol et en éviter la désertification, cet homme est parvenu à faire reverdir certaines zones jusque là considérées comme perdues au désert dans cette partie du monde, le Sahel, où l’expression « combat pour la vie » n’est en rien galvaudé.
Comme par hasard, à cet endroit, Gaïa, la fameuse terre nourricière, ne chipote pas trop ses efforts pour écrabouiller les formes de vies un peu tendres que sont les humains et leur faire comprendre de la plus terrible manière qui est le patron. Il est piquant de constater que ceux qui pleurnichent sur la pauvre Terre Mère « maltraitée » ne soient pas plus souvent sur place à distribuer les premiers soins lorsque cette dernière s’est pris d’une envie de remettre les pendules à l’heure.
Le documentaire, dont la bande annonce est visible ci-dessous, est fort intéressant à plusieurs niveaux.
On y apprend en effet que suivre les conseils des organisations non gouvernementales mais très inféodées aux subventions très très gouvernementales n’amène pas toujours des rivières de richesses. Cela peut même provoquer des effets indésirables et des petites misères.
On y découvre que les gens de l’État ne sont pas tout à fait là pour aider leurs semblables ; les lecteurs habitués de ce blog n’en seront que modestement surpris, mais les autres, fluffies invétérés qui croient encore que l’écologie ne peut et ne doit se faire qu’au travers d’un parti et d’une action politique centralisée, tout comme ceux qui croient encore que miser sur l’aide massive occidentale est une idée lumineuse, en seront pour leur frais, … encore une fois.
On y voit assez clairement qu’une bonne idée, lorsqu’elle est mise en place par un homme ou un groupe d’hommes qui n’ont pas le soutien des organisations officielles, sera toujours perçue comme nuisible pour la hiérarchie en place, et combattue férocement, même si son application peut s’avérer bénéfique pour le peuple que la hiérarchie est censée représenter et protéger.
En réalité, ce documentaire est un magnifique résumé du libéralisme dans lequel un homme, prenant son destin en main, expérimente et crée, par son travail, une véritable richesse : d’une part, il transforme une terre déserte et stérile en terre arable capable de supporter la vie humaine, et d’autre part, par son savoir, il permet à d’autres de faire de même, et repousser ainsi la désertification qui menace.
Tous ces efforts, réalisés sans plan quinquennal, sans schéma directeur sur plusieurs années, dicté par d’opulentes organisations internationales ou une administration locale tatillonne avec des formulaires en triple exemplaires à signer ici, là et là aussi merci, se soldent par une réussite qui pique un peu les yeux des hommes politiques locaux dont le pouvoir est alors menacé.
Et logiquement, tout au long du film, on s’aperçoit que les différentes strates hiérarchiques (depuis l’assemblée des « sages » de son village jusqu’aux autorités du pays) ne seront là que pour mettre des bâtons dans les roues du – salaud de – créateur de richesse indépendant et forcément individualiste qui mérite d’être bien vite remis au pas. Non mais.
Enfin, le documentaire montre à quel point la propriété privée, à commencer par celle du sol, est indispensable pour faire germer les meilleures idées, les meilleures pratiques qui permettent de résoudre les problèmes les plus ardus. Il montre aussi à quel point les gens de l’état et les fonctionnaires sans scrupules peuvent s’octroyer sans sourciller la réussite des autres dès lors qu’elle fait ombrage à leur rente, précisément en foulant au pied la propriété privée, notion bourgeoise s’il en est…
Le documentaire est disponible sur DVD à l’achat sur le site du producteur. Je vous encourage à aller y jeter un œil et, pourquoi pas, vous en acheter un exemplaire.
Bravo! et merci.
Sur ce, je note que la page wikipedia nous informe que: « […] Yacouba Sawadogo’s work with zaï holes allowed him to create a forested area of approximately fifty acres. Recently this area was annexed by the nearby city of Ouahigouya, under the auspices of a government program to increase city revenues. »
La dernière phrase de ce paragraphe a la chaleur et la bienfaisance d’une lame de guillotine, je trouve …
Un article un peu plus détaillé que wikipedia sur le sujet : http://www.salon.com/technology/how_the_world_works/2006/10/04/zai_holes
Note que c’est aussi le parcours de multiples anonymes en France. Ainsi que de Pierre Rabhi.
