Un article de Henry Bonner
Le groupe de construction Eiffage entre au CAC 40, l’indice des actions de la Bourse de Paris.
Le titre grimpe depuis environ 10 ans, suite à une chute lors de la crise de 2008, avec l’effondrement de la construction de logements.
Les résultats du troisième trimestre montrent la performance pour l’année en cours, à fin septembre. Les revenus grimpent de 7,9 %. L’entreprise donne le détail de la croissance par catégorie d’activité. Elle fait une croissance de 5,3 % dans la construction, de 8,3 % dans l’infrastructure, et de 11,8 % dans la gestion d’énergies, dont la construction de parcs d’éoliennes par exemple.
Au lieu d’un rebond dans l’immobilier, le gros de la croissance vient en fait du secteur de l’énergie.
Eiffage fait partie des profiteurs de contrats pour l’installation de renouvelables, et la gestion de l’impact sur les réseaux.
Le tableau ci-dessous de la présentation de la mi-2025 montre le développement des activités dans le secteur des énergies via des acquisitions.
Depuis 2016, l’entreprise fait une majorité des acquisitions dans les énergies, devant les infrastructures ou la construction.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution des revenus des 6 premiers mois de l’année, depuis 2021. La croissance provient en majorité de l’énergie (gris). L’énergie prend ainsi les devants sur la construction (rouge). Les activités dans les infrastructures (noir) grimpent au rythme de la croissance des revenus.
Le développement d’activités dans les énergies, la source de la majorité de la croissance et du chiffre d’affaires, provient en fait des dépenses de gouvernements dans le monde pour la conversion aux renouvelables et au tout électrique.
La présentation annuelle de l’année 2024 explique ainsi :
“La transition écologique, la transition numérique, et la recherche de souveraineté industrielle et énergétique sont nos principaux moteurs.”
Le rapport annuel donne des détails sur les principaux projets en cours dans les énergies.
L’entreprise tire ainsi profit de contrats sur la transmission d’électricité depuis les éoliennes en mer du Nord, ou encore la construction de parcs de panneaux photovoltaïques en Espagne, tout comme des réseaux pour la transmission d’électricité entre les parcs et les consommateurs.
De plus, le rapport annonce 11 nouveaux contrats pour la fourniture de matériaux et services à la construction d’éoliennes, dont la construction de 4 sous-stations électriques au large de la Belgique, des réseaux de transmission pour des parcs au large de la Pologne, et la pose de fondations pour une paire de centrales au large de la Normandie, les projets Centre Manche 1 et Centre Manche 2.
En bref, l’accès d’Eiffage au CAC 40 montre les bénéfices, pour une poignée d’entreprises, de l’explosion des dépenses sur les renouvelables, et sur les réseaux d’électricité.
Ensuite, des entreprises comme Eiffage font pression sur les autorités, en soutien aux programmes, en particulier les quotas de renouvelables, et les subventions aux parcs !
Constructeurs de voitures : demandes d’assouplissement, mais soutien au « tout électrique »
Des entreprises font partie des sources de pression pour la mise en place des programmes. En revanche, elles changent dans beaucoup de cas d’opinion lors d’un manque de rentabilité au final. Ainsi, les pertes dans le tout électrique créent un changement d’opinion chez les constructeurs de voitures.
J’évoquais dans mon dernier message les espoirs pour un abandon des quotas et amendes contre les voitures à moteurs.
Cependant, les actions de Stellantis et Renault – ci-dessous – chutent en fin du mois en raison de déceptions autour du retrait de régulations.
BFM explique par exemple :
“Le secteur a reculé mardi après que la Commission européenne a décidé de renoncer au 100% électrique en 2035, pour revenir à 90%, sous réserve de compensations via l’usage d’acier bas carbone ou de biocarburants. Le strict minimum pour Citi qui n’y voit guère d’aide à la compétitivité tandis qu’UBS évoque une déception.”
La conversion de force au tout électrique via des quotas d’émissions entraîne une débâcle pour les constructeurs du continent, en raison du manque de demande chez les consommateurs.
Le graphique ci-dessous, d’un rapport de la Commission, montre la part de marché de l’électrique dans le monde, et dans l’UE (source).
Malgré l’impact de la conversion à l’électrique sur les constructeurs, le secteur fait aussi partie des causes de la mise en place des quotas et amendes.