Pour Rabhi, je ne suis pas d’accord du tout.
Moi, vu de France, mais aussi vu d’afrique, comme l’affreux Thomas,j’ose te contredire, oh grand H16, et confirmer qu’en « agronomie » Rabhi à fait du très bon boulot..;
j’essaie de voir si je trouve qq chose sur le net pour étayer…
Qu’il a fait des choses en agronomie, je n’en doute pas. Mais je constate qu’il a été récupéré illico par les Duflot, Lepage et autres, ce qui n’est pas du tout bon signe.
Petite précision:j’ai entendu parler de Pierre Rhabhi en Mauritanie, voilà presque 30 ans…. récupéré illico ?????
la Duflot ne devait pas encore savoir lire ni écrire…Nous parlons d’une personne qui oeuvre dans l’ombre depuis des décennies,( à vue de nez, 40 ans) et qui en effet, se laisse peut être un peu médiatiser par un fan club plutôt intéressé…De plus, il s’agit de quelqu’un extrêmement connu en Afrique, et dans son milieu professionnel pour ses réalisations réelles, et quasi inconnu en France, par les médias officiels, jusqu’a ce que ces p’tits cons le fassent un peu mousser pour augmenter leur propre notoriété basée, elle sur du vent…
Attention à ne pas inverser causes et conséquences…
Les aspects libéraux que tu soulèves sont tous présents chez P. Rabhi. Si tu es curieux, lis « Du Sahara aux Cévennes ».
Et je ne doute pas que ton agriculteur, s’il parvenait un jour à être durablement reconnu, ne te décevrait par ailleurs car sa démarche n’est pas de promouvoir le libéralisme. Même si notre famille politique est la plus compatible.
Peut être que Pierre Rabhi a fait du bon boulot en Mauritanie, mais en France, on attend toujours; Parce qu’on le voit plus performant en terme de communication, à prodiguer des conseils ésotériques (la « Terre Mère », tout un programme), plutôt que des résultats concrets en agronomie dans les Cévennes.
Pierre Rhabhi , après avoir fait son temps professionnel, s’est retiré « sur ses terres » où il continue d’appliquer et d’améliorer ses pratiques pour le bien être de ses proches….
Ses petits enfants bénéficient, sur place, d’une école Montessori, une des rares écoles » autonomes » de France….
Pour ma part, je suis fière de mon « jardinage « et de mes arbres, mais mes petits enfants sont tributaires de l’éd Nat….
D’ou, je confirme, très libérale admiration!
Très belle expérience…
On a envie de dire « Amen! » à la fin.
Ce qu’il y a de succulent (je pèse mes mots) dans cette vidéo c’est qu’au final, il y a un risque de famine sur le Burkina et de manière plus large sur tout le Sahel, mais que les rares projets qui fonctionnent ne sont vus que comme des initiatives utopistes voir irréalisables à une échelle plus grande. C’est un peu comme si on avait dit à James WATT : » Ecoute mon grand, t’es gentil mais ton eau bouillante là, tu te fais de pâtes avec et t’arrêtes de croire que ça va nous faire avancer une machine de plusieurs tonnes. D’accord ?! » Alors j’ai bien compris la politique du sous béni qui n’arriverait plus si au local on trouve une solution pérenne, mais je ressens comme un profond malaise à l’idée de transposer cette simple anecdote de vie à l’espèce d’usurpation politique qui nous explose à la gueule à l’intérieur même de nos frontières, bientôt redevenues souveraines, grâce à des Duflot, NKM et autres débiles bright green qui nous pondent, dans un seul rôt de fin de repas, du sortir du nucléaire, du photovoltaïque, du bioéthanol, du moins de bagnole, du plus de ce qui pollue pas etc. On s’aperçoit, d’un coup d’un seul, qu’un mec, un outil rudimentaire, deux bras et une volonté à toute épreuve font mieux que quelques taxes et des impôts Grenelle t’en veux, j’en ai.
HS: Dites, z’auriez pas un souci de flux RSS? ça fait depuis votre départ en week-end qu’il ne s’est pas remis à jour, même manuellement.
Diable. Je regarde ça…
Ouf, c’est corrigé !
Je respire.