En effet, l’Association des constructeurs européens demande aussi plus de mesures pour la conversion de force aux camions et fourgonnettes à batteries !
L’ACEA écrit en réponse à l’annonce de l’UE :
“L’industrie apporte son soutien aux mesures pour inciter à l’adoption de l’électrique dans la totalité des segments de véhicules.”
En particulier, l’association demande des mesures pour les fourgonnettes et les camions. Ils mettent en avant les avancées de la Chine dans les ventes de camions électriques, comme vous le voyez ci-dessous (source), comme preuve d’une demande pour ces modèles.
Ils veulent des incitations et des régulations, pour le passage aux camions électriques. Ils mettent en avant le danger du retrait d’incitations et de quotas via l’exemple des États-Unis.
Ils écrivent donc :
“Le retrait d’incitations fédérales américaines, et de régulations pour favoriser le secteur par l’administration de M. Trump, ont entraîné un effondrement des ventes de camions à batteries, de 80 % sur la première moitié de 2025. En révoquant les quotas d’émissions par les entreprises, qui favorisent les camions à batteries, les autorités européennes risquent de créer de l’incertitude sur l’évolution des régulations, et une réticence à l’investissement dans le secteur.”
Le graphique ci-dessous montre en effet l’évolution des ventes de camions à batteries aux États-Unis. La demande provient en effet de subventions et régulations, au lieu d’une préférence chez les consommateurs, ou d’un avantage par rapport aux moteurs. Ainsi le retrait des mesures par M. Trump entraîne une chute des ventes.
L’Association des constructeurs européens apporte ainsi son soutien à des taxes contre les camions à moteurs, et à des incitations pour les modèles électriques. Malgré la débâcle du tout électrique dans les voitures, ils veulent tout de même la création de mesures dans les fourgonnettes et les camions !
Ils écrivent :
“L’analyse du Centre Smart Freight montre comment les régulations existantes de l’UE, dont les régulations RED III et ETS2, la directive Eurovignette, et les incitations financières des pays-membres, créent une pression significative pour la conversion des flottes de camions à l’électrique. Dans les régions les plus importantes pour le transport routier, dont la Pologne, l’Allemagne, la France, et les Pays-Bas, les mesures devraient donner l’avantage, sur les coûts d’achat et de fonctionnement, à l’électrique à partir de 2028, ce qui voudra dire que les camionneurs choisiront l’électrique pour des raisons de coûts.”
Le graphique ci-dessous montre l’impact des mesures dans les pays membres de l’UE, à 2028, sur les coûts des camions électriques et thermiques.
Selon le groupe d’analyse, les régulations et subventions créent une baisse des coûts des modèles à batteries (rouge), et une hausse des coûts des modèles à moteurs (bleu).
Ainsi, comme le montre le soutien aux directives sur les camions, le secteur fait en réalité partie des soutiens pour le tout électrique, et ainsi de la débâcle de la chute des ventes !
Des entreprises comme Eiffage ou des constructeurs de voitures électriques apportent leur soutien aux programmes gouvernementaux par appât du gain. Les déceptions et pertes entraînent un changement d’opinion.
Idées de placements : 2 métaux précieux (rapport gratuit)
Une source de gains, depuis la création de mon groupe, début 2021, vient de la performance de l’or, en hausse de 120 %.
L’or surpasse à présent l’euro, pour la deuxième place parmi les actifs de réserve des banques centrales.
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Conclusion ? Capitalisme de connivence assis en grande partie sur l’escroquerie climatique . Nicolas vous remercie de continuer à le prendre pour un citron à presser jusqu’à la dernière goutte .
Pour l’historique boursier de ce groupe, en 2008, il y a surtout eu la tentative d’OPA inamicale du groupe Espagnole « Sacyr » qui profitait d’un environnement complètement bullesque avec l’explosion de la construction Espagnole (avant le retour à la realité).
Et effectivement Eiffage c’est presque une boîte publique. Elle vit de commande publique. Que ce soit maintenant plus dans l’énergie ou par le passée de commande de nouvelles prisons, de nouveaux hôpitaux, de ligne de TGV, d’autoroutes … c’est pas du turbo-capitalisme c’est sur …
Être multicartes est un avantage en ce sens puisque ça permet de téter aux multiples mamelles étatiques…
Vu l’atonie de la promotion immobilière, nous nous doutons bien que la croissance d’Eiffage vient d’autres domaines dans son éventail…