😉
http://podcast.bfmradio.fr/channel78/20110426_experts_1.mp3
Oups, j’ma gouré de lien, c’est celui là :
http://podcast.bfmradio.fr/channel1/20110426_fiorentino_1.mp3
Fiorentino sur la Belgique
Eh oui. Comme ce n’est pas surprenant…
C’est comme le chocolat, sans surprise… Mais qu’est-ce que c’est bon!
Dans la même veine il y a le superbe dessin-animé basé sur le récit de Jean Giono, « L’homme qui plantait des arbres ».
http://www.dailymotion.com/video/x3e5hj_lhomme-qui-plantait-des-arbres-part_creation
Oh oui, elle est superbe cette vidéo…mes enfants l’avaient en cassette et l’on vue des centaines de fois..;je la connaît pas coeur…merci, j’aurais pas pensé à aller la chercher sur dailymotion
je suis par ailleurs fort étonnée que la première femme africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix soit aussi méconnue en France:
http://www.afrik.com/article7697.html
DR (en biologie) Wangari Maathai
je n’ai rien réussi à trouver d’autre que ce vieil article de 2004…et encore, il n’explique presque rien de son combatpendant des années….
( en tant que prof de sciences pour éduquer les filles de son pays et leur apprendre » l’écologie », ou plus simplement à planter et( préserver, arroser..) des arbres pour améliorer le « confort » de la « famille »
Merci H16 ! 🙂
Bonjour tout le monde.
Je suis le réalisateur du film: L’homme qui a arrêté le désert.
Je suis heureux d’annoncer qu’il y aura bientôt une version française du film disponibles.
click ici: http://www.1080films.co.uk/yacoubamovie
Merci
Mark Dodd
Yeah. Great !
« En réalité, ce documentaire est un magnifique résumé du libéralisme dans lequel un homme, prenant son destin en main, expérimente et crée, par son travail, une véritable richesse : d’une part, il transforme une terre déserte et stérile en terre arable capable de supporter la vie humaine, et d’autre part, par son savoir, il permet à d’autres de faire de même, et repousser ainsi la désertification qui menace. »
Le type s’emporte, putain de niveau de propagande, alors tu vois mec, le libéralisme, c’est le mec qui travaille à rendre la Vie meilleure et pousse son prochain à ce qu’il kiffe aussi faire le bien. Discours de malade fanatisé (ils -les grands méchants- ont tous tenu un jour le même, reclus leurs propres convictions idéologiques).
Sinon cimer pour le doc, bonne critique de la bureaucratie en perspective.
Pour critiquer, il faut comprendre. Comprends-tu les concepts que tu alignes sans réfléchir ?
Excuse d’avoir résumé tes fastidieuses descriptions d’organisations administratives sous un concept qui le synthétise à merveille. J’espère qu’un jour tu pourras te familiariser avec, ça t’évitera de perdre du temps !
Une semaine sans troll, ça commençait à manquer.
Très juste! personnellement, je me les faisais sur Contrepoints en attendant le retour du Vengeur Masqué. Ah les trolls, on en trouve de beaux, de bien gras sur Contrepoints aussi 😉
Un paysan comme les autres parti de rien arrive à s’en sortir et à accroître sa production seul, sans subvention ?
J’exige une intervention étatique et plus vite que ça !
Bravo à ce monsieur, qui seul contre tous, a réussi a prouver que le travail, le respect de la propriété privée et l’innovation sont bénéfique à l’homme.
Bonsoir,
Je suis un lecteur regulier de votre blog… Bien que « culturellement » (comprendre « depuis tout petit ») de gauche, j avoue etre assez sensible a la plupart de vos posts…
J ai lu d ailleurs un commentaire il n y a pas si longtemps qui disait que finalement, certains « gauchistes » etaient possiblement des liberaux qui s ignoraient et vice versa… Ceci pourrait expliquer mon attrait pour ce nombreuses theses developpees ici…
Aussi je suis sensible a la video que vous commentez…
Il se trouve cela dit que le hasard m a amene a visionner une autre video que je mets en lien ici… Video qui tente d expliquer pourquoi le libre-echange n est pas etre un systeme ethique pour ce qui est de l agriculture…
En dehors de quelques almagames peut etre mal place (changements globaux), je le trouve aussi pertinent… J aimerais bien avoir l avis d un liberal sur ce qui est denonce ici…
http://vimeo.com/7893617